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Communique de soutien du Collectif Bellaciao à la camarade Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGT-Martinique

Publie le lundi 6 décembre 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Conférence de presse. Lundi 6 décembre à 15 h 30. Salle Jean-Jaurès, à la Bourse du travail, 3, rue du Château-d’eau - Mo République

Le Collectif Bellaciao adresse son plus fraternel soutien à la camarade Ghislaine JOACHIM-ARNAUD, Secrétaire Générale de la CGT Martinique, dans le cadre du procès colonial que lui intentent les représentants des békés pour "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence, à l’égard d’un groupe de personnes".

La camarade JOACHIM-ARNAUD comparaîtra en première instance devant le Tribunal correctionnel de Fort-de-France le 15 décembre prochain.

Il y a dans ce procès un enjeu syndical et politique que nous ne pouvons pas ignorer, un enjeu d’extrême importance pour TOUS nos camarades et amis des Dom-Tom, d’abord.

Mais cela va bien au-delà, car derrière la camarade JOACHIM-ARNAUD, c’est le droit à la libre expression et la liberté de revendication de tout le mouvement ouvrier et syndical partout en France qui sont visés par cette plainte des békés.

Ce procès a pour objet, in fine, d’essayer d’obtenir de la justice qu’elle empêche nos camarades des Dom-Tom de dire l’Histoire, leur version de leur histoire, de leur dénier le droit de faire le lien entre colonisation et exploitation capitaliste dans cette région du monde, lien qui est pourtant une réalité incontestable (rappelons que, sans la colonisation, l’esclavage, la spoliation des richesses humaines et matérielles locales des colonies, sans "l’accumulation primitive du Capital", le Capitalisme n’aurait sans doute pas pu se développer ni croître comme il l’a fait. Il ne s’agit donc pas d’un détail dans notre combat).

Au-delà de la volonté évidente de criminaliser l’action et l’expression syndicales dans les Dom-Tom , c’est bien une tentative négationniste de refaire l’Histoire qui semble affleurer et qui nous concerne toutes et tous.

Ce procès voudrait faire croire que le combat des camarades martiniquais, et en l’espèce, de Ghislaine JOACHIM-ARNAUD, serait un combat de nature raciste et xénophobe.

C’est évidemment faux.

Personne dans le mouvement ouvrier ne saurait être dupe d’une telle escroquerie intellectuelle, et nous espérons que la justice ne se fourvoiera pas dans cette voie, car le béké ne désigne nullement "le blanc" en tant que tel mais bien le possédant, l’exploiteur, le descendant de colon.

La revendication de "les foutre dehors" est bien la revendication de se libérer de leur exploitation.

C’est donc un point de vue de lutte des classes, et non de lutte des "races", que défendent les camarades des Dom-Tom, contrairement à ce que veulent faire croire les poursuivants de Ghislaine JOACHIM-ARNAUD.

Les békés pourraient être jaunes, verts, violets...le problème avec eux, ce n’est pas leur origine ethnique, qui n’est au fond qu’un accident de l’histoire, mais bien leur nature de classe, de patrons, de profiteurs et d’exploiteurs.

C’est à ce titre que les travailleurs martiniquais en lutte revendiquent qu’ils s’en aillent, comme nous revendiquons en métropole que les patrons cessent de nous sucer la moelle et s’en aillent également !

Le discours du mouvement ouvrier n’a aucune connotation raciste en l’espèce.

La lutte est anticapitaliste et anticolonialiste.

De ce point de vue, quel Tribunal osera aller contre les condamnations unanimes du colonialisme par l’ONU, ou la CEDH ?

Laissera-t-on faire de l’anticolonialisme un racisme, quand il n’est que lutte de classe contre un des aspects originaires du capitalisme ?

Aussi, il faut le dire, le répéter, le béké définit avant tout le représentant d’une classe, celle des possédants, et c’est à ce titre qu’il est visé dans l’expression politique des camarades martiniquais.

OUI, CE PROCÈS CONCERNE TOUS LES MILITANTS OUVRIERS PARTOUT EN FRANCE, CAR SI EST ACTÉE LA "CRIMINALISATION" DE LA DÉSIGNATION POLITIQUE, PAR UN SYNDICALISTE, DE L’ENNEMI DE CLASSE, AINSI QUE DE LA REVENDICATION DE "LE FOUTRE DEHORS", NOUS SOMMES TOUTES ET TOUS MENACES A L’AVENIR.

Peut-on laisser criminaliser l’incitation à la lutte contre l’ennemi de classe ? Non.

IL FAUT SE BATTRE TOUJOURS CONTRE LA CRIMINALISATION DE NOS MOYENS DANS LA LUTTE DES CLASSES ET POUR LA LIBERTÉ ABSOLUE D’EXPRESSION POLITIQUE ET SYNDICALE.

La violence et la haine ne sont pas de notre côté, mais bien du côté des exploiteurs et des capitalistes, de tous temps et partout dans le monde.

SOUTENONS TOUS ET TOUTES GHISLAINE JOACHIM-ARNAUD. Votons des motions de soutiens dans nos syndicats et partis, participons aux conférences et aux manifestations, apportons une contribution financière aux camarades...

Paris, le 6 décembre 2010.

Le Collectif Bellaciao



RAPPEL : Pour revenir sur les véritables raisons de ce procès, le Comité de soutien à Ghislaine Joachim-Arnaud organise une conférence de presse à Paris, lundi 6 décembre. Le Collectif Bellaciao s’associe à cet appel, et invite tous les représentants de syndicats ou d’associations luttant aux côtés des travailleurs à y participer.

Lundi 6 décembre à 15 h 30

Salle Jean-Jaurès, à la Bourse du travail
3, rue du Château-d’eau - Mo République

Messages

  • L’anticolonialisme n’est PAS un racisme.

    Pour la liberté d’expression syndicale et politique, ne nous laissons pas faire et soutenons ghislain joachim-arnaud, qui n’a pas à rougir ni à s’excuser des propos qu’elle a tenus.

    LL

  • MOTION DE SOUTIEN

    de la Fédération Santé Action Sociale CGT

    à Ghislaine JOACHIM-ARNAUD

    Secrétaire générale de la CGT Martinique

    Notre camarade Ghislaine JOACHIM ARNAUD, secrétaire générale de la CGT
    Martinique et de la Fédération Santé de cette même organisation, va être traduite en correctionnelle le 15 décembre à Fort de France.

    Elle est accusée de « provoquer à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en l’occurrence les békés, à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation ou une race déterminée ».

    Cette mise en accusation fait suite au mouvement commencé le 15 février 2009 en Martinique, par les salariés, contre le sort social, la cherté de la vie, les conditions d’emplois et de rémunérations dont ils sont victimes.

    Tous ont crié le même slogan mettant en cause « les exploiteurs békés », les descendants des esclavagistes qui ont le monopole de l’économie et de l’emploi sur l’île.

    La première responsable de la première organisation syndicale, est devenue la cible à punir, pour avoir porté ce mouvement.

    Le syndicalisme n’est pas acte délictueux, les militants ne sont pas des délinquants, ils ne peuvent être poursuivis pour avoir porté des slogans ou revendications que toute une population a scandés.

    En métropole aussi, nos militants sont victimes des mêmes attaques, nous condamnons la criminalisation de l’activité syndicale et serons toujours aux côtés des camarades ainsi visés.

    Nommée par notre Fédération, membre du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière, notre camarade Ghislaine a su porter avec force et conviction, les revendications de nos camarades de l’ensemble des départements d’Outre-mer dans cette instance nationale.

    Notre organisation sera présente au procès le 15 mars en Martinique et témoignera devant les juges, par la voix d’un membre de son bureau fédéral, que les faits dont est accusée Ghislaine ne sont en aucun cas fondés.

    Notre Conseil National Fédéral santé action sociale CGT, réuni ce jour à Montreuil, tient à apporter sa pleine solidarité à notre camarade Ghislaine avec qui nous avons, au titre de sa responsabilité syndicale, une longue histoire de coopération, qui s’est toujours réalisée dans le plus grand respect de chacun.

    Nous nous insurgeons contre ce procès colonial d’un autre siècle et serons à ses côtés pour lui témoigner toute notre confiance.

    La Fédération appelle ses organisations, ses syndiqués et tous les salariés, à signer massivement la pétition de soutien à notre camarade.

    Montreuil, le 9 décembre 2010

    http://www.lapetition.be/en-ligne/Petition-en-faveur-de-notre-camarade-ghislaine-joachimarnaud-8814.html