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A ford (Blanquefort) comme ailleurs, rien n’est jamais acquis

par monachicchio

Publie le samedi 19 novembre 2011 par monachicchio - Open-Publishing

tract CGT de ford (FAI) blanquefort

FIN D’UNE PRODUCTION, PÉRIODE DE CHÔMAGE,
TRANSITION VERS DE NOUVELLES ACTIVITÉS :
POUR L’AVENIR DE NOS EMPLOIS
NOUS DEVONS MAINTENIR LA PRESSION
SURTOUT NE PAS LAISSER FAIRE !

Demain sera en quelque sorte une journée historique. Après la fin de la production de la
transmission S en septembre dernier, ce mercredi 16 novembre devraient être produites les toutes
dernières transmissions E.

Sans notre mobilisation déterminée depuis 2007, ces fins de productions auraient signifié la
fermeture de l’usine et le licenciement de tous les salariés. Même si notre avenir est loin d’être assuré et
que de nombreux emplois ont été supprimés ces derniers mois, la situation n’est pas catastrophique. Il y
a une perspective de travail pour les années qui viennent mais cela ne viendra pas tout seul.

UNE PÉRIODE DE TRANSITION DÉLICATE ET DANGEREUSE

Depuis le 6 mai 2011, Ford s’est engagé à mettre en place l’activité de production d’une nouvelle
transmission automatique, cela en plus de 3 autres activités moins importantes. Le retour à une activité
normale est prévu pour début 2013. La direction nous sort un discours confiant mais nous savons que
cela ne sera pas aussi simple.

Tout d’abord nous n’avons pas confiance dans les dirigeants de Ford. Trop d’évènements anciens
comme plus récents incitent à une forte méfiance. Rien que pour cette année, il y a de nombreux
éléments confus, contradictoires voir dangereux.

1) En ce qui concerne le nombre d’emplois qui seraient préservés, tout est particulièrement
ambigu. Le chiffre de 1000 est depuis le début une entourloupe tant nous n’avons jamais eu
l’impression que Ford s’imposait un minimum d’emplois à sauver. Il a fallu batailler, tout le temps,
pour obtenir des informations. Depuis juin, nous n’avons d’ailleurs plus aucun contact direct avec les
dirigeants de Ford Europe contrairement à leur engagement. C’est parce que nous avons insisté à
maintes reprises qu’une rencontre est finalement prévue avec Dirk Heller le 2 décembre.
Comme c’est le cas depuis toujours, il faut arracher la moindre information. Ford, comme
tous les patrons, se refusent de rendre des comptes sur leurs intentions. Le cabinet Sécafi a toutes
les difficultés pour rencontrer les dirigeants et pour avoir des éléments économiques. Ce manque
de transparence renforce évidemment notre méfiance.
A ce titre, nous comprenons d’autant moins l’attitude des pouvoirs publics (Etat, Région, CUB, …)
qui devraient apporter au moins 25 millions d’euros sous différentes formes : aides à la formation, aides
aux investissements, aides au chômage partiel. Comment peut-on justifier des aides publiques à une
multinationale qui fait plus de 6 milliards de profits, qui ne s’engage pas clairement sur les emplois à
sauvegarder et qui en plus vient d’en supprimer 336 ? Au lieu de cela, les pouvoirs publics devraient
exercer une pression, imposer des conditions strictes pour obtenir des garanties en ce qui concerne les
emplois pour la région.

2) En ce qui concerne la mise en place des activités futures, nous avons aussi des inquiétudes
tout en sachant que cela n’a rien à voir avec les « projets » de HZ. Les choses sont actées, des travaux
d’aménagement sont réalisés, des machines sont commandées et devraient arriver. Ceci dit, tout semble
bien instable. Il y a des retards dans la réalisation, il y a des changements, des annulations qui remettent
en question le nombre d’emploi. En clair, le chemin s’annonce très compliqué et nous avons du mal à
mesurer à la fois le sérieux et les intentions de Ford. Nous nous interrogeons aussi sur les compétences
de la direction locale à réussir le démarrage de ces activités.
L’exemple de la fabrication des racks est révélateur des difficultés. D’un côté, le secteur est en
place mais de l’autre, il y a un gros retard dans le démarrage, des erreurs ou des modifications aprèscoup,
… Le fait est qu’à aujourd’hui, nous n’avons pas la certitude que les productions soient réalisées.
Mardi 15 novembre 2011

METTRE EN PLACE UN CADRE COLLECTIF

Depuis le début nous disons que l’avenir n’est pas écrit d’avance et que nous salariés avons intérêt
à être acteurs. C’est en agissant comme nous l’avons fait que nous avons changé la donne et bousculé
les plans de Ford à plusieurs reprises au fil des années, jusqu’à arracher l’engagement d’un vrai projet
central pour l’usine. Mais l’histoire de notre mobilisation ne va pas s’arrêter là.

Aujourd’hui, nous sommes moins nombreux (336 en moins), nous allons être éparpillés entre les
formations, le chômage, le travail à l’usine. Notre « collectif » va en prendre un coup et tout le monde
risque de ne pas avoir le même niveau d’informations. Certains même, parmi ceux qui « chômeront »
le plus, risquent d’être décrochés, d’autres peut-être déstabilisés par la situation particulière.

C’est parce que notre avenir dépend encore de nous, de notre capacité à agir et à faire
entendre nos intérêts qu’il nous faut trouver les moyens de rester soudés. La CGT-Ford propose
un rendez-vous hebdomadaire à partir du 22 novembre à 14h00 salle Douat. Ces rencontres
doivent permettre à tous les collègues qui le souhaitent de rester un minimum en contact avec
d’autres collègues, pour que les liens de solidarité se maintiennent, pour que notre collectif reste
vivant.

Il s’agit bien sûr de mettre en place un cadre pour s’informer, pour discuter de la situation,
pour préparer des actions si cela nous semble nécessaire pour les mois qui viennent. Car de toute
façon, l’activité syndicale va continuer et les réunions DP-CE et CHSCT auront lieu tous les
mois. Et puis, en ces temps de crise et de plans d’austérité, il y aura forcément des rendez-vous
de luttes, de manifestations, de solidarité avec d’autres salariés.

Notre site internet (www.cgt-ford.com) restera évidemment en activité et sera mis à jour aussi
régulièrement mais nous savons que cela ne suffira pas. Nous sommes convaincus qu’un lien humain
régulier est irremplaçable. Nous espérons donc que de nombreux collègues participent de près ou de
loin à ces « points contacts » à Douat.

En attendant, nous proposons deux rendez-vous. D’abord ce mercredi 16 novembre à l’occasion de
la fin de production de nos transmissions « historiques » (voir encart ci-dessous) et le vendredi 2
décembre 2011 pour la venue de Dirk Heller, un des dirigeants de Ford et président de FAI. Il faut une
nouvelle activité pour l’usine afin d’assurer du travail pour au moins 1000 emplois. Ford doit
absolument respecter ses engagements. Ce sera aussi l’occasion de rappeler que le retour du logo Ford,
que l’intégration complète de l’usine FAI au sein du système Ford restent pour nous des exigences.

D’ici la fin de l’année nous avons donc au moins deux rendez-vous importants.

www.cgt-ford.com