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Bio V.S Ecolo. Manger Ecologique

Publie le samedi 15 novembre 2008 par Open-Publishing

du BIO à l’ECOLO il n’y a souvent qu’un pas à franchir, mais quel pas !

Connaissez-vous la différence entre un aliment Bio et un Écolo ? Pourquoi est-ce encore mieux d’être écolo que bio ? Et comment l’être sans que ce ne soit compliqué ou hors de prix ? Voici quelques réponses qui vous aideront certainement à différencier ces appellations et à faire les choix qui vous ressemblent le plus.

Manger bio signifie se nourrir de produits qui ont été cultivés en absence d’engrais chimiques, de pesticides ou autres phytosanitaires et dans un sol non contaminé (par des métaux par exemple). La teneur en vitamines, minéraux et oligo-éléments des fruits et légumes dépend de facteurs comme la variété cultivée ou le sol duquel il a puisé les éléments qui le constituent.

Donc lorsqu’elle sort de la terre la carotte bio et la carotte industrielle auront l’équivalent de bêta-carotène à vous offrir mais la carotte industrielle présentera en plus des contaminants provenant du mode de production qu’elle a connue.

Une explication et quelques bémols sont cependant nécessaires.
En fait, il a été démontré que la teneur en vitamine C serait systématiquement plus élevée dans les produits bio que dans ceux industriels. Ceci s’explique facilement par le fait que la vitamine C (comme d’autres précurseurs de vitamines) a une durée de vie très courte. La période de conservation des produits bio étant plus courte que celle des produits industriels, on a donc plus de chance de retrouver la vitamine C sous forme active dans le bio. Des fruits et légumes qui ont été en contact avec des phytosanitaires ou des traitements physiques, comme l’irradiation, peuvent garder un aspect de fraîcheur au-delà de la durée de vie de molécules que l’on souhaite ingérer. Dans le même ordre d’idée, vous comprendrez que lorsqu’un fruit ou un légume a fait un très long voyage, a été exposé longtemps en boutique, il perd certaines propriétés. Par exemple, l’effet des antioxydants (qu’on peut identifier par la présence de couleur intense) qui permettent de nettoyer l’organisme de toxines en les entraînant dans le tractus (système formé d’organe et de tissus qui occupent une fonction dans un organisme complexe) digestif vers l’expulsion, sera minime lorsque le fruit ou le légume est vieux et qu’il a commencé à changer de couleur.

En agriculture industrielle on parle plus de production et de rentabilité que d’écosystème et de qualité de vie. On parle d’esthétisme du légume ou du fruit, quant à sa forme parfaite et à l’absence de taches ou de bosses, pour qu’il puisse avoir accès au marché. La valeur nutritionnelle et la diversité des produits offerts sont malheureusement devenues des considérations secondaires pour le producteur qui doit rentabiliser sa récolte.

Voilà donc la différence entre la culture biologique versus la culture industrielle, mais qu’en est-il de la différence entre le produit biologique et le produit écologique ?

Manger écologique c’est le souci du respect généralisé et la minimisation de l’empreinte écologique humaine. Ce, durant toute la chaîne de consommation : de la production jusqu’à la fin de la vie du produit. . Les légumes qui ne sont pas assez parfaits pour les étalages de supermarchés ne sont parfois pas revalorisés parce que ce n’est pas assez rentable, voilà une situation absolument anti écolo à laquelle il faudrait remédier. Nos habitudes de consommateurs sont donc à changer, et ce, depuis le début du processus. Donc il faut les 2 critères. En plus d’être net de produits chimiques pour soi et pour la nature, comme le bio, la production écologique se souci d’engendrer peu de CO2.

La bonne nouvelle que je vous amène ici, est que l’on aurait trouvé comment responsabiliser les commerçants qui avaient flairé la bonne affaire que représente le marché des acheteurs à conscience verte. Voici donc que ces commerçants se retrouveront obligés de nous démontrer que lorsqu’ils proposent un produit bio, il s’agit bien d’écologie et non pas d’économie.

En effet, ces années-ci, la récupération de la cause environnementale aux profits du marché et de l’entreprise devient vraiment agaçante. Ce qui a réveillé chez les plus écolo, la fibre de protection du consommateur qui souhaite pouvoir continuer d’acheter en toute tranquillité d’esprit. Il est vrai que plusieurs sources de pollution existent dans la vie d’un produit de consommation dont l’aboutissement est sous la forme de rebus. Et que des abus, telles des coupes à blancs pour augmenter l’espace nécessaire pour les monocultures, entachent bien des intérêts. Un nouvel étiquetage prend donc forme.

Quelle information de plus y retrouverons-nous ? L’indice carbone, exprimé en gramme équivalent CO2 pour 100g de produit fini. Très à la mode depuis que l’on parle de taxer les industries polluantes, l’indice carbone indique la quantité de gaz à effet de serre émise par un produit lors de 5 étapes de son cycle de vie :

Étapes agricoles
Fabrication du produit
Transport , depuis le champ jusqu’aux entrepôts
Emballages , depuis l’extraction des matières premières jusqu’au recyclage
Distribution , depuis les entrepôts jusqu’au domicile du consommateur

L’étiquette est colorée pour aider le consommateur : couleur vert clair il est écolo et vert foncé il est polluant. Sur l’Hexagone l’étiquetage vert sera obligatoire en 2010 mais déjà, d’importantes enseignes le proposent sur leurs produits.

Bien sûr manger écolo c’est aussi être un " ConsommActeur ", c’est-à-dire, ne pas acheter quand il y a trop d’emballages et éviter les portions individuelles, ce qui implique de s’équiper chez soi de boîtes pour ranger la nourriture. Se souvenir que manger cru favorise l’environnement. Ne pas utiliser de four ou de plaque de temps en temps, pourquoi pas ? Certains aliments sont plus nutritifs crus que cuits. Choisir les fruits et légumes de saison de nos producteurs locaux au lieu de consommer les produits qui sont importés. De plus, la culture écologique n’a pas besoin d’utiliser comme moyen de chauffage pour sa production du mazout ou de l’électricité nucléaire. On retrouve donc de véritables paysans comme il y avait 50 ans. En France, il y aurait 250 000 clients pour ce commerce qui favorise un lien direct entre le producteur et les consommateurs. Ces nouveaux consommateurs renoncent, par exemple, à la fraise du chili en plein hiver, pour privilégier le produit local de saison.

Pour l’instant pour la plupart des consommateurs ce n’est qu’un code de plus à déchiffrer. Mais il s’agit également d’un outil d’éducation. Par exemple, les "viandards" vont apprendre par ces étiquettes qu’ils font parti du processus du réchauffement de la planète au plus au point.

Voici une enquête rapide sur la viande bovine :

100 grammes de viande dans votre assiette ont généré 1,8 kilos d’équivalent en CO2.
Sur ces 1 ,8 kg de CO2, 1 kg provient des gaz intestinaux de la vache.
700 g proviennent du gaz carbonique qui a été engendré par la production de sa nourriture.
Leur nourriture est composée, l’hiver, de céréales et de mais, deux aliments très énergivores.
Les 100 derniers grammes de CO2 sont produits lors de l’abattage, le conditionnement et le transport de la carcasse.
La vache destinée à la consommation humaine vie en moyenne 3 ans et fait partie durant ces trois années de la chaîne alimentaire.
À ce stade de la discussion, ma pensée va vers ces énormes fast Food dans le monde, qui ironiquement, véhiculent un message écologique. On peut penser que la route sera longue avant que ce ne le soit vraiment.

Donc, le bio est le mode de production le plus respectueux de la nature et du consommateur mais l’écolo est la manière par laquelle on s’assure que ce produit ne perd pas toute sa valeur environnementale.
Nous aurions maintenant une excuse de moins pour consommer de façon irresponsable. Nous avons le choix de manger écologique et ainsi éviter de concourir à la perte de nos forêts, de nos rivières et de nos campagnes. Il s’agit d’un avancement non négligeable, surtout lorsque l’on pense qu’aux USA l’étiquetage des produits contenant des OGM est jugé anti-commercial et est carrément interdit !

Ne pas oublier que de manger des produits qui contiennent de l’huile de palme coûte environnementalement très cher à certaines parties du monde. Prenons pour exemple les forêts amazoniennes et le soja, qui semble être le produit phare des écolo bobo. Ces derniers ne tiennent pas compte du lieu de production du soja qu’ils consomment et sont prêts à oublier tous les soucis écologiques qui en découlent. Mais la réalité est qu’ils mangent une partie de la forêt amazonienne, sous formes variées, présentées dans leur assiette. Nous avons à apprendre à favoriser les productions locales, écologiques et, si possible, mises en marché par le biais du commerce équitable.

Avant de terminer j’aimerais vous rappeler que ce que l’on appelle la culture traditionnelle est en fait industrielle, tradition d’utilisation de machineries et de produits chimiques.
L’environnement, dont vous êtes, ne s’exploite pas, il s’entretient.

Sandra Imbeault et Félicien Michaut ->
sur http://evolutionnaire.free.fr/ecolo...