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Grève à l’Equipe

par Les élus SNJ-CGT de l’Equipe

Publie le jeudi 13 septembre 2012 par Les élus SNJ-CGT de l’Equipe - Open-Publishing

Réunis en assemblée générale, les salariés de la SNC L’Equipe ont voté aujourd’hui la grève à une large majorité (*) pour exiger le retrait d’un « plan de réorganisation et de sauvegarde de l’emploi » décidé par le groupe, aboutissant à la destruction de 46 emplois. L’Equipe du 13 septembre, l’édition de France Football du vendredi 14 septembre n’ont pas été réalisés.
Le mouvement de grève a touché aussi les sites internet de l’Equipe et de France Football.

Les représentants des salariés ont rencontré la direction de la SNC l’Equipe pour lui demander le retrait de ce plan de destruction de l’emploi.

Un préavis de grève a été posé pour le mercredi 19 septembre, jour où est censé débuter le processus légal de mise en œuvre du plan.

Les élus SNJ-CGT de l’Equipe.

(*) 171 voix pour, 56 contre, 4 blancs, 3 nuls.


LA SNC L’EQUIPE LIQUIDE

« Avant l’Equipe était un journal qui avait une télé, désormais ce sera une télé qui aura un journal » C’est par ces mots que François Morinière directeur général de la SNC l’Equipe saluait l’obtention d’un canal de la TNT pour la télé sportive du groupe Amaury. Mais quel journal et pour combien de temps encore ?

On peut légitimement se poser la question depuis ce lundi, quand ce même François Morinière a annoncé la mise en place d’un plan de suppression de 46 emplois, dont 37 au sein des rédactions du quotidien ainsi que du bihebdomadaire- et futur hebdomadaire si le plan s’applique - « France football », vendu en couplage avec « L’Equipe ».

Le 5 mars, l’état-major du Groupe L’Equipe, appuyé par son actionnaire, Marie-Odile Amaury, vendait au Conseil supérieur de l’audiovisuel son projet de chaîne TNT d’information sportive « dans la ligne génétique de la marque et du journal, c’est-à-dire le traitement de tous les sports », avec l’appui d’une rédaction de « plus de 300 journalistes ».
La pente sur laquelle glisse l’entreprise depuis sept ans risque de rendre cet argument chiffré tristement risible.

En effet ces mesures, si elles étaient appliquées, ne feraient qu’amplifier la décrue drastique des effectifs depuis 2005 : de 560 à 470 salariés à périmètre constant avant le plan annoncé, 426 donc, si la direction atteint son objectif, soit un quart des effectifs en moins. Au plan régional ayant abouti à la fermeture de l’atelier, à la liquidation du corps des ouvriers du Livre et donc à un première saignée de 12,5 % des effectifs à une époque où la société gagnait de l’argent, a succédé un plan social rampant (départs à la retraite non remplacés, ruptures conventionnelles provoquées, licenciements d’opportunité). L’intégration des rédactions des sites Internet, elles-mêmes en sous-effectif chronique depuis leur démarrage, n’a même pas pu enrayer la dégringolade.

Voici donc L’Equipe plongée dans la spirale infernale dont aucun titre n’a réussi à se sortir jusqu’à présent. Car le volet de « relance » présenté par la direction ne doit pas cacher la réalité. Améliorer la qualité grâce au « nouveau journal » promis pour début 2013 est un défi intenable après de telles coupes dans les effectifs alors même que le quotidien, en raison du caractère tardif des événements qu’il couvre, restera très compliqué à faire, quel que soit le système d’édition utilisé.

Le groupe Amaury, lui, se porte bien. Très bien même avec une trésorerie florissante, alimentée durant plus d’une décennie par les bénéfices réalisés à l’Equipe. L’ironie du sort veut qu’il a dû verser l’an dernier aux salariés de ses filiales une « prime dividendes » tant ses résultats étaient excellents. Il a donc les reins suffisamment solides pour se permettre d’élaborer un projet ambitieux de relance éditoriale, seul à même de contrer la désaffection croissante des lecteurs.
Le groupe n’hésite pas à prendre des risques dans des investissements hasardeux comme hier dans le Futuroscope et aujourd’hui dans une société de capital risque, réunissant des investisseurs en quête de forte rentabilité dans un organisme financier qui viendrait en aide aux entreprises en difficultés….
Il a aussi choisi d’investir plusieurs dizaines de millions d’euros dans L’Equipe TVHD, pour laquelle aucun bénéfice n’est espéré avant 2020, avec pourtant des recrutements effectuées au plus serré. Les supports numériques liés à Internet sont présentés comme une priorité stratégique absolue par Philippe Carli mais il est demandé aux rédactions concernées de faire des miracles en slalomant entre les bugs technologiques majeurs, sans prévoir de renforcer leurs effectifs.
Pour toutes ces raisons, le SNJ-CGT appelle les salariés du Groupe L’Equipe à se mobiliser et à participer à l’assemblée générale prévue demain à 17 h 30 dans le hall d’entrée du siège de la SNC pour faire entendre leur voix.
Il exige que l’argent amassé soit employé à la préservation des emplois et au développement des titres. L’Equipe doit continuer à vivre et à offrir aux lecteurs une information de qualité.

Boulogne Billancourt, le 11 septembre 2011

SNJ-CGT SNC L’EQUIPE