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10 MAI - Journée nationale de commémoration des « mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions » - Pour une réappropriation citoyenne de l’Histoire

par Le MRAP

Publie le vendredi 11 mai 2012 par Le MRAP - Open-Publishing
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Comme le rappelle le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de
l’Esclavage, la date du 10 mai – qui ne se substitue pas aux dates
commémoratives des différents territoires ultramarins - a été retenue
en tant que date commémorative nationale. Il marque en effet le jour
de 2001 « où les élus de la République adoptèrent à l’unanimité, en
dernière lecture au Sénat, la loi du 21 mai 2001 par laquelle la France
est le premier Etat au monde à reconnaitre l’esclavage et la traite
comme un crime contre l’humanité ». Le MRAP tient à rendre hommage à
cette Loi de la députée guyannaise Christiane TAUBIRA.

Au plan international, les Nations-Unies ont fixé en 2002 la Journée
internationale pour l’abolition de l’esclavage au 2 décembre, pour
marquer la date de l’approbation par l’assemblée générale de l’ONU, en
1949, de la convention pour la répression et l’abolition de la traite
des êtres humains et de l’exploitation par la prostitution d’autrui.

De son côté, l’UNESCO a fixé au 23 août sa commémoration de l’esclavage,
en mémoire de l’insurrection d’esclaves des 22 et 23 août 1791 à
Saint-Domingue, déterminante dans l’abolition de la traite négrière
transatlantique, marquée par les sinistres « Codes Noirs » de Louis XIV
(1685) et de Louis XV (1723) : ils firent régner sur ces territoires une
véritable peine de mort « privatisée » à l’encontre d’esclaves réduits à
l’état de « biens meubles » et de « cheptel » humain.

L’histoire de l’esclavage, ce sont des siècles de luttes des esclaves
eux mêmes pour la liberté. Des centaines de révoltes, réprimées avec
une barbarie inouïe, se sont déroulées tout au long des siècles
d’esclavage à Haïti, Porto Rico, Saint Domingue, Cuba, à la Martinique,
aux Etats-Unis... Elles nous ont légué des noms devenus symboles de
résistance à l’oppression : Diego de Campo, chef de la révolte cubaine de
1545 au cours de laquelle 7000 “nègres marrons” se sont organisés en
république ; un premier grand camp de “nègres marrons” établi en
Guadeloupe en 1636, dans les hauteurs de Capesterre ; Toussaint
Louverture qui a proclamé la première république noire en Haïti et
meurt en 1803 dans la forteresse française de Joux ; une insurrection
d’esclaves en Jamaïque qui réunit en 1831 à 1832 plus de 20 000 insurgés…

En France, comme dans de nombreux pays du monde, est évoquée la question
des « réparations », particulièrement brûlante lors de la conférence
des Nations Unies contre le Racisme de Durban, en 2001. D’autres
démarches réparatrices sont également à l’œuvre : en particulier des
efforts croissants de recherche destinés à l’écriture de cette histoire
trop longtemps négligée ou refusée, afin de la faire reconnaître et
partager par toutes et tous.

Le MRAP se félicite de toutes les démarches de lutte contre l’oubli et
de réappropriation de l’Histoire par les générations successives, en
particulier, dans le cadre scolaire. C’est là un fondement essentiel
pour la lutte contre le fléau du racisme et pour veiller à ce que
l’Histoire ne se répète pas !

Paris 10 mai 2012