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visite de sarko en algérie, articles de l’étranger pour lutter contre désinformation

Publie le mercredi 5 décembre 2007 par Open-Publishing
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Monde

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La France à l’épreuve de sa mémoire algérienne
TENSIONS | 00h00 Le président Sarkozy a signé pour 5 milliards d’euros en contrats industriels avec les autorités d’Alger. Mais l’ancienne métropole n’est plus seule sur le marché.

Nicolas Sarkozy est allé hier déposer une gerbe au sanctuaire du Martyr à Alger qui rend hommage aux victimes de la « guerre de libération ».

JEAN-NOËL CUÉNOD | 05 Décembre 2007 | 00h00

Mal commencée à -Dakar par un discours calamiteux qui a heurté l’élite intellectuelle africaine, la politique postcoloniale du président Nicolas Sarkozy devient le chapitre de sa diplomatie le plus délicat à gérer. C’est dire si son actuel voyage en Algérie s’annonce périlleux. Encore un faux pas, et la France perdra un peu plus de crédit auprès de ses anciennes colonies. Durant sa visite, le président français doit articuler passé, présent et avenir pour parvenir à jeter les bases d’une relation nouvelle avec cette puissance régionale.

Le passé

La lecture de la presse algérienne d’hier aura sans doute convaincu Nicolas Sarkozy qu’on ne peut pas faire du passé, table rase ! Pour sa une, le quotidien d’Alger El Watan a choisi de mettre en exergue un reportage sur les explosifs laissés par l’armée française durant la guerre d’indépendance. Son titre dit bien la méfiance algérienne envers la nouvelle diplomatie de Paris : « Les mines du colonialisme continuent de tuer ». Dès lors, la condamnation, sans équivoque, de la colonisation par le président Sarkozy risque fort de ne pas suffire. Pas facile de tourner cette page-là !

Le présent

Autre sujet qui fâche : les visas pour la France. L’Algérie critique leur diminution spectaculaire. En effet, il devient de plus en plus difficile à ses ressortissants de rendre visite à leurs proches qui vivent dans l’Hexagone. Or, la France compte près d’un million d’Algériens. Mais un autre reproche, plus riche en contentieux futurs, apparaît : le principe de l’« immigration choisie » édicté par le président français. Le quo-tidien économique algérien Le Maghreb l’a récemment dénoncé comme étant l’expression d’une « fuite des cerveaux or-ganisée » par la France au détriment du développement de l’Algérie.

L’avenir

Hier, les présidents Bouteflika et Sarkozy ont supervisé des séances de signature portant sur cinq milliards d’euros en contrats dans les domaines pétroliers, gaziers et nucléaires. La moitié de cette somme est représentée par les investissements de Total et de Gaz de France. Il était temps que la France réagisse car son influence économique en Algérie amorce un sérieux déclin. Elle doit affronter l’implacable concurrence des Etats-Unis, de la Chine et d’autres pays occidentaux qui, depuis que l’Algérie est devenue fortunée grâce à sa plantureuse rente pétrolière, ont multiplié avec elle les relations commerciales. Ainsi, l’Italie est désormais le premier client de l’Algérie devant l’Espagne, les Etats-Unis et... la France, qui demeure cependant son fournisseur le plus important.

Cela dit, même si Sarkozy souhaite porter les relations entre les deux pays sur le plan rationnel des rapports commerciaux, il ne peut faire... l’économie d’une histoire lourde de sentiments et de ressentiments.