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de 1936 à l’insécurité sociale... sur radio campus / www.campuslille.com

Publie le lundi 15 mai 2006 par Open-Publishing
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CE MERCREDI 17 MAI 2006

A 18H30

"C’EST L’HEURE DE L’METTRE"

sur RADIO CAMPUS LILLE 106,6

en direct / ou en différé sur : www.campuslille.com

" La geste sécuritaire qui a surgi subitement à la fin du XXème siècle sur la scène politique des pays de l’Union européenne, au premier rang desquels la France, après avoir envahi l’espace public aux Etats-Unis vingt ans auparavant, présente plusieurs caractéristiques qui l’apparentent étroitement à la geste pornographique (.../...) Tout d’abord, elle est conçue et exécutée non pas pour elle-même mais dans le but exprès d’être exhibée et vue, scrutée, reluquée : il s’agit en priorité absolue de faire du spectacle, au sens propre du terme. Pour cela, la parole et l’action sécuritaires doivent être méthodiquement mises en scène, exagérées, dramatisées, ritualisées même. Ce qui explique que, comme les ébats charnels planifiés qui peuplent les films pornographiques, elles soient extraordinairement répétitives, mécaniques, uniformes et donc éminemment prévisibles.

Ainsi les responsables de l’ordre public des différents gouvernements se succédant dans un pays donné ou dans divers pays enchaînent-ils tous, au même rythme saccadé et à quelques variations mineures près, les mêmes figures obligatoires avec les mêmes partenaires : on descend donner de la semelle et de la voix dans une station de métro ou sur un train de banlieue, on visite en cortège le poste de police d’un quartier mal famé, on se glisse sur la photo de la victoire lors d’une saisie de stupéfiants, on lance quelques mâles avertissemnets aux malfrats qui n’ont désormais qu’à "bien se tenir" et on braque les phares de l’attention publique sur les récidivistes, les mendiants agressifs, les réfugiés en errance, immigrés à expulser, prostituées de trottoir et autres détritus sociaux qui jonchent la rue des métropoles au grand dam des "honnêtes gens". Partout résonnent les mêmes louanges pour la dévotion et la compétence des forces de l’ordre, la même déploration du laxisme des juges, la même affirmation empressée du bon "droit des victimes" du crime, les mêmes annonces tonitruantes promettant ici de "faire baisser la délinquance de dix pour cent par an" (promesse que nul ne se risque à lancer pour le nombre des chômeurs), là de restaurer l’emprise de l’Etat dans les "zones de non-droit", plus loin d’augmenter avec constance la capacité des prisons à coups de milliards d’euros."

Loïc WACQUANT, Punir les pauvres, Contre-feux, éd. Agone, p. 11-12

Au-delà de la pornographie évidente qui submerge actuellement les cercles du pouvoir et ceux, à leur image et leur service, du P.P.A. (Parti de la Presse et de l’Argent), se développe, dans les faits, une orgie répressive, une véritable curée, une chasse aux pauvres et aux immigrés... qui est le pendant, répressif et logique, de la précarisation organisée du salariat. Surveillance, contrôle, punitions et expulsions, voilà l’arsenal qui couronne les positions avancées du pouvoir UMP, tandis que Mme Royal débute sa campagne en parlant "d’ordre", de "morale", etc...

Nous évoquerons, avec un syndicaliste de la CGT-INSERM, de quelle manière le service public de la recherche peut être instrumentalisé à des fins politiques, pour justifier le discours moral-sécuritaire.
Cf communiqué :
http://www.vjf.chrs.fr/sntrs/tracts/05_cpINSERMexpertise.pdf

Puis, nous évoquerons, avec un(e) intéréssé(e) la résistance des éducateurs, organisés dans le Collectif contre la Délation, refusant de servir d’adjoints de police pour signaler les "comportements à risques"... des enfants de trois ans ! Voir l’appel ci-dessous :

¬ Sarkozy Benisti Alerte !! | Appel du Collectif National Unitaire contre la délation

Monsieur BENISTI s’était déjà fait remarquer il y a un an avec un pré-rapport à la syntaxe douteuse sur la prévention de la délinquance qui pointait le bilinguisme comme cause univoque des phénomènes de délinquance, et ses déclarations concernant la jeunesse issue de l’immigration.

Aujourd’hui il récidive dans la version définitive de son rapport remis récemment à Nicolas SARKOZY .

On y retrouve la logique de stigmatisation des populations en difficultés comme potentiellement délinquante
On y réaffirme la volonté de remettre en cause les fondements du travail social au travers de l’instrumentalisation sécuritaire des services sociaux et médico-sociaux chargés non plus d’aider, mais de repérer les déviants et de les signaler.

On y retrouve en pratique l’essentiel des préconisations qui étaient contenues dans l’avant-projet de loi de Nicolas SARKOZY de décembre 2003.

Placer le maire au cœur de la prévention en mettant sous ses ordres les services sociaux spécialisés, la Protection maternelle infantile et la santé scolaire.

Sarkozy voulait imposer aux travailleurs sociaux l’obligation de signaler au maire ’’toute personne en difficulté sociale éducative ou personnel’’. BENISTI propose la définition ’’d’un secret partagé entre les travailleurs sociaux et le maire’’ !! en les plaçant sous son autorité administrative. Dans la réalité pour le maire c’est un droit d’accès aux données personnelles, familiales, déposées par les usagers auprès des services sociaux et médico-sociaux qui serait instauré. Les services sociaux et médico-sociaux verraient ainsi leur mission d’aide et d’accompagnement dans le respect des familles évoluer vers une politique de contrôle social, et les professionnels concernés deviendraient de fait des agents de ce que l’on pourrait appeler un service de renseignements généraux ’’social’’ chargés de constituer pour les compte des ’’autorités’’ un véritable casier social.

Le rattachement prévu aux contrats locaux de sécurité témoigne de cette approche policière, déjà inscrite dans les dispositifs de veille ou de réussite éducative du plan BORLOO. La mise en place d’un référent unique, nommé par le maire, qui suivrait l’enfant viendrait compléter ce dispositif de police des familles. Enfin en matière de dépistage c’est l’ensemble de la communauté scolaire mais aussi tout les professionnels de la petite enfance qui sont invité à repérer les futurs délinquants dès la crèche.

Le récent rapport de l’INSERM sur le trouble des conduites, au caractère scientiste, insistant sur les facteurs génétiques vient ici servir de caution à ces orientations ou la prévention se transforme en prédiction sur la base de ’’facteurs de risques’’ ouvrant comme perspective thérapeutique les psychotropes ou les rééducations comportementales, en dehors de toute prise en compte de la singularité de chaque individu.

Les mêmes concepts sont enfin développés dans le cadre du débat qui s’annonce sur la protection de l’enfance, notamment dans le rapport des députés BLOCHE-PECRESSE qui préconise... le maire au centre du dispositif.. la nomination d’un référent... et l’obligation de signalement ...

IL Y A DANGER

Déjà de nombreux collectifs se sont formés et ont commencé le travail d’information et de sensibilisation.

Nous appelons l’ensemble des professionnels et des personnes concernées par ces projets à se rassembler, à en prendre connaissance, à interpeller leurs employeurs et leurs élus.

POUR 2006 LA MOBILISATION S’IMPOSE A TOUS, PREPARONS-LA ENSEMBLE

Appel des organisations associations et syndicats réunis dans le Collectif National Unitaire contre la délation

Enfin, nous évoquerons la loi CESEDA, avant la manifestation lilloise contre la loi CESEDA, samedi 20 mai à 14h00, Place de la République. Autre aspect de la "politique" de l’immigration du pouvoir UMP : la chasse à l’enfant (voir ci-dessous) ; nous en parlerons avec une militante impliquée dans ce combat d’un autre âge...

Appel du Réseau Education Sans Frontières
Pétition nationale : NOUS LES PRENONS SOUS NOTRE PROTECTION !
jeudi 11 mai 2006.

Le 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.

PETITION A SIGNER sur
http://www.educationsansfrontieres.org

Pour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006 ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire. En effet, à cette date, le sursis que M. Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera. Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront.

Ainsi, en guise de vacances, des milliers de jeunes et d’enfants joueront aux fugitifs, en vrai, avec ou sans leurs parents, guettant les bruits de pas à l’heure du laitier, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains. S’ils sont arrêtés, le grand jeu de leur été sera un petit rôle dans un film policier sordide : l’interpellation, seul ou en famille, les parents rudoyés, 48 heures de garde à vue dans une cellule de commissariat puis deux ou quatre semaines en rétention, crasse, bruit, violence et promiscuité assurés, et, pour finir, un aller-simple vers un pays qu’ils ne connaissent pas ou plus, dont certains ne parlent pas (ou plus) la langue, papa-maman menottés, entravés comme des bêtes et attachés à leurs sièges.

A l’arrivée, ce sera pour la plupart l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a débouté du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncés avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture !

Nous ne laisserons pas détruire la vie de ces enfants, de ces adolescents et de leurs parents. Ils sont nos élèves, les copains de nos élèves ou de nos enfants. Ils ont commencé d’étudier dans ce pays, ils en parlent la langue, ils ont les mêmes joies et, hélas, des soucis bien plus grands que les camarades de leur âge. S’ils décident (ou, pour les plus jeunes, si leurs parents décident) d’échapper à une expulsion honteuse, nous les y aiderons comme nous avons aidé Rachel et Jonathan à Sens, Samuel à Pau, Ming et Wei-Ying à Evreux. Nous sommes solidaires de ceux qui les accueilleraient. S’ils demandent asile, nous ne fermerons pas notre porte.

Cela contrevient aux lois en vigueur. Mais l’enseignement que nous avons à dispenser à nos élèves ou l’éducation que nous devons à nos enfants ne peut pas être l’exemple de la soumission à un ordre injuste. Chacun a en mémoire les épisodes où face à des persécutions insupportables, chacun a dû faire des choix. Et où ne pas choisir était choisir de laisser faire. Et pas seulement dans les périodes de dictature. Rosa Parks, emprisonnée à Atlanta en 1955 pour avoir enfreint les lois ségrégationnistes aurait-elle dû se soumettre au prétexte que ces lois avaient été « démocratiquement » prises ? Le général Paris de la Bollardière, mis aux arrêts pour avoir dénoncé les tortures de l’armée française en Algérie, aurait-il dû se taire parce que la France était une démocratie ?
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.


CE MARDI 16 MAI 2006

A 8H00

"MARX EST MORT, MON OEIL !"

en collaboration avec le journal Liberté

vous propose une émission consacrée au printemps 1936

à l’occasion de la sortie prochaine d’un numéro spécial sur ce printemps de lutte, avec documents inédits, que vous pouvez commander à Liberté-Hebdo, 13, rue d’Inkermann - BP 1269 - 59014 Lille cedex
Tél. 03.28.36.88.50

Enfin, si vous souhaitez écouter la conférence de presse de Marie-George Buffet à Lille ce vendredi 12 mai, rendez-vous sur les archives de radio campus : www.campuslille.com
en date du 12 mai à 18h00

"l’heure de l’mettre"
radio campus lille 106,6
en direct sur www.campuslille.com

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