Accueil > Marx, Marxisme, Cui bono ???

Marx, Marxisme, Cui bono ???

par Lepotier

Publie le jeudi 7 septembre 2017 par Lepotier - Open-Publishing
4 commentaires

Selon les médias « mainstream », le divorce de la classe ouvrière et du marxisme est un fait acquis et définitif... Du moins, tel est leur souhait « objectif », manifestement... En réalité, ces même médias sont le moyen par lequel cette « séparation » a pu s’instituer, avec le concours zélé de la « gauche bien-pensante », même « extrême », il ne faut pas l’oublier...

Le marxisme, une idée moribonde ???

Pas pour tout le monde, apparemment... :


« Karl Marx ou l’Esprit du monde est un ouvrage de Jacques Attali
paru en 2005 revisitant la vie et l’œuvre du philosophe allemand en tentant de lui rendre toute son actualité dans le contexte contemporain de mondialisation qu’il avait prévu.

Jacques Attali fait remarquer l’« extrême actualité » de la pensée de Marx. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx_ou_l%27Esprit_du_monde


Alors, le marxisme, une idée moribonde ?

Surtout pas pour la classe dominante, donc, qui le connait sur le bout des doigts, pour mieux le combattre et enfumer la classe prolétarienne, qui, précisément et évidemment, en aurait le besoin le plus urgent par ces temps de crise...

Pour Jacques Attali, donc, comme pour Warren Buffet (« Oui, il y a bel et bien une guerre des classes, mais c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c’est nous qui gagnons. » ) et leurs semblables, le combat de classe continue, et la lutte est permanente, et Jacques Attali va constamment jusqu’à répandre son fiel mielleux sur youtube, pour seconder les médias larbins du système :

http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/jacques-attali-sa-revolution-74381

https://www.youtube.com/watch?v=WzRrPH9db28

Empêcher le prolétariat de s’emparer de cet outil théorique par tous les moyens énormes de sa machine d’ « information » propagandiste, d’une part, et l’utiliser pour tenter de gérer au mieux sa propre crise, telle est la stratégie du système, à l’égard du marxisme.

Pour l’intox et la manipulation, toutes les « versions » du marxisme édulcorées par les révisionnistes de tout poil sont les bienvenues dans le système, en tant qu’idéologies de collaboration de classe, plus ou moins bien déguisées, selon les cas.

Si le débat se limite à la concurrence entre ces « tendances », c’est encore un tour de gagné pour le système.

C’est pourquoi nous proposons simplement d’en revenir à la lecture des fondamentaux, et à leur remise en confrontation à la fois avec l’étude historique, notamment de l’URSS, et avec le réel de notre époque.

C’est de cette confrontation que le marxisme peut renaitre comme arme de combat pour tous les opprimés de la planète, et évidemment, en premier lieu, pour le prolétariat.

Sur NNSRST ! et les autres blogs associés, nous utilisons couramment le terme communiste ML, où ML se tient évidemment pour Marxiste-Léniniste, et tout aussi évidemment pour la contribution majeure apportée par Lénine à l’analyse du phénomène impérialiste.

Cette analyse est tout autant que la pensée de Marx un enjeu du combat idéologique du système et de ses collaborateurs, comme le montrent également de nombreuses polémiques sur le sujet, comme encore tout récemment avec le chroniqueur québecois R. Bibeau, dans les colonnes d’Agoravox.

Mais toutes ces polémiques sur le fond n’ont d’importance que si elles participent du mouvement du réel, de l’action politique et posent donc la question de l’organisation collective du prolétariat.
Or il se trouve que les toutes dernières polémiques en cours cernent encore de plus près la question de l’unité, et permettent de préciser la réponse.

Il s’agit en effet de l’objectif essentiel de l’unité communiste. Pratiquement, l’unité n’a de sens que par le but qu’elle se fixe.

Or le but stratégique est bien l’édification du socialisme en tant que phase de transition, première phase du communisme.

C’est donc bien, in fine, le programme politique de la phase de transition qui unifiera les communistes et les masses et c’est donc ce à quoi nous devons travailler.
Unir les communistes, c’est unir ceux qui sont décidés à élaborer ce programme en lien avec les masses.

C’est le programme qui mettra les masses en mouvement pour la transformation radicale des infrastructures, des rapports de production.

C’est le programme qui donnera son sens politique à la dictature du prolétariat, comme superstructure représentative de ces nouveaux rapports de production.

Les révisionnistes « de gauche », d’une part, dénient toute réalité économique intrinsèque à la transition, et en réalité, au concept de phase de transition lui-même. Ce faisant, il font obstacle à la marche au socialisme.

Les révisionnistes de droite, d’autre part, prônent un prétendu « socialisme de marché », « ...à la chinoise, à la vietnamienne », etc..., qui peut mener à tout, sauf au socialisme...

Le « programme de transition » classique des trotskystes est une forme anticipée et à peine déguisée du même « socialisme de marché », selon les textes de Trotsky lui-même. (Sur les conceptions économiques de Léon Trotsky,
Par Michel Raptis )

A bien y réfléchir, ces dernières polémiques ont donc clarifié la situation pour savoir ce qui doit être uni au nom du communisme et du ML.

En France, sur cette base, il sera donc très difficile de constituer même un seul cercle marxiste... ! C’est aussi ce qui ressort de ces dernières polémiques.

Pourtant, ce ne sont pas les outils qui manquent, avec les classiques du ML et d’autres études, d’époque et plus récentes...

Ce ne sont pas non plus les expériences historiques d’où tirer des leçons, avec l’URSS en premier lieu, qui manquent...

C’est, par contre, la volonté de sortir des préjugés, des dogmes sectaires, des carcans idéologiques hérités de l’idéalisme petit-bourgeois.

Pendant un très bref temps fut adopté après débats entre quelques blogueurs ML le communiqué commun pour célébrer le centenaire d’Octobre, assorti d’une ébauche de plate-forme politique en 8 points destinée à amorcer le débat sur la phase de transition. Cette plate-forme incluait la socialisation des moyens de production et des services essentiels.

https://nousnesommesriensoyonstout.wordpress.com/2017/07/25/manifeste-du-collectif-marxiste-leniniste-octobre/

Bien que, sous la pression du sectarisme dogmatique, ce collectif n’ait pas survécu, nous continuons, sur NNSRST et les blogs directement associés, de faire la promotion de cette plate-forme comme base de débat possible.

Des actions de type front uni seront sans doute possible, à l’avenir, selon la nature des revendications mises en avant, mais elle n’auront de sens politique que si elles s’articulent autour de l’axe principal de lutte pour le socialisme.

On en revient donc à la nécessité d’unir les communistes ayant réellement la volonté d’élaborer le programme politique de la phase de transition, en lien avec le mouvement de masse.

Lepotier

***************

SOURCE :

https://nousnesommesriensoyonstout.wordpress.com/2017/09/07/marx-marxisme-cui-bono/

*************************

Portfolio

Messages

  • Pour ce qui est de Trotsky, il s’était prononcé, au moins implicitement, contre le droit de grève en régime socialiste ("le prolétariat ne va pas faire grève contre lui-même"). En Chine maoïste, le droit de grève était reconnu, tout au moins en principe. Plus récemment, dans sa célèbre interview au Time, Thorez disait que si le PCF était au pouvoir, les ouvriers n’auraient plus de raison de faire grève. Au moins, on ne pouvait pas dire qu’on était pas prévenus !
    Pour en revenir aux trotskistes, d’après la LTF, un État serait ouvrier dès l’instant où son économie serait planifiée, quand bien même les ouvriers n’auraient aucun pouvoir réel, auquel cas, seule une "révolution politique" serait nécessaire. Cette idée d’une telle coupure entre économie et politique est-elle vraiment marxiste ?

    • Bonjour,

      Un des aspects les plus fondamentaux du marxisme porte sur la relation entre infrastructures et superstructures...

      C’est manifestement un des fondamentaux les plus « oubliés », et depuis très longtemps, sinon carrément et délibérément « révisé » en fonction des divers dogmatismes ou opportunismes...

      Un état dont les infrastructures sont formellement « nationalisées » et dont la production est éventuellement « planifiée », sans que cela ne débouche sur un pouvoir politique ouvrier, cela reste, à priori, un état capitaliste.

      Si la redistribution de la production se fait néanmoins en fonction des besoins sociaux réels des travailleurs et de leurs familles, elle se fait donc selon une répartition socialiste, et il y a lieu de considérer qu’il s’agit d’une forme de socialisme, même si bureaucratique.

      Il s’agit, dans ce cas, d’une représentation politique ouvrière indirecte, genre alliance de classes.

      En pratique, les situations ne sont jamais aussi simple, et il convient de les étudier concrètement, à chaque époque.

      Pas de généralisation arbitraire, et en fait, tout à fait idéaliste, genre « bureaucratie stalinienne », supposée durer de 1926 à 1991... !!!

      Un peu de dialectique serait une grande reconquête du marxisme-léninisme !

      Lepotier

    • "Il s’agit, dans ce cas, d’une représentation politique ouvrière indirecte, genre alliance de classes."
      Dans cette optique, le PCUS aurait été un parti interclassiste, une sorte de front commun davantage qu’un parti.

    • C’est effectivement une manière déjà plus dialectique et correcte de le considérer.

      Encore faut-il ne pas "généraliser" non plus cette approche, mais étudier l’évolution des rapports de forces entre les classes et les fractions internes, même si non formalisées comme telles, au sein du PC(b) de l’URSS, devenu PCUS à partir de 1952.

      Et l’évolution des infrastructures, non négligeables, en fonction de ces rapports de classes.

      C’est un travail d’histoire sociale et économique qui reste à faire, pour l’essentiel.

      Lepotier