Accueil > bonnets rouges - institut de locarn

bonnets rouges - institut de locarn

par un habitant de bretagne

Publie le samedi 9 novembre 2013 par un habitant de bretagne - Open-Publishing
5 commentaires

de petits rappels sur la bretonnitude, datant de 2007 :

en deuxième partie de l’article un développement interessant sur l’institut de locarn et sur la marque "produit en bretagne"

Breizh Touch au grisbi article de Françoise Morvan en 2007 dans libération

Depuis quelques semaines, les Bretons se sont découverts nantis d’un avantage en nature et, pour certains, en espèces, dénommé Breizh Touch.

La Breizh Touch, présentée par la presse sur le mode exalté, a d’abord laissé ceux qui l’évoquaient légèrement perplexes : fallait-il dire braisetouche, breill’z’touch’, braÿztoutch, brézteutch, breÿc’htaoutch, brèysstatch, brèzteuch ? Breizh, autrement dit Bretagne en breton surunifié, désormais devenu officiel. En effet, en 1941, sur ordre du dignitaire nazi en charge des affaires bretonnes, l’orthographe du breton, déjà unifiée à l’exception de celle du dialecte vannetais, a été surunifiée, le mot Breizh étant le symbole même de cette surunification, le « zh » signifiant que l’on prononce Breih en vannetais et Breiz ailleurs.

Pour les bretonnants de naissance, le mot Breizh, accolé au mot touch, du verbe touchañ, conduire les bestiaux, était énigmatique, mais au diable les hésitations : une fois compris que le mot Bretagne, sous la forme Breizh, uni à un vocable anglo-américain, se change en label commercialisable, tout devient clair.

Et, pour ceux qui peineraient encore à comprendre, en tout petits caractères, au bas d’une affiche montrant une tour Eiffel saucissonnée de manière à ressembler à un phare breton (le célèbre phare du label « produit en Bretagne »), se trouve la traduction : Breizh Touch = esprit Bretagne.

La Breizh Touch, brassant bagadou, cyber-fest-noz (au pluriel : cyberioù-festoù-noz), Breizh-en-Seine avec en prime océan-high-tech, expo-Breizh-numérique et Breizh-parade retransmise dimanche prochain par TF1 en direct des Champs-Elysées, va donc déferler : trois mille sonneurs sonnants défilant en bagadou comme les formations paramilitaires dont ils sont issus - « une panzerdivision, la musique en plus », pour reprendre les termes de Jean-Pierre Pichard, le président du Festival interceltique de Lorient (1).

C’est lui qui a eu l’idée de cette manifestation paroxystique de la celte attitude unissant Bretons, Irlandais, Gallois et autres frères de race, tels que Galiciens et Acadiens du Nouveau-Brunswick (dont il est convenu de ne pas demander ce qu’ils ont de celte).

La Breizh Touch est le complément de la celte attitude : le Breton qui ne l’a pas est un faux Breton, celui qui n’en veut pas est un mauvais Breton, et celui qui n’apprécie pas la Breizh Touch est un jacobin. Le jacobin est l’ennemi du Breton : il est français. Le Français n’a pas la Breizh Touch ; il a une identité faible, quoi qu’en dise Sarkozy, et n’a donc pas lieu d’en être fier. Le Breton, lui, a une identité forte ; il le prouve par la Breizh Touch qui la promeut ; voilà pourquoi il est fier d’être ­breton.

Le Breton qui n’est pas fier d’être breton n’est pas un bon Breton, et le Breton qui dit que cette bretonnerie labellisée le dégoûte est antibreton.

L’antibreton, fort susceptible d’être aussi jacobin, vous expliquera que cette opération de business identitaire appuyée par les médias soutenus par des industriels est une opération politique.

L’antibreton évoquera en termes malséants le label « produit en Bretagne » dont le phare sur fond bleu et jaune orne désormais pâtés, andouilles, livres et CD. Il dénoncera l’indispensable « yoghourtisation de la culture ». L’expression est de Reynald Secher, auteur d’une Histoire de la Bretagne en bande dessinée dénoncée en son temps dans les colonnes de Libération. « Il faut yoghourtiser la culture bretonne », aurait-il affirmé, d’après le Huchoer, journal indépendantiste breton.

Bien que cela n’intéresse personne, l’antibreton ne manquera pas de rappeler que « produit en Bretagne » est une association émanant de l’Institut de Locarn.

L’association « produit en Bretagne » a été déclarée en préfecture le 9 février 1995 avec pour siège l’Institut de Locarn (cultures et stratégies internationales).

Le 14 mai 1993 avait été déclarée une première association Coudenhove-Kalergi-Aristide-Briand établissant les liens de l’Institut de Locarn avec l’Union paneuropéenne fondée par le comte de Coudenhove-Kalergi.

Les principes de la pan-Europe sont simples : christianisme, anticommunisme, reconnaissance du droit des groupes ethniques à l’autodétermination.

Rien d’étonnant donc si l’archiduc Otto de Habsbourg, son président d’honneur, connu pour ses liens avec l’Opus Dei, est venu en personne inaugurer l’Institut de Locarn.

Produit en Bretagne est une association complémentaire, au service d’un projet politique : faire de la Bretagne un dragon celtique dans une Europe des ethnies enfin délivrée de l’esprit des Lumières.

L’antibreton s’acharnera à démontrer que l’Institut de Locarn, rassemblant un club de patrons bretons pleins d’ardeur à servir leur région, nourrit un projet réactionnaire visant à en finir avec l’héritage de la Révolution française : privatisation, libéralisation, démantèlement des lois sociales, recours à l’identitaire pour inscrire la Bretagne dans une Europe des régions unissant les nations celtes en voie d’obtenir leur indépendance. Oui, pourquoi le nier, le pays de Galles, l’Irlande et l’Ecosse doivent servir de référence au modèle breton.

Il faudra bien que le Français à l’identité faible accorde son autonomie au Breton, dont l’identité forte sera révélée sur les Champs-Elysées avec la force d’une panzerdivision par le biniou et, comme le dit Pichard, la musique en plus.

Le vrai Breton est fier que Patrick Le Lay, un des fondateurs de l’Institut de Locarn, et Patrick Poivre d’Arvor s’associent aux patrons bretons pour célébrer son identité et la lui révéler : Le Lay, qui proclame haut et fort qu’il n’est pas français mais breton, nationaliste breton, a déjà fondé TV Breizh avec François Pinault, Rupert Murdoch et Silvio Berlusconi ; quoi de plus naturel qu’il soit associé à son ami Pinault pour célébrer la Breizh Touch ?

L’antibreton, qui se proclame le plus souvent de gauche, ira jusqu’à s’étonner que ce soient des élus socialistes, le président du conseil régional de Bretagne, Jean-Yves Le Drian, et le maire de Paris, qui aient pris l’initiative de cette dérive identitaire brassant tous les vieux thèmes de Breiz Atao à l’ombre du drapeau breton. Rappelons que Breiz Atao est le nom d’un groupe autonomiste breton rendu célèbre par sa collaboration avec les nazis. L’un de ses fondateurs, Maurice, dit Morvan, Marchal, a dessiné en 1923 le drapeau breton à bandes noires et blanches, appelé gwenn-ha-du (« blanc et noir »).

L’antibreton dénoncera le communautarisme de la droite du PS, son allégeance au patronat ultralibéral. Il rappellera que Jean-Yves Le Drian, président socialiste du conseil régional, est allé en juin 2006 présenter son programme à l’Institut de Locarn, jurant de faire de la Bretagne une nouvelle Irlande avec l’appui des autonomistes qu’il a fait entrer au conseil régional. Et il relèvera, bien sûr, le coût de la Breizh Touch : 2,5 millions d’euros dont 1,5 million sorti tout droit de la poche des Bretons, qui se prononcent majoritairement, quand on les consulte, contre la décentralisation, sans même parler de l’autonomie, à laquelle ils vont avoir droit, bien qu’ils soient moins de 3 % à la demander.

L’antibreton acharné ira jusqu’à parcourir le site Internet de la Breizh Touch et railler les propos tenus par les grands auteurs invités pour la célébrer.

Il vous citera en ricanant les déclarations d’Irène Frain sur la Breton pride, celles d’Alan Stivell expliquant qu’il a découvert son identité à l’âge de 9 ans, quand son père a inventé la harpe celtique (laquelle allait devenir, comme le drapeau et le bagad, mis au point peu avant, le symbole millénaire de l’identité bretonne) et celles d’Erik Orsenna assurant que, partout dans le monde, il trouve une bouteille de Coca-Cola et un Breton, et qu’il aime mieux le Breton.

L’antibreton, qui ne comprend pas que l’important pour le Breton c’est de faire la fête, dénonce la cocacolisation du Breton après la yogourthisation de la culture, et voit dans la Breizh Touch une bécassinade à relents ethnistes. Une bécassinade ! Quand tant de personnes qui font la preuve de leur compétence dans le domaine qui est le leur participent à cette vaste opération. C’est le comble.

(1) Ouest-France, 7 août 2007.
MORVAN FrançoiseFrançoise

Messages

    • Ben c’est du Françoise Morvan, et comme d’habitude ça va plaire à pas mal de monde ici...

      Je ne sais pas si elle est "sociale", en tout cas elle est d’un chauvinisme français époustouflant. A force d’être utilisée par les lambertistes passés (Mélenchon), présents (ceux du POI, qui dirigent maintenant la Libre Penée) et à venir, elle est devenue l’héroïne du juge Gilbert Thiel et d’autres que vous pourrez trouver en lien dans l’article consacré à son livre "Le Monde comme si" dans Wikipédia (allez directement aux références en bas de page, vous ne serez pas déçus par les renvois vers Riposte laïque)...

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde_comme_si

      Dans les archives de la discussion sur cet ouvrage, vous pourrez aussi lire des trucs sympas :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Le_Monde_comme_si

      ’’L’actualité (logements en Corse pour lesCorses, selon Giaccobi, provocations salafistes sur le voile avec mise en cause permanente de nos policiers, actions contre l’écotaxe en Bretagne bénies par l’Institut de Locarn et autres séparatistes, remise au breton de l’évêque de Vannes) : tout montre que Françoise Morvan a raison, et qu’autour d’elle et avec elle, les vrais patriotes, qu’ils soient du MRC, proches de Soral ou de la Libre Pensée, et même les éléments les plus clairvoyants du FN ou du Front de Gauche, tous doivent s’unir face au danger grandissant : LA PATRIE EST EN DANGER !"

      Bonne lecture !

    • « comme d’habitude ça va plaire à pas mal de monde ici... »

      Le roi Arthur commence mal ...

      C’est vrai qu’en publiant " Le Monde comme si", Françoise Morvan (http://francoisemorvan.com/) a légèrement défrisé quelques nostalgiques de Breiz Atao mais aussi la gauche autonomiste qu’incommode la poussière des fonds de tiroir .

      Faute de répondre par des arguments, ils ont tout essayé y compris de lui proposer un traitement psychiatrique.

      Votre majesté nous renvoie à la fiche Wikipedia " Le Monde comme si" légèrement "travaillée" par les détracteurs de Françoise Morvan.

      « (allez directement aux références en bas de page, vous ne serez pas déçus par les renvois vers Riposte laïque)... »

      Et en effet, la note 5 . Riposte Laïque archive est bien inquiétante mais la lecture de l’article donné en référence ne révèle qu’une phrase concernant Françoise Morvan :

      "Un ouvrage, « Monde comme si, nationalisme et dérive identitaire en Bretagne », de Françoise Morvan, montre pourtant les réalités dangereuses du nationalisme breton, dont des franges entières basculèrent dans la collaboration avec l’occupant nazi (4), pendant que la Résistance bretonne défendait héroïquement la patrie.

      Une référence que bien d’autres sites ou médias pourraient faire sans l’autorisation de Françoise Morvan . Et alors ?

      Et que dire de la note 6, Entretien accordé à Pierre Cassen, fondateur de Riposte laïque , parce que l’entretien en question ne concerne nullement Françoise Morvan mais une certaine Chantal Terrieux, présidente de l’UFAL du Finistère qui fait aussi référence une fois au livre de Françoise Morvan :

      "Je ne peux, pour ceux qui s’intéresseraient aux écoles Diwan, que conseiller la lecture de l’excellent ouvrage de Françoise Morvan « Le monde comme si », ils y auront tous les éclaircissements sur raisons fondamentales de la création de ces écoles et sur la personnalité de ceux qui les défendent !"

      Ainsi donc, Françoise Morvan serait coupable d’avoir été citée dans n’importe quoi par n’importe qui ?

      Vous vous moquez vraiment du monde !

    • Et vous citez une partie de la discussion Wikipedia sur "Le Monde comme si" ...

      en oubliant de reproduire la suite de la discussion :

      Effectivement, lancer une espèce d’appel politique affirmant que "Françoise Morvan a raison" et appeler à une "union sacrée" des "vrais patriotes" que l’on trouverait au MRC, ou "proches de Soral ou de la Libre Pensée, et même les éléments les plus clairvoyants du FN ou du Front de Gauche" peut apparaître comme une extrapolation hasardeuse de la pensée de Françoise Morvan

  • beaucoup de blabla ...est ce pas ? pourquoi ne pas dire honnêtement

    que l’institut de Locarn c’est Là OU sont formé , formaté , les élites OPUSSIENNES DE DEMAIN

    C’ est a dire les enfants des menbres de l’Opus Dei

    voir les dossiers du Réseau Voltaire

    tiens pape François tu pourrais nous en dire davantage ,vas savoir ? ça bouge ,

    ça tangue au Vatican ,et c’est tant mieux