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Manifeste du comité Amerique latine-clac

Publie le vendredi 5 août 2005 par Open-Publishing

CLAC / Convergence des Luttes Anti-Capitalistes

1. Parce que nous travaillons à bâtir un monde fondé sur le respect de la dignité, de l’autonomie et de l’autodétermination des peuples, et que nous revendiquons le droit à la justice et à la liberté, nous sommes contre le néocolonialisme et l’occupation militaire, économique et politique dans les pays d’Amérique latine par les puissances occidentales, le capital financier international et les multinationales.

2. Dans une perspective de solidarité directe qui rejette toute forme de paternalisme et qui rejette la vision du “ développement ” linéaire enseignée dans les sociétés capitalistes, nous croyons que nous devons d’être solidaires des luttes des peuples victimes du génocide du système capitaliste prédateur et de ses institution. Nous voulons participer à la création d’un réseau continental de résistance et de soutien aux communautés en processus de résistance en Amérique latine.

3. Parce que nous croyons que la terre appartient à ceux et celles qui la travaillent et l’habitent, qu’elle doit appartenir à la collectivité et non à une poignée d’intérêts privés, et qu’elle est un droit et non une ressource capitalisable, nous exigeons, aux côtés des voix du Sud, le retrait immédiat et définitif de toutes les multinationales des terres agricoles des communautés paysannes d’Amérique latine. Ces compagnies, avec leurs méthodes de production destructrices des écosystèmes et leur soif insatiable de profits, ne se gênent pas pour assassiner des communautés entières lorsque celles-ci se convertissent en obstacle à l’ouverture des marchés, au commerce et aux profits. Pour cette raison, nous exigeons que toutes les compagnies ayant occasionné des torts irréparables à des populations rurales reconnaissent leurs crimes, dédommagent ces communautés qui, dans plusieurs cas, ont été victimes de déplacements forcés, de massacres, d’assassinats sélectifs, de viols et de tortures pour avoir réclamé le droit à leurs terres et avoir refusé l’exploitation des ressources naturelles sur leur territoire.

4. Parce que nous croyons que la démocratie directe est la seule forme de démocratie véritablement légitime, c’est-à-dire que les décisions doivent être prises par ceux et celles directement concernées, de la manière la plus horizontale possible, nous affirmons notre soutien à toute initiative locale de ré-appropriation et d’autogestion collective des usines, des terres et des richesses naturelles.

5. Parce que le colonialisme se poursuit depuis 511 ans, nous exigeons vérité et justice pour toutes les souffrances et pertes de vie que les populations autochtones, afro-descendantes, et autres peuples opprimés au Nord comme au Sud, continuent de subir au nom des lubies expansionnistes des empires coloniaux, et que les demandes de réparation des communautés soient satisfaites.

6. Nous exigeons l’abolition des plans et accords néocolonialistes tels que le Plan Puebla-Panama (PPP), le Plan Colombie, l’Initiative régionale Andine, l’ALENA et la ZLÉA, ainsi que le retrait immédiat de toutes les bases militaires américaines et étrangères présentes dans les différents pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Ces plans économiques ne visent qu’à faciliter l’accaparement des richesses naturelles au profit des grands propriétaires terriens et des compagnies privées nationales et transnationales, et vont de pair avec une militarisation et une para-militarisation croissante des sociétés latino-américaines dans le but d’assurer la “ sécurité ” pour les investisseurs, en réprimant et contrôlant le mécontentement social. Nous dénonçons activement les tentatives de transformation des paysans pratiquant l’agriculture de subsistance en ouvriers à bon marché pour le compte des compagnies privées à travers ces plans et accords destructeurs.

7. Parce que la dette représente le moyen pour les puissances impérialistes de tenir les pays pauvres en otage, et de tenir leurs gouvernements en laisse afin de pouvoir mieux les contrôler et les exploiter, nous exigeons l’annulation de la dette extérieure - déjà largement payée - de tous les pays du Sud et que cesse tout interventionnisme meurtrier du FMI et de la Banque mondiale dans l’économie et la politique des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

8. Au nom de la liberté d’expression, de la pensée critique et de la légitimité des luttes contre les États autoritaires et le système capitaliste, nous supportons les peuples opprimés qui s’organisent par tous les moyens nécessaires afin de se défendre contre l’injustice et l’exploitation, et nous exigeons la fin immédiate de tout terrorisme d’État et de toute répression de la dissidence politique.