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Chanel N° 5 et croix gammée

Publie le mardi 28 septembre 2010 par Open-Publishing
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Lorsque la guerre éclate en 1939, Coco Chanel ferme boutique et licencie ses 4000 couturières. Les « plans sociaux », déjà. Elle pense à juste titre que la guerre va perturber l’approvisionnement en tissus. Elle décide de se concentrer sur le parfum. Le célèbre N° 5 qui, on a tendance à l’oublier, ne lui appartient pas.

Elle l’avait créé en 1921 (le Grand Duc de Russie lui avait inspiré le flacon en forme de flasque de vodka des troupes russes), et s’était associée, en 1924, aux propriétaires de la marque Bourjois (« Avec un “ J ”, comme joie »), les frères Wertheimer, à qui elle avait vendu la majorité de ses droits. Les Wertheimer possédaient 70% du capital, Adolphe Dreyfus et Max Grumbach 20%, Chanel 10%. Très vite, Coco considère que les Wertheimer s’enrichissent sur son dos. En 1934, pour défendre ses intérêts, elle prend comme avocat le jeune René de Chambrun, descendant de La Fayette et futur gendre de Pierre Laval (dont il défendra la mémoire jusqu’à sa mort).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Wertheimer se réfugient aux États-Unis. Leurs avoirs sont aryanisés. À leur demande, l’industriel Félix Amiot se portera acquéreur de leurs biens en devenant leur homme de paille. Coco Chanel va alors dénoncer cette manœuvre aux Nazis. Elle est d’autant mieux informée qu’elle a pour amant l’officier SS Hans Günter von Dincklage. Elle vit avec lui à l’Hôtel Ritz, l’une des cantines préférées de l’État-major nazi. Non seulement, elle couche avec l’ennemi, mais elle vit chez lui.

À la Libération, il semble que Winston Churchill, qu’elle connaissait un peu, ait intercédé en sa faveur, tout comme le duc de Westminster, son ancien amant, l’homme le plus riche du Royaume-Uni à l’époque. Coco n’a pas été "coco taillée", comme on dit en Côte d’Ivoire. Le gouvernement français l’autorisera à partir discrètement pour la Suisse avec le bel Hans. Elle y résidera dix ans. Elle est enterrée à Lausanne.

Les films de fiction qui lui ont été récemment consacrés ne parlent pas de tout cela.

Source : Stephen Clarke. 1000 years of Annoying the French.

Décidément, le parfum a une drôle d’odeur :

http://blogbernardgensane.blogs.nouvelobs.com/tag/extrême+droite

Messages

  • Le film ne parle pas de cela , bien évidemment . Comment aurait-il pu trouver ses financements s’il l’avait fait ? Ce serait une contre-publicité qui nuirait à l’image internationale de ce célèbre parfum, toujours aussi prisé. Trop de fric est en jeu, alors on idéalise l’héroïne, qui navigue au gré de ses intérêts et de ses amants haut placés, on ferme les yeux sur les compromissions et les bassesses. Cela nous rappelle quelques dames actuelles chez les "people", non ?