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PCF, PS et LCR, .... Les municipales et les batailles sociales

Publie le jeudi 1er novembre 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

de Copas

Je vois bien que la question des alliances électorales continue de faire des remous en permanence dans la gauche, à peine sortis des déchirements produits par d’autres batailles électorales nous replongeons tous dedans avec les dents acérées et les rancœurs vivaces et explosives, ...

La question des municipales monte en mayonnaise au détriment des batailles sociales en cours soustrayant des ardeurs de ces derniers combats.

La lourde relation construite entre les partis de l’ex gauche plurielle continue de faire des dégâts et les socialistes veulent maintenant récupérer un max de ce qu’ils ont piqué, en termes électoralistes, au PCF.

Mais j’ai comme un petit malaise sur les termes de ce débat, de ces déchirements de ces batailles. Aussi honorables soient-elles.

Sur la question de l’électoralisme, peut-être serait-il nécessaire de revoir de fond en comble comment et sur quels terrains se construit une stratégie de transformation d’une société et ensuite, seulement ensuite, voir la place que peut avoir la forme de démocratie étriquée actuelle dans cette bataille.

Là, et depuis très longtemps, l’ordre des choses a été inversé : Ce sont les agendas des diverses élections qui articulent l’activité politique et les élections sont devenues logiquement le terminus de l’ambition politique et déterminent tout le reste.

Ca aurait une once de bon sens si nous n’étions pas dans un système de démocratie étriquée, sous surveillance et sous conditions, si l’ensemble des organisations qui structurent la société, notamment ses principaux centres de pouvoir, les entreprises, étaient gérées par la démocratie des travailleurs et sous contrôle de la démocratie des travailleurs (élections des dirigeants de l’entreprise, comité de contrôle permanent de l’orientation de l’entreprise, règles constitutionnelles ajustant le droit et les libertés des citoyens en haussant les libertés des travailleurs à même niveau, libertés d’expression, individuelles et collectives, bref que le despotisme ne soit plus la façon ordinaire de faire fonctionner les centres d’organisation de la société).

Ca aurait une once de bon sens si il n’y avait la dent cariée du capitalisme qui corrompt, achète, domine idéologiquement et surtout ne reconnait pas la démocratie dans le cœur organisationnel de nos sociétés, le moteur qui en construit la richesse, les entreprises...

Bref, ça aurait une once de bon sens si nous n’étions pas dans une société capitaliste.

On voit bien que la bataille électorale, telle qu’elle se pratique, conçue comme la colonne vertébrale de l’activité politique (et non comme un terrain entre autres, soumis à une stratégie d’ensemble) , conçue comme le levier central de la transformation d’une société, est une impasse pour des révolutionnaires.

C’est ce problème de mauvaise conception des choses qui fait que les questions d’alliances avec d’autres partis avancent la tête à l’envers, c’est à dire en favorisant le haut contre le bas, le pouvoir du haut contre le pouvoir du bas. Et le champ central de la bataille sociale, la bataille de la politique des révolutionnaires dans les entreprises pour se diriger vers la démocratie disparait, n’existe plus, c’est devenu un simple champ de revendications déconnecté du reste, un front si on veut bien, une question de simple égalité et non également une question de pouvoir, d’affirmation de classe, de confiance en soi de la classe travailleuse.

Cette conception construit donc de mauvaises alliances, pour de mauvais motifs ou des motifs surévalués par rapport aux forces de vraie gauche disponibles. Les questions d’alliances avec le PS, les verts et d’autres petits courants politiques à droite du PC, avancent cul par dessus tête, dilapident des ressources militantes vers une impasse sans espoir (et historiquement ayant montrée qu’elle était sans espoir).

Cette mauvaise conception des choses est également venue des habitudes autoritaires dans les partis de gauche , habitudes de commandement volontaristes qui finissent par ne plus voir autrement que comme piétaille les forces militantes en les soumettant à un objectif de postes, alors qu’elles sont elles-mêmes l’objectif réel.

L’habitude autoritaire se trouve là augmentée dans le cadre de ces alliances boiteuses, les rares élus, par ces alliances, s’autonomisent encore plus de ce qui reste de la classe organisée et de ses partis. Le paradoxe est là que l’acceptation de la démocratie étriquée comme champ exclusif de la bataille politique, affaiblit la démocratie réelle à construire, celle qui donne forces à un pouvoir des travailleurs, du moins chemine vers cet objectif.

Et on en vient à trouver normal de faire appel à la violence de l’état sarkozyste pour disperser des sans-logis qui protestent, non pas parce que leurs revendications sont justes ou pas, mais parce qu’on estime ne pas avoir de comptes à rendre aux déshérités, et que leur organisation-même en fait des ennemis du crétinisme électoral. Comme une bonne petite municipalité de droite.

On jette des comparaisons aussi qui ne sont pas fondées en ayant nostalgie du passé sur ces terrains électoralistes : Les élus de la phase de sortie de la Libération, jusque vers le tournant politique qui s’amorce fondamentalement au lendemain de 68, bénéficiaient du contre-poids énorme d’une classe ouvrière très organisée, une vie politique puissante, une organisation politique puissante, faisant contre-poids, insuffisant pour l’emporter, mais contre-poids à la logique d’un système étriqué de démocratie.

Ainsi, même si des conneries profondes furent faites, la puissance du PCF et des syndicats, de l’organisation sociale d’entreprise ou géographique, était impressionnante et permettait de contenir la logique du tout électoral. Un mauvais équilibre existait (insuffisant pour permettre une bascule vers le socialisme) mais un équilibre tout de même.

Nous ne sommes plus dans cette situation, et c’est un problème que l’espérance révolutionnaire n’avait plus connue depuis 1 siècle en Europe. I faut reconstruire un ou plusieurs puissants partis de travailleurs, reconstruire un syndicalisme vivant et puissant, unifié pour l’essentiel, etc. Bref, reconstruire de fond en comble l’organisation des classes populaires à tous ses niveaux, en tenant compte des bouleversements révolutionnaires que le capitalisme a produit en 1 siècle sur nos sociétés. Ca ne se reconstruit pas par des élus de la démocratie limitée (ça peut éventuellement aider), mais ça se reconstruit par en bas, méthodiquement. Et finalement tout se joue là réellement.

En appui de cette reconstruction par en bas, de nouvelles formes d’organisation et de propagande en réseau peuvent aider à remplir les blancs de ce travail de reconstruction, et poser des jalons tant de l’organisation et de modes d’organisation complémentaires, que de la bataille idéologique pour laquelle nous sommes devenus si faibles (nous avons perdu la course aux armements sur le terrain propagandiste avec l’avènement des télévisions toutes contrôlées par la bourgeoisie, nous pouvons reprendre cette bataille sérieusement avec les possibilités du net).

Indépendamment de la question du paragraphe précédent, c’est de la réussite, ou de l’échec de la bataille de reconstruction des organisations des classes populaires que se déterminera le reste. Les questions électorales doivent être mises au service de cela, au service de l’affirmation de l’organisation des couches populaires et pas pour trouver des maires, des députés élus aussi éminents soient-ils, aussi sociaux soient-ils , qui dirigent, sur des masses atomisées, des politiques sociales. Les formes dites de "démocraties participatives ", en appui à ces logiques électorales sont, à cet égard, des canadas dry paternalistes de l’indépendance et de l’affirmation de soi de la classe travailleuse. Elles ne sont qu’une demande d’avis sans contraintes et sans exigences du bas au service du pouvoir des élus.

Le concept de démocratie participative n’est nullement nouveau et existe depuis longtemps, ici ou là, même dans certaines municipalités de droite. Cette conception étriquée ne résout pas le problème de l’indépendance et l’organisation de la classe populaire en la faisant totalement dépendre du bon vouloir de l’élu.

Le champ électoral étriqué du système doit donc être soumis au soutien et à l’appui de la bataille sociale, de l’organisation des travailleurs, son renforcement et son indépendance des autres pouvoirs. Car seul le succès de cette bataille permettra d’avancer, et, cerise sur le gâteau, permettra même de gagner des élections.....

La défense des intérêts des travailleurs passe donc par les batailles sociales en cours actuellement et également d’essayer d’éviter de les mener de façon étriquée, syndicaliste de gauche, mais en en profitant pour développer l’unification des travailleurs par des revendications adaptées permettant d’agglomérer les secteurs dans la lutte (sans perdre de clarté) et surtout de mener une politique révolutionnaire dans ces mouvements :

1) Pousser à des structures unificatrices démocratiques des travailleurs qui reconstruisent l’organisation syndicale si malmenée, si fragmentée, si affaiblie ces dernières dizaines d’années. C’est le meilleur moyen pour agglomérer des travailleurs qui découvrent le combat social ou qu’ils le redécouvrent, aux côtés des syndicalistes de toujours (et non sur le mode inopérant de demander une simple adhésion qui en plus ne résout pas le problème de la division). Pousser à ces structures unifiantes et essayer de les stabiliser permettraient ce double objectif de reconstruire le syndicalisme et de reconstruire des collectifs de travailleurs à la base. En plus, ces structures unificatrices permettent dans le mouvement en cours de posséder plus de puissance, d’enracinement et d’efficacité à la lutte, d’éventuellement la gagner.

2) Parler de politique dans les batailles sociales (mais ne pas en faire des conditions de mise en mouvement ) pour aider les travailleurs à la compréhension des enjeux, renforcer leur détermination et leur permettre d’intégrer la vision qu’ils ont de leur mouvement dans une perspective plus large et plus puissante. Quand on se bat et pour le pouvoir des travailleurs et pour nos revendication sociales on ne soustrait pas une bataille de l’autre mais on se donne deux raisons complémentaires d’agir, à la place d’une seule. On reviendra plus aisément à l’assaut après des défaites partielles. Et beurre de cacao sur la mousse au chocolat, on inspire une raison de plus à la bourgeoisie pour faire des concessions (les capitalistes ne sont jamais autant sociaux que quand ils préfèrent céder un peu plutôt que de risquer de tout perdre, l’existence de travailleurs politisés renforce cette crainte).

C’est dans le mouvement social , dans l’organisation des travailleurs, des classes populaires, que se construit le seul contre-poids décisifs des dérives électoralistes étriquées. Sans cette colonne vertébrale de l’activité politique , avec ou sans le PS, la dérive est en germe et taraude toute organisation de gauche.

Le PCF, comme les autres petits partis révolutionnaires qui ont aussi ces dérives, si il veut s’allier dans une bataille électorale, ne doit pas penser en termes d’alliances de boutiques politiques pour avoir des élus, mais, en utilisant cette parabole puissante : s’allier avec le mouvement social et on verra ensuite que les alliances, dans le cadre du renforcement du mouvement social, trouvent naturellement leurs meilleurs alliés (en l’occurrence les petits groupes révolutionnaires dans un premier temps et puis, sous la puissance de la dynamique l’aimantation des courants de gauche pouvant exister à titre de fragments dans le PS, voir les verts, les alternatifs, etc).

Discuter d’alliances politiques, actuellement, entre partis, mouvements et organisations politiques, se concentre donc sur la question de reconstruire sur les meilleures bases possibles l’organisation, indépendante de l’état, des classes populaires et singulièrement, au centre, l’organisation des travailleurs (dans toute sa diversité, sa puissance, sa démocratie).

Une alliance électoraliste n’a de sens qu’en appui de cette démarche.

Messages

  • J’ai attendu avant de dire mon mot. Eventuellement. Pas de réactions.

    Pourtant ce texte ne manque pas de remarques pertinentes. Ne pas isoler le processus électoral des luttes en cours, s’appuyer sur les dynamiques unitaires porteuses de "démocratie participative" locales, favoriser les convergences à la base... Tout cela n’empêche pas les accords de sommet mais ces derniers ne doivent déposséder les citoyens de la lutte politique y compris pdt la période pré-électorale.

    Christian DELARUE

  • Plein de trucs avec lesquels je me sens en phase, dans ton article... Comme souvent. Mais...

    Si j’ai bien compris, tu appelles le PCF à une véritable "révolution" stratégique afin de devenir le noyau d’une reconstruction politique :

    Le PCF, comme les autres petits partis révolutionnaires qui ont aussi ces dérives, si il veut s’allier dans une bataille électorale, ne doit pas penser en termes d’alliances de boutiques politiques pour avoir des élus, mais, en utilisant cette parabole puissante : s’allier avec le mouvement social et on verra ensuite que les alliances, dans le cadre du renforcement du mouvement social, trouvent naturellement leurs meilleurs alliés (en l’occurrence les petits groupes révolutionnaires dans un premier temps et puis, sous la puissance de la dynamique l’aimantation des courants de gauche pouvant exister à titre de fragments dans le PS, voir les verts, les alternatifs, etc).

    Moi je ne crois pas que le PCF puisse être ce noyau.

    D’une part parce que cette "révolution" que tu appelles de tes voeux est trop loin des pratiques et des stratégies actuelles ; je pense que cette remise en question est trop radicale (c’est bien plus essentiel encore qu’un changement de cap : ça touche presque aux objectifs finalement visés - survie d’un appareil ou révolution socialiste...) et n’aura donc pas lieu.

    D’autre part parce que, même si ce changement était envisageable et réalisé, il me semble qu’il est historiquement trop tard, qu’un chapître est définitivement clos (ou près de l’être).

    Mais si je suis convaincu que le PCF, quoiqu’il fasse, ne pourra jouer ce rôle de noyau, je suis en revanche persuadé que nombre de militants aujourd’hui au PCF participeront à cette reconstruction.

    Chico

    • ô Chico

      Quand je parle du PCF je parle bien des forces vives de celui-ci, de son corps militant et marchant qu’on voit ici et ailleurs en soulèvement pour aller de l’avant. C’est eux qui traceront le chemin, probablement à vos côtés, aux côtés de LO, aux côtés de bien d’autres, mais leur nombre est conséquent.

      La question n’est donc nullement pour moi de savoir si le PCF tel qu’il est sera capable de se révolutionner mais d’avoir conviction que sous des tas de formes la moelle de celui-ci, ses forces vives sont déjà engagées dans un chemin de sauvegarde. Le processus est complexe parcouru d’une foule de mouvements de convection, de recherches dans tous les sens, c’est bien d’un soulevement d’une partie au moins des militants qu’il s’agit. Seront-ils majoritaires dans leur parti ou bien le parti de la soumission l’emportera-t-il ? Je ne sais. Mais ils sont la colonne principale dans le processus de recomposition .

      Il suffit d’aller sur les débats comme il y a ici (et ailleurs ) pour voir ce bouillonnement créateur qui se cherche et cherche une issue positive préservant le meilleur de ce parti , pour comprendre qu’un grand processus est en cours et touche en premier les militants de base et non des débats circonscrits à certains intellectuels (ce n’est pas dédain de ma part sur les intellos historiques mais il y a là des militants qui peuvent dire et chercher ce que jamais ils n’avaient pu faire, dire et chercher).

      Et ce soulèvement de la vie mérite qu’on l’honore.

      ô Christian

      Sur la démocratie participative j’ai indiqué tout le mal que j’en pensais comme concept prétendument nouveau. Le débat avec micro tournant n’a nul besoin de propos ronflants comme si on avait inventé l’eau tiède. Mais c’est un détail. Je n’ai rien contre, seulement il n’y a rien de nouveau là dedans, rien à espérer de plus qu’un traditionnel débat. Et ne parlons pas de la farce ségoléniste là dessus.

      La "démocratie participative" est un contre-feu de la décision directe et populaire, elle est essentiellement du paternalisme, elle est du charbon dans la locomotive de la nomenclatura politique . C’est "vous parlez, on vous octroie le droit de parler que vous avez déjà, on vous écoute mais c’est nous qui décidons".

      Rien à voir donc avec le nécessaire : des comités de quartier qui décident , des sections syndicales qui décident et se battent, des assemblées de travailleurs qui décident ....

      Copas

    • ô Copas
      il me semblait bien que tu employais "démocrtie participative" en un sens critique, tout comme moi d’ailleurs. C’est pour cela que j’ai mis ces deux mots entre guillemets. Je suis d’accord avec ton propos. Je vais aller lire ou relire ce que tu dis sur le sujet. Je pourrais ainsi compléter mes thèses sur l’alterdémocratie.

      Les partis comme les syndicats crée un attachement "maison", une forme de sectarisme plus ou moins fort qui est combattu à la base par les salariés qui lutent et les citoyens qui veulent un "débouché" politique qui ne soit pas une dépossession. Ces altercitoyens permettent l’unité. En même temps je pense que la démocratisation à la base n’efface pas la nécessité du/des partis et des syndicat. Mais il faut réduire la division des travail . Ce qui est une gageure sous le capitalisme. J’émets l’hypothèse que deplus en plus nous verrons des salariés engagés dans les boites et des citoyens engagés lors de certains enjeux locaux ou nationaux (ex TCE) indépendamment du PS, des Verts, du PCF et de la LCR.

      Comme membre d’ATTAC je ne trouve pas cela mauvais. Ces citoyens peuvent vouloir militer dans le parti qu’ils veulent, c’est leur affaire . Le mieux étant celui ou l’on ressent le moins de contradiction : Etre au PS et vouloir un autre monde possible incite à mon avis à vivre sous tension permanente, dans un militantisme mal intégré, en non congruence entre ses idées de transformation sociale et le conservatisme du parti. On frise la névrose politique. Mais chacun choisit. Pour moi la vie politique à gauche dépends bcp de ce que fait le PCF et la LCR mais aussi de ce qui bouge entre PCF et LCR ou à côté. Une vie politique riche fermente dans un cercle qui aspire fortement à une convergence des alternatives, à UNE alternative qui ne soit pas une alternance.

      Christian D

    • Omo lave plus blanc et Ségo démocratise plus mieux : du grec, " démos " peuple et " kratos " pouvoir. Les grecs qui ont inventé la chose et le mot qui la représente n’ont pas jugé utile de préciser " pouvoir participatif du peuple ". Démocratie participative est donc un pléonasme ou une entourloupe. Vieux stal borné.

    • . Démocratie participative est donc un pléonasme ou une entourloupe

      entourloupe ? , ça rime avec étoup e ça, quand on lit vite, l’œil balaye et j’ai lu étoupe , mais de quoi qui parle l’agent quintuple vendu aux puissances pentuples ? Et on revient et on corrige... Mais étoupe ce n’est pas si mauvais car la démocratie participative c’est bien de l’étoupe bitumée qu’on comprime très fort entre des planches pour que les bateaux en bois d’arbre ne prennent l’eau...

      Et c’était bien le rôle de la démocratie participative dans la galère royale, éviter de sombrer. Mais le peuple, dans la soute .

      Copas

    • La question des attachements est à double tranchant. Je ne suis pas sûr que j’utiliserai ce terme mais disons que je l’interprèterai.

      Je pense qu’il y a des aspects d’attachements dans les organisations qui sont des valeurs positives, des valeurs de fraternité, de libre alliance, de "quasi-famille" qui apporte au militant un réconfort humain extrêmement important (on n’est pas des bêtes). La chaleur humaine des relations militantes peut créer du lien et de la force. Et ça c’est la force d’une espérance. Si l’organisation des travailleurs, ses partis, ses comités, ses associations, ses syndicats, est fondée sur cela avec ce ciment et une relative convergence politique, l’attachement est positif.

      Si par contre, dans des organisations à habitudes hiérarchiques, des mécanismes de soumission administrative sont en branle, d’habitudes de se conformer d’emblée à l’orientation de dirigeants, de les traiter comme si à eux seuls ils représentaient plus de la moitié de ce que doit penser le parti, c’est là qu’est le danger. Les patriotismes d’organisation , c’est des fois comme les patriotismes nationaux, ce sont des unions sacrées qui jettent les travailleurs de nations différentes les uns contre les autres...

      Mais sur le fond, sur la période que nous traversons actuellement de partis de gauche qui sont l’ombre d’eux-mêmes, de syndicats qui sont l’ombre d’eux-mêmes, la question de la reconstruction de la classe populaire en tant que classe organisée transforme de fond en comble le débat. C’est une question qui ne s’est pas vue depuis 1 siècle. Il ne s’agit pas de nier les divergences ni les sectarismes nés du passé, mais de voir qu’il y a tellement de pain commun sur la planche qu’il faut chercher les médiations adéquates pour que tout marche en musique.

      Il demeure une question politique incontournable : l’indépendance vis à vis de la bourgeoisie et de l’état, l’indépendance vis à vis des sociaux-libéraux. Car les faiblesses de ce point de vue créent des dépendances et des dérives. Ce n’est pas pour se payer le PS mais sur le fond pour être audible pour ceux qui importent : les travailleurs, les classes populaires, comme sujet de la révolution sociale.

      Là il faut être intraitable, c’est de l’avenir qu’il s’agit.

      Copas

  • Ça réchauffe de savoir que certains pensent à autre chose que "comment être élu-réélu".

    Journaux, télés me donnent parfois l’impression que tout le monde est acquis au libéralisme et que je suis ringard de protester quand ON prélève la dime sur le salarié.
    J’ai l’impression d’être gagne petit car partout, y compris ici on taille du grand, politique nationale, internationale... mais quid de la vie quotidienne, quid de ces décisions prises dans nos communes et qui rendent la vie impossible au simple péquin ? Même dans les municipalités cocos, voir à Calais.
    Il n’y a plus qu’un mot d’ordre, paie, peu ou prou mais paie toujours.
    Plus de toilettes gratuites,
    Plus de stationnement gratuit,
    Plus de bancs, ou qu’en il y en a comme à Paris on dépense des fortunes pour que le miséreux ne puisse pas s’y installer.

    C’est par en bas qu’il faut combattre le libéralisme triomphant, Une commune gérée par la gauche ne doit pas être gérée comme une commune de droite, ça doit se sentir.
    Attention aux symboles, quand à Paris on fait payer tous les stationnements, au nom de grands principes écolo, on pourrit ces principes pour 10 ans.
    Le libéralisme corrompt tout même le meilleur.
    C’est du bas, des petites structures que repartira une véritable union de la gauche, les têtes sont en décomposition avancées, et pas qu’au PS malheureusement.
    Ppol