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nouveau pas franchi

Publie le samedi 21 octobre 2006 par Open-Publishing

Les 14 et 16 octobre, le rassemblement unitaire pour des candidatures de la gauche antilibérale a franchi une nouvelle étape, avec l’adoption des grands axes de son programme par plus de 500 délégués des collectifs. Depuis la réunion du 10 septembre, 200 nouveaux collectifs unitaires sont nés et près de 650 collectifs sont recensés à ce jour. Incontestablement, le mouvement s’élargit, comme en témoignent également les premiers meetings qui ont réuni 600 participants à Lyon et à Ivry, auxquels il faut ajouter des dizaines de réunions de moindre importance dans toute la France. L’esprit de la campagne du 29 Mai souffle sur les collectifs unitaires...

Nous avons toujours affirmé que la réussite du processus unitaire nécessitait trois conditions : un accord sur le refus de toute alliance gouvernementale ou parlementaire avec la direction du PS, un programme de rupture claire avec le libéralisme et le social-libéralisme et la levée des préalables de personne s’agissant de la candidature à la présidentielle. Où en est-on ?

Le document « Ambition-stratégie » affirme qu’il existe deux orientations contradictoires au sein de la gauche, que le programme actuel du PS tourne le dos aux attentes populaires et qu’il ne saurait être question de participer à une majorité parlementaire soutenant un gouvernement mettant en œuvre une politique sociale-libérale - et encore moins d’y participer. Évidemment, ce document ne règle pas tout, et il doit être soumis à la réalité de la pratique. Par exemple, il ne saurait être question que le collectif national participe au prochain sommet de la gauche. Ceux qui veulent y participer, avec comme objectif de coucher sur le papier « quelques points d’accord » - comme la renationalisation de GDF ou le droit de vote des étrangers aux élections locales - avec le PS, mettent le doigt dans un engrenage qui est contradictoire avec notre démarche.

Même s’il reste encore des points à éclaircir et des ajouts indispensables, le programme qui ressort des travaux de la réunion fournit le socle d’une perspective alternative au libéralisme et au social-libéralisme. Ce n’est pas uniquement un « programme de campagne électorale », mais également un corps de propositions pour les luttes. Car la rupture que nous entendons mettre en œuvre nécessitera la construction d’un rapport de force à même de vaincre la résistance des possédants. Enfin, sur les candidatures en présence, nous ne pensons pas qu’une figure de premier plan d’une des forces politiques partie prenante de notre démarche unitaire puisse symboliser la diversité de notre rassemblement. Cela vaut aussi bien pour Marie-George Buffet que pour Olivier Besancenot, si la LCR réintégrait le processus unitaire, et, pour préserver cette diversité, il faudra faire le choix audacieux entre l’un ou l’une des autres candidats et candidates déclarés.

Il est possible d’aboutir, avec à la clé une percée électorale de l’alternative antilibérale en 2007, mais aussi et surtout, un pas en avant vers l’émergence d’une nouvelle force politique antilibérale et anticapitaliste qui bouleverse la donne à gauche et dans le mouvement social. La LCR, ses militants et ses militantes ne peuvent pas ne pas en être.

Léonce Aguirre, Alain Faradji