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UNIVERSITES POPULAIRES : APRES CAEN, LYON !

Publie le jeudi 6 janvier 2005 par Open-Publishing

Une Université Populaire, ouverte à tous, gratuite, avec des enseignants bénévoles : le philosophe Michel Onfray a réactivé ce projet né au 19e siècle à Caen depuis octobre 2002 (pour tout renseignement, voir le site de l’Université Populaire de Caen : http://perso.wanadoo.fr/michel.onfray/accueilup.htm ; pour tout contact courriel : up.caen@wanadoo.fr). Chaque cours dure deux heures : une heure de cours magistral et une heure de questions, d’échanges et de débats.

Dans la même filiation, l’Université Populaire de Lyon sera inaugurée le mercredi 12 janvier 2004 à 18h30 au lycée Diderot (43, cours Général Giraud - Lyon1er) ; accès Bus TCL : 13 ou 18 (Départ Hotel de Ville/Croix-Rousse /Cordelier), Arrêt Rouville. L’inauguration sera suivie vers 20h du premier cours de Philippe Corcuff.

Pour tout renseignement sur les principes, les programmes, les enseignants, les calendriers, le plan pour se rendre au lycée Diderot, etc., voir le site : http://uplyon.free.fr/. Pour tout contact courriel : uplyon@free.fr. L’association Université Populaire de Lyon est présidée par Françoise Bressat.


Programme des cours 2005 (janvier-juillet)

Thème transversale : Le je et le nous, d’hier à aujourd’hui

Philippe Corcuff
(maître de conférences de science politique à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon)
Les figures du "je" dans les sociétés individualistes contemporaines
Période/horaire : les mercredis de 19h à 21h (excepté le 12 janvier : de 20h à 22h), du 12 janvier au 13 avril (hors congés scolaires)
Ce cours s’intéressera à la place centrale occupée par le "je" dans nos sociétés individualistes. Il s’arrêtera sur les approches tant critiques (mettant en évidence des tendances narcissiques et des pathologies nouvelles) que compréhensives (éclairant les nouvelles marges d’autonomie de l’individu et l’espace étendu laissé à son intimité) de la sociologie de l’individualisme. Puis il ébauchera une lecture des ambivalences de cet individualisme. Il établira des ponts avec la réflexion philosophique comme avec des matériaux cinématographiques.

Sophie Wahnich
(historienne, chargée de recherche au CNRS)
La Révolution française, l’invention de l’individu citoyen, une affaire collective
Période/horaire : les lundis soirs de 18h à 20h, toutes les deux semaines, du 17 janvier au 23 mai (hors congés scolaires)

Contemporain de l’événement, Kant affirme que l’enthousiasme suscité par la Révolution française, ne peut avoir d’autre cause qu’une disposition morale du genre humain. Certains de nos contemporains affirment volontiers que la Révolution française constitue une matrice des totalitarismes.
Comment raconter une telle histoire : terrible, sublime, effrayante, enthousiasmante dans la brèche du présent ? C’est ce que nous tenterons de faire, reprendre le fil d’un récit où l’invention de l’individu citoyen a été une affaire collective afin de saisir ce qui se joue dans ces jugements du fait révolutionnaire.

Jean-Pierre Bobillot
(professeur de littérature française à l’Université Stendhal Grenoble III)
Histoire de la poésie
Période/horaire : les mardis soirs de 18h à 20h, toutes les deux semaines, du 18 janvier au 21 juin (hors congés scolaires)
Contrairement à une idée reçue, la poésie ne se confond pas nécessairement avec la poésie lyrique ni la poésie lyrique avec l’expression de la subjectivité individuelle. Du romantisme à la période contemporaine, on proposera une autre histoire de la poésie , mettant aux prises le "je" avec ce qui l’englobe, le conteste ou le traverse, ce qui l’exalte et ce qui le nie ; c’est aussi une histoire où s’affrontent idéalisme et matérialisme ; c’est aussi, quelquefois, l’histoire d’ une autre poésie.

Emmanuel Dockès
L’individu et le droit contre le pouvoir
(professeur de droit à l’Université de Bourgogne)
Période/horaire : les mardis soirs de 18h à 20h, toutes les deux semaines, du 25 janvier au 14 juin (hors congés scolaires)
La liberté et l’égalité se rejoignent, en droit, pour valoriser l’individu humain. Dans le même temps, ces valeurs provoquent une aversion contre le pouvoir sous toutes ses formes, qu’il soit policier, patronal, gouvernemental, bancaire, publicitaire, etc... Le degré de démocratie atteint par une société peut même être défini comme un niveau atteint dans la recherche d’une réduction des pouvoirs. Il s’agira dans ce cours, de montrer que le droit n’est pas seulement l’outil préféré du pouvoir. Il est aussi et surtout le moyen privilégié de toute lutte contre le pouvoir.

Sophie Béroud
(Maîtresse de conférences de science politique à l’Université Lumière Lyon II)
La relation individu/collectif dans les mobilisations sociales
Période/horaire : les mercredis de 19h à 21h, du 4 mai au 6 juillet

Les mobilisations sociales constituent un terrain particulièrement intéressant pour interroger la relation entre l’individu et le collectif. Pourquoi franchit-on le pas de l’engagement ? Et lorsque cet engagement devient effectif, est-ce pour laisser derrière soi les autres « composantes » de sa vie personnelle ?
Au fil de ce cours, nous aimerions revenir sur cette articulation, toujours difficile à mettre en œuvre, entre réalisation de soi et participation à un projet de résistance et d’émancipation collective.
Que nous dit à ce sujet l’histoire du mouvement ouvrier ? L’élaboration théorique, à partir des courants socialistes et du marxisme, d’un sujet révolutionnaire - la classe ouvrière - n’a-t-elle pas contribué, très tôt, à masquer la pluralité des composantes du salariat ? La référence centrale à la figure de l’ouvrier masculin, cheminot ou « métallo », ne s’est-elle pas imposée, via les organisations du mouvement ouvrier, aux dépens de figures marginalisées, telles les femmes ?

Nous nous efforcerons, tout d’abord, de penser la relation individu / collectif à partir de cette problématique sur la pluralité des figures de résistance, en questionnant la construction de représentations dominantes au sein du mouvement ouvrier et l’émergence d’autres voix contestatrices. Cette première étape dans la réflexion nous conduira ensuite à discuter des transformations contemporaines dans la conception, mais aussi dans les pratiques, de l’engagement et du militantisme à partir d’enquêtes sociologiques. Là encore, nous nous partirons d’exemples concrets pour questionner le mouvement associatif, syndical et altermondialiste.