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URGENT : emmaus expulse ? rassemblement cesoir 18h

Publie le lundi 5 septembre 2005 par Open-Publishing
7 commentaires

Nous sommes des familles, avec ou sans-papiers, en attente d’un logement .

Depuis plusieurs mois ou plusieurs années nous vivons dans un hôtel social
appartenant à Emmaüs-France. Cet hôtel, contrairement à beaucoup d’autres
n’est pas insalubre et nous avons la possibilité d’y faire à manger.

Emmaüs-France a pris il y a quelques mois la décision étonnante de fermer
cet hôtel : plus étonnant encore, aucune proposition de relogement , ou
même d’hébergement décent ne nous a été faite.

Dans un premier temps, on nous a proposé des chambres d’hôtel ou des
places de foyer : ces propositions principalement localisées en banlieue,
alors que nos enfants sont scolarisés à Paris : certaines chambres d’hôtel
étaient insalubres, et on a même demandé à une mère de famille isolée
d’accepter une place dans un foyer ou les résidents étaient exclusivement
masculins. Aucune garantie de financement de ces hôtels et foyers ne nous
était apportée

Collectivement nous avons refusé ces solutions d’autant plus inacceptables
de la part d’une association qui a fait du droit au logement pour tous son
cheval de bataille.

Les responsables de l’hôtel social ont alors employé des méthodes dignes
des marchands de sommeil : vigiles présents en permanence à l’hôtel et
particulièrement agressifs avec les résidents, pressions continuelles et
menaces d’expulsion, licenciement d’un compagnon d’Emmaüs , résident de
l’hôtel, menaces de placement de nos enfants, menaces sur les sans-papiers

Nous nous sommes adressées à la mairie du dix-neuvième arrondissement,
pour notre relogement, mais aussi pour des aides sociales pour la rentrée
de nos enfants : celle-ci de manière totalement illégale nous a signifié
que nous n’étions plus, pour elle des habitants de l’arrondissement et
qu’aucun soutien ne nous serait accordé puisque nous n’acceptions pas les
propositions d’Emmaüs.

Nous nous sommes alors tournées vers l’abbé Pierre : celui-ci nous a
répondu par écrit (lettre jointe au communiqué)

Sa réponse est pour le moins étonnante quand on connaît son engagement en
faveur des plus démunis : on nous demande « de nous rendre à la raison »,
on nous indique « qu’on ne peut pas toujours faire ce qui nous plait »,
comme s’il était raisonnable d’accepter à nouveau des conditions de
logement indignes et de surcroît sans garantie aucune de financement des
hébergements et de suivi social.

L’association Droit au logement , dont nous sommes adhérents nous tient le
même discours et nous demande de quitter l’hôtel.

Nous ne le ferons pas de notre plein gré et nous sommes déterminées à
lutter pour notre maintien dans les lieux , notre relogement,et la
régularisation des familles sans-papier revendications qui sont celles
d’Emmaus et de Droit au Logement. Comme les autres mal-logés nous
demandons le soutien de toutes les organisations présentes samedi à la
manifestation nationale pour le droit au logement.

Nous exigeons en urgence une table ronde avec l’ensemble des
interlocuteurs concernés : Mr Martin Hirsch, président d’Emmaus France, Mr
MADEC , maire du 19ème arrondissement, un représentant de la Préfecture,
et Mr Jean-Baptiste Eyraud, président de Droit au Logement.

Nous appelons à un rassemblement ce jour devant l’hôtel BUTS, 20, avenue Laumière, Métro Laumière ligne 5

Collectif des familles de l’Hôtel Buts.
Soutenu par le Collectif mal-logés en colère !

23 Bis rue Mathis 75019
Tel : 01 40 09 27 49
Portable : 06 82 82 05 11
06 81 58 15 34
06 33 74 74 99
06 24 68 51 32

Messages

  • "Etonnante" l’attitude de Emmaus et du DAL ?

    Non pas : les contradictions du bussiness-caritatif commencent à apparaître.

    La véritable fonction de ces associations, qui est de contenir la misère et de rendre impossible la révolte, se révèle.

  • On a la version des famille, la réponse des curés, ce serait bien d’avoir la réaction du DAL avant de se prononcer.

  • Raisonnement absurde-type : « quand t’en auras fait autant, tu pourras critiquer » ou bien : « et toi, à part critiquer qu’est ce que tu proposes, la révolution ?, t’as belle mine derrière ton clavier ! : as tu aux moins une fois aidé ces personnes en difficulté ? ».

    On prend les autres à partie, on les insulte quand on n’a rien à dire d’intéressant, qu’on n’y connaît rien, mais qu’on veut la ramener quand même bien qu’on n’ait que des clichés à proposer.

    Pourquoi l’interlocuteur devrait-il en faire « autant » que tous les autres (l’Abbé Pierre + … + … ajouter ici les noms d’autres figures emblématiques). L’Abbé Pierre s’est concentré toute sa vie sur Emmaüs. Pendant ce temps, il y a probablement plein de choses qu’il n’a pas faites. Devrait-on le lui reprocher ?

    D’autre part, l’Abbé Pierre est la vitrine médiatique et la caution morale de l‘énorme entreprise Emmaüs.

    Que sait-on exactement de cette entreprise qui récupère quotidiennement des dons ?
    Son action est sans doute louable, ses réussites probablement nombreuses mais le caritatif entraîne automatiquement des zones obscures.
    Et que sait-on des échecs ? Que sait-on des choix opérés ? Tous les malheureux sont-il traités de la même façon ? Qui contrôle les associations ? Y-a-t-il transparence dans la politique et les finances ?

    Ceux qui ont été « choisis » (comment ?) par l’association se gardent bien de critiquer (peur de se retrouver à assumer tout seul, pressions morales et religieuses, anathèmes, culpabilisation, etc.). Et les autres … passent leur chemin : on ne peut pas leur reprocher de ne pas avoir de place pour eux, c’est déjà bien qu’ils se décarcassent pour en tirer certains de la misère.

    Je suis bien d’accord avec le post 82***207 : « La véritable fonction de ces associations : contenir la misère et rendre impossible la révolte ».

    Ce qui n’empêche pas que pour un membre de l’Eglise, l’Abbé Pierre soit bien meilleur sans doute que beaucoup d’autres. Mais de là à le sanctifier…

  • faisant allusion à la dernière guerre et aux camps... je dis toujours : "on ne sait pas qui nous mettra dans le train". Preuve en est !

    sylvain, var