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À Jérusalem, la police israélienne pourchasse les candidats
Publie le lundi 23 janvier 2006 par Open-PublishingEn dépit des déclarations officielles, les autorités israéliennes multiplient les obstructions à toute activité politique dans la partie orientale de la ville.
P. B., Jérusalem
Faire campagne à Jérusalem, où six postes sont à pourvoir, n’est pas une mince affaire. Les autorités israéliennes ont donné leur accord à la tenue du scrutin dans la ville sainte - dont la partie orientale est occupée depuis le 4 juin 1967 - il y a seulement une dizaine de jours, tout en soulignant que les candidats des « organisations terroristes » ne seraient pas autorisés à faire campagne.
Dans les faits, les Israéliens tentent de faire obstruction à toute activité politique. Ils empêchent par exemple le collage sauvage des affiches électorales mais n’ont pas placé les panneaux officiels, comme cela était précisé par les accords d’Oslo. Chaque jour des militants sont appréhendés, menés en prison, fichés comme de vulgaires malfaiteurs. Visiblement la notion de « groupes terroristes » englobe tous les partis palestiniens.
Mercredi, Fadwa Khader, membre du PPP (communiste) et candidate à Jérusalem, a été arrêtée et retenue pendant plusieurs heures. Avec d’autres candidats elle voulait tenir une conférence de presse justement pour dénoncer l’attitude israélienne. « Cela montre que les Israéliens ne veulent pas que les élections se déroulent démocratiquement, explique Fadwa Khader. Ils expliquent au monde entier qu’ils nous laissent faire des élections, mais ce n’est pas vrai. Pour organiser un meeting public, nous avons besoin de leur autorisation. Alors on se déplace d’un endroit à l’autre en évitant de tomber sur les flics ou sur les services de renseignements israéliens.
On joue au chat et à la souris. C’est un peu Tom et Jerry... » Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 1 h 30 du matin, alors que plusieurs militants se trouvaient chez Fadwa Khader, l’un d’entre eux a reçu un coup de téléphone de sa femme, en pleurs : la police venait de passer, réveillant les trois enfants en bas âge, parce qu’elle voulait arrêter son mari Youcef. « Il y a déjà une vingtaine d’observateurs internationaux à Jérusalem.
Que font-ils, à quoi servent-ils ? » demande doucement Fadwa. « Quelle paix veulent donc les Israéliens ? »