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P2P les opposants à la licence globale dégainent la rengaine

Publie le lundi 13 février 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Encore une fois - ici il s’agissait de Jean-Jacques Beineix - les opposants à la licence globale mélangent le réel et le virtuel pour choquer

un peu comme si quelqu’un vous disait
"mais les voeux mon bon monsieur
vous ne pouvez pas donner vos meilleurs à chacun
sinon, au bout d’un moment, qu’est-ce qui vous reste ?"

Ainsi Beineix compare à nouveau le téléchargement
d’un produit copiable sans surcoût à l’infini
avec une cave à vin millésimés (on sent la peur du possèdant) ou le caddy dans le supermarché (comparaison vue également dans téléstar cette semaine.

Décidément, ils recyclent leurs fausses comparaisons)

Monsieur Beineix ... ho !! vous écoutez !

comme mes meilleurs voeux
la copie d’un film, on peut la télécharger à l’infini sans l’épuiser !

ho !! Monsieur Beineix, qui voulez-vous donc protéger
les artistes où ceux qui aspirent la sueur sur leur front comme le faisaient autrefois les possesseurs de plantations de coton ?

ho !! Monsieur Beineix
le virtuel, vous saisissez la différence ?

Même quand vous avez pris la température,
toute la température
...
il en reste encore autant (sourire²)²
...
zut ! Il a racroché !
(c’est peut-être ce qu’il aurait de meilleur à faire, sur ce sujet !)

Luc Comeau-Montasse

du fagot des Nombreux

 http://garde-a-vue.com/


* La logique de cette comparaison - voir téléstar - consiste à dire que la marchandise n’est pas inépuisable et qu’à un moment ou l’autre, il y aura pénurie (comme pour les produits matériels : Dom Pérignon , café, huile d’olive ...
C’est absolument faux, la logique du virtuel est d’une toute autre nature.

Un texte important de l’Internet "La longue traine"
montre que le potentiel artistique (musical et autre) est sous utilisé à dessein, bloqué par les majors qui préfèrent de loin décider des titres qui auront la faveur du public ... pendant quelques mois avant d’être à leur tour jetés dans cette cave dont ils interdisent l’accès.

Du point de vue d’un artiste il est bien plus intéressant de compter sur un revenu régulier que sur un hypothétique best seller fabriqué et éphémère.

********** début du texte : (la longue traine) ***********

Arrêtons d’exploiter les quelques Mégatubes au sommet des hit-parades pour gagner des millions. Le futur des marchés culturels réside dans les millions de marchés de niche cachés au fin fond du flux numérique.

En 1988, un alpiniste anglais nommé Joe Simpson écrit un roman intitulé Touching the Void, le récit captivant d’une mort esquivée de justesse dans les Andes péruviennes. Le livre reçoit de bonnes critiques mais un succès modeste, et se voit bien vite oublié.

Une décennie plus tard, un phénomène étrange se produit. John Krakauer sort Into Thin Air, encore une histoire inspirée d’une escalade tragique. Ce roman devient rapidement un best-seller et parallèlement, les ventes de Touching the Void reprennent. Randhom House imprime en toute hâte une nouvelle édition pour faire face à la demande. Les libraires présentent l’ouvrage à proximité des rayons de Into Thin Air et les ventes augmentent de plus belle. La version poche révisée, sortie en janvier 2004, occupe pendant 14 semaines la liste des meilleures ventes du New York Times. Le même mois IFC Films réalise un docu-fiction qui jouit d’un grand succès auprès de la critique. Et voici que Touching the Void se vend deux fois plus que Into Thin Air.

Comment cela a-t-il pu arriver ? C’est très simple. La raison de ce succès vient des recommandations d’Amazon.com. Le programme du libraire en ligne suggère que les lecteurs qui ont aimé Into Thin Air raffoleront aussi de Touching the Void. Les consommateurs ont pris le conseil au sérieux, se sont le plus souvent retrouvés en lui et ont à leur tour écrit des critiques enthousiastes. Plus de ventes, encore plus de recommandations, le cercle vertueux passait à l’action.

Une particularité est à souligner. Au moment où le roman de Krakauer arrivait en rayon, le livre de Simpson était pratiquement épuisé. Il y quelques années, jamais les lecteurs n’auraient connu le livre de Simpson et, s’ils avaient eu vent de son existence, ils n’auraient pas été capables de le dénicher. Amazon a changé la situation. En combinant un rayonnage pratiquement illimité avec l’information temps réel sur les tendances d’achat et les opinions du public, Amazon a créé le phénomène Touching the Void. Résultat : une demande croissante pour un livre passé inaperçu.

Il ne s’agit pas ici d’une vertu réservée aux seuls libraires du net, mais d’un bon exemple de ce modèle économique radicalement neuf pour les médias et les industries culturelles, dont nous ne faisons encore qu’entrevoir le potentiel. Le choix infini révèle d’autres vérités sur ce que les consommateurs veulent vraiment et sur la manière dont ils le veulent. Cela concerne aussi bien les DVD sur Netflix que les vidéos clips de Yahoo ! Launch, ou encore les chansons sur des sites comme iTunes, Music Store et Rhapsody. Les amateurs s’aventurent jusqu’au bout du long catalogue des titres disponibles, ils vont beaucoup plus loin que ce qu’ils pourraient faire dans des magasins traditionnels tels que Blockbuster Video, Tower Records et Barnes & Noble. Et plus ils trouvent de titres, plus ils en réclament. Plus ils s’éloignent des sentiers battus, plus ils se rendent compte que leur goût est plus personnel qu’ils n’auraient pu l’imaginer (ou que ce que le marketing, le manque d’alternatives et une culture tirée par les Hits avaient pu leur faire croire).

Une analyse des ventes et des tendances des sites cités, ainsi que d’autres construits sur le même modèle, montre que la nouvelle économie numérique se différencie radicalement de l’actuel marché de masse. Si l’entertainement du 20e siècle a été conditionné par les Hits, le 21e siècle sera également voué aux « bides ».

Nous avons trop longtemps souffert de la tyrannie du plus petit commun dénominateur qui génère des insipides tubes d’été et de la pop préfabriquée. Pourquoi ? Tout simplement pour des raisons économiques. La majorité de nos présomptions sur le goût populaire ne font qu’exprimer l’inadéquation entre la demande et l’offre - une réponse du marché à l’inefficacité de la distribution.

Le problème majeur, si l’on peut dire, est que nous vivons dans un monde physique et que jusqu’à présent, il en allait de même de la plupart de nos médias culturels. Or, ce monde physique impose d’étroites limites à nos loisirs, de deux façons.

La première limite provient du besoin de trouver des clientèles locales. Le gestionnaire d’une salle de cinéma moyenne ne diffusera un film que s’il peut attirer au moins 1 500 personnes en l’espace de deux semaines : c’est en quelque sorte le coût de location d’un écran. Un magasin de disques moyen doit vendre au moins deux fois par an le même CD pour justifier sa place dans les bacs : c’est le coût de location d’un centimètre de rayonnage. Et ainsi de suite pour les loueurs de DVD, les magasins de jeux vidéo, les librairies et les kiosques à journaux.

Dans tous les cas, les distributeurs ne proposeront que les contenus dont la demande justifie le stockage. Le problème est la répartition géographique du public : peut-être une quinzaine de kilomètres pour un cinéma, moins pour les librairies ou les disquaires, et encore moins pour un loueur de vidéos. Pour un grand documentaire, il ne suffit pas de pouvoir compter sur 500 000 spectateurs au niveau national. L’essentiel est le nombre de spectateurs qu’il attirera au nord de Rockville dans le Maryland, ou encore parmi les habitués du centre commercial de Walnut Creek en Californie.

Beaucoup d’œuvres de qualité qui pourraient s’adresser à de vastes audience au plan national, ne remplissent pas cette condition. Prenons le film d’animation Les Triplettes de Belleville. Même s’il a été sélectionné aux Oscars 2004 dans la catégorie des films d’animation et a obtenu de très bonnes critiques, il n’est sorti que dans six salles au niveau national. Un exemple encore plus frappant est le sort difficile réservé aux films issus de Bollywood. Chaque année l’industrie cinématographique indienne donne le jour à 800 fictions. Sur l’ensemble du territoire américain vivent 1,7 millions d’indiens. Le très coté (selon la base de données d’Amazon), Lagaan : Once Upon a Time in India, un film en langue hindi, n’a été projeté que dans deux salles. Et le film peut s’estimer heureux d’appartenir à la poignée de films indiens distribués aux Etats-Unis. Dans la tyrannie de l’espace physique, un public trop dispersé géographiquement équivaut à une absence totale de public.

La deuxième limitation du monde physique provient de la physique elle-même. Le spectre radiophonique ne peut être partagé qu’entre un certain nombre d’émetteurs, un câble co-axial entre un certain nombre de chaînes de télévision. Et, bien entendu, on ne peut diffuser que 24 heures par jour. La malédiction des technologies de diffusion est qu’elle utilisent toutes des ressources rares. Le résultat est encore une fois la nécessité d’avoir un public concentré dans un espace géographiquement délimité - une condition que ne remplit qu’une infime partie des contenus potentiels.

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