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Lettre ouverte aux organisations nationales adhérentes du Réseau Sortir du nucléaire.

Publie le jeudi 10 mars 2011 par Open-Publishing
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Les Alternatifs, l’Alliance écologiste indépendante, Alternative libertaire, les Amis de la Terre, Biocoop-France, Confédération paysanne, Europe-Ecologie-Les Verts, la Fédération anarchiste, le NPA, Sud-Rail, l’Union pacifiste.

Par Stéphane Lhomme

Un des porte-parole du Réseau de 2002 à 2010

Président de Tchernoblaye, association membre du Réseau.

OBJET : motions décrétées irrecevables, association arbitrairement "désadhérée", radiations arbitraires des listes de discussion, rapport moral et rapport financier impossibles à étudier avant l’AG, etc…
Pouvez-vous encore assumer les pratiques utilisées par les dirigeants putschistes pour garder la mainmise sur le Réseau Sortir du nucléaire ?

Photo : Stéphane Lhomme, Corinne Lepage, OLivier Besancenot


Chères amies militantes,

Chers amis militants,

Vous savez que le Réseau Sortir du nucléaire traverse depuis un an et demi une terrible crise interne. Il est évident que vous avez aussi d’autres préoccupations (en particulier, des échéances électorales pour les organisations politiques) mais, en tant qu’organisations nationales, vous avez une responsabilité particulière.

La plupart des organisations nationales ont certes signifié clairement leur condamnation du "putsch" de février 2010 et de mon licenciement, mais les putschistes sont toujours en place et sont engagés dans une abjecte fuite en avant dans les mensonges, les tricheries, l’opacité, la censure, etc.

Il faut sauver le Réseau Sortir du nucléaire. Il ne s’agit donc pas de vous demander de quitter le Réseau mais de signifier (par exemple en suspendant votre adhésion) que vous ne pouvez plus assumer les pratiques injustifiables qui ont cours. Voici quelques exemples de ce qui se passe actuellement du fait des dirigeants putschistes du Réseau :

 Les motions pour l’AG sont désormais "triées" par le CA putschiste, qui décrète "irrecevables" celles qui ne lui plaisent pas !

 le rapport moral (marqué par une incroyable mauvaise foi) et le rapport financier ne seront reçus par courrier que quelques jours avant l’AG, empêchant la plupart des associations de l’étudier collectivement et de se prononcer.

 Une association dont l’adhésion avait été régulièrement enregistrée ("Les jeûneurs vigilants de Taverny") a été "dés’adhérée" après coup du fait des opinions de son animateur principal qui, courageusement, annonce qu’il va jeûner devant le site de l’assemblée générale des 19 et 20 mars 2011.

 Depuis quelques jours, un membre du CA élimine des listes de discussion du Réseau toute personne dont les opinions ne conviennent pas à son clan.

 la date de l’AG a été fixée volontairement le jour des élections cantonales sous prétexte que le centre de congrès n’avait pas d’autres dates libres, ce qui s’est avéré faux. C’est donc une manœuvre délibérée dans le but de réduire encore le nombre de participants à l’AG et donc mieux la contrôler.

 l’équipe au pouvoir dispose d’un "matelas" d’une bonne vingtaine de voix (cf mail précédant) qui lui permet de se maintenir en place : en effet, du fait de pratiques bureaucratiques en vigueur, et alors que le nombre de 875 associations adhérentes est affiché, les décisions d’AG sont adoptées avec à peine quelques dizaines de voix..

 Une membre du CA a été dépêchée pour prendre contact avec des membres de mon association (Tchernoblaye) et essayer de les monter contre moi (ce qui a bien sûr échoué).

 Une partie de l’argent collecté en faveur de l’association nigérienne Aghir In Man a été conservée par les putschistes alors que les projets de cette association ne sont pas entièrement financés

 Etc.

Par ailleurs, sans nécessairement revenir sur l’ensemble de la crise, il faut au moins rappeler que :

 l’AG de février 2010 avait interdit tout licenciement jusqu’à l’AG extraordinaire de juin 2010, or le CA "putschiste" a violé cette consigne sous un prétexte qui a depuis volé en éclat (la plainte en justice déposée contre moi a été classée sans suite après investigations du procureur). La décision d’AG a donc été impunément bafouée.

 le CA "putschiste" a tenté de garder secrète la lettre du procureur classant sans suite cette plainte, affirmant que ce classement était du à un "retrait de plainte" alors qu’il a été décidé après investigation. Il a fallu une mobilisation de nombreux adhérents pour obtenir copie de la lettre du procureur et faire éclater la vérité.

 la fausse grève de 12 salariés (qui savaient à l’avance qu’ils seraient payés, ce qui a été le cas) pour contraindre l’AG à débarquer le CA (en violation des statuts) reste une tâche noire sur le mouvement associatif et même dans l’Histoire du salariat.

Il est clair que les pratiques en vigueur sont incompatibles avec toute idée de démocratie. Je tiens à préciser que, trop écoeurés, ni les ex-administrateurs victimes de la cabale de février 2010, ni moi-même ne voulons revenir "aux affaires". Par contre, il faut que chacun puisse à nouveau se reconnaître dans l’organisation commune de lutte contre le nucléaire et, a minima, ne pas avoir la nausée du fait des pratiques qui y sévissent.

Chacun a compris, je l’espère, qu’il n’y aura pas d’apaisement tant que n’auront pas été moralement condamnées les manœuvres insupportables qui ont eu lieu (débarquement illégal du CA, fausse grève, licenciement injustifié, plainte en justice indigne, mensonge sur la classement de cette plainte, etc)

Lutter contre le nucléaire n’est pas seulement dénoncer les dangers de la radioactivité, c’est aussi résister à l’injustice, au mépris de la démocratie, aux manœuvres, aux mensonges… Il est donc impensable de continuer à tolérer que ces pratiques restent en vigueur dans le Réseau.

Dans l’attente de vos prises de position,

Bien cordialement

Stéphane Lhomme

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