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JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION
Publie le samedi 29 décembre 2007 par Open-Publishing14 commentaires
JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION
INTRODUCTION EN DEFENSE DU CARACTERE PRODUCTIF DU TRAVAIL DANS LES SERVICES NON MARCHANDS
http://www.france.attac.org/spip.php?article7995
Le mouvement social et en particulier le mouvement altermondialiste – on verra pourquoi plus loin pour celui-ci – se trouvent donc confrontés à un redoutable problème. Comment donner une légitimité nouvelle à l’impôt, à la cotisation, en bref aux mal nommés « prélèvements obligatoires », à une époque où ils sont considérés comme autant de freins au dynamisme économique, à la « réforme » et bien sûr à la compétitivité dans la concurrence mondiale ? Comment disposer des ressources nécessaires pour assurer l’accès universel aux biens communs de l’humanité ainsi qu’à la protection sociale, et non pas l’un à la place de l’autre ? Et cela, d’autant plus que ces besoins, tant sociaux qu’en matière de préservation de l’environnement iront croissant.
La réponse à ces questions oblige à réexaminer la nature de l’impôt et, au-delà, celle de tout prélèvement. Les interprétations que l’on en donne traditionnellement, à gauche s’entend, ne sont peut-être pas à la hauteur des enjeux. Il s’agit donc d’une réouverture d’une question d’économie politique. Et pas n’importe laquelle : économie politique critique, à vrai dire « critique de l’économie politique ».
Le premier mot d’ordre du mouvement altermondialiste fut, il y a dix ans : « le monde n’est pas une marchandise », sous-entendu « il ne doit pas l’être ». Comment contrer la délégitimation dont sont l’objet tous les services non marchands, notamment l’éducation publique et l’accès universel aux soins, depuis que le capitalisme a entrepris d’en réduire le champ pour élargir par là même celui de l’accumulation privée ?
L’enjeu théorique et politique est d’importance au moment où l’altermondialisme s’interroge sur les moyens que les travailleurs et les peuples pourraient mettre en œuvre pour battre en brèche la logique de la rentabilité du capital et de la marchandisation.
Au sein de la théorie économique libérale, règne la thèse du caractère parasitaire de l’activité publique non marchande financée par prélèvement sur l’activité marchande des agents privés qui, de ce fait, se voit limitée (par l’effet d’éviction et la montée des taux d’intérêt). La conséquence normative de cette approche est de verrouiller la politique monétaire, notamment en interdisant la monétisation des déficits publics, obligeant les États à emprunter sur les marchés financiers.
Le marxisme traditionnel peut-il aider à dépasser l’aporie précédente ? Malheureusement, il existe un trou noir en son sein. Certes, l’analyse de la marchandise ouverte par Marx au début du Capital donne les outils conceptuels pour critiquer le processus de marchandisation du monde. Mais le marxisme a laissé en jachère ce qui pourrait en constituer le rempart : il n’existe pas d’économie politique critique dont l’objet serait de théoriser une sphère non marchande ayant pour vocation de s’étendre au fur et à mesure que les rapports de forces tourneraient à l’avantage du travail face au capital.
Au sein de la théorie marxiste, la conviction du caractère improductif des travailleurs fournissant les services non marchands – quand ce n’est pas des services tout court – est solidement enracinée : ils sont financés par prélèvement sur la plus-value capitaliste. Penser dans ces conditions la démarchandisation est impossible puisque la non marchandise dépendrait de l’existence de la marchandise. Quant à l’alliance de classes entre les travailleurs des deux sphères, elle est donc hautement improbable.
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Lire les développements de Jean-Marie HARRIBEY sur le site ATTAC France : Le travail productif dans les services non marchands et l’impôt
http://www.france.attac.org/spip.php?article7995
Ce texte est un extrait de deux articles plus complets [2004-a et 2006] que l’on pourra trouver à :
Messages
1. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 29 décembre 2007, 12:22
monsieur Delarue
merci de ne plus intoxiquer :
“Au sein de la théorie marxiste, la conviction du caractère improductif des travailleurs fournissant les services non marchands – quand ce n’est pas des services tout court – est solidement enracinée : ils sont financés par prélèvement sur la plus-value capitaliste. Penser dans ces conditions la démarchandisation est impossible puisque la non marchandise dépendrait de l’existence de la marchandise. Quant à l’alliance de classes entre les travailleurs des deux sphères, elle est donc hautement improbable.”
Quelle theorie ?
Merci de comprendre que les besoins sociaux priment sur les vues technocratiques meme altermondialistes !
Il faut affirmer et reconnaitre :
LE REVENU GARANTI INCONDITIONNEL pour TOUTES et TOUS (precaires, chomeurs,retraités,femmes monoparentales, paysans,etudiants, handicapes,malades etc )
Le reste c’est des parlottes !!!
1. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 29 décembre 2007, 13:09
Sur la forme :
1 Vous n’avez lu les développements de Jean-Marie HARRIBEY sur le site ATTAC France : Le travail productif dans les services non marchands et l’impôt
http://www.france.attac.org/spip.php?article7995
2 Ni intimidations, ni louanges : débat !
Sur le contenu :
Revenu garanti : une panacée ? Débat
Lazzarato, de la revue Multitudes, et Michel Husson, économiste, membre de la LCR (à l’époque).
http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article1277
FIN DU TRAVAIL ET REVENU UNIVERSEL
dimanche 25 avril 2004, par Michel Husson
http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article911
Contribution au débat. Avril 2004 la double nature du travail
CD
2. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 29 décembre 2007, 18:34
Merci Christian pour ce texte de JMH certes d’un niveau conceptuel élevé mais très intéressant.
Pascal
3. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 29 décembre 2007, 22:16
Comme l’indique le texte de M HUSSON en lien ci-dessus il ne faut pas confondre revenu garanti et revenu universel.
Le premier correspond à une mesure d’urgence qui vise à fournir un revenu décent. Il s’agira alors d’augmenter les minima sociaux qui sont plus bas que le SMIC, lequel est lui aussi trop bas.
AM
4. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 13:44
Pour revenir au texte de JMH, sa conclusion mérite d’être relevé même si je ne pige guère la "théorie de la valeur" :
5. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 19:26
Husson fournit un excellent travail , dans une langue aisément compréhensible, du moins pour moi (on ne soulignera jamais assez l’aspect très pénible des jargons ).
Son site est une mine de "munitions" indispensables à consulter régulièrement.
ici :
http://hussonet.free.fr/
Copas
2. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 20:36
"Au sein de la théorie marxiste, la conviction du caractère improductif des travailleurs fournissant les services non marchands – quand ce n’est pas des services tout court – est solidement enracinée : ils sont financés par prélèvement sur la plus-value capitaliste. Penser dans ces conditions la démarchandisation est impossible puisque la non marchandise dépendrait de l’existence de la marchandise. Quant à l’alliance de classes entre les travailleurs des deux sphères, elle est donc hautement improbable".
Un tel paragraphe demande à ce que la ou les sources venant du marxisme soient explicitement citées.
1. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 20:44
Il semble qu’au sens strictement économique, les services non marchands sont inexistants, tous les services sont comptés dans le PIB.
Quant à la plus value capitaliste, la majeure partie à l’heure actuelle, en dehors de nouveaux investissements va dans la poche des PDG et des actionnaires.
Pour la lutte des classes, l’union entre les travailleurs est possible, puisque les services sont réellement un travail rémunéré. Quant aux services dit gratuits, en réalité il y a toujours compensation en nature.
La faiblesse des salaires pour l’ensemble de ces travaux vaut bien la lutte des classes.
2. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 20:53
Le mot démarchandisation n’est pas strictement économique. Car en économie tout a une contrepartie financière.
Mais la démarchandisation veut dire que c’est l’homme qui ne doit pas être une marchandise. Si les salaires sont faibles, ils ne sont que la contrepartie de la force de travail du travailleur (Marx, Le Capital, chap. I).
Il veut dire qu’il faut dissocier la logique travail-rémunération de l’épanouissement des humains.
Exemple : l’enseignant reçoit un salaire pour son travail d’enseignant. Le salaire lui est fourni par l’Etat. Sa mission d’enseigner est de développer les intelligences de ses élèves, le but de son travail n’est pas uniquement le salaire.
Plus les salaires sont faibles, et plus il y a de riches, plus il y a marchandisation.
3. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 21:08
Et les ressources de l’Etat ne viennent pas de la plus value capitaliste, ça se saurait, et l’Etat serait bigrement riche. On pourrait concevoir que l’Etat ait un droit de regard là-dessus.
Après tout, c’est un peu les nationalisations, qui étaient rentables, contrairement à une idée reçue. Ainsi que certaines entreprises publiques comme les Télécom ou EDF, entre autres. Mais leurs ressources étaient pompées par l’Etat.
Les ressources essentielles de l’Etat viennent des impôts et des emprunts.
L’imposition ne touche pas assez le système de l’actionnariat.
4. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 21:15
C’est pourquoi aussi, il faut refuser l’Europe de la marchandisation et exiger une régulation sociale et des salaires ainsi que la nécessité d’une gestion d’envergure sur les services publics.
5. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 30 décembre 2007, 21:26
Essai de clarifier et d’actualiser par 82 224
6. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 31 décembre 2007, 00:39
Exemple :
Je cite le traité d’économie politique LE CAPITALISME MONOPOLISTE D’ETAT 1970 (tome1)
En page 213 débute « Travail productif et travail non productif » sur 5 pages.
L’ouvrier diffère de l‘employé notamment sur ce caractère « productif »
P 216 :
La boucle est bouclé avec le tryptique constitutif de la « classe ouvrière » : Ouvrier, producteur, marchandise.
CD
7. JM HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION, 31 décembre 2007, 00:46
JACQUES GOUVERNEUR est l’économiste marxiste qui a le plus distingué production marchande et production non marchande
Pdt longtemps dans la CGT, il n’y avait qu’une seule production de "richesse" : la production marchande matérielle.
Le manuel d’économie marxiste de Jacques Gouverneur, disponible
(avec des différences minimes) en deux versions :
o Comprendre l’économie
<http://home.scarlet.be/dominique.me...> ,
La face cachée des phénomènes économiques, 2005 en format A4
o Les fondements de l’économie capitaliste
<http://home.scarlet.be/dominique.me...> ,
Introduction à l’analyse économique marxiste (3e édition),
2005 en format A5
http://home.scarlet.be/dominique.meeus/marxisme/lienstextes.html