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Arlette Laguiller et Olivier Besancenot : objectif, 10% des voix

Publie le lundi 31 mai 2004 par Open-Publishing

Objectif : 10% des voix. Arlette Laguiller et Olivier Besancenot se sont efforcés dimanche de mobiliser leurs sympathisants à deux semaines des élections européennes du 13 juin, qui s’annoncent difficiles pour l’extrême gauche.
Les porte-parole de Lutte ouvrière (LO) et de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) se sont adressés côte-à-côte aux milliers de personnes réunies au château de Presles (Val d’Oise) pour la fête annuelle de LO.

Si la liste LO-LCR avait obtenu 5,18% des voix et cinq élus aux européennes de 1999, le scrutin du 13 juin s’annonce beaucoup plus délicat pour l’extrême gauche. Victimes du vote utile en faveur du PS, devancés par les communistes, les trotskistes ont perdu en mars dernier tous leurs élus dans les conseils régionaux. Et le nouveau mode de scrutin, avec les huit grandes circonscriptions régionales, leur est défavorable.

Dimanche, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, numéros un et deux sur la liste LO-LCR en Ile-de-France, ont donc sonné le rappel de leurs troupes pour la dernière ligne droite de la campagne. Devant une banderole « pour l’Europe unie des travailleurs, sans frontières entre les peuples », tous deux ont renvoyé dos à dos « la droite libérale » et la « gauche libérale ».

Premier à prendre la parole, Olivier Besancenot a dénoncé « le silence assourdissant de la part des partis politiques institutionnels » dans la campagne. La droite « veut appliquer à la lettre le programme du Medef et a un tout petit problème, son impopularité croissante ». Quant à la gauche, « elle veut continuer la même politique », selon le porte-parole de la LCR.

« Les gens ne veulent plus de Raffarin III, et pour autant ils ne veulent pas de la gauche plurielle numéro deux », a poursuivi Olivier Besancenot. Très offensif, il a prôné « une rupture radicale en Europe et « une rupture radicale pour la gauche ». Détaillant le programme commun, il a souhaité « des critères de convergence sociaux, démocratiques et anti-capitalistes qui permettraient d’harmoniser vers le haut la législation sociale ».

« Ce que cherchent les grands partis dans ces élections, ce n’est pas de faire prévaloir une certaine idée de l’Europe, mais d’obtenir soit un quitus pour sa politique passée, soit une caution pour sa politique à venir », a embrayé Arlette Laguiller.

La porte-parole de LO a adressé une mise en garde à ses partisans. « Si c’est le PS qui enregistre un résultat comparable à son score des régionales, il affirmera que l’électorat populaire souhaite son retour au pouvoir », a-t-elle averti. Si l’UMP limite les dégâts, « le gouvernement présentera cela comme un succès et comme l’acceptation de la politique anti-ouvrière et réactionnaire qu’il mène depuis deux ans ».

Favorable à « l’unification de l’Europe », la passionaria des travailleurs n’a pas négligé l’électorat écologiste, en défendant le maintien du moratoire européen sur les organismes génétiquement modifiés. Elle a dénoncé les « réactionnaires » souverainistes, « qui se cramponnent à des frontières datant de l’époque des calèches et de la bougie ».

Au total, Arlette Laguiller a appelé les électeurs à être « plus nombreux » à voter LO-LCR. Elle a souhaité que les trois millions d’électeurs de LO et de la LCR à la présidentielle de 2002, soit près de 10% des voix, « renouvellent leur geste et que d’autres les rejoignent ». « On espère faire plus qu’aux régionales », a déclaré plus modestement Olivier Besancenot.

Malgré cet optimisme de façade, LO et la LCR semblaient avoir la tête déjà tournée dimanche vers l’après-européennes. « On s’emploiera à être de toutes les luttes quel que soit le résultat », a déclaré Arlette Laguiller après son discours.
De son côté, Olivier Besancenot a lancé un « appel à rassembler les forces anti-capitalistes ». « On a plus de points communs que de divergences quand il s’agit de changer les choses », a-t-il dit. « Tout le monde sait que nous avons des divergences et des convergences », a répondu Arlette Laguiller. (AP)