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Yves Salesse : "Si l’unité se brisait, ce serait catastrophique"

Publie le dimanche 26 novembre 2006 par Open-Publishing
23 commentaires

Entretien . Conseiller d’État et ex-président de la Fondation Copernic, il est candidat à l’investiture des collectifs antilibéraux. Pour lui, une majorité sur un nom dans les collectifs ne suffit pas.

Entretien réalisé par Jacqueline Sellem

Olivier Besancenot vient de déclarer : "La gauche antilibérale affiche une unité de façade sur les tribunes et s’engueule en coulisse sur le nom du candidat." Qu’en pensez-vous ?

Yves Salesse. C’est de la mauvaise polémique. Dans les collectifs et les meetings, nous ne cachons rien. Nous montrons tout ce que nous avons en commun sur le plan stratégique, sur les propositions. Et nous n’hésitons pas à dire ce qui fait débat. La discussion sur la candidature n’est pas un secret.

Quel est le sens de votre candidature ?

Yves Salesse. Nous recherchons - et c’est compliqué - un double consensus. D’une part dans les collectifs, d’autre part entre les différentes sensibilités. Car nous ne sommes pas un parti, ce n’est pas parce qu’il y aurait une majorité sur un nom dans les collectifs que celui-ci serait acceptable par les forces qui composent notre rassemblement. Dans cette recherche de consensus, il est utile de proposer des trajectoires, des expériences, des profils différents.

Certains disent que le ou la responsable d’un parti ne peut être candidat, qu’en pensez-vous ?

Yves Salesse. C’est un vrai problème. Le porte-parole d’un parti quel qu’il soit peut-il apparaître aux yeux de l’opinion publique autrement que comme le porte-parole de ce parti ? Cela ne paraît pas possible parce que c’est ce rôle qui fait sa notoriété. Des camarades du Parti communistes nous disent : nous sommes la composante organisée la plus importante, nous avons donc une légitimité. Certes. Mais cela renforce l’idée que si la candidate était Marie-George cela apparaîtrait comme un ralliement à la candidature du PCF de tous ceux qui participent à notre rassemblement. C’est évidemment difficile pour les camarades de la LCR, des Verts, socialistes et autres, et ceux qui viennent du mouvement social. Et comme nous ne faisons pas un coup électoral, comme le rassemblement a vocation à se poursuivre, donner l’idée que cette démarche se construit autour d’un parti serait un obstacle pour la suite.

N’y a-t-il pas là une idée dévalorisante des partis politiques ? Ne sont-ils pas une conquête démocratique qui permet à ceux qui n’en ont pas les moyens par leur position sociale de se faire entendre et de peser sur le cours des choses ?

Yves Salesse. Les partis sont indispensables, ils sont une conquête démocratique. Mais le problème n’est pas là, il est dans le regroupement derrière un parti. Et faisons attention. J’étais de ceux, avec la Fondation Copernic, qui se battaient contre l’idée vénéneuse que le mouvement social ne doit rien faire avec les partis. L’idée de la collaboration nécessaire a bien progressé. Mais si revenait le sentiment que les raisons internes des partis prévalent sur l’intérêt général cela susciterait un nouveau rejet de ceux-ci.

Le programme des collectifs antilibéraux fait-il le poids pour gagner des voix dans les milieux populaires et faire face au rouleau compresseur du vote « utile » en faveur de Ségolène Royal ?

Yves Salesse. Notre programme a trois caractéristiques. La première, une cohérence politique générale qui vise à construire un autre type de société. Celle dans laquelle nous vivons est inacceptable. Ce sentiment est largement partagé dans notre peuple. Deuxième caractéristique : cette cohérence générale ne peut, à elle seule, bousculer la situation. Il faut qu’elle se traduise en mesures concrètes dont on ne puisse dire qu’elles relèvent de la fantasmagorie. C’est ce que nous avons réussi. Nos propositions sont applicables si existent une majorité, une volonté politique et un appui populaire suffisant. Troisième caractéristique : ces propositions s’ordonnent autour d’une préoccupation immédiate, changer les conditions d’existence des couches populaires, à commencer par celles qui souffrent le plus des politiques libérales. Ces trois caractéristiques permettent de mener une grande bataille politique, de convaincre largement dans les milieux populaires de la détermination du rassemblement en construction à se donner les moyens de changer la donne.

Jean-Luc Mélenchon était présent au meeting de Montpellier. Y a-t-il une situation nouvelle après le vote interne du PS ?

Yves Salesse. La situation nouvelle, comme le dit Marie-George Buffet dans son appel au peuple de gauche, c’est que le Parti socialiste est tiré vers la droite par une candidate qui a remporté un succès interne. C’est très préoccupant. Et je ne suis pas convaincu que cela nous ouvre un boulevard. Ségolène Royal a une capacité de brouillage politique. Son message peut être décrypté comme blairiste mais elle a su capter des gens qui, eux, n’ont pas forcément évolué vers la droite. D’où l’utilité de pousser le débat sur les propositions. Enfin, cela renforce la nécessité pour le rassemblement de se donner l’objectif de peser sur les événements, pas simplement de témoigner. On ne peut pas laisser la gauche, et donc l’avenir des couches populaires et l’avenir de ce pays, à un courant et des responsables politiques sociaux-libéraux.

Le Mans, Grenoble, Montpellier, la dynamique ressemble-t-elle à celle du référendum ?

Yves Salesse. C’est très impressionnant. Nous n’avons pas de candidat, nous commençons tout juste à nous tourner vers l’extérieur après des mois de nécessaires discussions entre nous et pourtant ces rassemblements sont du type de ceux que l’on a connus à la fin de la campagne référendaire, quand on sentait la victoire à portée de main.

Dans ce contexte, le problème des candidatures peut-il être dépassé ?

Yves Salesse. Je ne fais jamais de pronostic. J’essaie de trouver une position qui me paraît juste, de la défendre jusqu’au bout, tant que c’est possible. Politiquement, si nous n’arrivions pas à franchir l’obstacle de la candidature, si ce rassemblement unitaire se trouvait brisé, ce serait catastrophique, il s’ensuivrait une démoralisation pour tout le monde. Et le prix à payer lors de l’échéance électorale, pour les formations qui seraient en compétition, serait très élevé.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Quelques grammes de clarté dans un océan de confusion.
    Je suis très en colère, j’avais fini par y croire, et voilà que mon premier sentiment (que les partis feraient finalement exploser l’unité s’ils ne parvenaient pas à imposer leur candidat) risque de se vérifier.
    José Bové me semble jouer la politique du pire, ou au moins "jeter le manche après la cognée".
    Yves Salesse garde son bon sens et continue en dépit de tout sur le chemin que nous étions en train de tracer.
    Tout ne serait-il pas perdu ?
    Les forces antilibérales montent en Europe, ne devons nous pas nous inscrire dans cette dynamique ?
    Continuons la route ensemble, camarades, et que chacun de nous puisse dire :

    "La défaite ne passera pas par moi !"

    MC

    • La défaite passera en particulier par ceux qui prônent l’antilibéralisme comme un fin jusqu’à y croire eux-même, et qui, par limite de raisonnement imposé par cette notion floue, se révèleront incapable de proposer des alterntives indépendantes de la finance et de l’Etat.

      sc_marcos, militant anticapitaliste

    • Notre volonté de poursuivre est plus forte que notre envie d’abdiquer en rase campagne. Nous continuerons car les enjeux sont trop importants. Tant pis pour tous ceux qui font mitonner la basse cuisine des partis et des strapontins. Debout nous resterons pour redire à tous que c’est fini..... la société de croissance et toutes ses inégalités. Demain, nous devrons partager raisonner
      et plus seulement profiter.Il n’y a plus d’hypocrisie possible. Il n’y a plus de possibilité de s’accomoder d’un saupoudrage de redistribution. Si nous ne savons pas mesurer l’enjeu,la barbarie fera le travail. Et là sauve qui peut ! Les épreuves nous durcissent et nous apprennent
      à résister à la tyrannie de l’instant et de l’éphémère. Notre tête reste froide et notre coeur chaleureux. Nous voulons unesociété plus fraternelle et tant pis si je nai pas 10 marques de savonnette au super market. It’s a choice and we can think the same choice like americain people
      or english people. It’s a international problem. France

    • La lutte contre le libéralisme n’est qu’un aspect de notre rassemblement, il y en a d’autres comme celui du changement des pratiques politiques, de la réforme des institutions, de la réapropriation de la politique par les citoyens, de la lutte contre les discriminations, contre l’impunité de certains etats et certaines multinationales, etc.... Alors cette critique n’est pas justifiée. Il ne faut pas confondre "raccourci" permettant de s’identifier et "fin en soi".

      Bien à vous

      Isabelle

    • C’est bien pour ça qu’il faut choisir des mots justes et qui ont un sens.
      Être anticapitliste, c’est refuser toute forme de domination de l’humain par l’humain, et il en découle donc des positions antifascistes, antisexistes, ... et je ne vois pas ce qui nous empêcherait de nous reconnaître dans ce termes.

      Parler d’antilibéralisme, c’est une poudre aux yeux, un aveu d’impuissance contre le capitalisme.

      C’est comme quand Chavez parle sans cesse d’anti-impérialisme, cela met en avant la luute froide contre Washington, et mets au second plan l’échec de la révolution Bolivarienne à éradiquer le capitalisme, qui par ailleurs nourri la corruption de l’administration Chaviste.
      (Rq : ce § se base sur du vécu sur place, merci de ne pas me dire que j’invente)

      sc_marcos94, résolumment anticapitaliste, car être communiste (libertaire pour ma part) dans un monde capitaliste, c’est une lutte de terrain, une lutte de classe, ou chaque mètre de barricade tenu ou gagné est important.

  • REPONSE À SALESSE...

    J’ai apprécié les réponses calmes aux questions posées, même si elles ne me satisfont pas toutes...
    Ce que finalement je trouve le plus remarquable dans ce positionnement, c’est qu’il reste ouvert et qu’il poursuit les questionnements (sans se lancer dans les exclusives à la mode) , comme un chercheur dans le mouvement social.
    Maintenant, ce qui me parait un élément de réponse de la part d’un courant parmi les divers courants de ce rassemblement divers, c’est cette remarque d’Olivier DARTIGOLLES, porte parole du PCF : "il n’y a aucune raison de renoncer sur la question des candidatures.L’heure n’est pas au renoncement, mais à la concrétisation d’un espoir commun à des millions d’hommes et de femmes..."

    NOSE

  • On assiste depuis quelques jours à une savante entreprise de destruction d’une dynamique en laquelle un certain nombre d’entre nous avions vu une petite lueur d’espoir ... Je n’ai pas envie de juger des responsabilités des uns ou des autres, de tel ou tel parti ou individu, nous sommes confrontés à une responsabilité que nous devons prendre collectivement, militants, élus et organisations politiques ... Et l’on redécouvre, avec effroi, que l’individu, militant ou sympathisant , de base, n’est rien face à des logiques qui le dépassent ... Logiques de Parti, comme les jouent le PCF ou la LCR, logiques de personalisation-starisation qui servent les égos de tel ou telle ...
    Je voudrais rappeler, comme l’ont fait un certain nombre d’orateurs à Montpellier, que l’objectif n’est pas que tel ou tel EGO , qu’il soit individuel ou de parti, soit devant les caméras, puisque une victoire devrait marquer la fin du cirque présidentiel, mais de (re)donner l’envie de voter à gauche à tous les paumés, tous les exclus, tous ceux que la machine rejette … le vrai objectif, il est peut être dans ces législatives qui suivront dans la foulée … Prendre le risque de “dissoudre” l’espoir nait en 2005 c’est prendre le risque criminel que ceux à qui vous aurez dit, “attendez encore un peu, que nous nous entendions sur la répartions des places, pour l’instant nous n’avons rien à vous dire qui ne puisse attendre 5 petites années …” n’entendent plus que les sirènes des fascistes … parce qu’elles leur parlent, parcequ’elles dénoncent le parlementarisme comme un systéme ou l’on se répartit les petits avantages ... et que seriez vous, vous aussi, en train de faire ???
    dans cette hypothése, que je n’ose même pas envisager ( quoique … ) vous ( tous … ) ne seriez plus simplement imbéciles dans votre soif de cirque politico-médiatique … non , vous seriez définitivement criminels …
    Vous n’auriez rien à dire aux 3 millions de mal-nourris …
    Vous n’auriez rien à dire aux centaines de milliers de “pas logés”
    Vous n’auriez rien à dire aux 8 millions de pauvres …
    Vous n’auriez rien à dire aux 50 % de la population qui se définissent comme appartenant aux classes populaires …
    Vous n’auriez rien à dire , si ce n’est “patientez” … ce que dit la social-démocratie européenne depuis 25 ans ... ce que dit l’église catholique depuis 2000 ans ... patientez, le paradis, c’est pour un de ces jours, pour aprés, quand toutes les conditions seront remplies ... aprés ...
    Vous ne vaudriez pas mieux que les sociaux-libéraux …
    Il vous reste quelques jours …
    Pour en finir avec la lutte de places ...
    Pour faire naitre l’espoir ...

    Vous pouvez signer ce texte ici

    Patrick soumission sociale

    • J’avais 25 ans en Mai 1968 et plein d’espoir en l’avenir. En 1981 j’ai repiqué à militer. Après 1983 faute d’avoir respecté leur programme et engagements, les partis et leur personnel politique se sont mis hors jeux et me son devenu insupportable. Depuis le 29 mai je regardais avec attendrissement l’aspiration du peuple anti libérale. En me disant "pourvu qu"il ne soit pas déçu". Tout cela était prévisible devant les appétits et les motivations des uns et des autres. L’histoire se répète au détriment de l’espoir des plus faibles. Les partis concernés en porterons la responsabilité, un champ de ruine. Et pourtant les forums les réunions sont pleins d’idées, d’attentes, de talent, d’un militantiste qui ne demande qu’à s’amplifier. Il faut se resaisir, cela passe par la création d’un grand parti démocratique ou chacun à sa place pourvu qu’il renonce à ses avantages actuels afin de ne porter haut que l’intérêt général. Est-ce trop demandé à l’espèce humaine ? Vous avez tous des remarques et remontrances pertinentes envers les partis et les personnes, il ne faut pas utiliser "vos neurones" à vous détruire mais à construire la défense du consommateurs citoyens devant les méfaits sociaux de la mondialisation ou seul la finance à tirer parti et pourtant un vrai grand pouvoir est entre les mains du consommateurs. La révolution consiste en premier lieu à consommer et contrôler les marges des produits globalisés. Le citoyen français est il pret à réaliser des sacrifices en consommant que les produits labelisés. Devant le transfert à l’étranger de l’appareil productif le chantage au chomage devient un argument problématique pour le capitalisme par contre la distribution chez nous leur source de profits. Le bulletin de vote n’a jamais été suffisant, on ne peut frapper qu’au tiroir caisse, le capitalisme ne comprend que la sanction de l’analyse de leurs perfomances financières. Les questions:1/ qu’elle structure politique minoritaire aujourd’hui pour convaincre nos concitoyens ?. 2/ On quitte l’Europe ? 3/ L’OMC 4 ?/ Avons nous en notre possession un audit de l’ensemble des finances de notre pays permettant de travailler sur l’élaboration d’un programme pour en permettre son financement dans le contexte d’aujourd’hui.etc.

      De Gaulle avait cette réplique lorsqu’il lisait "Morts aux cons" VASTE PROGRAMME.
      Trahir ou déserté pour les résistants c’était le peleton.
      Reliser calmement la déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que le programme à actualiser du Conseil National de la Résistance vous relativiserez vos égos et calculs partisans.
      Un conseil le téléphone entre copains et frères ou soeurs d’armes anti-libéral a du bon.

      Michel Mazzoleni.

  • il me semble que dans cette discution sur le candidat/e on oubli l ’essenciel,qui est le programme.Ne tombons pas dans le piege qui nous est tendu.Pour ce qui me concerne peu importe qui que ce soit,bien sur j’ai mes préferences.Mai je m’engage sur un programme de tranformation de la sociétée pas sur une personne.Le candidat q ’el qu il soit ne poura rien si le peuple ne se mobilise pas et surtout reste mobilisé.Autre chose ;le plus important n’est peu étre pasl l’election présidentielle mai celles qui vont suivre législatives,municipales.Cela fait tellment longtent que nous attendons ne laissons pas s’eteindre la petite flamme de l’espojr

  • Yves Salesse peut crystalliser les bonnes volontés, d’autant qu’il est l’un des plus convaincus de la nécessité d’une 6ème République et de l’exigence d’une Assemblée constituante.

    Avec lui c’est bien le PROGRAMME qui sera candidat, et son passé est garant de son militantisme (voir sa bio)

    attendons les votes des collectifs ! la démocratie, la démocratie ...! suffit pas de sauter comme un cabri faut l’appliquer et c’est pas facile !

    Le morvandiau

    • "Avec lui c’est bien le PROGRAMME qui sera candidat"
      Ouais, y’a du vrai, c’est ce que j’ai ressenti en l’écoutant parler. Bon pédagogue, il met vraiment en avant le contenu. Ce sera moins un peu plus austère mais plus substantiel, moins "image". Les thèmes anti-libéraux seront bien mis en avant, comme pendant la campagne du tce... Et ça mettra mieux en avant les autres porte-paroles : Buffet, Bové (reviens !), Besancenot (reviens !), Autain, Mélanchon (viens !)...

  • CANDIDATURE UNIQUE OU COLLECTIFS DE CANDIDATURES
    J’avais cru comprendre que l’on proposerait un collectif de candidatures à la presidentielle pour exprimer toutes les sensibilités. Personne ne peut pretendre incarner toutes les sensibilités. Mais par contre, il faut un nom et un seul pour le bulletin de vote. Il ne peut y avoir d’exlusive contre personne. J’ai cru comprendre aussi que MGB quitterait sa fonction de secretaire nationale du PCF si elle etait retenue. Alors ou est le probleme ?
    Patrice

  • Une question :

    Quelle est le lien exact entre Yves Salesse et la COGEMA ?
    n’a-t-il pas signé un rapport qui déboutait une plainte du réseau "Sortir du Nucléaire" ?
    Merci de vos réponses.

    jyd.

    • on va devenir parano à force de discuter du profil des candidats. Bien sur qu’ils ne répondront pas en totalité à nos aspirations mais il faudra bien en choisir un. et je partage en ce sens l’analyse de Y. Salesse sur le candidat. et franchement je lui serai assez favorable.
      de plus il est proche du PCF, alors le parti n’aura pas beaucoup perdu au change.
      je souhaiterai =ment qu’on clarifie le positionnement du rassemblement sur le refus de négocier avec le PS ni d’accepter de gouverner avec cette force qu semble opter pour le libéralisme à la Blair.
      Christine Autin aurait pu être une candidate intéressante mais elle ne m’est pas appaure auparavent comme une personnalité qui s’opposait à la politique libérale ce n’est pas le cas de J.Bové, y Salesse qui nous nous a nourrit des réflexions et analyses dans le cadre de la fondation Copernic.
      je souhaite =ment le retour de O. Besancenot dans le collectif.
      j’ose espérer que cela va se dénouer et que la lutte pour les candidats se transforme en une lutte pour vaincre le libéralisme. Et qj’on puisse capitaliser la victoire du 29 mai 2006.
      fouzia

  • Le collectif auquel je participe sest réuni tout à lheure (17h). Il etait ce soir composé d’un vingtaine de personnes et aprés un tour de table passionné il en est ressorti ces conclusons. Nous allons rédiger un appel que l’on enverra au comité national.
    Dans ce texte, nous demandons le retour de la LCR dans le processus unitaire ainsi que celui de Raoul Marc Jenar et José Bové.
    Il est évident que pour chacun ce soir ce qui prédominait dans les esprits c’était le désir de s’écouter pour construire un avenir meilleur ."TOUS ENSEMBLE"
    Peut-on espérer que ceux qui nous représentent aient la même atitude !!!

    titolle

  • Il y a des postulats totalement inacceptables, qui relèvent des techniques des interdits professionnels, que chacun fasse part de son choix dans les différents postulants O.K - Mais de là à interdire à une sensibilité le droit à nous représenter il y a là et je pése mes mots des méthodes que certains appeleraient à juste titre stalinienne. Décidément il y a un anti stalisme très stalinien. Yves Salesse, Autain, Bové participent tous de cette méthode. Lisez l’article de l’interview de Yves Salesse dans L’Humanité EDIFIANT "même si les comités choisissais MGB ce n’est pas pour cela qu’elle pourrait être retenu". On se croirait revenu avant 1789

    • Je dois être bigleux, j’ai pas trouvé ta phrase de Salesse...

    • nous sommes au moins deux bigleux : je viens de relire le texte d’Yves Salesse dans l’HUMA : pas l’ombre de ce qui est avancé...!
      soyons au moins "objectif" et la biographie d’Yves Salesse est une référence suffisante ?

      quand à sa position sur le nucléaire je ne la connais pas : mais moi je suis POUR ! et mon ordinateur fonctionne aussi à l’électricité nucléaire, pas à la lampe à huile !!

      le morvandiau

    • Tout à fait d’accord pour dénoncer ces pratiques d’un autre âge de rejet du PC et de la candidature de Mg Buffet de la part de membres non encartés des collectifs, mais fais attention à ta citation d’Yves Salesse à propos de la Candidature Buffet, elle n’est pas exacte, je supppose que tu fais allusion à la réponse à la question :"Certains disent que le responsable d’un Parti ne peut pas être un candidat, qu’en pensez vous ?"A mon avis ce que tu as compris n’est pas tout à fait ce qui est dit.

    • C’est clair que, parti comme c’était parti, tous les prétextes étaient présents pour que l’Union se plante.

      S’il est absolument vrai que le PCF à eu un rôle particulièrement réducteur en laissant planer l’ombre d’un doute sur une éventuelle candidature MGB, l’attitude de J. Bové et de la LCR n’est pas claire. Il ne faut pas oublier qu’avant de claquer la porte Bové a publié dans le Monde un article assez peu rassembleur qui laissait présager le pire.

      Avant de prétendre "dépasser le Capitalisme ou l’ultra-libéralisme", il faudrait que le PCF et les autres partis qui prétendent à l’Union commencent à dépasser le chacun pour soi.
      Ca ne sont pas les simples citoyens militants qui peuvent règler ces problèmes, justement parce qu’ils ne font partie d’aucune sructure.
      Et qu’on ne me dise pas qu’ils n’ont qu’à adhérer aux Partis en question. L’exemple que nous vivons en leur sein ne milite certainement pas dans ce sens.

      Quant au PCF dont j’ai été militant durant plus de 40 ans et que j’ai fini par quitter il y a 4 ans devant la fermeture totale et le mépris de la base affiché par ses directions il faudrait que sa Direction comprenne enfin que vouloir imposer sa Secrétaire Générale comme candidat n’est certainement pas le meilleur moyen d’affirmer sa force politique. Quand on est vraiment fort on présente un militant de base de Trifouilli les Oies et on prouve qu’il est capable d’emporter la décision de toute la composante... et de gouverner occasionnellement.

      Quand on n’est pas aussi fort qu’on le dit on fait preuve d’un peu de modestie et de charisme et on tache d’oublier les arrières pensées et la "lutte des places" ainsi que la course aux indemnités.

      Et si je parle du PCF, (De sa direction, pas de sa base), c’est, outre que je le connais bien, qu’il est réellement le meilleur pour faire l’Union à condition qu’il oublie ses vieux démons du noyautage stalinien. Les autres de la composante possible ont tous, sans vouloir les vexer, un manque de maturité qui peut leur faire pardonner. Pas eux.

      Je peux pardonner à J. Bové qui a toujours eu une analyse très basique des situations politiques et des sémantiques révolutionnaires. A Besancenot qui parle un discours qui me ramène à ceux de Maurice Thorez en 1950, (Ca veut pas dire qu"à l’époque c’était pas valable mais la dialectique et l’économie marxiste ne se sont pas figées au milieu du XXème siècle). Ou aux Verts, (Mais être "Vert" est-ce un programme politique complet et cohérent, ou simplement un art de vivre ?)

      Je ne pardonnerais en plus en aucun cas sa mauvaise stratégie à la direction d’un Parti qui devrait être le phare qui entraîne les gens vers un avenir positif et révolutionnaire et pas un Parti de margoulins qui tentent de sauver les meubles...

      D’ailleurs on se demande "sauver les meubles" pour qui, sinon pour le Peuple français en entier et pas que les habitants de la Place du Colonel Fabien ?

      On a déjà trop pardonné et on a pu voir le résultat.

      Et je crois que vu le nombre de Communistes qui sont maintenant "en dehors" du Parti et qui est certainement plus important que ceux "en dedans", à la Direction du PCF faudrait qu’ils se réveillent et se dépêchent de tirer les leçons. D’autant que je continue à recevoir les courriers comme si j’étais encore adhérent, (Donc je dois être comptabilisé dans les 100 000 prétendus Communistes qui ont voté. Alors que lors de mon départ y a 4 ans j’ai justifié de mon retrait auprès de JM Coppola, Secrétaire fédéral du 13 et de la section de La Ciotat par courriers recommandés et qu’on n’a JAMAIS daigné me répondre ni même proposé de me rencontrer. Je rappelle que j’avais 40 ans d’orga derrière moi et mes parents en avaient encore un peu plus). Ca prouve aussi l’intérêt qu’on porte à la base dans les directions).

      Alors si le Parti a vraiment les intentions positives qu’il prétend il faut de toute urgence qu’il aille retrouver TOUS les autres Partis antilibéraux de la composante et qu’il dise qu’il NE PRESENTERA PERSONNE EN SON PROPRE NOM. Et qu’il ne fera PAS D’UNION AU DEUXIEME TOUR AVEC LES SOCIAUX DEMOCRATES. Et idem aux Législatives. Alors là on verra si JB et OB, ou les autres sont réellement sincère avec ce qu’ils disent. Et si eux aussi laissent "monter" un autre candidat qu’eux-mêmes.

      Et s’il y en a qui polémiquent que c’est inadmissible qu’il n’y ait pas de PCF présent en nom propre,etc, etc... ou qu’on ne peut pas laisser perdre les sous au compte des contribuables des indemnités des élus qu’il se rappellent que c’est grâce à leurs c...rie répétées, à leurs alliances intéréssées avec les Soc/Dem, et à leur mépris de leur base qu’ils en sont là. Et que les munitions de l’ennemi, lorsqu’elles sont fournies par lui pour qu’on le combatte, sont en général des munitions à blanc.

      ...Et qu’on ne leur pardonnera jamais de nous avoir fait louper la marche encore une fois.

      S’ils ne se sentent pas capables qu’ils se démettent. Au moins s’ils ne font pas de bien ils ne feront plus de mal. On réinventera un VRAI Parti révolutionnaire sans eux. Ca sera moins difficile que de tenter de rattraper sans cesse leurs c...ies.

      ...................................................................................................................GL

      C’est dur... Mais comme dirais JP Coffe : Y EN MARRE !!!!

      NB : Si Y. Salesse est coopté je voterais pour lui... Sinon, en l’absence d’un candidat crédible ça sera NADA. NADA, NADA !!!

  • ci-dessous la "bio" d’Yves Salesse, son passé est garant de son action actuelle, et s’il avait voulu faire "carrière" il avait d’autres voies !!

    le morvandiau

    Yves SALESSE : éléments de biographie
    Plusieurs collectifs souhaitent une courte biographie des “ candidats à la candidature ”. Je suis né en 1945. J’ai quatre enfants. Je me suis engagé politiquement dès l’âge de douze ans. Mes parents étaient instituteurs socialistes dans un village du Calvados où régnait une terrible pauvreté à côté d’une richesse insolente, où la cantine scolaire a été une énorme avancée sociale pour les trois quarts des enfants, où l’école laïque était dénoncée comme “ l’école du diable ”. J’y ai appris l’arrogance des riches, le service public, le respect des milieux populaires “ qui travaillent dur pour vivre et que leurs enfants s’en sortent. ”

    C’était la guerre d’Algérie. J’ai abord mis sous enveloppe le journal d’une petite organisation pacifiste : “ La voix de la paix ”. A quatorze ans, écoeuré par la politique coloniale de la SFIO, j’ai adhéré aux JC puis à l’UEC. Mais je gardais le souvenir terrible de ce titre d’un magazine de 1956 : “ Budapest : la milice tire sur les ouvriers ”. La question de l’URSS m’a conduit à l’exclusion de 1965 avec ceux qui fondèrent la JCR devenue LCR. J’ai longtemps été membre de son comité central et de son bureau politique. Je l’ai quittée vers 1988, lui reprochant de s’en tenir à une posture protestataire.

    J’eus ma première expérience syndicale en 1967-1968. Une curieuse expérience. Maître –auxiliaire de mathématiques au lycée de Deauville, j’étais membre du SNES. Cette position me permit de proposer à la CGT et à la CFDT, essentiellement présentes dans la fonction publique, de coordonner les efforts dans une terre hostile. Ce fut “ l’intersyndicale” dont je fus président. Elle se réunissait en assemblée générale ouverte des syndiqués et de ceux qui voulaient s’informer. Le moment s’y prêtait. Nos réunions réunirent dès janvier 1968 jusqu’à 400 travailleurs. Nous construisions des sections syndicales dans des entreprises de vente de bois en gros, de confection, etc. ; y compris un syndicat de petits patrons pêcheurs ! Et nous animions une université populaire. La réponse patronale fut très dure. La grève de 68 sauva l’essentiel de ce que nous avions construit. Mes études furent interrompues par mai 68 dont je fus un animateur à Caen. 1969, reflux. L’éducation nationale se passe de mes services. Tous les patrons du coin me connaissent. Chômage, départ à Paris, petits boulots et l’expérience des conséquences personnelles de l’extrême précarité. Je suis devenu “ permanent ” de la LCR vers 1972 et ai quitté cette fonction vers 1977 pour entrer à la SNCF comme employé des services sociaux. La tâche était d’aider les jeunes cheminots, vivant dans des foyers et subissant les effets du déracinement et du travail de nuit.

    Membre puis secrétaire du syndicat CGT des cheminots de la gare du Nord une dizaine d’années, ce fut la période la plus rude et la plus riche humainement de mes années militantes. Le syndicalisme est évidemment moins difficile à la SNCF que dans le privé. Il ne faut pas croire qu’il y est facile. La direction était brutale, les cadres frais émoulus de polytechnique extrêmement méprisants. Il fallait, comme ailleurs, combattre la division, le racisme. Organiser une grève était toujours une épreuve de forces. J’étais également délégué des personnels sous contrat de tout le secteur : essentiellement des femmes et des hommes venus des DOM-TOM ou d’origine étrangère travaillant dans les cantines, au nettoyage. Mais mon lent travail de construction syndicale dans un milieu a priori méfiant, fut d’abord ingrat. Mais les premiers résultats (correction d’erreurs sur les feuilles de paye, lutte contre le harcèlement, établissement d’une grille d’évolution des salaires) furent l’occasion de fêtes. A la fin de mon mandat de délégué, la CGT organisait plus de 80% de ces personnels.

    La direction cherchait à se débarrasser de moi (et des collègues qui faisaient le même travail et s’étaient révélés également militants). Après avoir cherché la petite bête, voire la provocation dans mon travail, la suppression de ces postes fut programmée. J’avais entamé des études d’économie, convaincu que c’était utile pour notre lutte. A 41 ans, mon avenir à la SNCF s’assombrissant sérieusement, j’ai passé le concours de l’ENA par la 3e voie, ouverte aux élus et aux syndicalistes. Ma motivation était double. Cela me tentait d’avoir des responsabilités dans la fonction publique et j’étais convaincu que la connaissance de l’Etat était aussi nécessaire. Nombreux ont été ceux alors qui prédisaient mon passage “ de l’autre côté ”. Ils avaient tort. C’est sans doute que mes origines et mon existence jusqu’à l’ENA (vivre et élever ses enfants en gagnant le SMIC ou moins est une violence sociale indélébile) constituent une expérience qui peut prémunir de la corruption par les ors de la République. Ils n’ont pas entamé, au contraire, ma conviction que le capitalisme est un système inacceptable.

    Je suis sorti de l’ENA au Conseil d’Etat. Outre le travail qu’il implique, cela m’a permis de participer à des commissions sur les services publics, de me familiariser avec les questions européennes et d’effectuer des missions d’information ou de coopération en Afrique. En 1995, j’ai répandu l’émotion dans cette honorable institution, et au delà, en y faisant signer la pétition de soutien aux grévistes initiée par Bourdieu. Les propositions de mission se sont immédiatement taries. En 1995-1996 j’ai participé à l’Institut des hautes études de la défense nationale. En juin 1997, J-C Gayssot m’a demandé de participer à son cabinet au ministère des transports. Cela n’allait pas de soi. Plusieurs camarades syndicalistes m’ont convaincu de tenter l’expérience. Elle fut passionnante et très décevante. Je m’y suis occupé des affaires européennes et internationales et de l’industrie aéronautique. S’agissant de l’Europe, j’ai appris à bloquer les tentatives d’aggravation des libéralisations européennes. En revanche les tentatives d’améliorer les textes européens concernant les conditions de travail des chauffeurs routiers ont échoué. Ma connaissance des questions de coopération avec les pays du Sud s’y est enrichie. J’ai vécu de l’intérieur la pression progressive et de plus en plus impérative du social-libéralisme. J’ai décidé d’arrêter les frais en juillet 1999 après la nouvelle illustration par la privatisation d’Aérospatiale.

    J’ai tiré le bilan de cette expérience gouvernementale dans un livre intitulé Réformes et révolution : propositions pour une gauche de gauche. J’ai travaillé de façon approfondie et écrit notamment sur les services publics et l’appropriation sociale, la démocratie, les institutions et l’Etat, l’Europe, les relations avec les pays du Sud. Cela m’a valu, avant la campagne du Non, de faire plusieurs tours de France, invité par des organisations syndicales, les comités ATTAC et d’autres associations, des formations politiques. Depuis, mon départ de la LCR, je n’ai appartenu à aucun parti. A partir de 2000, je me suis consacré à la fondation Copernic. J’adhérais profondément à son objectif : faire travailler ensemble les forces de la gauche anti-libérale et du mouvement social, prendre le temps de discuter les divergences et chercher toujours à approfondir les convergences, dépasser la seule dénonciation du système pour élaborer des réponses et des propositions.

    En juin 2004, en tant que coprésident de Copernic, j’ai invité les possibles participants à se réunir pour préparer une campagne commune contre le projet de “ constitution ” européenne et proposé un projet d’appel. Les différentes sensibilités que l’on a retrouvées dans les collectifs du Non se côtoyaient déjà dans la fondation et j’avais animé un groupe Copernic sur l’Europe pendant un an qui avait contribué à la convergence de leurs positions. Les réunions de juin et septembre 2004 ont permis d’aboutir à “ l’appel des 200 ”. J’ai participé activement à la campagne du Non par des argumentaires, des tribunes, un grand nombre de réunions publiques et plusieurs débats télévisés ou radiophoniques. Après la victoire du 29 mai, je me suis investi dans la poursuite du processus unitaire des collectifs du 29 mai. Parallèlement, dans le cadre de Copernic, j’ai constitué un groupe large pour l’élaboration de documents programmatiques plus précis qui ont été utiles pour l’écriture de la Charte et de nos propositions actuelles. J’ai travaillé à la préparation de l’appel pour les candidatures unitaires puis à la coordination de la production de nos “ 125 propositions ”.

    Voilà résumé un parcours guidé depuis maintenant plus de dix ans par un objectif : contribuer à combattre un éparpillement mortifère ; réunir les forces de la gauche antilibérale autour de propositions alternatives. L’enjeu, au delà des échéances de 2007, est de restaurer l’espoir de la transformation sociale.