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QUAND LE GOUVERNEMENT TURC ACCUSE LA FRANCE DE GENOCIDE EN ALGERIE.

par KURTZ

Publie le mercredi 4 janvier 2012 par KURTZ - Open-Publishing
4 commentaires

La Turquie se fait fort de ne pas ne se laisser humilier par la France au sujet d’une loi interdisant la négation du génocide arménien.

Outre les mesures de rétorsion prises à l’encontre de notre pays, elle accuse la France de s’être livrée à un génocide contre le peuple algérien au cours de la guerre d’Algérie.

Si la guerre de décolonisation entraîna des massacres à Sétif et à Guelma et tout au long du conflit de 1954 à 1962, il ne paraît pas inutile de s’interroger sur la pertinence de cette grave accusation.

Comment définir un génocide en la circonstance alors que l’Algérie était un département français. Les autorités françaises auraient-elles intentionnellement décidées une sorte de solution finale au problème algérien ?

Eradiquées 8 millions de musulmans français dans le cadre d’un plan concerté dans le but de régler cette question qui menaçait l’amputation du territoire national : une plaisanterie de mauvais goût.

Les discriminations entre indigènes et français venus de tous les horizons existaient par ce que liées à la colonisation mais de là à en conclure que la disparition physique de la population autochtone était à l’ordre du jour me semble une contre-vérité historique absurde.

Certes, les massacres de Setif en 1945 furent d’une violence barbare au cours desquels la répression armée par terre, mer et aérienne causèrent la mort de plus de 20 000 civils.

La guerre d’indépendance qui s’ensuivit entraîna la mort de 200 000 autres algériens avec son cortège de 8000 villages napalmés, de milliers de militants torturés, emprisonnés, jugés et guillottinés.

Une guerre coloniale barbare où l’honneur de la France porta des noms : le général Paris De La Bolladière qui démissionna et fut emprisonné en forteresse, Maurice Audin(enseignant et membre du PCF) exécuté lors d’une "sinistre corvée de bois" ainsi que Iveton(ouvrier militant du PCA) guillotiné tandis que les porteurs de valises, Francis Jeanson, Georges Arnaud durent s’exiler pour échapper à justice française. Il ne faut pas oublier les militants communistes assassinés lors d’une manifestation anti-guerre au métro Charonne mais aussi les deux cents manifestants algériens assassinés en octobre 1961 par la police du préfet de police Maurice Papon.

La France n’eut jamais l’intention de détruire le groupe ethnique de culture arabo-berbère musulmane. Aucun plan ne fut concu à cet effet.

Une chose est sûre : cette guerre fut cruelle des deux côtés et inutile car elle fut à l’origine imputable à des gouvernements attachés au maintien dans le giron de la France d’un pays que son système d’apartheid conduisait inéluctablement à l’indépendance.

Le repentir de la France contribuerait à nous réhabiliter et à mettre un terme aux élucubrations de la Turquie.

Nos amis turcs doivent savoir raison gardée.

Messages

  • Le terme de génocide est tellement galvaudé, y compris en France, qu’on ne voit pas pourquoi les Turcs seraient les seuls à devoir "raison garder" quand il s’agit de dénoncer les crime commis par la République Française.

    Par exemple les médias nous ont informés du génocide de Ceaucescu à Timisoara (défense de rire !), des génocides de Saddam Hussein contre les Koweiti puis contre les Kurdes, de ceux de Milosevic et Karadzic contre les Kosovars ou les Bosniaques, Plus récemment ont été évoqués ceux de Gbagbo ou Khadaffi contre on ne sait trop qui...A quand le génocide des Grecs par Merkozy, Barroso et Lagarde ?

    Et méfiez vous : au cas où la Turquie voterait des lois aussi cons que celles dont nos députés raffolent, vous pourriez être passible du délit de négationisme devant la justice Turque pour avoir mis en doute le génocide des Algériens par la France !

    • On pourrait citer bien d ’autres exemples d’utilisation imbécile de ce terme.

      Je pense qu’on doit faire l’effort de distinguer ce qui ressort d’un génocide de ce qui ressort de crimes contre l’humanité.

      Les choses peuvent être aussi effroyables et aussi condamnables mais si le génocide est un crime contre l’humanité, tous les crimes contre l’humanité ne sont pas de génocides.

      De ce point de vue les massacres fait par l’appareil d’état colonial français en Algérie ont fait autant de morts que ce qui semble être une tentative de génocide par l’appareil d’état turc il y a plus d’un siècle.

      Les massacres au Rwanda furent une tentative de génocide contre les Tutsies pour les faire disparaitre méthodiquement.

      Les crimes des polpotiens ne me semblent pas rentrer de ce pont de vue dans le cadre d’un génocide car ils ne visaient pas à éliminer le peuple cambodgien (sauf les minorités ethniques chinoises et vietnamiennes) mais étaient une véritable machine de mort et de massacre.

      Mais on voit bien que ça ne signifie pas une graduation entre les uns et les autres.

      L’élimination des populations indiennes lors de l’occupation européenne puis les débuts des USA en Amérique fut une série de génocides avec des peuples liquidés méthodiquement dont la plupart n’eurent aucun survivant (le dernier des Mohicans, c’est une version romancée de ces entreprises génocidaires)

      je parle là en dehors des questions légales .

      Sur la question des crimes contre l’humanité en Algérie (et dans d’autres colonies) il manque effectivement des avis et un travail de mémoire non effectué en France.

      Et le débat est aussi difficile dans la société turque sur le génocide arménien.

      La question des crimes en Algérie est pourtant bien plus "fraiche" (avec tout le respect que je dois aux descendants d’arméniens qui ont échappé aux liquidations) que le génocide arménien et fut d’ampleur comparable en crimes et en malheurs.

      Si le génocide arménien est entré en grande partie dans l’histoire, les massacres, crimes contre l’humanité en Algérie ont toujours des gens qui les ont vécu et en grand nombre, qui en souffrent toujours dans leurs chairs.

      Ce qui devrait appeler la caste bourgeoise française et ses claques chauvines xénophobes a un peu plus de dignité et un peu moins d’outrecuidance dans le désir de donner des leçons.

      Mais on a compris là qu’il s’agissait bien d’un opération flattant un électorat d’extrême droite essentiellement, une grande partie de la communauté arménienne étant instrumentalisée sur cet objectif.

  • « La France n’eut jamais l’intention de détruire... »
    Entre huit cents mille et un million de morts algériens, soit prés de un sur sept. Rappelons que la première guerre mondiale a tué seulement un français sur trente...

  • « Les discriminations entre indigènes et français venus de tous les horizons existaient par ce que liées à la colonisation mais de là à en conclure que la disparition physique de la population autochtone était à l’ordre du jour me semble une contre-vérité historique absurde.
    Certes, les massacres de Setif en 1945 furent d’une violence barbare au cours desquels la répression armée par terre, mer et aérienne causèrent la mort de plus de 20 000 civils. »

    En lieu et place de "indigènes", "civils", pourquoi de pas écrire Algériens ?