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Forum social à Carhaix

Publie le mercredi 16 juillet 2003 par Open-Publishing

Forum social. Démarrage en douceur
CARHAIX. Petite affluence, hier après-midi, pour l’ouverture du premier
forum social de Bretagne. Sous le cagnard, l’ombre de José Bové a plané
au-dessus du collège Saint-Trémeur de Carhaix (29). De son côté, la CGT du
spectacle, qui avait un temps juré de s’inviter au débat, a brillé par sa
discrétion.

Malgré l’insolation qui menaçait sous la canicule carhaisienne, impossible
de confondre ce moustachu au ventre rebondi et à l’accent bien breton avec
le leader de la Confédération paysanne actuellement incarcéré.

Un seul être vous manque

Peine perdue... L’amuseur Jean Kergrist et ses camarades du « théâtre
national portatif » ont eu beau en faire des tonnes, chacun a bien compris
que l’homme de Millau ne viendra pas.
Avouant leur « tristesse », les organisateurs ont néanmoins tenu à lui
dédier la cérémonie d’inauguration, avant d’entrer dans le vif du sujet. « 
En tant qu’organisateurs, nous n’avons pas vocation à prendre position », a
indiqué Bertrand Bergot, le président du collectif. « Le contenu de ce forum
appartient à l’ensemble des citoyens qui voudront s’y rencontrer ».
« Ce forum est d’abord ce que nous en ferons durant ces quatre jours, et
aussi après », a renchéri Ricardo Silva Jacinto, membre d’Attac 29,
convaincu « qu’il faut aussi agir local pour pouvoir penser global ».
Peu avant ses discours, un représentant de la CGT, enseignant à Carhaix, a
tenté de semer le trouble dans les rangs des altermondialistes.
« Les élus locaux n’ont pas soutenu les intermittents. Ce forum est une
mascarade, où seul règne le populisme le plus abject », s’est-il époumoné,
devant le stand des représentants de la FSU, autre syndicat enseignant.
Mais devant l’indifférence des militants, l’escarmouche n’est pas allée plus
loin, l’homme ayant tôt fait d’évaluer le déséquilibre des forces.

Profil bas de la CGT

Abritée derrière ses lunettes de soleil, anonyme dans la foule, cette
intermittente affiliée à la CGT, a observé sans broncher. Vieilles Charrues
ou pas, elle était favorable à une opération culture morte.
A l’heure où tout laisse à penser que le festival carhaisien aura bien lieu,
la comédienne venue du Morbihan espère « que l’association organisatrice
créera au moins une caisse de solidarité pour les intermittents ».
A 15 h, dans la torpeur du gymnase, s’est ouvert le premier d’une longue
série de débats et ateliers. Seule une centaine de personnes y assistait,
sur les 400 sièges disponibles. Dehors, les abords des 30 stands disposés
autour de la cour n’étaient guère plus cotés.
Le « Porto Alegre » breton tarde à trouver son rythme, mais il reste trois
jours pour transformer l’essai...

Jean-Luc Padellec

Copyright © Le Télégramme 16/07/2003