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Berlusconi veux fermer l’Unità

Publie le jeudi 3 septembre 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

de Michel Mengneau

Ce communiqué de l’Unita est intéressant dans la mesure où il démontre les difficultés d’une presse libre face à une droite de plus en plus fascisante, que ce soit en et en France où monte de plus en plus le spectre de la peste brune.

C’est pourquoi nous devons par tous les moyens tenter de défendre la liberté de la presse qui chaque jour s’amenuise, soutenons l’Unità qui est à la pointe du combat, et en France donnons la priorité aux petits quotidiens, hebdomadaires d’opinions pas encore muselés par le pouvoir ou qui s’autocensurent de peur de disparaître ; le délit d’opinion étant devenu au goût du jour quand il s’agit de critiquer ouvertement Berluscionni ou Sarkozy…

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Berlusconi veux fermer l’Unità

Communiqué de la Direction de l’Unità :

Les arguments contenus dans les deux citations (dans les photos : les couvertures des deux numéros du journal "incriminés") sont formellement destinées à démontrer que l’Unità a lésé la réputation de Berlusconi, mais sur le fond ils se réfèrent à un délit non prévu par notre système juridique, celui de dit lèse majesté.

L’avocat du conteste nos opinions politiques, nos analyses (partagées par ailleurs par les éditorialistes d’autres quotidiens nationaux et internationaux qui de toute façon se réfèrent à la libre manifestation des opinions publiques garanties par l’article 21 de la Constitution) sur les rapports entre la majorité et le Vatican. Ou bien sur des jugements concernant les comportements privés du Pdt du Conseil et sur leur compatibilité avec son rôle public.

Y figure également la notion de lésion à l’honorabilité du pdt du Conseil pour avoir rapporté des jugements exprimés publiquement par Veronica Lario (épouse de Berlusconi en instance de divorce ndt) sur son comportement et ses fréquentations de filles mineures. Et même l’opinion d’une écrivaine comme Silvia Ballestra est insérée dans la liste des affirmations à ne pas publier.

Un passage de l’acte juridique produit par l’avocat du pdt du Conseil résume bien le sens global de l’initiative. “On a écrit, en faisaient passer cela pour des véritsé, que « tout aurait été caché » et qu’on aurait manipulé l’information à travers les télévisions. Et que M Berlusconi disposerait non seulement d’un tel contrôle mai en aurait même abusé et continuerait à le faire en portant atteinte au service public Rai pour ses intérêts personnels (qui consisterait en une sorte de guerre contre la télévision Sky). Et cela comme tout ce qui a été divulgué par l’Unità est une pure invention ”.

En définitive, il est “diffamatoire” même de dire que Berlusconi contrôle l’information en Italie.

Est contesté le caractère prétendument “illicite” de deux numéro entiers du quotidien dans tout ce qui se rapporte au Pdt du Conseil, à travers le mélange d’articles et commentaires, devient ainsi “diffamatoire” une ligne politique et une vision du monde dans son ensemble.

Dans les deux actes d’accusation il est impossible de trouver quoi que ce soit concernant les affirmations contestées. Il n’est donc pas possible de démontrer que celle-ci sont fondées sur des déclarations publiques.(même des déclarations faites par des députés de la république autrefois proches de Berlusconi comme Paolo Guzzanti) ou sur des déclarations déjà connues par les autorités judiciaires (comme celles de Patrizia D’Addario) et diffusées par toute la presse mondiale.

Cela clarifie les raisons des choix des avocats et la demande du payement de dommages exorbitant. Il est évident que Silvio Berlusconi, comme pendant le fascisme, veut fermer le quotidien fondé par Antonio Gramsci.

Nous ferons tout ce qui est possible pour l’empêcher. Nous lançons, à nos lecteurs et à tous les démocrates, un appel à la mobilisation pour la liberté de la presse.

L’Unità 02 septembre 2009 http://www.unita.it/

Commentaire de la traductrice :

Tout au long de l’article de l’Unità, Berlusconi est qualifié de "Premier ».

Il est en effet Président du Conseil et c’est ainsi que je l’ai sciemment traduit. Car en effet le « Premier » est un mot inexistant dans le vocabulaire italien tout autant que dans la Constitution. Il renvoie à la version anglicisée du mot "Premier Ministre" inexistant en Italie. Il est fort dommage que la presse dans son ensemble se fasse l’instrument d’une volonté de dénaturer le caractère parlementaire de la république italienne en appelant de ses veux (de façon explicite ou implicite) l’avènement d’une république présidentielle, bipolaire et dominée par l’exécutif, considéré par certains comme le nec plus ultra de la modernité et comme la panacée pour tous les maux d’Italie.

En tant que citoyenne italienne, respectueuse de la Constitution de 1948, issue de la résistance, je refuse de cautionner un tel détournement de la république, tout en affirmant mon soutien le plus total à la presse italienne attaquée de façon ignominieuse par le … Président du Conseil !

Via le Reseau TERRa

Messages

  • Liberté de la presse : soutenons « La Repubblica »

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    photo : licence CC by-sa/Flickr/Sinistra e libertà

    Silvio Berlusconi réclame un million d’euros de dommages et intérêts pour diffamation au quotidien La Repubblica qui lui a posé publiquement dix questions sur sa vie privée. Trois juristes, Franco Cordero, Stefano Rodotà et Gustavo Zagrebelsky, publient un appel pour la liberté de la presse, dont voici le texte.

    Les attaques à l’encontre de La Repubblica, dont la plainte en justice pour diffamation n’est que le dernier épisode en date, ne peut être interprétée que comme une tentative de réduire au silence la presse libre, d’anesthésier l’opinion publique, de nous isoler de la circulation internationale des informations et, en définitive, de faire de notre pays une exception à la démocratie.

    Les questions adressées au président du Conseil ont suscité un intérêt non seulement en Italie mais dans la presse mondiale. Si l’on considère qu’elles ne sont que des figures rhétoriques parce qu’elles suggéreraient des réponses désagréables, il n’y a qu’un seul moyen de les démonter : y répondre plutôt que de tenter de faire taire celui qui les pose.

    Au contraire, la voie empruntée est celle de l’intimidation à l’encontre de celui qui exerce le droit et le devoir de « chercher, recevoir et diffuser avec tous moyens d’expression, sans considération de frontières, les informations et les idées » comme l’indique la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 approuvée par le concert des nations à un moment où l’on se souvenait encore de ce qu’était l’information transformée en propagande sous les régimes illébéraux et antidémocratiques du siècle dernier. »

    La pétition peut être signéeici

    En solidarité avec le quotidien La Repubblica, Mediapart publie les questions posées chaque jour au président du Conseil italien :

    1. Quand avez-vous rencontré pour la première fois Mlle Letizia ? Combien de fois l’avez-vous vue ? Quand l’avez-vous rencontrée ? Avez-vous jamais fréquenté, et fréquentez-vous toujours, des mineures ?

    2. Quelle raison exacte vous a empêché de dire la vérité durant les deux derniers mois, vous conduisant à produire quatre versions de la façon dont vous avez rencontré Mlle Letizia avant deux aveux tardifs ?

    3. Pensez-vous que le fait d’avoir récompensé des jeunes filles qui vous appelaient « Papi » en leur offrant des places sur des listes électorales et en leur promettant des responsabilités politiques pose un sérieux problème pour la démocratie italienne et pour votre pouvoir ?

    4. Vous avez passé la nuit du 4 novembre 2008 avec une prostituée. Selon l’enquête des magistrats, des dizaines de call girls ont fréquenté votre résidence. Saviez-vous que ces femmes étaient des prostituées ? Si vous ne le saviez pas, pouvez-vous fournir des garanties du fait que ces rencontres ne vous ont pas rendu vulnérable ou ne vous ont pas exposé au chantage — comme le montre, par exemple, les enregistrements produits par Patrizia D’Addario ou les photographies de Barbara Montereale ?

    5. La flotte aérienne officielle a-t-elle été utilisée pour conduire ces invitées à vos résidences sans que vous soyez à bord ?

    6. Etes-vous totalement sûr que vos relation n’ont pas compromis les affaires de l’Etat ? Pouvez-vous assurer à ce pays et à ses alliés qu’aucune de ces femmes ne dispose de moyens de pressions qui pourraient affecter votre autonomie politique sur des affaires de politique interne ou internationale ?

    7. Votre comportement entre en contradiction avec votre politique. Pourrez-vous encore prendre part au Jour de la famille ou promulguer une loi qui punit les clients des prostituées ?

    8. Croyez-vous que vous pouvez toujours poser votre candidature pour devenir président de la République italienne ? Et si ce n’est pas le cas, pensez-vous que quelqu’un qui n’est pas digne du Quirinal (le palais présidentiel) peut exercer les fonctions de premier ministre ?

    9. Vous avez dit être victime d’un « complot subversif ». Pouvez-vous garantir que vous n’avez jamais eu recours ou voulu utiliser les services secrets ou la police contre les témoins, les magistrats ou les journalistes ?

    10. A la lumière de tout ce qui a été révélé ces deux derniers mois, quel est votre état de santé ?

     Par Les invités de Mediapart du 31 Août 2009

    • C’est toute la presse independante italienne qui est attaquée par Berlusconi, c’est donc toute la presse dont l’Unita qui doit etre defendue :

      Avec Saviano, Dario Fo et plus de 120.000 signataires...

      Umberto Eco défend la liberté de la presse contre Berlusconi

      Par Grégoire Leménager

      « Umberto Eco mène la révolte des écrivains contre les tentatives de Silvio Berlusconi pour bâillonner la presse ». C’est ce qu’on peut lire sur le site du « Times », où l’auteur du « Nom de la rose » n’y va en effet pas par quatre chemins :

      « Quand quelqu’un se doit d’intervenir pour défendre la liberté de la presse, cela signifie que la société, et avec elle une grande partie de la presse elle-même, est malade ».

      Raison pour laquelle il a rejoint, comme Roberto Saviano, Roberto Benigni ou encore le prix Nobel 1997 Dario Fo, les 120.000 personnes qui ont déjà signé l’« appel des trois juristes » publié par « la Repubblica » sur son site internet.

      Une pétition qui dénonce vivement les poursuites judiciaires engagées (ou promises) par Berlusconi contre différents médias, qu’ils soient italiens comme « la Repubblica » elle-même, ou étrangers, comme « le Nouvel Observateur ».

      Il y a dans cette attitude du président du Conseil une « tentative de réduire la presse au silence, d’anesthésier l’opinion publique, de faire de notre pays une exception à la démocratie », explique notamment le texte mis en ligne. Si vous voulez signer aussi, c’est par là.

      G.L.

      http://bibliobs.nouvelobs.com/20090902/14403/umberto-eco-defend-la-liberte-de-la-presse-contre-berlusconi

    • Merci GL

      c’est exact c’est tous la presse "indépendant" du pouvoir berloscunien que est menace et en particulier la presse et le médias (radio et tele) de gauche... naturellement même la presse et le médias communiste italienne...

      Tous notre solidarité

      RF

    • Roberto,

      Même si je souscris entièrement à ce qu’à écrit le "G.L." auquel tu réponds au sujet de l’Unita, peux-tu vérifier l’IP du posteur STP ??

      L’IP avec lequel je poste en ce moment, (que tu connais évidemment). Tu constateras que ça n’est pas le même.

      Bon, c’est peut-être un "accient" de pseudos, ça arrive, mais ça m’interpelle un brin.

      Bizarre.

      Merci,

      Le "vrai" G.L.

    • "Le "vrai" G.L." non c’est moi que je me suis trompe G. L. c’est l’auteur de l’article "Grégoire Leménager"

      ciao

      RF

    • Ok, merci Roberto. Ouups !

      C’est vrai que j’avais pas lu le Nouvel Obs... Et la Signature.

      Ca fait pas trop partie de ma culture. LOL.

      Mais ça lève rien à la justesse de l’article.

      G.L.