Accueil > LCR Orléans vs police municipale orléanaise !

LCR Orléans vs police municipale orléanaise !

Publie le lundi 19 mai 2003 par Open-Publishing

La police municipale orléanaise a-t-elle vocation à devenir une milice politique ?

C’est la question, que l’on est en droit de se poser vu l’intervention très distinguée de la
police municipale orléanaise le samedi 10 mai aux alentours de 15h45. Il faisait beau, mes beaux bras
bronzaient intensément grâce aux puissants rayons du soleil, je croise une amie et je discute
rapidement avec elle, mais ce jour-là il y avait aussi plein d’abrutis et de débiles habillés en bleu
en liberté dans ma douce ville... Ah, c’était la "Journée de la Défense Nationale et de l’Armée",
plein de sables, de chars, de gendarmes équipés... Et un public content de ce cirque militaire !
Mais comme chaque samedi, je vendais tranquillement "Rouge" (l’hebdomadaire de la Ligue Communiste
Révolutionnaire), devant la FNAC à Orléans rue de la République, avec mon ami Reynaldo.

Quand subitement, ce beau samedi est bousillé en beauté une fois de plus par la POLICE MUNICIPALE
ORLEANAISE ! Une policière municipale, accompagné d’un grand policier municipal, nous observe à
l’arrêt du tramway pendant une quinzaine de secondes avec un regard plein de mépris. Le policier
municipal orléanais gonfle un peu le torse comme pour mieux (ré)affirmer son autorité, ça faisait
limite "le mec, je suis flic et je me la pète", "le crâneur" un peu à la Gomez et Tamarrez, vous
savez le dernier chef d’oeuvre du septième art avec les deux crétins de Stomy Bugsy et Titof...
L’incarnation vivante de la caricature.

Les policiers municipaux nous informent avec un grand plaisir, que nous faisons de la "vente
sauvage" au même titre que tous ces africains avec leurs gadgets et posters devant la galerie
commerciale Place d’Arc, et tous ces punks junkies et ces indiens du Pérou qui jouent de la musique... donc
notre présence, la vente, l’affichage au scotch d’une affiche LCR pour la défense des retraites
sur un mur sale (dont nous avons contribué à son embellissement), tout ça c’est illégal ! Et
toujours d’après nos policiers éclairés, il est indispensable désormais d’avoir une autorisation
municipale avant la réalisation de ce genre d’action dans les espaces publics ! A ce moment-là, on a
glissé un énorme sourire, parce que cette intervention frisait vraiment la "débilité intégrale". Le
policier municipal nous demande donc de bien vouloir partir de cet endroit, mais on persiste et on
décide de rester environ une demi-heure. Très agacés par notre farouche résistance, nos deux
policiers munic !
ipaux disent avoir été courtois, diplomates, conciliants. Mais vu notre détermination, ils
décident d’appeller des collègues à la rescousse, à savoir une patrouille de la police municipale
orléanais, mais aussi la police nationale !

Et puis j’ai eu droit à un magnifique petit interdude fascitoïde, dont je me serai volontiers
passer. Intervention d’un grand militant d’extrême-droite, décidément c’était ma journée... lunettes
noires, avec jean et T-Shirt noirs, qui s’approche de moi et me crie de tous ces poumons devant
tout le monde :
 "Goulag, goulag ! Et puis moi si j’étais flic, je vous arrêterai sur le champ, je vous
embarquerai ! Je vous ferai mordre la poussière !"
Je lui répondis :
 "T’es pas flic ! Donc retourne chez Toi t’abrutir devant ta télé !"
Les policiers municipaux rigolaient, et ils ne sont même pas intervenus pour lui demander
d’arrêter et/ou de se calmer !
En attendant l’arrivée de leurs collègues, on rétorque gentiment à nos interlocuteurs, que c’est
une vente militante, que "Rouge" est un journal légal (avec un dépôt et un dépositaire légal),
qu’il n’est pas disponible dans les kiosques, mais surtout que nous payons la TVA sur ce journal... et
puis, nous ne sommes pas une organisation politique clandestine, enfin pas pour le moment. Ils
nous répondent, qu’ils s’enfoutent complétement, pas la peine de négocier !

Les policiers arrivent, ça nous fait maintenant un total de huit policiers pour deux militants...
beaucoup de passants s’attroupent autour de nous. A ce moment, on vend cinq exemplaires de "Rouge"
au nez et à la barbe de ces flics, qui ne bronchent pas. Les membres de la police nationale sont
très déçus par cette prise spectaculaire de la police municipale orléanaise, ils nous demandent de
bien vouloir partir, et on demande sur quelle loi précise les policiers s’appuient pour se
permettre de nous faire dégager de la voie publique. Là, aucune réponse !

Suite à cet incident, j’ai contacté un ami, qui est avocat. Il est en train de se renseigner suite
à cette intervention, mais bon, il m’a tenu un discours pas très combattant "une prise d’identité
c’est pas la mort !", je lui ai dit, "que c’était du délit d’opinion !" Je suis toujours en
attente de réponse malgré une relance.

Donc comme prévu, le samedi 17 mai 2003, nous étions une douzaine de militantes et militants à
vendre "Rouge" et "JCR-RED" devant la FNAC Orléans avec quelques observateurs. Une patrouille de la
police municipale est passée, et ils ont tranquillement passé leur chemin en nous regardant, ce
n’était pas les mêmes policiers que le samedi précédent...

Questions précises pour le pôle juridique du réseau Résistons Ensemble :
1. Quelle est la réglementation pour ce qui concerne la vente sur les lieux publics ?
2. La police municipale orléanaise a bien le droit d’effectuer des contrôles d’identité (depuis la
LSQ Loi de Sécurité Quotidienne de Vaillant), mais a-t-elle le droit le droit de conserver mes
données privées (nom, prénom, n° de téléphone) sur un carnet de notes spécifique ?

Très amicalement.

p.s. : suite à l’AG de section des JCR ce week-end, nous allons certainement créer un collectif
avec les jeunes d’Alternative Libertaire contre la vidéosurveillance à Orléans... (même si ce n’est
pas le grand amour avec eux en ce moment, tensions suite au contre-sommet G8-Evian !)

Sinon, mis à part la cinquantaine d’interdictions en tous genres, que je viens de vous
transmettre, c’est cool Orléans et le Loiret est une terre, où il fait bon vivre, et où le mot "liberté"
n’est pas un vain mot ! Les policiers municipaux orléanais ne sont que des ânes de sucre, nous les
arroserons bientôt... Vous pouvez compter sur nous. Tchao........

K.