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quelques nouvelles du Choc des Civilisations
Publie le vendredi 24 novembre 2006 par Open-Publishing2 commentaires
– CNN et « l’ennemi musulman
– Mobilisation sioniste contre l’Iran
– Une seconde « Déclaration Balfour » ?
Patrice
(sources : réseau Voltaire)
CNN et « l’ennemi musulman »

Le 7 novembre 2006, lors des élections de mi-mandat, les électeurs du Minnesota ont élu le démocrate Keith Ellison à la Chambre des représentants états-unienne. La particularité de ce résultat est que M. Ellison est le premier musulman à être élu au Congrès. Or, dans un pays où l’appartenance religieuse est considérée comme un élément de la vie publique et où le gouvernement a construit médiatiquement la figure « du » musulman-terroriste, cette élection n’est pas neutre. C’est pourquoi le député du Minnesota a été sommé de prouver sa fidélité aux États-Unis dans une interview diffusée sur CNN.
Ainsi, le journaliste Glenn Beck a demandé au nouvel élu : « Ok, ne vous offusquez pas et je connais des musulmans. J’apprécie les musulmans. J’ai été dans des mosquées. Je ne crois vraiment pas que l’islam est une religion maléfique. Je... vous le savez bien... Je crois qu’elle a été détournée, très franchement. Mais tout en disant ça, vous êtes un démocrate. Vous dites « Il faut partir (d’Irak) » et je dois vous demander, je suis nerveux de faire cette interview avec vous à cause de ce que je ressens en vous disant ça : « Monsieur, prouvez-moi que vous ne travaillez pas avec nos ennemis ». »
(voir l’intégralité de l’interview en anglais ici).
Passons sur les circonvolutions politiquement correctes qui précèdent la question en elle-même et sur ce qu’elles révèlent ou non de la gêne réelle ou de façade du présentateur. Cette question est avant tout l’illustration du climat intellectuel qui réside actuellement aux États-Unis. Aujourd’hui, même si des précautions d’usage sont encore de rigueur quand on la pose (et ces précautions ne sont peut-être d’usage qu’avec un élu), la fidélité des citoyens musulmans aux États-Unis apparaît comme une question qu’il est nécessaire de poser.
Dans les représentations médiatiques post-11 septembre, chaque musulman est devenu un allié potentiel « du » terrorisme et le sophisme de Daniel Pipes (« Tous les musulmans ne sont pas des terroristes mais tous les terroristes sont musulmans ») fait partie intégrante de la réflexion des figures des médias états-uniens.
Dans un tel contexte, la réponse de M. Ellison, toute en langue de bois patriotique, importe peu. Ce qui compte, c’est que la question ait été posée et que l’interrogation apparaisse donc comme légitime (d’ailleurs, le nouvel élu ne s’insurge pas). L’industrie du divertissement a posé de longue date l’image du musulman/arabe ennemi, les néoconservateurs la martèlent et, aujourd’hui, les médias mainstream posent ouvertement la question de la « double allégeance » de leurs concitoyens musulmans.
La question posée par M. Beck est la confirmation de l’état d’avancement du processus de diabolisation des musulmans aux États-Unis et de l’unanimisme des élites états-uniennes autour d’idéologie post-racialiste du « Choc des civilisations ».
Mobilisation sioniste contre l’Iran
Ce week-end du 11-12 novembre 2006 et le début de semaine suivante ont été marqués par une forte mobilisation sioniste contre l’Iran. A Paris se tenait une réunion du Congrès juif mondial tandis qu’à Los Angeles avait lieu l’Assemblée générale des Communautés juives unies (United Jewish Communities’ General Assembly)(photo : Ehud Olmert devant l’AG de l’UJC). Ces deux rassemblements ont mobilisés de nombreux responsables politiques et ont permis de marteler les traditionnels affirmations faisant de l’Iran une nouvelle Allemagne nazie.
A Los Angeles, l’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré devant 5 000 délégués rassemblés au Los Angeles Convention Center que « Nous sommes en 1938 et l’Iran, c’est l’Allemagne », demandant que la communauté internationale se tienne prête à empêcher par tous les moyens l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
A Paris, au cours des débats du Congrès juif mondial (CJM), le président du Conseil représentatif des institutions juifs de France (CRIF) Roger Cukierman a déclaré à propos de l’Iran : « L’État d’Israël est menacé, mais aussi les pays du Golfe qui n’appliquent pas la charia et à terme l’Europe si nous n’agissons pas ». De son côté le président du CJM, Edgar Bronfman ,affirmait : « C’est le plus grave danger auquel nous devons faire face depuis l’Holocauste. ».
Ce discours dramatisant repose sur différentes représentations courantes dans la presse dominante, qui n’a, bien évidemment, pas jugé bon de les remettre en cause. Quoi qu’en disent les organisations sionistes, il n’y a aujourd’hui aucune preuve que l’Iran cherche à développer un armement nucléaire. Il y a même sur ce point un interdit politique et religieux posé par l’ayatollah Khomeiny qui interdit à Téhéran de fabriquer, de détenir et d’user d’une bombe atomique. Par ailleurs, ces déclarations posent comme une évidence la volonté de l’Iran de détruire militairement Israël alors que jusqu’à présent, les dirigeants iraniens ont simplement affirmé leur volonté de mettre fin au régime sioniste.
Enfin, les différentes organisations se sont posées comme représentative des juifs dans leur ensemble et ont joué sur l’usage du « nous » pour associer l’ensemble des juifs à la politique israélienne et à ses crimes.
Il faut toutefois rappeler que malgré leurs appellations, les organisations qui tenaient meetings ce week-end ne représentent que les juifs sionistes et nullement l’intégralité de la population juive.
Une seconde « Déclaration Balfour » ?

Dany Ayalon, ambassadeur d’Israël à Washington, a déclaré le 31 octobre 2006 à des journalistes de son pays que la lettre que le président George W. Bush avait écrite à Ariel Sharon le 14 avril 2004, était « plus importante que la Déclaration Balfour » pour Israël. Une comparaison qui avait été employée la première fois par le quotidien saoudien Al-Bilad et qui avait été, à l’époque, qualifiée d’antisémite par la presse sioniste.
Le 2 novembre 1917, Arthur Balfour, ministre des Affaires étrangères britannique, publiait une lettre ouverte qui fit date dans l’histoire du mouvement sioniste. Il y écrivait au nom du cabinet de Llyod George : « Le gouvernement de Sa Majesté voit favorablement l’établissement d’un foyer national juif en Palestine ». Cette déclaration marquait une étape importante du projet sioniste et le liait à la Palestine et non plus à l’Argentine ou à l’Est africain (actuel Ouganda) comme il en était question à l’époque.
Dans sa lettre, le président états-unien réfute le droit au retour de 3,7 millions de réfugiés palestiniens et reconnaît comme faisant partie intégrante d’Israël les territoires successivement occupés, ou plutôt conquis, depuis 1949 (Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-Est, Sinai égyptien, Golan syrien, Chebaa libanais). Ce faisant, M. Bush rompt avec la politique de ses prédécesseurs et bafoue les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité des Nations Unies et l’article 49 de la 4e Convention de Genève. Pour M. Ayalon, qui termine son mandat en tant qu’ambassadeur aux États-Unis, la lettre pose les frontières définitives d’Israël et protège le pays des pressions extérieures pour évacuer ces territoires.
Notons que la lettre de George W. Bush à Ariel Sharon est souvent présentée dans la presse occidentale comme un soutien de Washington à l’évacuation de Gaza, un retrait qui continue d’être assimilé à un « pas vers la paix » alors qu’Ariel Sharon et son gouvernement n’avaient pas caché leur souhait d’utiliser ce retrait pour demeurer en Cisjordanie.
Messages
1. > quelques nouvelles du Choc des Civilisations, 24 novembre 2006, 23:48
Merci pour ces infos.
Les techniques de bourrage de crâne sont , elles aussi, mondialisées.
Même combat contre toutes les guerres "inévitables" et leurs représentants de commerce.
Flash
1. > quelques nouvelles du Choc des Civilisations, 25 novembre 2006, 19:03
quel gachis § c’est lui le mechant c’est moi le gentil.....est cela depuis des siecles fanfaronnade orgueil pete plus haut que l’ont c’est cela l’humanoide(civilisee)