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suppression postes d’enseignants : ballon d’essai ou provocation

Publie le vendredi 29 juin 2007 par Open-Publishing

Pour Jean Muller, secrétaire général du Sgen-CFDT Lorraine, il s’agit « soit d’ un ballon d’essai soit d’une provocation ».

 Comment réagissez-vous à l’annonce de Xavier Darcos de réduire d’environ 10.000 le nombre de postes dans l’Education nationale en 2008 ?

 Les masques tombent. A présent, on voit clair sur la réalité des projets gouvernementaux pour la fonction publique et l’Education Nationale en particulier. On savait bien que le budget voulait réduire le nombre de fonctionnaires et on parlait de ministères ’’préservés’’. Certains aspects du service public devaient être maintenus (justice, police, éducation... ) Nous avons toujours dit qu’il ne serait pas possible de réduire autant sans toucher à tous les ministères. Pour arriver à 40.000 suppressions, il faudra donc en trouver 30.000 ailleurs.

 La méthode est un peu dure ?

 Pour l’Education nationale, la méthode est calamiteuse. On annonce des discussions sur le métier enseignant, mais si les discussions ont pour seul objet de trouver des postes à supprimer, nous n’accepterons pas de jouer ce jeu-là. Ce serait intéressant de discuter de l’évolution du métier, de revoir les programmes, de changer les options. Mais si l’on connaît la fin des discussions avant d’avoir commencé...

 Quelles seront les conséquences pour l’école ?

 Deux remarques. Premièrement : si l’on veut nous faire faire des heures supplémentaires, cela veut dire une baisse de qualité du travail que l’on fait déjà. Et cela veut dire que les enseignants ne travaillent pas assez. Or, un enseignant qui fait correctement son métier travaille déjà à temps plein. Il y a là une contradiction. Deuxièmement : c’est sur la vie scolaire que l’on veut gagner des emplois. Pour nous, c’est une conception rétrograde et inadaptée aux réalités et au problème posé aujourd’hui à l’école. C’est une mauvaise manière d’aborder l’avenir que de rentrer par le budget.

 La date de cette annonce vous surprend-elle ?

 Les examens se terminent. Les lettres de cadrage se préparent maintenant. Nous pensons cependant que cette annonce faite aujourd’hui est soit un ballon d’essai lancé par le ministre soit une provocation. Il y aura peut-être des réactions à l’automne. La rentrée pourrait être mouvementée.