Accueil > Cool Raoult… ça roule !… ou le poids des politiques dans notre vie !

Cool Raoult… ça roule !… ou le poids des politiques dans notre vie !

Publie le mardi 17 novembre 2009 par Open-Publishing

Eric Raoult est un ancien ministre. Il est, aujourd’hui, membre de l’UMP, Maire du Raincy, Député de la Seine-Saint Denis, Vice-président de l’Assemblée nationale et tête de liste aux élections. Champion du cumul des mandats après Nicolas Sarkozy, il se veut être le poids lourd de son parti, et peser massivement sur la politique française. Son intervention en direction de Marie NDiaye, bien légère au demeurant, suscite des interrogations quant aux compétences de l’homme qui ne sait même pas distinguer le fonctionnaire d’un administré. Nous savons maintenant pourquoi nous filons droit dans le mur.

L’UMP, encore appelé Mouvement Populaire, a du souci à se faire quant à la métaphorique charge d’âne qu’il porte car Eric Raoult, l’un de ses représentants, n’en est pas le battant mais le bât… lourd.

Poids plume de la réflexion, le Maire du Raincy s’est, encore une fois, distingué tout en se fourvoyant par sa palabre inélégante, stérile et inversement proportionnelle à son poids… en matière de cumul, bien sûr !
Après s’en être pris aux groupes de rap, puis aux Maghrébins, pourtant ses électeurs, dont il comparait la ghettoïsation à une enclave en « territoires occupés », voilà que l’animal « sort de sa réserve » et s’en prend à une écrivaine, Marie NDiaye, distinguée pourtant par un Goncourt mérité.

A l’évidence, la réflexion d’Eric Raoult a un rapport direct avec la couleur de la peau de NDiaye, car l’homme a déjà démontré, par le passé, qu’il n’était que la forme silencieuse du Front National puisqu’il développe les mêmes thèses discriminatoires que lui.

Mais pis encore. L’assaut du « cumuleur » met précisément en évidence l’esprit de censure et l’assassinat de la liberté d’expression… parfaitement incompatibles avec les principes de l’Etat de Droit et les fonctions exercées par celui qui les provoque .

Qu’a dit Marie NDiaye ?

Voici :

« Je trouve cette France-là (la France de Sarkozy) monstrueuse. Le fait que nous (avec son compagnon, l’écrivain Jean-Yves Cendrey, et leurs trois enfants) ayons choisi de vivre à Berlin depuis deux ans est loin d’être étranger à ça. Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy, même si j’ai bien conscience que dire ça peut paraître snob. Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité… Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux. Je me souviens d’une phrase de Marguerite Duras, qui est au fond un peu bête, mais que j’aime même si je ne la reprendrais pas à mon compte, elle avait dit : “La droite, c’est la mort.” Pour moi, ces gens-là, ils représentent une forme de mort, d’abêtissement de la réflexion, un refus d’une différence possible. Et même si Angela Merkel est une femme de droite, elle n’a rien à voir avec la droite de Sarkozy : elle a une morale que la droite française n’a plus. ».

Les mots de Marie NDiaye, retraçant pourtant états d’âme et opinions propres, auraient irrité le député qui, saisissant le Ministre de la Culture, lui demande d’ « indiquer sa position sur ce dossier et ce qu’il compte entreprendre en la matière ».

Non content, l’élu s’aventure dans quelques phrases indignes d’un parlementaire : les propos du dernier prix Goncourt seraient « d’une rare violence, peu respectueux, voire insultants, à l’égard de ministres de la République et plus encore du chef de l’Etat ». Il invoque, en outre, confondant le public et le privé, le « devoir de réserve dû aux lauréats du Prix Goncourt ». (il aurait du dire d’ailleurs « imposé » au lieu de « dû »… sinon sa phrase est incompréhensible…mais bon !)

Qu’est-ce donc que cette intrusion ?

Il n’est point de devoir de réserve pour un auteur car celui-ci, à l’inverse du fonctionnaire ou du professionnel détenteur de secrets comme dans les charges ordinales, n’est soumis à aucune obligation scripturale en dehors de la syntaxe. Par contre pareil devoir existe pour un parlementaire et Raoult aurait du appliquer à lui-même le principe qu’il invoque.

Mais, au-delà de la confusion qui règne dans l’esprit de l’ancien ministre, il faut noter que la diatribe d’un individu représentant les élus et occupant des postes au sommet de la République n’est pas innocente. On voyait se profiler déjà les mesures liberticides. Mais avec l’intervention d’Eric Raoult voici qu’elles se dessinent parfaitement, qu’elles prennent forme, qu’elles se matérialisent.

Ainsi, en toile de fond, c’est la liberté d’expression que veut confisquer le Maire du Raincy. Mais, ce qui doit faire mal à Raoult, pas cool, c’est que cette liberté s’est exprimée à travers une femme… de couleur noire. Si elle avait été Maghrébine, le problème aurait été le même. Mais si elle avait eu une autre teinte, le député n’aurait créé aucun remous car il est des critiques sur Sarkozy qui ne l’ont aucunement ému.

L’action introduite contre les propos de NDiaye est aussi une manière de rappeler à Sarkozy l’existence d’un individu qui souhaiterait probablement redevenir Ministre.

A l’évidence, l’ami Raoult… roule pour le Président. Mais bon… on peut lustrer les bottes sans le faire sur le dos d’un Goncourt et encore moins sur celui d’une femme. Certes… la galanterie ne serait pas le propre d’Eric Raoult.

Une question cependant : est-il permis d’être galant avec une femme noire ?

Allez casse-toi pauvre con…torsionniste.

Une autre question à un million d’euros : où sont passés les défenseurs de la liberté d’expression : Lévy, Val, Finkielkraut, Max Gallo, Sarkozy… et tant d’autres. Tiens … ils sont tous sionistes… comme par hasard !

Allez cassez-vous pauvres con… spirateurs !