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SIX MESURES D’URGENCE

Publie le vendredi 31 mars 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Pour un emploi stable et un salaire garanti

Les patrons se félicitent du contrat première embauche (CPE) et disent que les jeunes des cités et des banlieues espèrent voir s’appliquer au plus vite ce nouveau contrat, censé créer des centaines de milliers d’emplois. Face à ces balivernes patronales, la LCR avance quelques exigences simples.

1. Allocation pour la jeunesse

Plus de 700 000 étudiants et des dizaines de milliers de lycéens sont obligés de travailler pour financer leurs études et obtenir les moyens d’un minimum d’autonomie. Les jeunes qui travaillent sont corvéables à merci : conditions de travail lamentables, horaires flexibles, salaires de misère, etc. Des milliers ne trouvent aucun boulot parce qu’ils sont noirs ou beurs.

900 000 jeunes se retrouvent exclus du système scolaire et sans emploi. Ils n’ont même pas le droit de toucher le RMI, réservé aux plus de 25 ans. Du coup, 20 % des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté. Cette société refuse aux jeunes un droit qui devrait être fondamental : l’autonomie.

Allocation d’autonomie de 800 eu­ros par mois pour les jeunes. C’est la possibilité d’étudier sans avoir à accepter des petits boulots de merde. Pour n’être ni dépendants de ses parents, ni totalement exploités par des patrons, et pouvoir aller aussi loin qu’on le souhaite dans ses études.

2. Un CDI pour toutes et tous

Depuis des années, patronat et gouvernement n’ont cessé d’inventer des contrats précaires : TUC, SIVP, CES, CDD... Mais ces contrats n’ont pas fait baisser le chômage, ni pour les jeunes ni pour les autres. En revanche, cela a permis aux patrons de payer moins cher et de précariser de plus en plus les salariés. Les CDD permettent d’embaucher et de licencier selon le bon vouloir patronal. L’emploi est un droit pour tous. Tous les contrats précaires et les temps partiels imposés pour les femmes doivent être supprimés.

Un seul contrat de travail pour tous, le CDI, y compris pour les jeunes. Un CDI à temps plein, sans déroger au code du travail et aux conventions collectives. Tous les départs à la retraite, soit plusieurs centaines de milliers d’emplois pour chacune des années à venir, doivent être remplacés. Le temps de travail doit être réduit, avec embauches correspondantes et augmentation des salaires . Les 35 heures doivent être appliquées partout, et il faut avancer rapi­dement vers les 32 heures.

3. Interdiction des licenciements

La première réponse au chômage est de combattre les licenciements : il y a eu 700 000 licenciements individuels et collectifs pour l’année 2005. Dans les grands groupes industriels et commerciaux, la loi des actionnaires entraîne suppressions d’emplois, de filiales d’établissement, pour grossir les montants des dividendes et le niveau de l’action.

Interdiction des licenciements. Garantie du maintien du contrat de travail tout au long de la vie professionnelle.

Le patronat est collectivement responsable du maintien des emplois au niveau du groupe, de la région, de la branche ou au niveau national. Les salariés ne sont pas des marchandises jetables. Imposons le droit de la société à réquisitionner les entreprises en cas de licenciement collectif ou de fermeture, de remonter des sous-traitants qui licencient jusqu’au donneur d’ordre. Ainsi, Alstom, sur les chantiers de Saint-Nazaire, a été rendu responsable des exactions de ses sous-traitants.

4. Droit à la formation

La formation est un droit. Un droit tout au long de la scolarité, évidemment, mais aussi tout au long de la vie professionnelle. Aujourd’hui, les pa­trons veulent jouer sur les deux tableaux : d’un côté, exploiter les apprentis et les stagiaires en les payant peu ou pas du tout lorsqu’ils travaillent ; de l’autre, obliger les salariés à suivre les formations, même celles que leur entreprise leur demande, en dehors du temps de travail.

La formation est un droit, elle doit continuer, pour les salariés, à être partie intégrante du temps de travail et rémunérée comme telle par le patronat. Les chômeurs doivent aussi pouvoir suivre des formations qualifiantes et non pas des mini-stages bidons.

5. Des emplois pour le service public

La société manque de centaines de milliers d’emplois dans les services publics pour satisfaire les besoins sociaux de santé, d’enseignement et de transport, notamment. Dans la santé, les syndicats demandent 300 000 embauches, alors que le gouvernement supprime des lits et des hôpitaux entiers. Dans l’Éducation na­tionale, 90 000 postes supplémentaires sont nécessaires.

300 000 embauches pour la santé. 90 000 pour l’Éducation nationale.

Il est également nécessaire de réintégrer dans le secteur public les entreprises et les activités privatisées depuis vingt ans, dans les transports, l’énergie, les télécommunications, le traitement et la distribution de l’eau.

6. Stopper la ségrégation sociale

Sous prétexte de répondre à la révolte des jeunes des quartiers de novembre 2005, le gouvernement a mis en place le CPE et l’apprentissage à 14 ans. C’est évidemment ajouter la misère à la misère.

Les vraies questions, dans les quartiers, pour les jeunes, c’est d’en finir avec une scolarité faite de filières poubelles, de discriminations au faciès, de ségrégation sociale entre établissements scolaires. C’est aussi dénoncer le racisme patronal du refus de stages ou de CV parce que noir ou beur, ou habitant un quartier mal vu.

Arrêt des filières poubelles, des discriminations au faciès et de la ségrégation sociale.

Il faut aussi lutter contre le démantèlement des services sociaux et des services publics, leur privatisation et leur disparition, qui touchent en premier lieu les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé.

Messages

  • Ça va dans le bon sens, mais c’est un peu léger et parfois confus. Dans les nationalisations, il est curieux d’avoir oublié le système bancaire. C’est primordial, particulièrement pour le développement des services publics.

    Ces mesures sont des aménagements du système. Elles sont d’ordre syndicales. Il n’y a aucun niveau de rupture avec le néo-libéralisme. Et de ce point de vue, elles ne sont pas réalistes. On n’y aborde pas la question du financement, et on ne renouvelle pas la notion du droit au savoir.

    L’interdiction des licenciements est un gadget littéraire. il faut construire une société qui abolisse le chômage.

    Helge

    • Cher Helge,L’Huma dimanche de cette semaine,publie un débat et les propositions de chacune des formations de gauche(PRG,LCR,PCF,PS et Verts)ainsi qu’un débatentre huit économistes de diverses tendances.C’est plus complet que ce résumé et plus approfondi.
      Amitiés Jean Claude des Landes