Accueil > Pour une Méditerranée des luttes ! Manif et meeting le 5 juillet

Pour une Méditerranée des luttes ! Manif et meeting le 5 juillet

Publie le lundi 23 juin 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

La CNT est à l’initiative, avec différentes associations de
solidarité avec les luttes des pays de la zone méditéranéenne, d’un
contre-sommet à Paris le 5 juillet 2008. A cette occasion, aura lieu une
manifestation suivi d’un meeting concert.

En effet, une semaine plus tard Sarkozy organise à Paris le Sommet des chefs d’Etat de l’espace Euro-Méditérannée, pour créer une nouvelle institution : L’Union pour la Méditérannée.

A l’occasion de ce contre-sommet, seront présents des syndicalistes et
militant-es de Palestine, Egypte, Maroc, Tunisie, Turquie, Algérie et
d’Europe.

Salutations anarcho-syndicalistes.

Le Secrétariat International de la CNT


Déclaration commune :

Pour une Méditerranée des luttes !

pour la paix, la justice sociale, le droit des peuples et les libertés !

contre le colonialisme et l’impérialisme !

Manifestons samedi 5 juillet

Loin d’être novatrice, l’Union pour la Méditerranée se place en réalité
dans la droite ligne du processus de Barcelone lancé en novembre 1995 par
l’Union européenne (UE), et est présentée par Bernard Kouchner, ministre
français des Affaires étrangères, comme « un coup de jeune du Processus de
Barcelone ». Tous les pays de l’UE y sont invités ainsi que 11 États du
Sud et de l’Est de la Méditerranée (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte,
Israël, Jordanie, Liban, Syrie, Turquie, Albanie et Mauritanie) et
l’Autorité palestinienne, qui n’a pas de souveraineté.

Inquiétant lorsque l’on connait le contenu de ce processus et ses
conséquences. Car si la « coopération » euro méditerranéenne a bien des
finalités, elles sont d’une banalité peu surprenante.

Économiques tout d’abord, avec la construction d’un espace de
libre-échange et de libéralisation du marché d’ici 2010. Celle-ci se
concrétise par des privatisations et dans la suite logique par la prise en
main des entreprises par des groupes capitalistes du Nord. Une politique
qui a bien entendu des conséquences sociales dramatiques : licenciements,
augmentation des inégalités avec le développement de bourgeoisies locales
quand les peuples restent dans la misère (difficultés d’accès aux droits
fondamentaux – soins, alimentation, travail, logement, éducation, etc. –,
hausse des prix, etc.). Le ministère français des affaires étrangères le
dit très clairement sur son site Internet, au sujet des relations entre la
France et le Maghreb : « Les pays du Maghreb (Libye, Tunisie, Algérie,
Maroc, Mauritanie) [constituent] un marché et un partenaire économique :
nous sommes le premier fournisseur de la Tunisie, de l’Algérie et du
Maroc. L’ensemble du Maghreb ouvre de bonnes perspectives d’avenir :
réformes, privatisations, grands chantiers et nouveaux marchés lié à la
modernisation ».

Les enjeux sont aussi « sécuritaires », à travers notamment les prétendues
luttes contre le terrorisme et la corruption. Inefficiente pour la
seconde, car trop d’intérêts sont en jeu et que la corruption est érigée
en véritable mode de gouvernance, elles sont utilisées comme argument pour
jeter des militants, notamment des jeunes, en prison. En effet, les
atteintes aux droits humains, la torture, la répression des opposants, le
musellement des libertés d’association et de presse, la mise en place de
législations liberticides d’exception sont le lot quotidien des
populations du sud de la Méditerranée. Et bien sûr, derrière le mot
sécuritaire se profile le sujet de l’immigration. Parce que cet espace
méditerranéen est aussi celui d’une maîtrise accrue, violente et
meurtrière des migrations : moyens de contrôle et répression (notamment
maritimes) renforcés, sous-traitance de la gestion des flux migratoires
aux pays de premières frontières extérieures (Maroc, Algérie, Libye et
Mauritanie notamment) pour empêcher l’arrivée sur le territoire européen
des populations africaines. La libre circulation, c’est bon pour les
capitaux et les patrons, pas pour les êtres humains, notamment les plus
pauvres… Citons encore une fois le ministère français des Affaires
étrangères : « Nous partageons avec ces pays une proximité culturelle et
des enjeux communs : liens avec la France et avec l’UE, défi de la
mondialisation, pression islamiste, pression migratoire (comme pays
d’émigration et, de plus en plus, comme pays de transit), terrorisme
(notamment comme cibles). »

Et toutes ces formes de répression sont également utilisées contre les
mouvements sociaux : droit syndical bafoué, licenciement et même
arrestation des militants (détenus du 1er Mai au Maroc, par exemple), bien
loin du prétendu respect et renforcement des droits de l’homme que
l’espace euroméditerranéen est censé développer et que le processus de
Barcelone estime mettre en avant.

Enfin, cette nouvelle Union serait censée développer la paix… Mais sur
quels fondements ? Sur celui du statu quo, comme cela semble être le cas
jusqu’à présent, ou sur celui de la fin des colonialismes et des
dominations de type impérialiste du Nord sur le Sud, d’Israël sur la
Palestine, la Syrie et le Liban ; mais aussi entre pays du Sud ou du Nord,
bref sur le respect des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes ?
D’autant plus que cette Union pour la Méditerranée vise aussi à avaliser
le fait colonial israélien et à fermer la porte de l’Union européenne à la
Turquie.

Parce que cette « nouvelle union » est un outil au service des puissants
et de leurs intérêts nous appelons à la construction d’une union
méditerranéenne des peuples et des luttes pour :

• le respect des droits humains et le développement des libertés
fondamentales, notamment en terme de droit syndical et de libertés de
presse, d’expression et d’organisation ;

• la libération de tous les détenus d’opinion, l’arrêt de la torture, la
fin des régimes d’exception et de terreur et le droit de tout un chacun de
pouvoir se défendre juridiquement ;

• l’arrêt des politiques économiques de privatisation des services publics
et d’attaque des droits sociaux des travailleurs ;

• la libre circulation des personnes, la fermeture des lieux d’enfermement
et l’annulation de tous les accords de lutte contre les migrations ;

• la décolonisation effective, politique, sociale, culturelle et économique ;

• le droit au retour des réfugiés ;

• le respect de toutes les cultures.


Samedi 5 juillet 2008


Manifestation 14 h 30 à Paris, M° Place de clichy

Concert - meeting à partir de 19h

Avec notamment Mohamed Bahr, Fred Alpi, Kalash (sous réserve)
et des interventions de militants syndicalistes et associatifs tunisiens,
marocains, palestiniens, etc.
18 heures à la CIP-IDF
M° Corentin-Cariou, 14/16 quai de la Charente
(Tables de presse, buvette)


Premiers signataires :

 Association des Marocains en France (AMF),
 Association des Palestiniens en France (APF),
 Association des Tunisiens en France (ATF),
 Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF),
 Attac - France
 Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien
(CCIPPP),
 Cedetim,
 Confédération nationale du travail (CNT),
 FACS,
 Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR),
 Génération Palestine,
 Justice sociale pour les quartiers (JSQ)
 Union générale des étudiants palestiniens (GUPS)
 Mouvement des Indigènes de la République (MIR),
 Rassemblement des associations citoyennes des originaires de Turquie
(RACORT),
 Sierra Maestra,
 Union juive française pour la paix (UJFP),
 Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT),
 Association Voie démocratique France…

Messages