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n’oublions jamais Pierre Goldman

par Comité Libérez-les ! (59-62)

Publie le mercredi 19 septembre 2012 par Comité Libérez-les ! (59-62) - Open-Publishing

1944 – 1979 – 2012, n’oublions jamais Pierre Goldman.

Il y aura demain 33 ans, c’était le 20 septembre 1979, que Pierre Goldman est tombé sous les balles du groupuscule d’extrême-droite « Honneur de la police », il avait 35 ans et aurait aujourd’hui 68 ans.

Pierre Goldman, à la fois intellectuel et rebelle de terrain, a participé à la lutte révolutionnaire au Venezuela dans les années 60 auprès de Régis Debray, après des années passées aux Jeunesses Communistes et à l’Union des Etudiants Communistes.

Décrit comme un maoïste, il est en fait un écorché vif, un révolté qui verra en mai 68, une mascarade libertaire petite-bourgeoise et anticommuniste, jusqu’au moment où les ouvriers se mirent en grève.

La France de droite, conservatrice et haineuse du début des années 70, mettra sa tête à prix suite à des braquages qui lui sont attribués causant pour l’un d’eux, la mort de deux femmes.

Pierre Goldman, le rouge, sera dénoncé par un « indic », arrêté, mis à l’isolement pendant 9 mois, il ne reconnaîtra que 3 affaires mais jamais celle où il y avait eu des morts.

En 1974, 5 ans après les faits, il sera condamné à la prison à perpétuité. Soutenu par une grande partie de la gauche et par de nombreuses personnalités politiques et du monde la culture, il fait appel devant la Cour de Cassation. Le jugement de la Cour d’Assises qui l’a condamnée à la réclusion à vie est cassé, un nouveau jugement aura lieu à Amiens dans la Somme, où les meurtres ne lui seront plus attribués. Par le jeu des remises de peine, il est libéré et deviendra journaliste à Libération.

Pierre Goldman est assassiné le jeudi 20 septembre 1979, en pleine rue par quatre balles tirées à bout portant, place de l’Abbé-Georges-Hénocque dans le 13e arrondissement de Paris. Plus de 20 000 militants l’accompagneront au Père Lachaise lors de ses funérailles.

Les témoignages parlent d’un commando s’exprimant en espagnol, la police parlera d’un règlement de compte fomenté par la pègre.

Mais on ne peut s’empêcher de faire le lien avec les groupes fascistes et antimarxistes espagnols (fortement liés à l’OAS et à Ordre Nouveau) et notamment avec les membres de l’ultra-droite franquiste (AAA, GCR, BVE, CA, GAE, ATE), dirigés en sous-marins par la droite espagnole, notamment par José Barrionuevo, qui fût aussi un Ministre de l’intérieur.

Des militants de ces groupes de l’ultra-droite ultra-catholique, réapparaîtront plusieurs années plus tard en créant le GAL (Groupe Antiterroriste de Libération) composé de paramilitaires et policiers espagnols fascistes qui commettront de nombreux assassinats contre les militants indépendantistes (au Pays basque Nord et sur le sol français) jusqu’en 1987 (arrivée de Charles Pasqua, comme Ministre de l’Intérieur au 1er gouvernement de cohabitation).

Le lien devient une évidence entre le GAL et Honneur de la Police, qui est un appendice du SAC (Service d’Action Civique) animé un temps par Charles Pasqua et créé par Jacques Foccart, le « monsieur françafrique » du gaullisme qui fût aussi fortement lié à l’organisation nazie Todt (génie civil et BTP), elle-même liée à l’Opus Dei qui est à l’origine de l’organisation Odessa chargée, grâce à l’aide de la CIA et du MI5, d’évacuer les nazis vers l’Amérique du Sud (et notamment vers la Bolivie, le Paraguay et le Venezuela) après la chute du national-socialisme allemand.

Aussi, aujourd’hui nous devons avoir une pensée pour Pierre Goldman, communiste et juif antisioniste, qui fût il y a 33 ans, la victime d’un complot de l’extrême-droite européenne liée étroitement à la droite nationale française et aux services secrets internationaux des pays et empires colonialistes et impérialistes.