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APPEL A RESISTER AU CONDITIONNEMENT SECURITAIRE
Publie le dimanche 13 novembre 2005 par Open-Publishing3 commentaires
APPEL DU COLLECTIF NATIONAL UNITAIRE CONTRE LE PROJET DE PREVENTION DE LA DELINQUANCE ET CONTRE LA DELATION.
Depuis quelques années souffle un vent mauvais sur les libertés. La réponse pénale est systématiquement mise en avant au détriment de toutes autres solutions, notamment sociales. L’extension continue du domaine de la punition est un frein à une réflexion globale et innovante sur les maux et les difficultés de notre société. Tous les aspects de la vie (famille, éducation, formation, travail,...) sont touchés par la montée en puissance d’une gestion punitive, dont l’aggravation de la répression pénale n’est qu’une résultante. Les rapports officiels et les projets gouvernementaux se multiplient afin de faire entrer dans les esprits et dans le droit la surveillance généralisée et le contrôle permanent ,
principalement des populations les plus en difficulté.
Rien n’échappe à cette offensive idéologique impliquant des professions diverses : les rapports concomitants du Syndicat national des commissaires de police (SNCHFPN),de l’INSERM, et ceux du député Bénisti (2004 et 2005) aux
ambitions différentes répondent cependant aux mêmes principes
directeurs. Déterminisme social et rééducation précoce des enfants
étiquetés comme « déviants » s’y affichent et les solutions préconisées,
fondées exclusivement sur une vision comportementaliste, importées des
Etats-Unis, frappent par leur simplisme et leur non-prise en compte de
la spécificité de l’enfant, scruté comme si les parcours étaient
linéaires et comme s’il s’agissait d’un adulte miniature. Juridiquement,
cette offensive sécuritaire a principalement conduit jusqu’à présent à
un durcissement des lois pénales : au nom d’une lutte contre « les
évolutions de la criminalité » (loi dite Perben 2 du 9 mars 2004),
contre « la récidive » ou contre « le terrorisme », c’est en fait une
politique du tout-répressif et du tout-carcéral qui se met en oeuvre,
menaçant les libertés de chacun.
Mais le durcissement du droit pénal ne suffit pas aux promoteurs de
cette politique : il faut encore mettre au pas la société entière, et en
premier lieu les nouvelles « classes dangereuses » (habitants des
quartiers populaires, mineurs, étrangers ou d’origine étrangère). Pour
cela, il faut instrumentaliser les professions en contact permanent avec
ces populations (éducateurs, travailleurs sociaux, animateurs,
personnels de l’Education nationale, personnels médico-sociaux), comme
l’institution judiciaire a pu être instrumentalisée en matière pénale.
Les outils sont connus : veille éducative, obligation pour les
personnels concernés de signaler les difficultés des familles au Maire.
L’objectif est bien d’exercer un contrôle et une surveillance
généralisés, au mépris du droit des familles de pouvoir être aidées par
des personnels sociaux et soumis au secret professionnel.
Après un premier recul en 2003 grâce à la mobilisation des personnels concernés, un projet de loi « pour la prévention de la délinquance » est annoncé par le Ministre de l’Intérieur pour la fin de l’année. Il a déjà été
annoncé que la remise en cause du secret professionnel serait de nouveau
à l’ordre du jour. Au nom de la prévention de la délinquance , les
travailleurs sociaux et éducateurs, les magistrats, les personnels de
l’Education nationale, les personnels médico-sociaux sont censés mettre
en fiche les citoyens et « échanger » au mépris du respect des
personnes. Mais là encore, la loi ne peut pas tout et ce projet
s’accompagne d’un conditionnement des esprits qui vise à brouiller les
identités professionnelles : des chercheurs de l’INSERM axent leurs
recherches sur « les troubles de conduite chez l’enfant et l’adolescent
» en centrant leurs propos, non sur la souffrance du sujet, mais sur les
risques d’entrée dans la délinquance que ces troubles engendreraient,
des commissaires de police se font spécialistes de la psychologie de
l’enfant pour l’occasion en indiquant que les signes faisant craindre
une entrée future dans la délinquance peuvent et doivent être détectés...
dès la crèche.
Plus sérieusement, cette tentative de brouillage des
identités professionnelles paraît être le dernier outil en date pour
imposer une politique inégalitaire, discriminatoire et liberticide.
Nous, travailleurs sociaux, éducateurs, magistrats, personnels de
l’Education nationale, psychologues, psychiatres, personnels
médico-sociaux, demandons :
- l’abandon de la politique sécuritaire et de contrôle et de
surveillance généralisés au profit d’une politique sociale volontariste
en faveur des populations les plus en difficulté,
- l’abandon du projet de loi pour « la prévention de la délinquance »
tel qu’il est aujourd’hui annoncé,
- la consécration du droit des familles à s’adresser à des travailleurs
sociaux soumis au secret professionnel,
- l’abrogation des lois Perben et de la loi sur la récidive
Nous appelons à résister au conditionnement sécuritaire et aux atteintes
qui se multiplient contre la nature même du travail social et contre les
libertés.
CNU Le 10 novembre 2005
Messages
1. > APPEL A RESISTER AU CONDITIONNEMENT SECURITAIRE, 15 novembre 2005, 17:49
ne trouvez vous pas que le terme de "délation" n’est pas un peu axagéré dans la mesure où il s’insère dans un cadre légal ?
1. > APPEL A RESISTER AU CONDITIONNEMENT SECURITAIRE, 15 novembre 2005, 18:20
Non pourquoi ? Mais toi CNU tu es axaspérant avec ton cadre légal !
MIRLIFLORE
2. > APPEL A RESISTER AU CONDITIONNEMENT SECURITAIRE, 15 novembre 2005, 18:36
ERRATUM respect à CNU ce n’est pas toi qui est axaspérant c’est l’autre...Te laisse pas faire CNU bien sur quand on n’a plus d’argument on baffe. Merci et respect a toi et a ton CREW de pas faire la poucave !
MIRLIFLORE & MAILLOTINE