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Les jeunes Français refusent de devenir une génération "jetable"

Publie le mercredi 8 mars 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Les manifestations nationales d’hier contre le contrat première embauche (CPE) décidé par Dominique de Villepin, relancent la mobilisation des jeunes face à la crise constante de leur emploi.

de CHRISTOPHE JACQUET

"Après les mouchoirs jetables, les jeunes jetables." Parmi tous les slogans affichés hier à Paris lors de la manifestation contre le CPE, celui-là exprime bien le désarroi des lycéens et des étudiants, qui peinent à entrevoir l’accès à un premier emploi stable.

Les statistiques ne leur donnent pas tort. Toutes catégories sociales et qualifications confondues, le chômage touche en France entre 20,2% en 2002, et 25% en 2005, des jeunes de 15 à 24 ans.

Une étude de l’Insee publiée en janvier dernier établit que les débuts de carrière sont frappés par la précarité croissante des contrats temporaires (CDD, intérim...) touchés par le ralentissement de 2002 à 2004, alors qu’ils s’appliquent à plus d’un jeune actif sur cinq.

Et si près de 58% des jeunes ont occupé un contrat à durée indéterminée (CDI) en 2003, il est acquis désormais qu’un diplôme élevé (à partir de Bac+2) ne garantit plus un emploi stable, contrairement à leurs aînés.

Réservé aux moins de 26 ans, le CPE est censé encourager les entreprises à embaucher en leur offrant plus de flexibilité puisqu’il permet de licencier sans motifs durant deux ans, contrairement aux règles générales du droit du travail.

Dans Le Monde paru lundi, Louis Chauvel, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, l’explique : « Depuis vingt ans, les jeunes ont servi de variable d’ajustement. La France les a sacrifiés pour conserver son modèle social, qui profite essentiellement aux baby boomers. »

Face à cette éviction, inédite en Europe d’après M. Chauvel, la mobilisation s’accentue depuis 2005, notamment avec l’émergence en septembre de Génération précaire, une fédération des étudiants stagiaires.

Coiffés d’un masque blanc, ses membres animent la contestation anti-CPE depuis janvier dans les universités. Contestation qui a connu hier un net regain.

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Messages

  • bonsoir

    Voilà la manif a eu lieu, j’étais dans celle de Lille, très bien, et après ?????

    André

  • La manifestation du 7 mars à Paris fût une puissante démonstration de force du mouvement anti CPE / CNE. D’abord par le nombre : de 50 000 à 70 000 personnes, malgré un temps peu clément, et une mobilisation préalable (distribution de tracts, affiches, meetings de quartier...) faible.
    Ensuite elle a réuni une masse importante de jeunes scolarisés et de salariés / chômeurs, de cortèges syndicaux... ce qui ne s’était pas fit depuis longtemps, avec ce caractère "massif". Ensuite, il n’y a eu aucune provocation et les manifestants ont pu défiler tranquillement sans se faire agresser, "gazer" etc. Enfin sa composante sociologique dominante était très populaire, chez les jeuens comme chez les moins jeunes. ce n’est pas la classe moyenne qui a manifesté mardi à Paris !
    La mobilisation doit continuer, - et c’est certes difficile -, car ce n’est pas encore le "raz-de-marée" qui fera plier le gouvernement. Il faut au moins 300 000 à 400 000 à Paris, pour que les choses commencent à devenir sérieuse pour le gouvernement, et que le Medef ferme sa gueule. C’est possible si : si je ne sais pâs trop quoi, mais c’est possible. Il y a des "masses de réserve" considérables : du côté populaire, la seine-saint-denis, le Val de Marne, l’essonnes, le val d’oise (si l’on excepte les militants syndicaux) n’étaient pas là ; du côté "classe moyenne", ils peuvent aussi se mobiliser (car eux-aussi et peut-être eux principalement sont concernés par le CPE (leurs enfants, les futures cadres et techniciens...)).
    Bref : tout est possible

    • Oui, tout devient possible, parce que tout le monde va y laisser des plumes, en particuliers les salariés, les chômeurs, les retraités, les bénéficiaires de la sécu, les floués par les privatisations qui font monter les prix , baisser les revenus pour des services de plus en plus mauvais. Commencent-ils à comprendre ceux qui se sentaient épargnés de par leur intelligence, de leur excellence : les délocalisations c’est pour les pouilleux, les crack boursiers, les OPA c’est pour mon voisin ? la précarité c’est pas seulement pour les enfants, c’est aussi pour les parents et bientôt pour les grands parents. L’Europe, ils ont cru que c’était pour eux, même que le PS leur avait dit dans leur propagande que leurs petits iraient faire des études d’architecture en Italie.Beaucoup y croyaient encore le 29 mai 2005, ils n’avaient pas lu la Directive BOLKESTEIN. La mobilisation contre le CPE, ce n’est qu’un début, LE JOUR VA-T-IL SE LEVER ENFIN ?