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immigration choisie Bolkestein

Publie le vendredi 28 avril 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

La France va ouvrir lundi son marché du travail aux ressortissants des pays d’Europe de l’Est dans 61 métiers présents dans sept secteurs économiques, en maintenant des restrictions dans les autres branches (source ministère aux relations du Travail)

Ces sept secteurs sont le bâtiment et travaux publics, l’hôtellerie- restauration-alimentation, l’agriculture, la mécanique-travail des métaux-industries diverses, les industries de transformation, le commerce et vente et la propreté
Le Premier ministre, Dominique de Villepin, avait annoncé dès le 13 mars que la France procèderait à "une levée progressive et maîtrisée des restrictions à la libre-circulation" des travailleurs d’Europe de l’Est, et que cela concernerait "en priorité certains métiers connaissant des tensions de recrutement".

Les pays de la partie occidentale de l’Union européenne ont jusqu’à dimanche soir pour notifier à la Commission européenne s’ils maintiennent, lèvent ou modifient les restrictions à l’entrée des travailleurs venant des dix nouveaux pays membres de l’UE.
Faute de quoi, "les barrières (à la libre circulation des travailleurs) seront automatiquement levées" dès lundi, a indiqué jeudi le commissaire européen à l’Emploi Vladimir Spidla.

A l’exception du Royaume-Uni, de la Suède et de l’Irlande, qui avaient immédiatement ouvert leurs portes aux travailleurs des pays de l’Est, tous les autres "anciens" membres de l’UE avaient imposé des restrictions temporaires à la libre circulation des travailleurs polonais, tchèques, slovaques, hongrois, slovènes, lituaniens, estoniens et lettons, lors de l’élargissement de l’UE le 1er mai 2004.

Ces restrictions "des obligations d’obtentions de permis de travail parfois assorties de quotas " sont reconductibles deux fois : ce dimanche, pour une période de trois ans, et à nouveau en 2009 pour deux ans.

Messages

  • maintenant j’ai compris pourquoi c’est tombé to day : villepin rencontrait les prof. du bâtiment cet a-midi. Il a pu leur annoncer la bonne nouvelle : du personnel à petit prix !

  • où puis-je trouver la liste de 61 métiers ?

    • SECONDE PHASE DE LA PERIODE TRANSITOIRE POUR LES NOUVEAUX ETATS MEMBRES
      EN FRANCE
      LISTE DES METIERS OUVERTS
      Secteur
      BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS
      Secteur Travaux publics, béton,
      extraction
      Ouvrier des travaux publics
      Ouvrier du béton
      Ouvrier de l’extraction solide
      Secteur Bâtiment (gros œuvre)
      Ouvrier de la maçonnerie
      Monteur structures métalliques
      Monteur en structures bois (charpentier)
      Poseur de revêtements rigides (Ex : carreleur)
      Poseur de revêtements souples (Ex : exemple poseur de moquettes)
      Secteur Bâtiment (second œuvre)
      Couvreur
      Poseur de fermetures menuisées (menuisier, serrurier)
      Monteur plaquiste agencement (Ex : installateur de stands, de cuisines)
      Techniciens et agents de maitrise du bâtiment et des travaux publics
      Dessinateur du BTP
      Géomètre
      Chargé d’études techniques du BTP
      Chef de chantier du BTP
      Conducteur de travaux du BTP
      HOTELLERIE, RESTAURATION ET ALIMENTATION
      Employé d’étage
      Cuisinier
      Employé polyvalent restauration
      Serveur en restauration
      Préparateur en produits carnés (bouchers)
      AGRICULTURE
      Maraîcher-horticulteur (saisonniers uniquement)
      Arboriculteur-viticulteur (saisonniers uniquement)
      Eleveur hors sol (Eleveurs de porcs, lapins, volailles)
      MECANIQUE, TRAVAIL DES METAUX ET INDUSTRIES DIVERSES
      Construction mécanique et travail des métaux
      Chaudronnier-tôlier
      Opérateur-régleur sur machine-outil
      Tuyauteur industriel (débit et assemblage de tubes)
      Ajusteur mécanicien
      Stratifieur-mouliste (Mouleur stratifieur)
      Contrôleur de fabrication de la construction mécanique et du travail des métaux
      Autres
      Opérateur sur machines automatiques en production électrique
      Polymaintenicien (Agent d’entretien et de maintenance de l’industrie du bâtiment))
      Opérateur sur machines de première transformation des métaux
      Agent d’encadrement de production électrique et électronique
      Dessinateur-projet construction mécanique
      Technicien de fabrication de la construction mécanique et du travail des métaux
      Technicien qualité de la construction mécanique et du travail des métaux
      Installateur-maintenicien en ascenseurs (et autres système mécaniques)
      INDUSTRIES DE PROCESS
      Pilote d’installation des industries chimiques et de production d’énergie
      Pilote d’installation des industries agroalimentaires
      Opérateur sur machines et appareils de fabrication des industries agroalimentaires
      Opérateur sur machines de première transformation des métaux
      Pilote d’installation de production de matière verrière
      Opérateur de formage (transformation) du verre
      Pilote d’installation de production cimentière
      Opérateur de production de céramique et de matériaux de construction
      Opérateur de production de panneaux à base de bois
      Opérateur de production des pâtes à papier et à carton
      Opérateur de production de papier-carton
      Opérateur d’exécution de façonnage
      Opérateur de transformation des viandes (abattage, préparation, conditionnement)
      Opérateur de fermentation artisanale (Production de vin, cidre, bière, fromages…)
      COMMERCE ET VENTE
      Attaché commercial en biens d’équipements professionnels
      Attaché commercial en biens intermédiaires et matières premières
      Attaché commercial en services auprès des entreprises
      Technicien de la vente à distance
      Représentant à domicile
      Marchandiseur (conception de points de vente et de rayons)
      PROPRETE
      Laveur de vitres spécialisé
      Agent d’entretien et nettoyage urbain
      Agent d’entretien et d’assainissement

      Une définition précise de ces métiers est accessible sur le site de l’ANPE (www.anpe.fr)

  • par Jacques Cheminade

    Le samedi 22 avril, devant les nouveaux militants de l’UMP, Nicolas Sarkozy déclarait : « S’il y en a que cela gêne d’être en France, qu’ils ne se gênent pas pour quitter le pays qu’ils n’aiment pas. » Des propos faisant écho à la formule populiste empruntée par Philippe de Villiers à Jean-Marie Le Pen, « la France, tu l’aimes ou tu la quittes », qu’il avait lui-même bricolée à partir du vieux « America love it or leave it » des faucons américains pendant la guerre du Vietnam. C’est dans ce contexte pitoyable que le second projet de loi sur l’immigration de la deuxième présidence Chirac - après la loi du 26 novembre 2003 - se trouve actuellement examiné à l’Assemblée nationale.

    Nous sommes ici les premiers à aimer notre pays, mais sa générosité et son hospitalité sont pour nous un élément indispensable de cet amour. Capables d’intégrer des étrangers à notre projet, nous devons en même temps assurer le développement des pays d’où ils viennent. Accueil et co-développement définissent ainsi la mission universelle de la France.

    Le moins qu’on puisse dire est que le projet Sarkozy ne répond en rien à cette double exigence.

    L’Assemblée nationale a déjà décidé qu’un étranger ne pourra obtenir un regroupement familial que s’il subvient aux besoins des siens, en fournissant des garanties sur des conditions de vie, en termes de logement et de ressources, que de nombreux Français, eux, n’atteignent pas. Le délai pour solliciter le regroupement est allongé, passant d’un an à dix-huit mois de séjour régulier. Pourtant, dans son ouvrage Libre, Sarkozy jugeait le regroupement familial intangible ! Aujourd’hui, l’électoralisme démagogique sur le dos des immigrés a balayé ses scrupules et ceux de l’UMP. En matière de nationalité, le conjoint d’un ressortissant français aura l’obligation de prouver quatre ans de vie commune, contre deux actuellement, pour devenir français et la carte de résident ne lui sera attribuée qu’au bout de trois ans de mariage - et non deux. Le conjoint étranger d’un Français devra, lui, présenter un visa de long séjour pour avoir droit à un titre de séjour. Si le couple s’est constitué en France, l’étranger devra donc retourner dans son pays d’origine pour chercher son sésame - un voyage long, coûteux et parfois dangereux, compte-tenu de la situation politique dans certains pays. Justement, l’asile politique se trouvera de fait limité : la France définit, comme les autres pays européens, une liste de « pays sûrs » vis-à-vis desquels les restrictions sur l’asile seront pratiquement prohibitives (procédure dite « prioritaire » - pour un refus). Il s’agit aujourd’hui du Bénin, du Cap vert, du Ghana, du Mali, de l’île Maurice, de l’Inde, du Sénégal, de la Mongolie, de la Géorgie, de l’Ukraine, de la Bosnie et de la Croatie. Le problème de telles listes est de figer la politique d’asile, alors que la situation politique des pays évolue et que des cas particuliers se posent.

    La possibilité de recevoir automatiquement une carte de séjour après dix ans de clandestinité sur le territoire français sera supprimée, bien que des titres de séjour puissent être attribués au cas par cas. Cependant, la circulaire que le ministère de l’Intérieur a co-signée, le 21 février, avec son collègue de la Justice, laisse mal augurer d’une quelconque mansuétude. En effet, celle-ci incite les services préfectoraux et les procureurs à expulser les sans-papiers sans vérifier leur « amour de la France », « proposant même des convocations pièges pour interpeller les gens en préfecture » selon Agnès Herzog, du syndicat de la Magistrature. Ajoutons que les cartes de séjour temporaires, en général valables un an, pourront être retirées en cas de licenciement ou de maladie, si un traitement est jugé possible au pays d’origine.

    Nous sommes loin de la « France terre d’accueil », d’autant plus que l’obtention d’un diplôme initial de langue française (DILF) conditionnera la délivrance de la carte de résident de dix ans. Le dispositif prévoit aussi une « formation à la citoyenneté », en rendant obligatoire le contrat d’accueil et d’intégration (CAI) expérimenté depuis 2002. Prises une à une, dans un autre contexte que celui de crise actuelle, chacune de ces mesures pourrait faire l’objet d’un réexamen ou d’une renégociation. Aujourd’hui, leur effet global sera d’encourager la clandestinité, pour échapper à la répression, et donc d’engendrer de la précarité.

    Pire encore, « l’immigration choisie » crée les conditions d’un véritable pillage de cerveaux dans les pays du tiers-monde. Déjà, par exemple, le quart des médecins formés en Afrique subsaharienne va travailler dans les pays développés et 10 % seulement des étudiants boursiers que les pays maghrébins envoient en France pour s’y former reviennent dans leur pays ! Les titres de séjour « compétences et talents » de trois ans et le recrutement des meilleurs étudiants ne feront qu’aggraver cette situation.

    La vérité est que la nécessaire régulation de l’immigration ne peut être mise en place que de deux façons : en assurant le développement des pays du tiers-monde pour y créer des emplois qualifiés et en créant avec eux des formules de co-développement et de partenariat. Mais la soumission à la mondialisation financière s’y oppose absolument, ce qui explique les choix de Sarkozy et la timidité de l’opposition socialiste.

    La solution est de considérer à nouveau les êtres humains comme des êtres humains, et non comme des kleenex à trier et éventuellement à jeter après usage.