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A la cour du roi Louis XVI.

Publie le mercredi 3 septembre 2008 par Open-Publishing
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A la cour du roi Louis XVI, quelles sont les nouvelles ?

Un groupe d’indépendantistes corses a osé pénétrer dans le jardin du courtisan Christian Clavier !

Scandale !

Le courtisan Christian Clavier a téléphoné au roi Louis XVI pour pleurnicher.

Aussitôt, le roi Louis XVI a pris des sanctions pour laver l’affront fait à son courtisan !

" L’éviction manu militari du coordinateur des forces de sécurité en Corse, Dominique Rossi, après l’intrusion, samedi, d’une cinquantaine de militants nationalistes dans la propriété, à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), de Christian Clavier, ami personnel du Président, suscite un tollé.

Les hommes politiques mais aussi les commissaires de police et même les élus corses dénoncent le fait du prince.

C’est en effet sur ordre de Nicolas Sarkozy que la ministre de l’Intérieur a décidé de « relever de ses fonctions » Dominique Rossi, 59 ans, « grand flic » corse pourtant réputé « loyal » et « compétent » à ce poste sensible d’adjoint à la sécurité du préfet de région. Il a appris sa mutation-sanction à l’IGPN (la police des polices) lundi soir, par un coup de fil du cabinet de Michèle Alliot-Marie, qui a justifié la punition par sa « mauvaise gestion » de l’occupation de la villa de Christian Clavier.

A l’issue d’une manifestation contre le projet de Padduc (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse), qui doit être discuté cet automne à l’Assemblée de Corse, les militants nationalistes ont poussé jusqu’au domaine de Punta d’Oro, le lotissement sélect du président de l’Assemblée de Corse et député de Porto-Vecchio, Camille de Rocca Serra (UMP) : « Il est le promoteu r de ce lotissement, il y est propriétaire et, en tant que président de l’Assemblée de Corse, il fait le Padduc que nous combattons », explique Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica nazione indipendente (CNI). « En plus, il est ami avec Christian Clavier et Nicolas Sarkozy. Tout cela sent la république bananière ! » Une fois sur place, les manifestants se rendent chez Christian Clavier, absent. « Nous n’avons rien contre lui mais il est caractéristique des étrangers fortunés qui font grimper les prix du marché immobilier et qui font que les Corses ne trouvent plus à se loger », poursuit Talamoni. L’occupation est symbolique et bon enfant selon les manifestants. Pour Talamoni, « ça s’est passé dans la plus grande décontraction ».

A Paris, Nicolas Sarkozy apprend la nouvelle après coup par un appel de Christian Clavier et - selon une source en haut-lieu - « ça le met très en colère. Mécontent de ce qui est arrivé, et de ne pas en avoir été informé, le Président exige une enquête qui détermine rapidement que ses services, avertis de l’occupation par le ministère de l’Intérieur, ne l’ont pas tenu au courant. Et qui révèle au passage la petite faute de Rossi. » L’enquête express du cabinet de MAM montre que Dominique Rossi a été « averti vendredi soir par une note écrite de la Direction centrale du renseignement intérieur du risque que des nationalistes investissent ce lotissement ». Or, justifie le cabinet de MAM, « aucune disposition n’a été prise par le coordinateur des services de sécurité intérieure dans l’île afin d’empêcher l’envahissement, alors même qu’il disposait d’un escadron de gendarmes mobiles. Il s’agit d’une erreur d’appréciation d’ordre public ». Quand Nicolas Sarkozy, « déjà de très mauvaise humeur, a appris cela », selon notre source en haut-lieu, « il a demandé à virer le fautif » . Le cabinet de MAM ne s’étend pas sur la volonté présidentielle mais lâche juste : « Nous avons échangé avec ses collaborateurs à l’Elysée »… Du côté de l’Elysée, c’est « no comment » : « Il s’agit d’une décision de mutation d’un contrôleur général de police qui relève du ministère de l’Intérieur. » Son successeur a été nommé hier : Gilles Leclair, numéro 3 de la police judiciaire, qui briguait le poste suprême de directeur, déjà réservé pour un autre.

La sanction de Dominique Rossi, ancien expert du renseignement, qui a passé 18 ans à la DST avant d’épauler les préfets délégués à la sécurité en Corse à partir de 1999, a déclenché la foudre des commissaires, qui la jugent « disproportionnée », « injuste ». « Son choix a été excellent car il n’y a pas eu de dégâts chez Christian Clavier », soutient Emmanuel Roux, numéro 2 du syndicat des commissaires de police : « Qu’aurait-on fait à Rossi si face à des forces de police lourdes, des manifestants s’étaient rebellés devant la "provocation policière" et avaient cassé le lotissement ? On l’aurait fusillé ? »

Le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, juge certes « inacceptable » la violation du domicile de Christian Clavier mais ne veut « pas croire que c’est parce que c’est chez lui qu’il y a sanction », ironise-t-il. De son côté, François Bayrou, président du Modem, dénonce « le fait du prince » et « le copinage avec les puissants » qui, dans le régime actuel, « remplace la raison d’Etat » : « Autrefois, il existait le crime de lèse-majesté. Maintenant, il y a le crime de lèse-copain de sa Majesté. » Talamoni n’en revient pas que sa petite manif tourne à l’affaire d’Etat : « La sanction montre bien comment la Corse est gérée. C’est l’arbitraire total ! D’habitude, c’est nous qui en faisons les frais. Là, c’est un rouage de l’Etat français. » Le procureur de la République d’Ajaccio a ouvert une enquête pour « violation de domicile » sans effraction ni dégradation, et a fait entendre, hier, Christian Clavier et les gardiens de sa villa. L’ami du Président peut ajouter un nouveau sketch à son rôle désopilant dans l’Enquête corse, adaptation de la BD de Pétillon.

http://www.liberation.fr/actualite/societe/349707.FR.php

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