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Syndicalistes en lutte…avec Marie George Buffet (+ vidéos)

Publie le jeudi 29 mars 2007 par Open-Publishing

PSA, Airbus, Alcatel-Lucent, EDF-GDF, EADS, France 3, enseignants de l’éducation nationale, SNCM, cheminots, infirmières, retraités, intermittents, étudiants, au total près de 500 syndicalistes se sont retrouvés le 20 mars dernier, à la mairie de Montreuil.

Syndicalistes en lutte…avec Marie George Buffet !

A l’appel du collectif " Libéralisme stop ", ils sont venus débattre avec Marie-George Buffet et soutenir la candidate de la gauche populaire et antilibérale, pour une autre politique à gauche. Une rencontre ponctuée par de poignants témoignages rappelant une réalité qui dérange : le libéralisme nuit gravement à la santé des salariés. A la tribune, parmi les syndicalistes assis aux côtés de Marie-George Buffet, c’est Thierry Dumez de l’UD-CGT de Seine-Saint-Denis qui ouvre le débat. Il dresse la liste des urgences sociales qui nourrissent la forte mobilisation des salariés et des syndicalistes à l’approche de l’échéance du 22 avril.

Quelques mots en guise d’introduction avant l’intervention de Patrick Fraudin, délégué CFTC (collège cadres) à la Société générale : " Le secteur bancaire n’est pas épargné par la dégradation des conditions de travail. Le stress, la pression commerciale, sont invivables. Et pas seulement pour les agents au guichet mais aussi pour les cadres. Les cas de dépressions, de démissions et parfois de suicides prennent des proportions inquiétantes ".

L’assistance est attentive. Chacun sait ici, que ces propos ne sont que le reflet du quotidien de nombreux de salariés. Des salariés " terrorisés " selon Fazia Lavergne. La jeune femme, cadre financier chez Mercedes Benz à Paris, dénonce des pratiques d’un autre âge. " En tant que syndicaliste, j’ai relevé de graves irrégularités lors des dernières élections professionnelles. Depuis, je suis victime de menaces et ma direction tente de m’intimider. Nous avons créé une intersyndicale CFDT-FO-CGT et nous attaquons notre direction en justice " lance d’un ton combatif Fazia Lavergne.

Ce témoignage atteste d’une réalité trop souvent tue dans le monde de l’entreprise : la discrimination syndicale. Une tendance lourde. Un syndicaliste d’EDF-GDF évoque " la criminalisation de l’action syndicale distillée par le MEDEF et l’UMP ". Il poursuit : "Sur les sites de Paris, Chambéry, Bourges et Saint-Etienne, nous sommes sept jeunes syndicalistes de moins de 30 ans à avoir été mis à pied. La direction a demandé le licenciement de trois d’entre nous et le déclassement professionnel des quatre autres. Elle a saisi le tribunal et réclame des dommages et intérêts à la CGT-Energie-Paris. A ce stade, on peut parler de répression vis-à-vis de militants mobilisés contre la privatisation d’EDF-GDF. C’est une stratégie destinée à briser le mouvement syndical en faisant peur à l’ensemble des salariés ".

A la tribune, Marie-George Buffet écoute ce témoignage en acquiesçant. Rosemay Rousseau prend à son tour le micro : " Je suis infirmière à l’hôpital Henri Mondor, à Créteil. Je suis très inquiète sur la question de l’hôpital public. La santé n’est pas une marchandise comme une autre. Nous, fonctionnaires de la santé, nous nous devons de respecter nos missions de service public, pour le bien commun des citoyens. La santé soumise au libéralisme conduit irrémédiablement à une médecine à deux vitesses. La tarification à l’acte oblige les services à développer des recettes afin d’obtenir des budgets. Cela débouche sur une sélection des pathologies.

Certains soins sont plus " rentables " que d’autres. Vous vous rendez compte ? ". Rosemay est de ces femmes dont la voix porte. Mais lorsqu’elle évoque ses origines, l’émotion l’arrête un instant : " Je suis une citoyenne d’outre-mer. Je suis issue d’une immigration forcée. Beaucoup d’entre nous sont venus ici pour travailler dans l’administration. A la Poste par exemple, nous étions surtout des Provinciaux et des personnes originaires d’outre-mer. Beaucoup de femmes aussi, l’immigration subie venue offrir son travail à la France. Quand reconnaîtra-t-elle qu’elle est de différentes origines ? De différentes couleurs ? ".

Cette intervention renvoie les 500 militants présents dans la salle des fêtes de la mairie de Montreuil, aux effets dévastateurs de la banalisation des thèses de l’extrême droite par le candidat de l’UMP. Un salarié d’Alcatel-Lucent, s’élève contre le discours ambiant : " Un discours culpabilisant. On nous dit : " vous gagnez trop, vous ne travaillez pas assez ". Nous sommes-là sur le terrain d’une bataille idéologique ".

Guy Trésallé de la FSU le rejoint sur ce terrain : " On nous parle du désintérêt général pour le syndicalisme et la politique. Les jeunes ne s’intéressent plus à tout cela. En fait, c’est tout le contraire. Le mouvement contre le plan Fillon en 2003, le non au traité constitutionnel européen en 2005, la mobilisation contre le CPE prouvent exactement le contraire. Les jeunes, et pas seulement eux, refusent le fatalisme ambiant ".

Puis, c’est au tour de Jean-François Téaldi, secrétaire général du SNJ-CGT à France 3 de rappeler le sens de la lutte syndicale dans un tel contexte : " Ce matin, les salariés de France 3 ont envahi le hall d’entrée et le CCE de France Télévisions pour demander la suspension du plan Cozanet, un plan de restructuration qui menace le seul outil de production de l’audiovisuel public. La direction a accepté le moratoire et les négociations que nous demandions. Une première victoire après des semaines de mobilisation ".

D’autres thèmes sont abordés dans la salle : les ZEP, les retraites, le transfert vers les collectivités territoriales, l’autonomie des universités, la réforme de l’assurance chômage des intermittents du spectacle, l’accroissement des inégalités dans tous les pays de l’Union européenne, la nécessité d’une nouvelle démocratie sociale et le rôle des représentants politiques sur toutes ces questions.

Ces échanges dépeignent le climat actuel, celui qui règne aujourd’hui dans toutes les sphères de la société française. Mais c’est bien dans le monde du travail que le libéralisme s’affiche sans complexe. Et tous ces syndicalistes, pendant près de 2 heures, se sont fait l’écho des souffrances qu’il engendre. Au générique de ce mauvais film figuraient des marques bien connues : Chanel, Mercedes, Lustrucru, Nestlé.

Tous les représentants syndicaux de ces entreprises ont exprimé à l’unanimité leur refus de la fatalité. Marie-George Bufffet leur a réaffirmé son soutien. Après avoir répondu sur toutes ces questions, la candidate de la gauche populaire antilibérale, a conclu : " Il faut faire reculer l’idée que tout cela serait fatale ".

http://mariegeorge2007.org/Syndicalistes-en-lutte-avec-Marie.html

http://unautremonde.gauchepopulaire.fr/