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La majorité met en cause internet dans l’affaire Hortefeux.

Publie le dimanche 13 septembre 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

La majorité de droite française met en cause le rôle d’internet dans la violente polémique visant des propos jugés racistes du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, qu’il conteste.

Après plusieurs conseillers de l’Elysée, le ministre de la Relance Patrick Devedjian et son collègue de l’Immigration Eric Besson ont estimé dimanche que l’épisode témoignait d’un fonctionnement malsain de la "Toile". Seraient, selon eux, mis en exergue des propos tenus dans un contexte privé, interprétés de manière contestable.

La gauche continue de son côté de demander la démission du ministre, considérant au contraire que ces propos dénotaient des idées profondes de Brice Hortefeux. Le président du Modem François Bayrou a estimé sur I-télé qu’il faisait preuve de "ségrégation" mais a refusé de se prononcer sur son éventuelle démission.

De son côté, Hélène Risser, présidente de la société des journalistes de Public Sénat, a expliqué à Reuters dimanche que lorsqu’il a tenu les propos litigieux, Brice Hortefeux n’était pas dans un cadre privé, mais suivi par une équipe de cette chaîne câblée, avec caméra et micro identifié par un logo.

Public Sénat, dont les dirigeants avaient d’abord renoncé le jour des faits à diffuser les images, y ont finalement consenti vendredi après que l’enregistrement ait "fuité" sur le Monde.fr.

"Ce ne sont pas des images volées, ils ont été tenus dans le contexte d’une réunion publique, il y avait un contexte politique qui justifiait la diffusion de cette information", a déclaré Hélène Risser.

Les dirigeants de la Chaîne parlementaire et de Public Sénat, qui ont été nommés par les présidents UMP des deux assemblées, expliquent leur "censure" initiale notamment par la mauvaise qualité sonore de l’enregistrement.

BESSON SOUTIENT SON COLLÈGUE

Sur la vidéo, enregistrée le 5 septembre à l’université d’été de l’UMP, on entend une militante du parti majoritaire dire en présence d’un Maghrébin : "C’est notre petit Arabe." Brice Hortefeux déclare : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes."

Brice Hortefeux assure qu’il parlait des Auvergnats. Il a multiplié les gestes pour tenter de faire taire la polémique, recevant des représentants de la Licra (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme) place Beauvau dimanche et annonçant qu’il partagerait lundi un dîner de rupture du jeûne du ramadan avec des musulmans.

Le gouvernement et l’Elysée le soutiennent et refusent la démission demandée par l’opposition.

Le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale Eric Besson a soutenu dimanche son collègue.

"Je crois que c’est quelqu’un qui est humaniste, qui est pétri (...) dans son histoire personnelle de catholicisme social, qui n’a rien de raciste", a-t-il dit sur Europe 1.

Eric Besson souhaite qu’on laisse "les hommes publics être jugés sur leurs résultats et leurs actions publiques".

"Les hommes politiques sont devenues des cibles. La frontière entre la vie publique et la vie privée s’efface de plus en plus. On cherche dans leurs propos les moyens de les accuser", a dit Patrick Devedjian sur Radio J.

La gauche souligne que Brice Hortefeux a déjà plusieurs fois dans le passé tenu des propos équivoques de la même nature.

Le journal Le Monde de dimanche a ainsi raconté que Brice Horetefeux avait justifié une fois devant des journalistes sa décision de régulariser une famille d’étrangers sans-papiers par le fait qu’ils aient donné des prénoms "français, catholiques" à leurs enfants.

Le politologue Roland Cayrol a estimé sur I-télé que la phrase de Brice Hortefeux avait un sens politique. "La plaisanterie, c’est la chose qui peut dénoter réellement la possibilité d’être raciste dans un pays. Si on en plaisante, c’est que ça va de soi", a-t-il dit.

http://www.lexpress.fr/actualites/2...

Messages

  • Et internet met en cause le gouvernement pour mensonges éhontés et crimes contre la société !
    A ce rythme on n’a pas fini de pédaler dans la semoule...

  • La droite, de manière générale, pige que dalle en net.
    Ils sont quasi-absents du blogosphère, à part les trolls djeun pop’ avec leurs rengaines ennuyeuses ; pour les politiques le net se limite au piratage, aux vidéos gênantes qui échappent à leur contrôle, ou les conneries genre jackass qu’on voit dans la télé trash du genre "les perles du net."
    Toutes les perversions imaginables y foisonnent comme dans le spot télé où on voit défiler pédophiles, prostituées etc
    Le manque de pudeur, le deni systématique de la présomption d’innocence, les contre-vérités hystériques, tout ça c’est les JT, sous leur contrôle.
    La vidéo du joke Hortefeux était publié sur le net, ok, mais par le Monde.

    • Oui mais, il ce pourrait que dans l’avenir ils veuillent contrôler internet, ça nous pend au nez ! Plus ils seront mis en porte-à-faux, contestés sur le net, plus ils vont vouloir mettre le grappin sur ce moyen de communication encore libre, quitte à la limite à ce qu’il devienne un moyen de propagande entre leurs mains...

    • Patrick Devedjian et son collègue de l’Immigration Eric Besson ont estimé que l’épisode témoignait d’un fonctionnement malsain de la "Toile".

      Eh bien nous y voilà, ou comment faire main basse sur le net ! Le net qui échappe à leur contrôle, c’est chiant pour eux !

      Michel, tout à fait d’accord avec toi.

      Seule solution, faire circuler largement sur le net ce qu’ont dit les deux zozos cités plus haut ! C’est de l’eau apportée à notre moulin, en prévision des prochaines élections. Notre liberté d’expression est en grand danger.

    • "Pourquoi, raciste ou pas, il faut de toute façon vider Hortefeux"

      Brice Hortefeux déclare : "Il en faut toujours un (... sous-entendu Arabe, ou "Beur", on ne sait exactement,...). Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes.

      Une certaine presse, et Brice Hortefeux lui-même, nous assurent qu’Hortefeux parlait en fait des Auvergnats, ce qui constituerait apparemment d’après eux une excuse acceptable : elle interpelle tout de même grossement quand on y réfléchit.

      On comprend combien une sémantique cafouilleuse clairement passible de sous-entendu est délicate, on comprend combien d’équivoques, de vexations sont entretenues avec des paroles librement jetés en l’air, supposément "décontractées" comme dit Sarkozy.

      1. Les Auvergnats sont certes de toute évidence bien vus et intégrés depuis déjà deux siècles.

      2. Mais nous-mêmes qui n’avons pas la moindre sympathie pour Hortefeux n’irions pas le traiter de quoi que ce soit comme ça, on ne le traiterait même pas d’Hortefeux.

      3. Jack Lang qui est allé le défendre en soutenant sur parole qu’il (Hortefeux) n’était pas raciste, et qu’il le considérait même sans doute comme le premier et le plus fier des Arabes, Beurs, Auvergnats, etc. est allé vraisemblablement vexer d’un seul coup au moins beaucoup d’Auvergnats, Beurs, Arabes.

      4. Hortefeux n’a clairement aucune perception des finesses et des implications de la langue, pour cette raison, même s’il était démontré qu’il n’est pas raciste, notre avis est qu’il faudrait le vider assez immédiatement.

      zaz

  • La fin de l’article de Pierre Haski sur Rue89 est une réponse à ces attaques.

    Internet, bouc émissaire des lâchetés journalistiques

    Donc des images tournées par des professionnels, diffusées sur le site du principal quotidien français, ça devient, pour Jean-Michel Blier et d’autres fins analystes de la déontologie des médias, « Internet », « la rumeur », « le caniveau » (Alain Finkielkraut parlait d’Internet comme de la « poubelle de l’info », et Denis Olivennes de « tout-à-l’égout de la démocratie »)…

    Je préfère penser que ces éminents confrères ou chercheurs se trompent plutôt que d’envisager qu’ils préféraient l’époque des connivences, du silence ou des petits arrangements entre amis. Ce qu’Internet a assurément changé, c’est de bousculer un monde convenu qui a tant fait pour discréditer les médias aux yeux des Français. Et c’est tant mieux, pour la presse, pour les journalistes, pour l’information.

    La triste vérité révélée par cette affaire, une fois de plus, c’est l’existence de directions timorées dès lors que des hommes politiques puissants sont en cause, c’est la politique de l’autruche au détriment de l’information des citoyens. La Société des journalistes de La Chaîne parlementaire ne dit rien d’autre dans son communiqué diffusé vendredi soir :

    « Nous déplorons le fait qu’il ait fallu attendre la diffusion sur LeMonde.fr pour que les images soient enfin diffusées ce soir vendredi 11 septembre, dans le journal de 18 heures de Public Sénat.

    Une fois encore ce genre d’épisode entame la crédibilité des chaînes parlementaires et l’indépendance de leurs rédactions. »

    Internet n’est dans cette affaire que le messager. C’est le message qui est en cause. En l’occurence le dérapage de Brice Hortefeux et sa capacité à occuper une fonction qui semble peu compatible avec l’humour raciste. Tout le reste n’est qu’un nuage de fumée pour détourner l’attention.