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Appel pour des candidatures unitaires de la gauche antilibérale en 2007 et 2008

Publie le lundi 8 mai 2006 par Open-Publishing
13 commentaires

Appel pour des candidatures unitaires en 2007 et 2008

Source : http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/ (pour plus d’info et le signer)

"La situation que traverse actuellement la France exige une réponse unie des forces de gauche anti-libérales et altermondialistes opposées aux politiques de régression, de ségrégation sociale et d’atteintes graves aux libertés publiques. Ce texte appelle à la construction d’une alternative commune, en rupture avec les politiques menées depuis plus de vingt ans, qui permette d’éviter la dispersion des candidatures aux prochaines élections en 2007 et 2008 et la division des forces dans les luttes sociales actuelles.

Le référendum du 29 mai l’a montré : un refus net du libéralisme économique peut produire un mouvement majoritaire à gauche et, dans ces conditions, l’ensemble des citoyens retrouve le goût de la politique. Cette victoire de la volonté de transformation sociale sur le discours de l’impuissance a été rendue possible par la campagne unitaire menée par celles et ceux qui, au sein des mouvements, des partis, des associations citoyennes, bousculent depuis dix ans le consensus néolibéral et appellent à de profondes ruptures. C’est pour contrer cette dynamique que le gouvernement pratique une politique ouverte de réaction sociale et d’atteintes aux libertés publiques. C’est pour n’avoir pas pris en compte ces attentes et avoir cédé au social-libéralisme pour les uns, ou s’y être convertis pour les autres, que les gouvernements de gauche ont échoué.

Le 29 mai a ouvert une possibilité. Elle ne se concrétisera pas si, d’ici 2007, le « chacun pour soi » succède au « tous ensemble ». Face à une droite arrogante, rien ne serait pire que la dispersion des sensibilités qui préfèrent l’alternative franche à l’alternance molle qui domine la scène politique depuis vingt ans. Beaucoup se sont regroupés autour du Non pour dire cette préférence ; mais beaucoup d’autres partagent cette critique d’un projet de société soumis aux seules logiques économiques et financières. L’aspiration à rassembler est très forte et s’exprime dans les collectifs existants, dans les divers rencontres et forums. Pourtant, les risques d’éparpillement existent, notamment à l’occasion des prochaines échéances électorales.

Sans mobilisation populaire, sans dynamique citoyenne, aucune alternative ne s’imposera. Il nous faudra agir ensemble et nous mobiliser dans les luttes, en menant avec force le débat avec toutes celles et ceux qui cherchent les voies d’une transformation sociale profonde. En s’appuyant sur l’expérience des collectifs nés de la campagne référendaire et sur les propositions portées par les mobilisations collectives, il est possible d’organiser une vraie co-élaboration associant syndicalistes, politiques, associatifs, chercheurs, animateurs de lieux et revues culturels, citoyennes et citoyens. Ce travail doit être ouvert à tous, structures organisées et individus. Toutes les formes : forums, rencontres, assises, espaces de luttes, mais aussi manifestations festives et culturelles qui ponctueront ce débat sont bonnes à prendre dès l’instant où elles participent d’une mise en commun.

Appartenant à tous sans être la propriété de personne, ce débat devra être porteur d’une logique alternative globale en rupture avec le capitalisme libéral et l’ensemble des mesures anti-sociales promulguées par la droite. C’est à cette tâche d’élaboration programmatique commune qu’il faut maintenant nous atteler : renforcer les services publics contre la logique de privatisations qui prévaut depuis vingt ans. Mettre en oeuvre des politiques capables de répondre à la mondialisation capitaliste. Légiférer pour interdire les licenciements boursiers, garantir un véritable droit à l’emploi, au salaire, à un revenu pour vivre et à la formation pour toutes et tous, contre les logiques de précarisation et les délocalisations. Pour répondre à la crise écologique, mettre en question nos modes de consommation et de production, profondément inégalitaires, souvent destructeurs de la planète et ne répondant qu’imparfaitement aux besoins sociaux. Affirmer la volonté de protection des biens communs en faisant de l’eau, l’énergie, les transports, les communications, la santé... des services publics. Réquisitionner les logements vides et, pour promouvoir une réelle politique du logement social, mettre en place un service public national du logement. Mettre un terme à la stigmatisation des populations d’origine étrangère, à toutes les discriminations, et promouvoir l’égalité des droits pour toutes et tous.

Faire prévaloir une réelle égalité entre les hommes et les femmes. Régulariser massivement les sans papiers. En finir avec le tout-sécuritaire. Mettre la démocratie au coeur du projet et engager, dans ce cadre, un processus de rupture avec les institutions de la Vème République. Faire le choix d’une politique de solidarité et de co-développement avec les peuples du Sud et de l’Est. Faire du désarmement une priorité, s’inscrire en dehors du cadre de l’OTAN et entamer la reconversion des moyens militaires au service de la satisfaction des besoins sociaux. Enclencher un authentique processus constituant d’une autre Europe, au service des peuples et des citoyens

Seul un tel rassemblement permettra d’imposer une logique alternative globale à gauche, rompant avec le projet régressif de société et les politiques mises en oeuvre par tous les gouvernements depuis plus de vingt ans. Ces choix, et les propositions permettant de les concrétiser, seront ceux d’un gouvernement soucieux de répondre aux attentes populaires, de faire renaître un espoir à gauche. Ils sont incompatibles avec la participation à un gouvernement placé sous la domination d’une orientation et d’une politique sociales-libérales qui ont conduit aux échecs du passé.

Dans cette perspective, nous travaillerons à tout mettre en oeuvre pour éviter la multiplication des candidatures aux prochaines échéances de 2007 et 2008. Nous faisons le pari que, si nous nous engageons ensemble dans cette dynamique, ce qui nous rapproche l’emportera sur ce qui nous sépare dans les luttes d’aujourd’hui et les élections de demain. Rien n’est plus urgent que d’enclencher ce processus. Alors engageons-le dès maintenant."

Source : http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/

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Messages

  • Il ne faut ni Laguiller, ni Besancenot, ni Buffet, ni Montebourg ou Emmanuelli, comme candidat antilibéraliste. Cela raviverait les guerres de clochers politiques ; les uns croiraient avoir obtenu une prééminence idéologique, les autres se sentiraient forcés.

    Il faut un outsider. Peut-être Bové ; peut-être un autre. Je rappelle que Jaurès a réussi à unifier la gauche et l’extrême-gauche parce qu’il n’appartenait à aucun parti.

    Konrad de :
     http://le-ptit-gauchiste.over-blog.net
     http://le-ptit-gauchiste.hautetfort.com

    • Montebourg est un électron libre depuis que le PS à refusé son projet de 6ème République au moment de la foutue "synthèse", tout ça pour courrir derrière maintenant. z’ont même pas honte !

      J’aime bien Bové mais la presse lui voue une haine féroce et les multinationales comme Monsanto tireront à vue.

    • Et alors !

      un candidat anti-libéral qui aurait le soutien de la Presse et des multinationale serait bien inquiétant
      Et nous savons depuis le TCE qu’on peut gagner avec toute la Presse contre
      quant à Montebourg, je l’ai vu à un meetting vendredi à Thonon : c’est un brillant orateur,mais il n’est pas pr^t à quitter le PS, il a trop besoin de la machine pour jouer sa partition quand son tour viendra

      Et rappelons-nous l’Internationale :
      "Il n’est pas de sauveur suprème
      Ni dieu, ni césar, ni tribun"

      Daniel

    • Certes : ne tombons pas dans le messianisme, puis dans le cute de la personnalité. Là n’est pas mon propos. Je dis juste que le candidat des antilibéralistes ne doit pas provenir d’un parti, car sinon il y aura des querelles internes entre le "parti du candidat" et les autres - berf, des raisons de se diviser. Il n’y a qu’à voir les tentatives de Besancenot et de Buffet à tirer la couverture sur eux... "L’union, oui, mais avec moi pour candidat", semblent-ils dire.

      D’ailleurs, un personnage qui donnerait trop l’image d’un "rouge" pourrait effrayer une partie de l’électorat antilibéraliste... ce serait dommage. Et ce n’est pas pour rien que, même à l’extrême-gauche, Besancenot parvient à avoir une meilleure image publique que les autres leaders de la LCR : il fait moins "bolchevick".

      Konrad

    • Mon cher KONRAD ,

      "" D’ailleurs, un personnage qui donnerait trop l’image d’un "rouge" pourrait effrayer une partie de l’électorat antilibéraliste... ""
      et un rose pale , ça irait ?
      c’est vrai que les roses pales , il faut se forcer pour les imaginer avec "un couteau entre les dents" , mais il faut etre trés prudent , parce qu’un rose pale pourrait effrayer une partie de l’électorat antilibéraliste... ""
      claude de toulouse .

    • CE N’EST PAS TOUT À FAIT VRAI !

      Quant à ce Jaurès "d’aucun parti", je veux rétablir un certain nombre de choses...

      Lorsqu’à 26 ans, le 04 octobre 1885, il devient député de Carmaux (Tarn), il est enregistré chez les Républicains et siège aux côtés de Jules Ferry, au centre gauche.

      Le 22 janvier 1893, il redevient député (c’est la 2° fois) de Carmaux sur la base du Programme du Parti Ouvrier Français (POF).
      Les premiers fascicules de son "Histoire Socialiste de la Révolution Française" paraissent en février 1900.

      En mai 1901, Jaurès et Briand fondent le Parti Socialiste Français (PSF) et affrontent le Parti Socialiste de France (PSDF) de Guesde et Vaillant.
      La même année, Jaurès redevient (pour la 3° fois) député de Carmaux.
      Le 18 avril 1904, il fait paraître le 1er numéro de son journal "L’Humanité", aidé de son ami Lucien Herr.

      Le 17 août 1904, Guesde et Jaurès se serrent officiellement la main devant le Congrès de l’Internationale à Amsterdam, en symbole de leur volonté d’unité des socialistes. Le Congrès de Rouen, le 26 mars 1905 décide l’unité.

      C’est lors du Congrès constitutif des 23 et 24 avril 1905 que naît la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) qui représente la concrétisation de l’unification...

      Voilà donc pour faire (brièvement) la clarté sur la réalité de l’appartenance "partisane" de Jean Jaurès, qui est un de mes héros historiques préférés dans l’Histoire universelle, et en particulier dans l’Histoire du Mouvement ouvrier.

      Bon débat,

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • QUANT À MARIE GEORGES BUFFET...

      Ce que je viens de dire de Jaurès rend mal compte de son combat permanent pour l’unification du parti socialiste... Mais il en était.

      Pour ce qui concerne l’unité des courants antilibéraux de gauche, Marie-Georges BUFFET en est et elle fait énormément, et selon moi beaucoup plus que José BOVÉ (qui est plus axé sur le syndicalisme paysan à l’échelle internationale), pour parvenir à la nécessaire démarche commune.

      C’est pourquoi je lui vois à elle beaucoup plus de mérite et de chances pour devenir la porte-parole du mouvement antilibéral de gauche.
      Et je pense que précisément la trace de Jaurès et celle de MGB ont des points communs !

      Fraternité

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Mon cher Claude (et je ne beugle pas ton nom, moi),

      Pourquoi du rose pale ? Il existe peut-être un entre-deux, non ? Et s’il n’existe pas, il faut l’inventer.

      Attention : je ne fais pas tout à fait un calcul électoraliste. Je dis juste que se recroqueviller sur la partie "extrémiste" de la gauche reviendrait à se couper d’une partie des antilibéralistes qui ont voté "non" le 29 mai : ils ont voté contre le TCE, mais pas pour le trotskisme ou le communisme. Ce serait aller droit dans le mur que d’imaginer qu’ils vont se radicaliser en un clin d’oeil. N’oublions pas qu’il s’agit justement de faire échec à un rose trop pale tel que S. Royal. L’union de la gauche, cela se fait avec l’ensemble de la gauche (la vraie), et non avec soi-même.

      D’ailleurs, le "non" du 29 mai était aussi d’extrême-droite : il est difficile de savoir exactement la part des citoyens qui sont vraiment antilibéralistes. Il faut donc tenter d’être consensuel plutôt qu’intransigeant et... renfermé sur soi-même.

      Veut-on empêcher à tout prix Sarkozy de présider la France ? Si c’est vraiment le cas des militants antilibéralistes, ils se doivent de se donner les moyens de réussir.

      Et vu ton message, j’en déduis que par contre tu n’as rien contre l’argument de la guerre des clochers qu’entraînerait un privilège pour un parti plutôt qu’un autre.

      Toujours aussi cordialement,

      Konrad

    • Bien sûr, Nose de Champagne... Mais :

      [ - Jaurès, bien qu’adoptant un programme des partis socialistes, était (tout comme Millerand) un "socialiste indépendant"]

       Buffet ? soit ; Royal ne pourra pas la traiter d’anti-féministe... mais les autres partis de la coalition seraient alors en position mineure, il y aurait vite des tensions... et la division. A droite, ils ont un chef à qui ils obéissent souvent comme des moutons : jamais de divisions majeures... Mais le gros problème des gauchistes a toujours été de se marcher sur les pieds les uns les autres, à cause de divergences qui n’ont jamais été unifiées (sauf dans le terrible cas des staliniens... mais était-ce encore de la gauche ?). Propose Montebourg : Claude te dira "rose pale" ; propose Krivine : j’en connais plus d’un et plus d’une qui te diront : "rouge un peu trop vif". Un outsider sans étiquette trop marquée permettrait de rassembler réellement.

       Je ne citais Bové qu’à titre d’exemple, mais cela peut être quelqu’un d’autre : qui ?

      Konrad

    • NON NON !!

      Non, Jaurès a constamment évolué dans son engagement social, toute sa vie... et de plus en plus à gauche au fure et à mesure que sa solidarité se renforçait de sa connaissance du monde ouvrier.
      Mais ce n’était pas un socialiste indépendant... particulièrement lorsque’il aborde le congrès constitutif de la SFIO.
      Quant à sa proximité avec Millerand, c’était aussi un moment de son cheminement théorique.
      Je connais très bien Jaurès que j’ai beaucoup lu (J’ai les 6 tomes et les 9 kilos de son "Histoire socialiste de la Révolution Française" entre autres) et là dessus on ne me fera pas caler.

      Faut pas me chercher sur Jaurès, ni sur Robespierre, ni sur Baboeuf !!!

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Lol ! Et bien... les bouquins que j’ai lu sur Jaurès étaient mal renseignés, ou j’ai rien compris ! ;-)

      Quant aux guerres de clocher...

      Konrad

    • il faut d’abord un projet, ensuite le porte parole doit faire consensus le plus large entre les forces qui se sont retrouvées pour le non au TCE
      MG Buffet a certes des qualités, mais elle aura du mal à être acceptée par les troskistes et les écolos ;en plus elle a été cinq ans ministre de Jospin et c’est dur à porter !
      A part Bové, je ne vois pas une candidature acceptable par tous. Peut-être Clémentine Autain, mais qui la connait ?

      Daniel

    • En tout cas pas moi ;-)

      Après un ptit tour sur Wikipedia, je constate qu’en effet elle a un profil rassembleur. Mais a-t-elle l’envergure nécessaire ? Car ce n’est pas tout de rassembler les antilibéralistes, il faut être élu(e), c’est-à-dire extrêmement combatif, opiniâtre et sans failles face au rat de combat de l’UMP (sarko)... et, une fois élu(e), il faut assumer son mandat ! Je ne la connais pas, je ne présume donc pas de ses capacités, ni en bien ni en mal : mais la question doit être posée.

      Konrad