Accueil > sud ptt : un militant licencié !

sud ptt : un militant licencié !

Publie le mardi 20 juin 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Solidaire, Unitaire, Démocratique

Nancy, 19 juin 2006

Un militant Sud licencié !

Les faits

Claude G, 52 ans, une conjointe et 3 enfants à charge, fait partie des plus anciens embauchés (octobre 2000) du centre d’appels Arvato France de Nancy, groupe Bertelsmann. En plus de 5 ans d’ancienneté aucun reproche professionnel ne lui a été adressé. Son salaire tourne autour de 1 000€. Il habite Commercy, une petite ville de la Meuse située à une cinquantaine de kilomètres de Nancy. Claude, qui n’a ni permis de conduire ni voiture, utilise le train pour se rendre à son travail.

Le premier train du matin arrive à la gare de Nancy à 7h10, le dernier à partir est à 19h34. Les premières années son amplitude de travail était de 7h à 22h. Pour respecter ses horaires, il était hébergé toute la semaine dans un foyer sur Nancy pour un loyer mensuel modéré (50€). En 2004, il est affecté à un nouveau service qui a une amplitude plus réduite. Il lui est alors possible de retrouver une vie familiale normale.

Son bonheur sera de courte durée. Quelques mois plus tard il est à nouveau reversé à son premier service. Le foyer ne peut plus l’accueillir et il ne trouve aucune autre solution accessible financièrement. La direction consent temporairement un aménagement d’horaires qui lui permet « d’attraper » ses trains et qui ne posent aucun souci pour ses collègues voir qui facilite la transition entre les brigades du fait de ses horaires décalés.

Fin 2005, la direction met fin à cet arrangement. Il s’ensuit naturellement un certain nombre de retard au premier semestre de cette année et qui aboutissent à l’ultime sanction disciplinaire : le licenciement qui lui est signifié le 8 juin dernier !

Pourquoi ?

Trois motifs officiels sont retenus par la direction : l’accumulation de nombreux retards, le non-respect des horaires et l’aménagement de ses plannings à sa convenance !
Pour nous les vraies raisons ne sont pas là ! D’une part il faut savoir que Claude milite à Sud, dans une section particulièrement active à dénoncer les conditions de travail, les salaires précaires et le management d’un autre temps. D’autre part une information sérieuse annonce la perte prochaine d’un marché qui représente 20% environ de l’activité du site. La direction « qui n’est pas là pour faire du social » n’a pas résisté à la tentation de faire d’une pierre deux coups : liquider un emploi et porter un mauvais coup à un syndicat qu’elle ne veut pas voir se développer dans son entreprise !

Réagir !

Dès la sanction prononcée, Sud a tenté un ultime recours de négociations auprès de la direction... sans succès ! Face à cette attitude le syndicat, en accord avec Claude, a décidé de mettre en œuvre les actions suivantes :

▫ Recours au conseil des Prud’hommes.

▫ Installation d’un « camp de la précarité », jours et nuits devant le bâtiment de l’entreprise pour demander la réintégration de Claude et l’ouverture de négociations sur le management, les conditions de travail, salaires....

▫ Interpellation des élus locaux et régionaux, qui financent directement et/ou indirectement cette entreprise (exonérations de charges, fourniture de locaux, subventions éventuelles...).

▫ Activation des réseaux de soutien (Solidaires, Syndicats, Interpro etc...).

▫ Mobilisation du personnel... notamment au moment de temps forts.

Parce que la LIBERTE ne saurait se restreindre qu’à celle d’entreprendre, au détriment de toutes les autres comme celles de s’exprimer et de militer dans l’organisation syndicale de son choix !

Parce que l’HOMME, avec ses différences et ses opinions, reste un citoyen à part entière dans son entreprise. Qu’à ce titre il a droit au respect et à un traitement digne ce dont la direction devrait être redevable envers celles et ceux qui produisent sa richesse.

Parce que la FLEXIBILITE, tant prônée comme une exigence d’un monde moderne par le patronat, n’est qu’une version édulcorée d’un esclavage soi-disant aboli.

Parce que l’exigence de RENTABILITE des entreprises pose le problème des services publics (comme ceux des transports) et celui de l’aménagement du territoire (désertification du milieu rural).

Parce que le DROIT au travail n’est pas une faveur sociale sous le seul dictat d’une poignée d’assoiffés de pouvoir.

Parce que la PRECARITE n’est pas une fatalité....

Claude doit être réintégré !

Messages