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NO-TAV événement du 8 décembre

Publie le dimanche 11 décembre 2011 par Open-Publishing

NO-TAV : Compte-rendu de la conférence de presse du 9/12/11, rapport aux événements du 8/12

Le mouvement NO-TAV s’oppose depuis une vingtaine d’années à la mise en place du TGV dans la vallée de Susa. Ce projet européen est purement économique et ne tient aucunement compte de l’avis de ses habitants.
Une journée de mobilisation intense a eu lieu jeudi 8 décembre.

Au départ, trois points de rassemblement. Un blocage de l’autoroute partait de Susa. A Giaglione et à Chiomonte, les manifestants se sont rassemblés puis rejoint dans la vallée pour couper les grilles qui encadrent la zone du futur chantier. Ils ont ensuite tenter de tenir le campement face aux forces de l’ordre.

Deux aspects ressortent de cette conférence de presse ; deux aspects qui tentent de mettre à mal la mobilisation.

1. La violence des policiers, une violence de bande

Jet de pierre sur les manifestants en train de couper les grilles ainsi que sur des journalistes, tirs tendus de bombe lacrymogène...scènes de tensions dans cette journée du 8.
On dénombre trois blessés graves : une personne a reçu une bombe lacrymogène dans l’oeil(il a d’ailleurs perdu son oeil), une autre a été blessé au crane(traumatisme cranien).
Les représentants des differents comités de la mobilisation dénoncent la volonté manifeste des forces de l’ordre de faire du mal. Il ne s’agit plus d’empecher ou de “protéger”.
Les policiers ont empeché les blessés graves de sortir de la vallée pendant 1h malgrés l’insistance des médecins.Il s’agit d’une situation totalement anormal car meme en temps de guerre, les blessés ont le droit d’etre secouru.
Les forces de l’ordre ont également saccagé le campement de la mobilisation et sont repartis avec des effets personnels, le générateur d’électricité et des outils.

2. La volonté manifeste des politiciens et des jouralistes de criminaliser la mobilisation

Le nouveau ministre de l’intérieur utilise le terme de “terrorisme” pour qualifier la lutte de Susa.
La répression de cette lutte sert d’exemple dans tout le pays pour empecher le reste de l’Italie de se révolter dans ce contexte global de crise et de mesures d’austérité. Le nouveau gouvernement utilise Susa pour doner le ton.
Tous les partis politiques de gauche comme de droite tentent de délégitimer le mouvement.
Les médias servent de rampe de lancement à cette volonté politique.
Ils corroborent les dires du ministre de l’intérieur en parlant d’un climat de peur et d’insécurité dans la vallée provoqué par le mouvement No-tav. Cette représentation tente de créer une frontière qui n’existe pas entre les gens de la vallée et d’autres personnes pertubatrices. En réalité, ce sont les habitants de Susa qui tiennent la lutte.
Ils dénoncent l’organisation d’une manifestation d’enfants lors du blocage de l’autoroute. Les enfants auraient été utilisés comme “barricades” faces aux forces de l’ordre. En réalité, le blocage de l’autoroute permettait une manifestation familiale et festive contrairement aux autres points de rendez-vous, plus violents.
Ils tentent de donner l’image d’un mouvement désuni : les pacifistes légalistes d’un coté, les violents illégalistes de l’autre. Ce conflit n’existe pas.
Leur plus gros mensonge est de dire que le chantier pour le TGV a déjà commence pour toucher les subventions européennes : les seuls travaux en réalité effectués sont la mise en place d’un grillage encerclant un camp policier à ciel ouvert. Les gens du coin appellent cet enclos, le “chantier qui n’existe pas”.

Cette lutte résonne étrangement avec d’autres combats en Europe ; par exemple, avec celle de la ZAD près de Nantes qui s’oppose à la construction d’un aéroport international.