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QUE FAIRE CONTRE LE VOILE ISLAMIQUE SUITE AU VERDICT "JULIENRUPT" (VOILE VOSGIEN) ?

Publie le mardi 13 novembre 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

QUE FAIRE CONTRE LE VOILE ISLAMIQUE SUITE AU VERDICT "JULIENRUPT" (VOILE VOSGIEN) ?

CONTRE LE VOILE MAIS PAS CONTRE L’ISLAM NI CONTRE LES MUSULMANES PACIFIQUES

La propriétaire d’un gîte rural de Julienrupt, dans les Vosges, a été condamnée par le tribunal correctionnel d’Epinal pour avoir refusé d’accueillir une cliente qui portait un voile islamique.

http://www.lepoint.fr/content/a_la_une/article?id=204489

Cette femme de 54 ans a été reconnue coupable de discrimination religieuse.. On a discuté en séance et dans les couloirs sur le point de savoir s’il fallait caractériser la discrimination de raciale ou de religieuse. Ce n’est pas anodin. Nul doute que des débats vont se tenir sur cette différence. Cette décision peut faire date.

Cette différence souligne une double hypocrisie. La deuxième portant sur le voile indique qu’il va falloir étendre le champ ouvert en 2004.

I - LUTTER CONTRE UNE DOUBLE HYPOCRISIE.

Le racisme avance masqué, il faut donc le dénoncer (A). Mais à l’inverse un certain discours globalisant risque de tordre le bâton dans l’autre sens en portant des accusations injustifiées. La critique de la « voilophobie » ne sautait être sommaire ! (B)

A – Oui un "RACISME PERNICIEUX" se déploie en ce moment.

Il n’est d’ailleurs pas si nouveaux puisque déjà en 2003, donc avant la loi du 15 mars 2004 des préjugés et des actes antiarabes et antimusulmans se sont banalisés. Je ne pense pas avoir relativisé cet aspect ainsi que le laisse penser le message "en réponse à C DELARUE" posté sur Bellaciao. Simplement je pense, à la différence de Mouloud AOUNIT, que des compréhensions se sont fait jour depuis 2004. Une prise de conscience s’est développée entre islamophobie globale débouchant sur du racisme et critique ou blasphème du voile soit comme signe religieux ostensible oppresseur des autres soit comme symbole d’aliénation pour les femmes.

Reste que le racisme sous toutes ses formes constitue un réel problème en France et en Europe qui nécessite le renfort du mouvement antiraciste. Car il y a besoin d’un mouvement antiraciste fort en France mais un mouvement en capacité d’éviter les amalgames .A cette heure je suis dubitatif. . Je ne conçois pas un tel mouvement qui se met sans débat en ordre de bataille derrière un rapport, que dis-je derrière quelques passages d’un rapport . Autrement dit , on ne peut prendre comme un dogme la phrase répétée ces jours-ci : "Selon le rapport de l’ONU de sept 2007 , l’islamophobie constitue, dans le contexte actuel, la forme la plus grave de diffamation des religions. C’est une forme contemporaine de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance". Il existe un racisme généré par l’islamophobie mais aussi des rejets de certains abus de l’islam et notamment d’un islam politisé qui ne sont pas raciste.

Le mouvement antiraciste doit s’attacher plus encore à développer son volet social, son ancrage altermondialiste, notamment sur l’extension des logiques sécuritaires et guerrières.

B - DERRIERE LE VOILE : LAICITE et FEMINISME ou RACISME ANTI-ARABE / RACISME ANTI-MUSULMAN

Derrière le voile, il ne faut pas s’abstenir de l’analyse avant de conclure. La "voilophobie" n’est pas systématiquement raciste. "LA VOILOPHOBIE N’EST PAS NECESSAIREMENT L’ISLAMOPHOBIE INDISTINCTE". Le voile met en jeu plusieurs éléments :

 d’une part la ‘liberté de religion’ qui n’est pas sans limite. Des compromis sont à rechercher. Le droit international protège la liberté religieuse mais ignore la laïcité.. La mentalité laïque est à conquérir contre l’esprit religieux ostensible ou ostentatoire

 d’autre part le racisme caché derrière le refus du voile car en ce cas c’est en fait toute la personne avec sa croyance voir son appartenance ethnique qui est rejetée. C’est du racisme islamophobique ou du racisme anti-arabe (il faut analyser de près).

Mais on ne saurait procéder constamment par soupçon facile et générateur d’amalgame. Les choses sont plus compliquées dans la vie réelle. Ainsi, de nombreuses personnes non racistes ( y compris des musulmanes ) ne supportent pas le voile soit comme féministes soit comme personnes attachées à la mentalité laïque.

Mais il faut bien prendre garde à distinguer le comportement ou l’apparence de la personne elle-même. Autrement dit distinguer le voile comme accessoire facultatif (outil objectif d’oppression) qui peut être enlevé
au moins pendant le temps du vivre en commun et la personne qui ne doit pas se sentir rejetée pour sa croyance religieuse (de quelque religion qu’il s’agisse) encore que la croyance religieuse puisse elle aussi être critiquée sans que cela se comprenne comme une attaque à la personne même.

 Le voile est ressenti d’une part comme une OPPRESSION EXTRAVERTIE

Autrement dit comme un message offensif vers l’extérieur, c’est-à-dire contre les autres, les proches, ceux qui subissent la présence constante du signe ostensible.

 Les personnes de mentalité laïque, sensibles au prosélytisme religieux insidieux mais permanent (je crois, je crois, je crois, croyez, croyez...) refusent souvent le voile à ce titre. Ils ne rejettent ni les arabes ni les musulmanes, ni l’islam. Ils sont tolérants. Ils s’opposent juste à un instrument d’oppression, pas plus. Ils ne sauraient être accusés de racisme.

 Des hommes non sexistes ou antisexistes éprouvent comme une oppression le message insidieux du voile : les hommes seraient tous incapables de maîtriser leurs désirs, ils seraient trop concupiscents et même aisément violeurs. Le même message signifie aux femmes "occidentalisées" qu’elles sont aussi "dépravées" que les hommes et qu’en cas d’agression elles sont responsables.

 Le voile est d’autre part perçu comme outil d’OPPRESSION INTROVERTIE

Autrement dit comme une aliénation, c’est-à-dire tournée à l’encontre de la personne même qui le porte. Les féministes sont sensibles à cet aspect. On pourrait dire que l’on ne libère pas une personne malgré elle. Que c’est à la personne elle-même de faire son trajet de libération. Les féministes n’ignorent évidemment pas cela. Reste que de nombreuses femmes ne supportent pas le voile à ce titre et uniquement à ce titre et que dès lors elles ne sauraient être assimilées à des racistes.

Les deux volets - laic et féministe – de la critique se combinent souvent dans la réalité.

II – LUTTER SUR PLUSIEURS FRONTS : ANTI RACISME, ANTISEXISME, COMBAT SOCIAL ET ALTERMONDIALISTE...

MAIS AUSSI EXTENSION DE LA LAICITE !

Qu’il faille poursuivre la lutte antiraciste comme la lutte antisexiste le tout dans un cadre élargi d’un combat social de type altermondialiste est une nécessité . Il faut aussi poursuivre le travail engagé en 2004 (A) en tenant compte des effets pervers (B).

A) LA FRANCE DISPOSE D ‘UN POINT D APPUI...

 UNE AVANCEE : La loi interdisant les « signes religieux ostensibles » a constitué une avancée par rapport aux textes fondateurs (les lois de 1881, 1882 et 1886) qui ne concernait que les locaux, les programmes scolaires et le personnel enseignant mais pas les élèves ou les mères accompagnatrices. Une avancée car l’envahissement pénible des signes religieux ne provient pas seulement du crucifix isolé en hauteur sur le mur d’une classe ou d’éventuels propos religieux d’enseignants mais aussi du nombre de personne supportant constamment du matin au soir des signes religieux
ostensibles ..Le partage entre l’institution soumise à la laicité et ses usagers libres est dépassé. Ce partage est en fait maintenu mais la loi du 15 mars 2004 va plus loin encore.

 UNE DISTINCTION CAPITALE : La distinction entre signes discrets autorisés et signes ostensibles interdits constitue un principe fondamental pouvant donner contenu clair pour l’humanité à ce que l’on peut appeler « la mentalité laïque » . L’esprit laïc, que n’est pas l’athéïsme, doit enfin progresser au plan historique et mondial . Pour l’heure la mentalité laïque peine à sortir de la préhistoire du fait de la puissance du pouvoir religieux et patriarcal archaïque. De plus en plus d’individus, y compris des croyants, et de quasiment toutes les religions, sont gênés par l’affichage de signes par trop ostensibles. Ils préfèrent adopter des signes discrets voire garder pour eux leur croyance.

B) ... MAIS IL FAUT ËTRE TRES PRUDENT !

 DES INSUFFISANCES DANGEREUSES : Si la loi du 15 mars 2004 pouvait encourir la critique c’était plutôt du fait que rien n’était prévu, notamment dans le privé, pour recevoir les jeunes musulmanes à l’affichage religieux ostensible . La déscolarisation des élèves est un fait à prendre en considération pour des militants laics responsables tout comme d’ailleurs pour des féministes. Je le souligne, même si cela ne fait pas plaisir aux laics et aux féministes anti-voile, car il ne faudrait pas qu’un gouvernement prenne pour les lieux de production des mesures irresponsables génératrices d’exclusion .

 POUR UNE EXTENSION : Pour moi, cette philosophie de la loi du printemps 2004 ne saurait rester limitée aux portes de l’école . Sont également concernés les autres lieux clos qui sont des lieux de partage contraint de l’espace . Cela concerne principalement les lieux de travail . Toutes les entreprises ne peuvent prévoir des lieux distincts pour les femmes voilées et les femmes non voilées. Le passage par la loi semble difficile, sauf s’il s’agit d’une loi indicatrice qui ouvre sur des discussions et des compromis. Le principe étant de favoriser le vivre ensemble le plus possible et donc d’éviter le licenciement.

 UNE METHODE : Le principe se couple aussi avec l’idée que l’émancipation ne s’obtient pas par la répression. Il s’agit de trouver un compromis entre liberté de porter un signe et souci de ne pas oppresser une autre personne par ce port constant et proximal.

Christian DELARUE

Secrétaire national du MRAP

QUE PENSER, QUE PROPOSER

SUITE AU VERDICT "JULIENRUPT" (VOILE VOSGIEN) ?

Messages

  • RACISME ANTI MUSULMAN

    VOICI CE QUI N’ A PAS ETE REPRIME ET QUI AURAIT L’ETRE

    Le 10 décembre 1997, le Tribunal correctionnel de Dijon a prononcé la relaxe en faveur de M. Jacques Seurot, professeur d’histoire au collège privé Saint-François-de-Sales à Dijon, initialement poursuivi pour /"provocation à la haine raciale et insulte raciale"/.

    Dans le journal de l’école, il avait évoqué /"le débarquement en France de hordes musulmanes inassimilables" /qui ont /"investi les plus reculées de nos cantons"/. Les musulmans, disait-il, /"sont aujourd’hui cinq millions, construisent partout des mosquées et quand ils parlent de mettre les voiles... ne vous réjouissez pas trop, ce n’est qu’à leurs sales gamines arrogantes"/. Entre-temps, il avait été révoqué de l’éducation nationale. A l’audience, le 26 novembre, le procureur avait requis une privation de cinq ans de ses droits civiques, civils et de famille (sauf le droit de vote) et la publication du jugement.

    Mais les magistrats ont estimé que la dénonciation des /"hordes musulmanes"/ ne relevait pas de la provocation à la haine raciale car les musulmans /"ne constituent pas une race particulière, mais se rencontrent parmi des peuples variés"/. Bel exemple de sophisme !

    la suite du texte : La Haine raciale anti-musulmane
    sur oumma.com
    *http://www.oumma.com/La-Haine-raciale-anti-musulmane*

    VOICI UN CAS QUI A TROP ETE REPRIME

    « UN SIMPLE FOULARD ? UN VULGAIRE FICHU ? OU AUTRE CHOSE »

    Pour situer mon intervention, il me faut dire que j’approuve de nombreuses considérations de ce texte. Je critique principalement le premier paragraphe. J’avance d’autres considérations librement comme un antiraciste qui a fréquenté des musulmans et des musulmanes de plusieurs pays ayant des références religieuses variables et surtout - c’est le plus important - avec des pratiques différentes notamment par rapport à la religion, à la laïcité, aux droits des femmes mais aussi par rapport à l’anti-impérialisme, au sionisme, etc... *

     DISCRIMINATION RELIGIEUSE

    Tel est le verdict du jugement du 9 octobre 2007 tranchant le conflit entre Horia DEMIATI musulmane voilée et Fany TRUCHELUT propriétaire du gîte de Julienrupt dans les vosges. D’une part c’est une victoire contre le racisme qui frappe les musulmans, d’autre part la présence de l’objet-voile laisse planer une ambiguïté, donc une insatisfaction. D’un côté un motif de contentement, de l’autre le sentiment de confusion. Car peut-on généraliser ce verdict de discrimination religieuse à chaque demande d’enlèvement du voile ou ce cas était-il particulier car le voile n’était que masque d’un racisme anti-musulman. Avec un contexte différent - épuisement de l’idéologie du ’choc des civilisations" - que va-t-on choisir comme positionnement ? Est-ce que l’on distinguera enfin la musulmane et sa religion ou le seul voile. Pour l’heure il semble bien qu’il faille recevoir les musulmanes voilées et donc éviter l’exclusion discrimination, mais rien n’empêche de dire nonobstant que le voile est honni.

    En effet le verdict aurait été différent si la musulmane ostensible avait été reçu dans le gîte mais en précisant que son accoutrement offensif indisposait ! Car on peut haïr les signes religieux trop ostensibles mais se garder de préconiser l’exclusion du travail ou du logement. Reste le problème de devoir travailler plusieurs heures et plusieurs jours avec une femme voilée à ses côtés - ce qui est une situation jugée insupportable par beaucoup - car ressenti comme une oppression religieuse plus pénible encore qu’un crucifix sur un mur.

     TRANSFORMER PAR LE LANGAGE LE COUTEAU EN PETITE CUILLERE

    Le texte de Mouloud AOUNIT banalise le voile islamique (terme générique qui recouvre diverses catégories de voile - 10). Pourtant le port d’un fichu ou d’un foulard ne pose de problème à personne y compris à la propriétaire du gîte vosgien. Je pourrais parier qu’elle a pu en mettre un dans les dix ans qui viennent de s’écouler. Pour ma part, j’avoue qu’il m’arrive de mettre un bonnet (quand il neige) et un casque (quand je suis en moto). Donc si l’on veut être sérieux, il faut bien dire qu’il s’agit d’autre chose. A partir du moment ou le voile est porté été comme hiver, dehors comme dedans ce n’est plus un simple fichu c’est autre chose.

    NB : La "découverte" par le climat date de juin 1989 à Epinal (dans les Vosges déjà et encore)

    L’ article de Ghislaine Ottenheimer <http://confucius17.free.fr/index.ph...> (2) explique qu’à la faveur de récréations, alors qu’il faisait très chaud, la Directrice, voyant une fillette suer, lui aurait demandé de retirer son foulard, ce que la fillette refusa de faire. Au delà de l’anecdote^[2] <http://confucius17.free.fr/wiki/ind...> , Ghislaine Ottenheimer <http://confucius17.free.fr/index.ph...> insiste bien sur l’époque et sur le climat : « Mais de quel droit, sous quel prétexte s’offenser du port d’un couvre-chef quel qu’il soit, en plein hiver ? Là, à la faveur des premiers rayons de soleil, la directrice a testé le caractère emblématique et religieux de ce fichu. ». (voir archive MRAP sur site )

    ANALYSES CRITIQUES D’UN EMBLEME

    A) DECONSTRUIRE

     DONC AUTRE CHOSE

    Le voile islamique est outil de voilage et outil d’un certain islam. Le "certain" fait toute la différence. Il est d’une part un étendard pour l’extérieur et d’autre part pour de nombreuses féministes un instrument d’aliénation pour celles qui le portent. Cet outil d’imprégnation idéologique dit objectivement deux choses : je crois en Dieu, je crois en Dieu en permanence... ce qui finit par insupporter. L’intolérance suscite le rejet. Il dit aussi je suis une femme respectable, ce qui signifie un double insulte :
     pour un femme sans voile : tu n’es qu’une femme-objet (ou plus vulgairement une pute - et ce n’est pas un phénomène restreint) ;
     pour les hommes : vous ne me verrez pas comme femme séduisante car vous êtes violeur ou du moins trop concupiscent pour me voire aussi comme être humain dans le même mouvement.

    Je renvoie à ma colère "VOILE ISLAMIQUE ET SEDUCTION" sur Bellaciao (3) et blog chrismondial

     L’AMALGAME D’UN CERTAIN ANTIRACISME

    La phrase (9) ci après - et notamment l’emploi du terme Autre qui globalise à les musulmanes - montre que le travail de "désimbrication" n’a pas été suffisamment fait : "/les personnes interrogées (9) qui adoptent des positions à la fois féministes et antiracistes sont celles qui s’opposent le plus à la loi (de mars 2004), qui refusent de la justifier au nom de la laïcité, de désigner l’Autre (ici les Musulman-e-s) comme différent et de le stigmatiser"./ Il ne faut en effet pas se tromper de stigmatisation. Il ne faut pas généraliser.

    Car *il y a un réel mensonge à amalgamer la critique et la phobie du voile islamique à la phobie de l’islam dans sa globalité*. C’est le piège du "faux nez" (7). C’est contraire aux pratiques d’analyse que le MRAP met en oeuvre par ailleurs. D’une certaine manière on pratique ici ce que l’on critique sous le terme d’islamophobie, de racisme anti-musulman ! On reste dans la prise de position inverse - technique classique du mauvais antiracisme de simple renversement - sans passer par la distinction.

    Effectivement le MRAP dénonce à raison " l’amalgame entre islam -intégrisme -islamisme radical" avec pour exemple "l’affaire des bagagistes de Roissy qui se sont vu retirer leurs badges en raison de leurs pratique religieuse" (qui n’avait rien d’anti-laïque ou de sexiste)/. /Effectivement, une argumentation historique et sociologique dès plus conséquente que cite Mouloud AOUNIT dans son texte pèse pour dire que la phobie du voile PEUT cacher un racisme anti-musulman. Mais il n’y a pas de causalité automatique. Il importe de dire qu’il s’agit d’une possibilité de dérapage, d’une forte probabilité mais pas d’une nécessité absolue. De nombreux laïcs et de nombreux antisexistes ou féministes sont critiques et phobiques du voile sans être raciste . "N’allons pas dire - écrit Eric FASSIN - que les femmes des quartiers, en dénonçant la violence qu’elles subissent, ou les féministes laïques, en s’insurgeant contre l’oppression sexiste, sont racistes, ni même qu’elles ne sont que les alibis du racisme" (8)

    B) RECONSTRUIRE
    *
     PEDAGOGIE ANTIRACISTE : LES DISTINCTIONS A REPETER CONSTAMMENT

     De nombreux antiracistes critiquent le voile, ils le haïssent mais cela s’arrête strictement au voile.* Autrement dit ce rejet ne porte ni sur la personne ni sur la religion. Donc pas sur l’Autre. La religion musulmane est diverses : certains religieux pensent que le voile est une obligation mais pas tous. L’islam d’emprisonnement et d’affichage offensif est très minoritaire en France : peu de jeunes filles et de femmes musulmanes portent le voile.

     En conséquence plutôt que de reprendre la distinction l’islam invisible et l’islam visible je distinguerais s’agissant des individus *l’islam discret et pacifique d’un l’islam ostensible et offensif.* A l’égard de ce dernier on ne saurait se montrer tolérant.. Il faut certes respecter la loi mais être aussi à l’offensive.

     UNE CERTAINE PEDAGOGIE LAIQUE : UNE ETHIQUE DE LA RENCONTRE

    Je précise d’emblée - notamment par rapport à la précision d’un texte de Bernard TEPER publié recemment (6) - que je ne me réfère pas ici au corpus de la laïcité institutionnelle française de 1905 - qui doit certes être défendue en France - mais à l’évolution d’une "mentalité laïque" strictement individuelle qui veut que l’on préfère les signes religieux discrets (voire aucun) aux signes ostensibles ou ostentatoires. Sous l’influence d’une compréhension de l’évolution de la civilisation humaine dans l’histoire (issue d’une lecture personnelle des thèses de Patrick TORT sur le darwinisme) je milite pour que cette mentalité laïque progresse dans tous les pays, pour qu’un pas historique conséquent soit fait en ce sens.

    Le signe religieux ostensible - voile ou kippa ou autre - est donc contraire à la mentalité laique qui se contente de signes discrets .

     EN CONTRE : Ces derniers manifestent un bon compromis entre liberté d’afficher sa religion sans oppresser l’autre. Car l’affichage ostensible est bien une forme d’oppression. Le fait qu’elle ne soit pas ressenti comme tel par tous ne signifie pas son absence chez certains, notamment chez celles et ceux qui ont déjà subi l’influence du religieux.

     EN POUR : Le signe religieux discret permet la rencontre pacifique, Comme le souligne le comité de Vitrolle du MRAP (1) un tel /espace (laïque) permet la rencontre sans que les croyances, restant intimes /(ou du moins discrètes), /soit un obstacle relationnel./

    Un voile comme une croix ou une kippa çà s’enlève aisément, sans pour autant abandonner sa religion. Il suffit d’adopter des signes discrets pour satisfaire la mentalité laïque et les critiques de nombreuses féministes. Parler de racisme anti-voile c’est, à la limite, ne pas comprendre ce qu’est le racisme réel, ce que subissent celles - ceux qui ne peuvent enlever tout qui les racise : cheveux frisés, peau mat ou noire, etc.... Et de plus, cela ne signifie pas mépris de la religion (que nous pouvons néanmoins critiquer sur tel ou tel point) que les croyants peuvent pratiquer librement tout en respectant l’autre celui ou celle qui pratique sa religion sans la brandir constamment aux yeux du monde. Cela ne signifie donc pas acceptation des discriminations pour les croyances religieuses des musulmans comme des autres religions. Certaines pratiques religieuses seulement sont à critiquer vivement : celles qui sont offensives.

    La suite du texte de Christian DELARUE sur ce site ou sur chrismondial blog

  • Bonsoir

    Dans l’ombre de vos mots, quelle réalité psychique se glisse-t-elle ?

    L’ombre de vos mots, logorrhée socio-politico, ne couvre-t-elle pas une phobie féminine ?

    Euphémismes ...

    Et, par ailleurs, pourquoi toujours signer sur Bellacio, de la redondance de vos titres ?

    Votre pensée - légitime, même si je ne m’y reconnais pas comme bien d’autres-

    ne suffit elle pas à vous donner une place ?

    Cordialement.Noëlle

  • En démocratie, il est des principes intangibles :

     fuir comme la peste tout ce qui engendre des exclusions irréfléchies en est un, plus encore lorsqu’il s’agit de mineurs ; la dérogation à cette règle n’est pas nouvelle, les petits bretons étaient empêchés de parler le breton, c’était considéré comme rétrograde, cependant, ils n’étaient quand même pas virés des écoles de la République ;

     quant à cette "commerçante" effarée du voile, qu’elle aille faire autre chose... Merde, s’il existe des professions de contact, ce sont celles-ci ; de plus, le contrat étant réciproque, je suppose que la personne "voilée" était correcte et lui aurait payé normalement son séjour ; ce qui est quand même l’échange de service requis ;

     enfin, les gens qui parlent comme moi et que l’on prend pour des "acharnés du voile" ne sont pas nécessairement prophètes mais savaient pertinemment que toutes ces contorsions législatives aboutiraient un jour à l’interdire (le voile) pour tous, et d’un, et à faire surgir nécessairement des écoles pour les voilé-e-s, et de deux ; MR

  • Sans parler du voile, qui ne symbolise qu’une soumission : à dieu (et non à son mari qu’on imagine brutal et méchant !),
    j’aimerais qu’on puisse tolérer, voire accepter l’athéisme ou la croyance de chacun.

    Aujourd’hui, on est libres... de manger des cochonneries, des OGM, de sortir en mini micro jupe avec des bottes de professionnelle, c’est soi-disant sexy.
    on est libre de s’enthousiasmer devant un matche de footballeurs payés des millions pour taper dans une balle.
    on est libre de se refaire le corps pour cher alors que des gens meurent de faim.
    on est libres de surfer sur le net sur des sites très osés, ya pas de mal...
    on est libres d’aller dans des clubs LIBERTins, rien de plus original et fashion.

    Peux-on avoir la liberté de croire en dieu s’il vous plait ?

    Merci