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GILETS JAUNES : PAUSE AVANT LA REPRISE ?

par Raymond H

Publie le vendredi 14 juin 2019 par Raymond H - Open-Publishing

Personne ne peut le nier, le mouvement des Gilets Jaunes (GJ) marque le pas.

Un bref coup d’œil et on voit vite qu’il a perdu pas mal de ses troupes et, en général, la partie qui constituait son cœur social, c’est-à-dire les plus pauvres et les moins politisés. Ce qui en faisait, malgré tout, les plus combatifs car ils avaient tout à gagner.

Leur impatience ; une issue positive qui s’éloignait ; des guerres de chefs ; la peur de la répression ; la campagne de discrédit continue qui a porté ses fruits sur quelques uns ; des raisons économiques ; … ? Bref, tout un tas de motifs ou raisons qui ont provoqué cette baisse de mobilisation et qu’il falloir analyser pour remobiliser sur des bases plus solides.

A ce jour, ne reste plus en place que deux types de mouvements :
  Ceux qui sont organisés à minima et qui pensent que les seules actions violentes sans base d’accord politique minimum, sont la solution ;
  Ceux qui sont organisés en AG régulières et qui tentent d’autres formes d’action plus pérennes, pour maintenir haut la flamme.

Aucun des deux n’a, à ce jour, réussi la remobilisation dans leur zone d’influence. Aucun des deux n’a réussi à ramener la totalité de ce cœur social qui fait la force et la conscience politique du mouvement.

Si les partisans des actions violentes et rien d’autres sont voués à l’échec dans la situation actuelle (ce qui ne veut pas dire qu’un jour ou l’autre, l’usage de la violence ne sera pas nécessaire), les autres cherchent un second souffle. L’assemblée des assemblées, au niveau national, en est un exemple. Il existe localement des déclinaisons de cette démarche qui sont dans la même problématique : que faire ?

Déjà, on peut constater que restent dans ces groupes locaux « non-violents », plus ou moins coordonnés, des militants (surtout de gauche radicale) et des gens qui, socialement et économiquement sont plus intégrés (même si les revenus de certains sont bas et/ou les situations sociales sont précaires). Les autres, les plus faibles, les plus vulnérables sont majoritairement partis, même s’il en reste. Car il reste malgré tout une part de ce cœur social ; ce mouvement a, depuis, novembre 2018, forger leur sens politique et critique.

Tout le travail va donc consister maintenant, pour ces groupes, à forger des actions et des bases programmatiques pour ramener ceux qui ont fait le mouvement au début et à leur laisser une place dans la direction du mouvement tout en les aidant à se former politiquement.

Ce travail sera sans doute long, il faudra être vigilant car le RN et ses idées sont toujours là, à l’affût.

Les conditions objectives qui ont fait naître les GJ sont inchangées ; cela il faut le dire et le marteler pour maintenir le feu.

Enfin, adresse aux militants révolutionnaires, il s’agit d’un mouvement de masse (comme un syndicat) et non pas d’un énième mouvement politique militant. Comme tout mouvement de masse, il ne s’agit donc pas de le noyauter mais, au contraire, de l’aider à se développer, s’organiser, se politiser.