objectif de la grève du jour très populaire (pouvoir d’achat)

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Mardi noir dans les rues de France
GRÈVES | 00h49 Pour éteindre la grève des transports, la SNCF met 90 millions d’euros sur la table. Aujourd’hui, c’est toute la fonction publique qui arrête le travail. En cause : la perte du pouvoir d’achat.

JEAN-NOËL CUÉNOD | 20 Novembre 2007 | 00h49

Apeine la grève des transports amorce-t-elle son déclin qu’une autre se prépare. Celle-ci concerne tous les fonctionnaires. L’ensemble des syndicats ayant appelé à cesser le travail aujourd’hui dans tous les secteurs de l’Etat, il ne fait guère de doute qu’elle sera suivie. Même le secrétaire d’Etat à la fonction publique André Santini, l’homme à la joviale calvitie l’admet. Toutefois, cette grève-là n’est pas reconductible. Les fonctionnaires devraient donc retourner à leur poste dès demain.

Objectif très populaire
L’objectif de cette journée nationale d’action est d’ailleurs très populaire : il s’agit de défendre le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Une préoccupation qui est partagée avec la même intensité par les salariés du privé. Les sondages s’accordent à placer ce souci, voire cette angoisse, en tête des sujets de préoccupation des Français, avant même le chômage, l’environnement, l’immigration ou l’insécurité.

Autant l’opinion suit le président Sarkozy sur les régimes spéciaux de retraite des cheminots, autant le critique-t-elle quand il s’agit du porte-monnaie qui se vide. Selon un sondage du quotidien Le Parisien, 71% des personnes interrogées estimaient insuffisantes les mesures prises pour tenter d’éradiquer cette baisse du pouvoir d’achat.

Le prix des pommes
Il est vrai que les prix grimpent et que les salaires demeurent stables. La semaine passée, au marché du boulevard Blanqui, à Paris, le prix du kilo de pommes atteignait... 3,90 euros à l’un des étals, soit 6 fr. 40 suisses ! En parcourant l’ensemble du marché, nous n’avons pas pu trouver de pommes à moins de 2,20 euros le kilo, soit 3 fr. 60. De plus, la disparité entre les régions est criante : une semaine plus tôt, sur le marché de Nontron, une petite sous-préfecture de la Dordogne, le kilo de pommes était proposé à 85 centimes d’euro ! A Paris, tout est plus cher logement, transports, alimentation pour des salaires qui ne sont pas forcément nettement plus élevés.

Le président Sarkozy ayant fait du pouvoir d’achat l’un des principaux axes de sa campagne électorale, il doit obtenir des résultats sur ce plan. Mais le contrôle lui échappe en grande partie : dans le secteur privé, il ne maîtrise pas les salaires. Au sein du public, la dette l’empêche de prodiguer moult cadeaux.

Urgence
Dès lors, il devient impérieux pour le gouvernement de terminer au plus vite les grèves des trains et des métros afin de ne pas synergiser la grogne.

C’est pourquoi, sans doute, la direction de la SNCF a annoncé aux syndicats des cheminots qu’elle était prête à financer pour 90 millions d’euros les mesures destinées à compenser l’allongement de la durée des cotisations-retraite. Pour l’instant, la grève des transports continue. Mais les négociations de demain s’annoncent plutôt positives.