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12.000 personnes à Montpellier pour défendre la viticulture

Publie le jeudi 26 juin 2008 par Open-Publishing

12.000 personnes à Montpellier pour défendre la viticulture

26/06/2008 - 00h47

Douze mille personnes, selon les organisateurs, 4.500 selon la police, ont manifesté mercredi à Montpellier pour "exprimer la colère" des viticulteurs du Languedoc-Roussillon confrontés à la baisse des prix du vin et réclamer des aides d’urgence du gouvernement.

Drapeaux de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles ou des Jeunes agriculteurs au vent, les manifestants ont ponctué leur marche d’explosions de pétards ou de longues cannes à feu remplies de soufre.

Venus de quatre départements de la région - Aude, Pyrénées-Orientales, Gard et Hérault -, ils ont reçu le soutien d’élus comme le président DVG de la Région Georges Frêche ou l’ancien candidat à l’élection présidentielle, Gérard Schivardi, maire de Mailhac, près de Narbonne (Aude).

A l’issue du défilé, des incidents ont éclaté entre un groupe de viticulteurs et les force de l’ordre. Des manifestants ont lancé des cailloux sur les CRS qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes.

Deux personnes ont été brièvement interpellées dont le président des Jeunes Agriculteurs du Gard Xavier Fabre et un viticulteur de l’Aude puis ont été remises en liberté.

Vers 21H00, après quelques feux de poubelles et un platane abattu dans le centre-ville, le calme est revenu après le départ des derniers manifestants.

Plus tard dans la nuit, une partie d’entre eux se sont rendus à Pèzenas (Hérault), à 25 km à l’est de Béziers, où ils ont brisé des vitres de l’Hôtel des impôts et d’une agence du Crédit agricole avant d’être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes des CRS.

A Montpellier, Xavier Fabre avait dénoncé les charges qui "asphyxient", le prix du gazole qui ne cesse de grimper comme ceux des produits phytosanitaires. Quant à la retraite, "pourquoi cotiser si demain nous ne sommes plus là ? Pas de revenus, pas de cotisations !", avait-il lancé, sous les applaudissements.

"Je suis fier parce que nous faisons le plus beau métier du monde mais j’ai honte car le métier ne nourrit plus nos familles", avait ajouté M. Fabre, lors d’une prise de parole.

Selon Philippe Vergnes, président du Syndicat des vignerons de l’Aude, 98% des quelque 15.000 exploitations de la région sont "plombées financièrement". "Lorsqu’un viticulteur pose le pied sur le sol le matin, il perd déjà de l’argent", a-t-il dit.

Les viticulteurs réclament un fuel à 40 centimes d’euros, un acompte versé par les négociants à la signature du contrat de vente, un moratoire sur les dettes vis-à-vis des banques et de la Mutuelle sociale agricole ainsi qu’une exonération, pour 2007 et même 2008, de la taxe foncière sur le non-bâti.

Ils dénoncent aussi les grands distributeurs, qui "prennent 60% de marge", à leur détriment. "Nous réclamons une meilleure répartition de la marge", a tempêté Philippe Vergnes. Il a demandé tout particulièrement au président Sarkozy, "un signe fort pour redonner espoir aux vignerons".

Les viticulteurs devraient être reçus lundi par Michel Barnier, ministre de l’Agriculture.

http://www.20minutes.fr/article/239309/France-Entre-4-500-et-12-000-personnes-a-Montpellier-pour-defendre-la-viticulture.php