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Pas de démocratie à Puteaux

Publie le jeudi 24 juillet 2003 par Open-Publishing

Puteaux
Le militant PS refoulé du conseil municipal

« PAS VOUS, j’ai des consignes. » Les deux policiers municipaux en faction devant les portes de la mairie de Puteaux n’en démordront pas. Hier soir, comme à chaque séance du conseil municipal depuis quelques mois, Christophe Grébert, animateur du site Internet contestataire monputeaux.com et par ailleurs militant PS, n’a pas été autorisé à pénétrer à l’intérieur de l’hôtel de ville. « Je suis citoyen et habitant de Puteaux et j’ai le droit de rentrer », insiste Christophe Grébert, furieux de ne pas pouvoir assister aux débats publics. Visiblement, l’argument tombe à plat. Et, après plusieurs minutes d’un dialogue de sourds, c’est la directrice de cabinet du maire en personne qui vient expliquer les raisons de ce refoulement.
« Certains, dans le public, veulent lui casser la figure » « Je ne peux pas assurer votre sécurité », annonce-t-elle à Christophe Grébert. « Ce monsieur a tenu des propos très désagréables et agressifs sur son site Internet et certains, dans la tribune du public, veulent lui casser la figure, avoue la directrice de cabinet du maire (UMP) de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud. Je suis là pour éviter tout accident. » Le Code des collectivités territoriales indique que « toute personne peut assister aux séances d’un conseil municipal » et que « l’accès du public ne peut être limité que pour des raisons de sécurité et d’ordre public ». « Le maire n’applique pas les règles de la démocratie, estime de son côté Christophe Grébert. J’ai créé ce site pour parler de tout ce qui se déroule à Puteaux et j’y raconte aussi ce qui s’y passe en mairie. Je cherche le dialogue mais je subis en retour des menaces, des pressions et des insultes. » « Ne pas le laisser entrer pour assister aux séances du conseil est non seulement scandaleux mais contraire à la loi, estime la conseillère municipale PS Nadine Jeanne. C’est d’autant moins admissible que les tribunes du public sont remplies une heure avant le début de la séance par des employés municipaux et des membres de l’UMP. Cela permet d’éviter qu’il y ait des sympathisants de l’opposition dans la salle réservée au public. »

Frédéric Mouchon
Le Parisien , jeudi 24 juillet 2003