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A Paris, luttons contre toutes les discriminations, même pendant la campagne électorale !

Publie le dimanche 18 novembre 2007 par Open-Publishing

Par Georges Sarre, premier secrétaire du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) et maire du XIè arrondissement de Paris.

A Paris, luttons contre toutes les discriminations, même pendant la campagne électorale !
Bertrand Delanoë a déclaré, dans 20 Minutes, le 13 novembre dernier, pour justifier son soutien à Patrick Bloche dans le XIe arrondissement - en violation de l’accord PS-MRC - : « il y a des choses qui sautent aux yeux » ; « il y a le temps qui passe ».

Fine mouche, la journaliste a expliqué qu’il « évoquait là, en filigrane, l’âge du maire sortant » : moi-même.

Oui, « le temps passe » en effet. J’ai acquis, grâce à l’expérience, une solide connaissance de Paris et du XIe arrondissement. Je connais par cœur cet arrondissement, son histoire, ses évolutions, ses besoins, ses potentiels. Je me consacre à plein temps, depuis des années, à ses dossiers, à ses habitants.

Loin de m’empêcher d’être un bon maire, mon âge, et donc mon expérience, facilitent ma compréhension des enjeux locaux, rendent plus rapides et plus fines mes prises de décisions.

Bertrand Delanoë, avant de devoir trouver pour Patrick Bloche un « point de chute électoral », était de cet avis, puisqu’il déclarait il y a quelques semaines seulement dans Le Nouvel Observateur : « Sarre est un bon maire d’arrondissement ». (Nouvel Obs Paris, 23 août 2007).

A partir de quel âge, d’ailleurs, ne peut-on plus être efficace, utile, faire prendre à sa ville et à ses habitants, « un temps d’avance » ?

J’ai connu Bertrand Delanoë quand il avait 25 ans. Nous avons l’un et l’autre, depuis, 32 ans de plus ; pourquoi le cacher ?

Est-ce que cela nous a empêchés d’inaugurer la nouvelle Maison des Métallos ensemble la semaine passée ? Aurait-elle vu le jour si je n’avais pas été capable d’agir pour l’avenir et depuis des années, sur ce dossier en particulier ? Comme sur tant d’autres : Cité Prost, place Léon Blum, espaces verts, gymnase Berlemont, mission « Vital Quartier », etc.

Alors je m’interroge. Qu’est ce que cela veut dire ? Mon âge serait-il en soi une caractéristique qui me rendrait indésirable dans le paysage politique ?

Certains n’aiment pas les gros. Certains n’aiment pas les noirs. Est-ce que certains n’aiment pas les vieux -c’est-à-dire finalement les « plus vieux qu’eux » ?

Jacques Chirac, alors Président de la République, avait assimilé à un « délit de sale gueule » les reproches de Lionel Jospin contre sa personne, pointée du doigt comme « usée, vieillie, fatiguée ». Une attaque qui n’avait d’ailleurs pas porté chance au candidat socialiste…

Je ne peux pas croire que ce soit là le sens des propos du Maire de Paris, car nous ne sommes pas des adversaires – nous sommes au contraire des amis - et surtout parce que ça ne lui « ressemblerait pas ».

Nous défendons ensemble, depuis des années, une conception largement commune de la ville : une ville de mixité ; mixité des activités, mixité des populations, avec des lieux de rencontre et de vie en commun. En somme, une ville du « vivre ensemble », hommes et femmes de toutes origines, de tous âges, de toutes préférences sexuelles, de toutes confessions …

Je l’ai entendu dix fois, mille fois, s’insurger contre toutes les discriminations. Et j’ai applaudi. Et j’ai soutenu, toujours, ce militant humaniste que j’avais accueilli avec plaisir à la fédération socialiste de Paris.

Il n’a sans doute pas changé.

La campagne parisienne est ouverte. Le P.S. souhaite-t-il s’y engager seul ? Cette hypothèse n’a pas ma préférence. Je suis pour l’union. Quoi qu’il en soit, j’espère une campagne d’idées, d’arguments. Que chacun défende ses convictions avec franchise. Mais il est nécessaire, et j’en prends pour ma part l’engagement, que nous respections les personnes, que nous respections les principes, et, comme dirait Bertrand Delanoë, que nous respections « certaines valeurs ».

N’insultons pas les personnes… Et n’insultons pas l’avenir : il faudra pouvoir, demain, rassembler la gauche, si possible au premier tour, et de toutes façons au second.

Vendredi 16 Novembre 2007 - Georges Sarre

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