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Veillée d’armes contre les Macro-Ordonnances

par jo

Publie le samedi 27 mai 2017 par jo - Open-Publishing

 Certains, comme le toujours si «  modéré  » Jean-Claude Mailly, louvoient. D’autres, comme Laurent Berger, assument d’avance la casse du Code du travail et des conventions collectives tout en suppliant Macron d’y mettre les formes.

Le SNES-FSU, qui trouvait des vertus aux primaires PS et qui ne s’est jamais posé la question du vote Mélenchon, publie un numéro de l’UE enfin alarmiste sur le programme de Macron, connu depuis des mois : pourquoi ne l’avoir pas fait avant le second tour, ce qui n’eut aucunement interdit d’appeler les enseignants à faire baisser les voix du FN  ?

D’autres syndicats, qui n’ont guère pris leurs responsabilités avant le 1er tour, et qui ont même rabattu sur le loup Macron en criant uniquement au loup FN (mais il y avait DEUX loups au second tour  !), roulent les mécaniques alors que les ordonnances sont prévues pour cet été et que c’est donc MAINTENANT, quitte à interférer avec ces législatives à haut risque, qu’il faut sonner l’alarme… et engager l’action  !

Bref, il y a quelque chose d’exaspérant à voir certains dirigeants confédéraux ou fédéraux qui sont restés l’arme au pied de septembre à mai, en respectant religieusement le calendrier électoral bourgeois, et sans dénoncer le pilotage euromédéfien grossier des programmes Fillon et Macron, se mettre à sonner le tocsin UNE FOIS que le gouvernement est installé. Attendront-ils maintenant que Macron (au besoin aidé par les LR et le PS) dispose de la majorité parlementaire et qu’il ait fait adopter les Ordonnances au mois de juillet pour envoyer de nouveau les «  convaincus  » dans la rue sans plan de lutte arrêté, sans remise en cause de l’UE, sans la moindre autocritique sur la manière éparpillée dont ont été menées les luttes perdantes de 2003, 2007, 2010, 2016  ? Les syndicalistes rouges «  de base  » ne veulent plus jouer le rôle de piétaille sacrifiée : quand les états-majors conduisent sans cesse à la défaite et que cela se paie par des milliers de militants réprimés, la moindre des choses pour ces derniers est de peser sur la tactique des luttes. Et de peser ENSEMBLE. 

C’est pourquoi, nous, militants franchement communistes et syndicalistes de classe qui avons participé aux grèves, aux blocages, aux manifs coincées entre CRS et casseurs manipulés, nous sommes aussi légitimes que d’autres à appeler les travailleurs, en cette veillée d’armes des Ordonnances Macron contre le Code du travail à :
Demander à nos syndicats de lutte de se concerter maintenant ENTRE EUX, en amont de la «  concertation  » Macron, en ignorant les dirigeants jaunes de la CFDT, et à décider dès maintenant, avant le 1er tour des législatives, d’une action nationale pour l’abolition de la loi Travail et contre l’ensemble des projets de l’UE-MM (UE, Macron, MEDEF) contre les conventions collectives, contre l’Éducation «  nationale  » et les qualifications et diplômes nationaux, contre les statuts, le Code du travail, les retraites, les indemnités chômage…

Mettre en cause clairement, non seulement Macron, mais l’UE dont la feuille de route dictée (et sur quel ton  !) au gouvernement français dès l’élection de Macron comporte toutes les mesures destructives que nous allons combattre. Ménager l’UE pour ne pas déplaire à la Confédération européenne du travail (CES) : il faut en finir  !

L’Europe des luttes, comme le «  tous ensemble  » des travailleurs de France, implique que cesse toute complaisance envers une «  construction  » européenne entièrement tournée contre les peuples ou avec des courroies de transmission patronales comme la CES qui ont sciemment bloqué les convergences internationalistes contre la Loi Travail (France), le Jobs Act (Italie, comme son nom ne l’indique pas) et la Loi Peeters (Belgique).

Dans l’immédiat, les syndicalistes de lutte qui comprennent combien les confédérations sont empêtrées dans leur soutien paralysant à l’UE et dans la complaisance pseudo — «  apolitique  » qui en résulte à l’égard des gouvernements sociaux maastrichtiens successifs, ont tout intérêt à se concerter, car le «  tous ensemble des travailleurs  » commence par le tous ensemble des syndicalistes rouges.

Concernant les communistes, le PRCF redit qu’il n’y a rien à attendre d’un Pierre Laurent qui fut le premier à appeler à voter Macron, au soir du 1er tour, au lieu d’appeler — comme l’a fait le PRCF — à faire baisser les voix FN SANS légitimer Macron par nos votes. Plus que jamais, allons aux entreprises pour refuser l’«  état de grâce  », alerter sur la casse connexe des acquis et du pays, unir le drapeau rouge au drapeau tricolore contre l’UE, le MEDEF, Macron et Le Pen. Communistes, avançons ensemble un programme clair de Frexit progressiste, de nationalisations démocratiques, de coopération internationale et de marche au socialisme. Ce n’est pas quand les vrais communistes, travailleurs et syndicalistes comme les autres, interpellent franchement leurs camarades de lutte que l’indépendance syndicale est en danger  ; c’est au contraire quand les militants politiques et syndicaux de la classe ouvrière se divisent sous le prétexte hypocrite d’«  apolitisme  », que le MEDEF, l’UE et les sociaux-libéraux infectent nos syndicats et paralysent les luttes pendant que le patronat, lui, n’hésite pas à «  faire de la politique  ».

Nous voulons résister, contre-attaquer, gagner en prenant appui sur les luttes de GMS, de Tati, d’EDF, et en les élargissant. Ensemble, n’hésitons pas à construire MAINTENANT le barrage contre les Macro-Ordonnances de casse  !

Georges Gastaud commission Luttes et syndicalisme du PRCF