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Contre la fête de la science !

Publie le mardi 10 octobre 2006 par Open-Publishing
9 commentaires

ENRAYONS LA PROPAGANDE TECHNOSCIENTISTE

Rendez-vous vendredi 13 octobre 2006 à 13H30 sur le parvis de Jussieu - Métro Jussieu.

Groupe Oblomov - 21ter rue Voltaire 75011 Paris

Messages

  • N’importe quoi !
    Avec de tels raisonnements qui font la part belle à la contraposition, on est vraiment dans le conservatisme le plus rétrograde.
    Vigilance citoyenne oui,
    arrêt de l’inféodation de la recherche aux intérêts privés, oui,
    jeter le bébé avec l’eau du bain, non !

    Ca me fait penser à cet inspecteur critiquant l’abandon total de la globale proné par Robien, lequel n’est pas content, et qui disait :
    « Quand un TGV ne fonctionne pas, on pense réponses techniques, pas retour à la diligence ! »
    http://www.humanite.fr/journal/2006-10-09/2006-10-09-838314

    Jean-Michel (PCF)

    • Ceci n’est pas une fête

      La très douteuse Fête de la Science à laquelle on nous convie est bien malvenue. A travers cet étrange "foisonnement d’activités et de manifestations", cet étalage de tubes à essai et de posters colorés, on s’emploie activement à nous jouer "Martine au labo", sur le modèle de ces historiettes élaborées pour faire croire aux enfants qu’ils sont encore nourris avec des produits de la ferme, alors que tout se passe dans de sinistres hangars concentrationnaires.
      Quand les désastres s’accumulent et que se multiplient les signes d’une destruction accélérée du vivant, causée par le développement irrationnel des sociétés humaines, les instigateurs de l’événement invitent la population à rencontrer les chercheurs, "pour que les sciences soient un plaisir et pour permettre à chacun d’expérimenter des phénomènes scientifiques, d’apprendre et de découvrir, de s’informer sur le monde de la recherche et des technologies". Derrière le discours de consensus autour d’une improbable science neutre, il s’agit manifestement d’honorer la hardiesse de la Recherche française, son esprit d’entreprise, et son culte de la performance – tout en suscitant ces vocations mortifères dont le capitalisme a le secret.

      Dans le contexte actuel, il serait autrement plus urgent, pour les scientifiques et leurs institutions, de commencer par faire le bilan du rôle de la science et de ses applications depuis une cinquantaine d’années, au regard de ce qu’elles promettaient. Non seulement elles n’ont rien résolu, mais elles ont considérablement aggravé les problèmes de l’humanité, en dégradant les écosystèmes et les milieux de vie, en accentuant le contrôle social, la dépossession des individus, la transformation des êtres humains en matière vivante à gérer et à exploiter.
      On veut faire croire au profane qu’il peut s’approprier les derniers résultats de la science en possédant tous les gadgets technologiques dernier cri, alors que ce sont à l’inverse ces objets qui finissent par le posséder. A force de ne plus savoir comment ils fonctionnent, on finit par oublier qu’ils peuvent NE PAS fonctionner, et que c’est NORMAL. Ce mythe de l’infaillibilité pousse le consommateur à exiger toujours plus de cette fiabilité illusoire, en se rendant par là même de plus en plus esclave de ces techniques qu’il-elle ne maîtrise pas. Les larmes des shooté-e-s au téléphone portable privé-e-s de réseau expriment une rage bien solitaire…

      Le souci de scientifiques dignes de ce nom devrait donc être de mettre un terme à cette fuite en avant. En premier lieu, en s’opposant activement aux ineptes « priorités » du Ministère délégué à la Recherche, qui relèvent toutes du même délire scientiste, du même mensonge.
      En dénonçant la multiplication des antennes GSM, la prolifération des OGM, le développement incontrôlable des bio- et nanotechnologies, l’eugénisme patenté des thérapies cellulaires.
      En contrant la dérive managériale qui affecte tous les laboratoires de recherche, et qui, en accroissant l’esprit de compétition et la précarité pour le plus grand nombre, les empêche de s’interroger sur la signification de leur travail.
      Ou encore en développant, en concertation non pas avec de livides militaires ou d’avides actionnaires, mais avec toutes et tous, des savoirs et des techniques à même de faire reculer notre soumission aux méga-structures qui nous écrasent. En bref, des technologies douces et à dimension humaine, capables de servir notre autonomie.

      Tout ceci pourrait bien avoir quelque chose d’exaltant, mais nous emmènerait très loin de l’irresponsable « atmosphère conviviale et ludique » décrétée par les organisateurs de cette niaise et indécente célébration.

      La fête est finie. La Science pue.

      Groupe Oblomov

      21ter, rue Voltaire
      75011 Paris

      oblomov@no-log.org

    • la science c’est la "lumière de la raison" chère aux révolutionnaires du 18e, pas son application économique chère à nos décideurs d’aujourd’hui. Récuser la science c’est sombre dans la vague "postmodernisme" actuelle, faite du relativisme cognitif le plus stupide. Comment la "gauche" a pu tomber si bas, crier haro sur les rares volontés d’éclairer encore un peu les masses ! "Non à la fête de la Science, oui à Loft Story", tout un programme résolument progressiste, bravo !!! Il ne vous reste plus qu’à brûler le palais de la découverte et la Villette, comme ça tout le monde pourra élever son niveau de culture aux informations diffusées par TF1 !
      Que ne restez vous tel votre Oblomov dans son canapé plutôt que de venir jouer votre numéro d’obscurantiste manipulé en public...

      Levochik

    • "Non seulement elles [les sciences] n’ont rien résolu" ah ah, ce genre d’affirmation sortant raide comme balle d’un fusil d’un fils-à-papa qui vit dans le confort construit pour lui par d’autre, notamment ces affreux chercheurs, est à mourir de rire. Prend ton baluchon et va vivre en autarcie, au moins tu polluera moins le monde avec des mails ! Le fantasme bobo du retour aux sources a de beaux jours devant lui :) Vive l’animisme, l’espérance de vie à 30 ans et Ptolémée !

      Levochik

    • Mais tu utilises de la technologie, pour nous pondre un tel texte.
      Oui à la science, oui au progrés, oui aux découvertes.
      Aprés oui, nous sommes d’accord, non aux profits etc...
      J.Vincent

    • La science aux services de le l’humanité, nous ne pourions que nous féliciter de son développement.

      Mais la science aux service des militaires pour concevoir les armes toujours plus terrible, la science pour produire des armes atomiques toujours plus meurtrières aux services des puissances du BIEN (USA, Israel, FanceInde, Pakistan etc ...) et interdite, au nom de la morale aux pays du Mal

      Mais la science aux services unique de la société de consommation, multipliant pour son seul profit, tous ces produits totalement inutiles, étalés sans scrupules par une publicité démentielle, sous le nez de la majorité de la population la plus pauvre, créant ainsi des besoins artificiels qu’ils ne pourrons jamais satisfaire, créant par la même, la convoitise et la petite délinquance si utile pour justifié une répression impitoyable.

      La science ne pourra jamais remplir son rôle civilisateur tant quelle restera directement ou indirectement aux services du capitalisme sans conscience. Révolutionnaire

    • et bien si t’as compris ça fais de la politique plutôt que d’aller casser les c. de gens comme moi qui vont expliquer bénévolement à des gosses de 5eme pourquoi il pleut sur les montagnes comme il y a des gouttes sur une bouteille de bière fraîche.
      Levochik

    • Vous ne répondez pas à la question centrale : comment retrouver une autonomie de choix et de décision dans la méga technostructure actuelle, où tout ce qui conditionne nos vies -socialement et biologiquement - échappe totalement à notre contrôle. La question ne peut pas être Loft story ou la Cité des Sciences, d’ailleurs on a les deux, c’est sans doute ça, la démocratie... pas plus qu’entre "le nucléaire ou la bougie", ce non-argument de totale mauvaise foi.

      La perte quasi totale d’autonomie des individus, des communautés et des peuples -enfin, ceux qui ont survécu à deux siècles de capitalisme industriel -, qu’est-ce que c’est ? C’est ne plus avoir d’autre possibilité d’influer sur le cours des événements que celle de voter une fois tous les 36 du mois pour une bande d’affairistes et d’idéologues qui, de toute façon, marchent dans le sens de la roue.

      Surtout, ce qui compte, d’un point de vue pratique, c’est que les immenses pouvoirs qui nous canalisent dans la consommation et la soumission aux modes, aux idéologies etc. ne peuvent être efficaces que par un arsenal technologique et industriel, comme on le voit en cas de guerre, mais aussi avec l’arme de l’économie, la vision du monde et de la vie par la seule statistique, le chantage à l’efficacité -qui détruit l’imaginaire-...

      Cet arsenal technologique ne tombe pas du ciel. Il est bel et bien conçu par de braves citoyens chercheurs qui oeuvrent tous pour le bien de l’humanité, of course. Ces mêmes chercheurs contribuent à propager le mythe d’une science "pure", en soi, malheureusement "dévoyée" de temps à autre par de mauvais et méchants esprits. La simple vérité, c’est que la science expérimentale, pour exister, commence par créer des conditions "parfaites", dites "de laboratoire", et qu’à la longue c’est l’ensemble du monde qui devient le laboratoire. Exemple ? L’informatique, entre autres.

      Le fait qu’il y ait un peu de confort phyiologique et pratique , comme bienfait collatéral de la mainmise sur la vie par l’Etat, les industriels et les laboratoires, ne me fait pas oublier ce qui s’est perdu en échange : goût d’une liberté autre que formelle (choisir son aprti politique, son journal, son asso...), intelligence politique, solidarité, autonomie morale et physique.

      J’ajoute que ce confort est étrangement adapté aux nécessités du capitalisme industriel : rapidité d’information, de déplacement, de calcul, "culture" de masse ect.

      Je ne conteste pas que l’eau bout à 100 degrés au niveau de la mer et tout ce qui s’ensuit. Je ne suis pas obligé pour autant de rester le cul dans la marmite.

    • ben y me semble que c’est bien ça qu’il fait, de la politique