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Abattre la "démocratie" bourgeoise

Publie le vendredi 31 juillet 2009 par Open-Publishing
9 commentaires

La dictature

On nous affirme de toute part que nous devons louer le ciel de vivre dans une si belle démocratie, que tout le monde n’a pas cette chance et que nous au moins, nous pouvons nous exprimer librement. Mais en y regardant de plus prés la démocratie que l’on nous vend ressemble à s’y méprendre à une dictature. N’hésitons pas à prendre des risques et à libérer notre pensée, afin de pouvoir contempler et dénoncer l’édifice dans toute son ampleur.

Dans notre belle démocratie, il n’y a pas de réelle alternative possible. On nous impose un système obsolète, le capitalisme, que certains veulent libéraliser quand d’autres veulent l’aménager, voir le moraliser. Chaque élection étant écrite d’avance, les surprises sont bannies et par là même, le pouvoir du peuple. Une bande de notables choisie pour les autres, car soyons sérieux on ne peut laisser à l’homme de la rue un tel pouvoir de décision. Heureusement qu’il y a des gens bien pensant pour veiller sur nous, leur brave troupeau de moutons. Nos pays de libertés sont remplis d’interdits et de chiens de gardes qui mordent sans relâchent les fugitifs. La liberté de penser étant un luxe qui se paye cher.

Prenons par exemple la première démocratie du monde, les États Unis d’Amérique. Quelle belle démocratie ! Dans ce pays, prés de la moitié des habitants ne va pas voter (1), les pauvres évidement, sans parler des étrangers. Les classes moyennes et la grande bourgeoisie font et défont les élections au gré du vent, un coup républicain, un coup démocrate, de toutes façons on ne voit pas la différence. Les lobbys sont les grands décideurs et financent à grands coups de millions leurs poulains. Quand le candidat favori est mis en difficulté, on n’hésite pas à truquer les élections, comme en Floride, en 2000, où après trois recomptes des voix, George Bush arrivait enfin en tête. Rappelons que de toutes façons, il n’y a que deux partis politiques qui se partagent les responsabilités et qu’il n’ont aucunes divergences sur le fond, seule la forme change, la couleur si j’ose dire. Pour les adulateurs d’Obama, je me permets de rappeler que ni Leonard Peltier ni Mumia Abu Jamal ne sont libérés, que l’embargo sur Cuba n’est toujours pas levé, que les soldats américains sont toujours en Irak et en Afghanistan et qu’il est toujours impossible de se soigner ou d’étudier aux USA quand on est pauvre. La continuité, toujours la continuité.

Il y a un tel contrôle médiatique que l’on peut parfois avoir envie de parler de fascisme. En France, les médias nous ont soigneusement préparés les seconds tours de 2002 et de 2007, avec la complicité des instituts de sondages bien sur, véritables outils de contrôle des masses. La connivence entre notre président et l’appareil médiatique français est des plus impressionnantes, encore plus que Berlusconi, pourtant patron de plusieurs chaines de télévision. On se moquait de la propagande soviétique sur Staline, nous n’en sommes pas loin. J’ai encore en tête les images glorieuses de Sarkozy faisant son footing à New-York dans son tee-shirt NYPD, de ses bourrelets effacés lorsqu’il fait du canoë et de l’image officielle où il fait la même taille que George W. Bush, à savoir 1m83. De plus il est dur de trouver dans la presse des critiques des hommes étant actuellement au pouvoir, sans doutes sont ils irréprochables et moi trop exigeant. Nous venons récemment d’avoir un merveilleux exemple d’orientation des votes lors des dernières européennes. D’abord il a fallu convaincre les gens qu’il n’était pas important d’aller voter, puis que la politique faite à Bruxelles et Strasbourg est une douce mélopée qui rapproche les peuples et éloigne les dangers. Ensuite on fait soigneusement monter la sauce écologique à grand renforts de sondages et d’émissions alarmistes, et le tour est joué.

Les intérêts de la bourgeoisie étant mondialisés, il lui faut agir mondialement. Elle n’hésite alors pas un instant à renverser les pouvoirs en place, notamment en Amérique latine. Rappelons nous des mercenaires américains débarquant dans la baie des cochons à Cuba en 1961, où plus récemment le président Zelaya, chassé du Honduras par un coup d’État militaire. Parfois la bourgeoisie fait les choses avec plus de finesse, comme en faisant monter la fameuse « révolution » orange en Ukraine, où encore les pulsions autonomistes des provinces riches en hydrocarbure de Bolivie, où le président Evo Morales à eu le tort de nationaliser les compagnies pétrolières. Nos démocraties ont très souvent soutenu, voir mis en place, les dictateurs africains, Amin en Ouganda, Bongo au Gabon, Bokassa en Centrafrique.

Regardons un peu plus en détail nos démocraties. On y voit très clairement l’exclusion des masses populaires. Un grand nombre de prolétaires ne va pas voter, une très faible minorité d’entre eux participe à la vie des partis politiques, et surtout, aucun prolétaire n’est présent dans aucun gouvernement occidental. L’homme de la rue n’a pas sa place dans les instances dirigeantes, il faut avoir fait une grande école pour être capable de diriger un pays. Cela explique pourquoi notre assemblée nationale est principalement composée d’homme blanc de plus de 50 ans et issus d’un milieu aisé. La bourgeoisie nous gouverne.

(1) 121 millions en 2004, pareil en 2008

Les « démocrates »

Il semble que nombre des fervents défenseurs de nos démocraties agissent principalement par intérêt personnel et non pour le bien du peuple. Le modèle démocratique occidentale permet à beaucoup de personnes de vivre, de se faire une place au soleil. Elle permet de gagner de l’argent, beaucoup d’argent(2), et d’avoir du pouvoir. De plus cette mascarade démocratique leur permet de maintenir une chape de plomb sur toutes formes de réelles oppositions évitant ainsi de brusques changements politiques. L’idéologie capitaliste reste ainsi constamment au pouvoir et ce, dans toutes les instances. Élections après élections, rien ne change car on prend les mêmes et on recommence. La démocratie bourgeoise est un outil afin de maintenir les privilèges.

C’est aussi un formidable moyen de promouvoir la pensée unique. Les « démocrates » affublés des médias et consorts, imposent leur pensée aux masses populaires. Des idées du genre : de toutes façons on ne peut rien changer, on ne travaille pas assez, il y a un danger terroriste, on a trop de social en France, on ne peut rien faire sans patrons, les banques gardent notre argent, les tibétains doivent être indépendant, Castro est un dictateur sanguinaire, Obama est notre sauveur, Israël œuvre pour la paix...comme ces paroles viennent de grands penseurs contemporains, tel que Bernard Henri Lévy pour n’en citer qu’un, nous n’osons nous en éloigner, ni même vérifier leurs fondements. La pensée unique permet au berger de mettre ses moutons dans un enclos. Ainsi dés qu’un individu tente de sortir de ce carcan, on le dénigre, extrémiste, dictateur, utopiste où encore antisémite. Ainsi l’individu en question n’est plus crédible, on a même le droit de le haïr, voir de le lapider.

L’ensemble de ces grands démocrates entretient bien volontairement une sorte de guéguerre entre deux camps, pour nous donner l’impression d’avoir le choix entre deux orientations différentes. Tant que le traitement médiatique de l’ensemble des courants politiques est ce qu’il est, ce simulacre d’opposition entre libéraux et sociaux démocrates continuera. On voit bien ces derniers temps que la ligne de démarcation entre les camps est assez flou, d’ailleurs certains se trompent de côté(3). Il est clair que pour l’un comme pour l’autre, ce qui importe c’est la défense des intérêts du capital. Ils sont les petits soldats de la bourgeoisie et doivent faire diversion en amusant les foules pendant que celles ci se font détrousser. Je ne m’aventure même pas dans les loges maçonniques où l’on retrouve tout ce petit monde, cela pourra être le sujet d’un prochain écrit. L’ensemble des dirigeants politiques occidentaux partage les mêmes idéaux. Le sociologue Pierre Bourdieu disait que c’est à la sortie de l’ENA qu’ils choisissent où prendre leur carte, selon les tendances du moment et les éventuelles opportunités à venir. On comprend mieux pourquoi certains électeurs de gauche n’ont pu se résoudre à voter pour la madone Ségolène Royal.

Il y a quelques fois où le peuple, dans des sursauts incroyables parvient à contrer la démocratie bourgeoise et ses résultats savamment préparés. Le 29 mai 2005, référendum pour l’adoption du Traité Constitutionnel Européen. Incroyable revers pour l’ensemble de la démocratie bourgeoise. Mais là encore, les « démocrates » nous montrent leur vrai visage, en adoptant le traité de Lisbonne, copie conforme du TCE, par voie parlementaire. C’est là un honteux affront à l’expression populaire. La seule fois où le peuple ne vote pas comme il le fallait, on revote à sa place, car il n’a pas compris ce qu’on lui demandait. Là se trouve le vrai visage de la démocratie bourgeoise. Un profond mépris pour ce que pense le peuple. Sans faire de publicité, seuls les parlementaires communistes et une poignée de socialistes (ayant aujourd’hui quitté le PS) n’ont pas votés ce traité. Tous les autres, les grands donneurs de leçons, ont bafoués les préceptes de la République.

(2) 49191,02 euros par mois au total pour Sarkozy
(3) risquant d’être traité d’antisémite si je cite Kouchner ou Strauss-Khan, je préfère balancer Eric Besson

Les opposants

Qui sont les opposants à cette dictature de la bourgeoisie ? Quelles sont leurs attitudes ? Quelle est leur stratégie ? Comment exister en dehors de ce modèle ?

Le Nouveau Parti Anticapitaliste (ex LCR), dénonçant la personnalisation politique en s’appuyant sur la personnalité de Besancenot, a une attitude vis à vis de le démocratie bourgeoise assez intrigante. Je ne mets pas en cause la fibre révolutionnaire des militants du NPA, mais il se trouve qu’Olivier Besancenot, en jouant de son aura médiatique et de sa position préférentielle au sein de celle-ci, semble se complaire du modèle démocratique bourgeois. En effet, cette démocratie là, le met, lui en tant qu’individu, en avant comme ultime résistant à la politique du capital. Certes, on peut penser que cela permettra une avancée des idées anticapitalistes, mais si le NPA représentait réellement un danger pour la bourgeoisie, il ne pourrait jouir d’un pareil traitement.

Le Parti Communiste Français semble lui contraint de participer à cette mascarade bourgeoise afin de maintenir ses positions, son poids. Troisième parti de France en nombre d’adhérents et en nombre d’élus, il souhaite garder cette place là. La majorité des militants du PCF prônent toujours la lutte des classes et pourtant, à bien des endroits, les élus communistes gouvernent avec les sociaux démocrates, voir le centre droit. C’est là tout le paradoxe du PCF. Un parti qui est opposé au régime présidentiel mais qui continu de présenter un candidat à l’élection présidentielle.

Lutte Ouvrière et le Parti Ouvrier Indépendant (ex PT), se disent farouchement opposés à la démocratie bourgeoise et à l’ensemble de ses institutions. C’est écrit noir sur blanc dans la brochure de LO. Ils sont opposés à ce mode de fonctionnement mais pourtant, ils y prennent part. C’est d’après eux le seul moyen de faire entendre leurs revendications. Le problème est que du coup, ils se discréditent. On ne peut dire qu’un gâteau est mauvais lorsqu’on se ressert.

L’extrême droite est elle aussi, selon ses dires, opposée à ce type de processus démocratique. Dans son populisme habituel elle prétend défendre les intérêts du bas peuple, dupé par les principaux partis alors qu’elle même est mise à l’écart, stigmatisée. Elle se place en victime afin de prouver le bien fondé de ses propos. La vérité est que le jour où l’extrême droite ne sera plus marginalisée et apparaitra sous son vrai jour, son poids électoral disparaitra car les électeurs ne verront plus en elle une alternative, et ce à juste titre.

Au final aucun parti ne vit hors de ce système, seuls quelques groupuscules, auto-ridiculisés de part leur attitude caricaturale, y parviennent, sans jamais, bien sur, inquiéter la dictature du capital. La bourgeoisie en sourit.

Alternatives ?

L’échec du socialisme réel en URSS est un contre coup terrible pour les partisans d’une autre forme d’expression démocratique. La dérive bureaucratique de la Russie communiste a entrainé sa chute. La personnalisation à outrance du régime soviétique et les excès de contrôle des masses ne sont pas des choses à retenir, mieux vaut se remémorer les soviets. En effet les choses avaient bien commencées avec la Révolution d’Octobre et l’édification d’une République basée sur le marxisme. Les terres ont été redistribuées, l’industrie relancée et le chômage banni. Mais bien vite le tableau s’est assombrit avec le stalinisme. Toutes formes de contestations furent terriblement réprimées. C’est en ça que le socialisme russe a échoué, il n’a pas été capable de donner corps aux aspirations populaires au fil des années et n’a vécu que par la guerre froide.

La dérive du pouvoir chinois n’est pas plus encourageante. D’autant plus qu’à aucuns moments il n’y a eu dans la République Populaire de Chine, d’innovations démocratiques où d’avancées dans l’expression politique des masses populaires. Le maoïsme a toujours eu le souci d’œuvrer pour le peuple sans jamais réellement lui demander son avis, d’une façon ou d’une autre. De plus, lors de ces dernières années, en s’ouvrant au capital, le pouvoir chinois a renié les préceptes du maoïsme et les acquis qui en avaient découlé. De part sa participation active à la mondialisation, la Chine, bien que remarquable sur bien des points, ne peut être un modèle d’alternative à la démocratie dictée par la grande bourgeoisie et ses sbires.

De l’autre côté de l’échiquier politique, les régimes théocratiques sont bien plus effrayants. Un leader, est l’envoyé de dieu, son représentant, tout homme lui est inférieur, il a parfois même droit de vie ou de mort sur ses sujets qui ne peuvent lever les yeux dans sa direction. C’est pourtant ce genre de régime que souhaiterai voir naitre les partisans du Tibet indépendant, tel que Daniel Cohn-Bendit. Un pays ou un seul homme gouverne, au nom de dieu, sans jamais rien demander à personne. Bel exemple de démocratie. Quel épanouissement pour le peuple. Petit rappel, aux USA, première démocratie au monde, le présidant, lors de son investiture, jure sur la bible, tout comme le font les personnes témoignant lors d’un procès...

L’échec du socialisme soviétique, la dérive chinoise, le régime autoritaire nord coréen, ne signifient pas que le marxisme est un modèle dépassé ou inapplicable. Cela reste, au contraire, la seule voie possible. Face aux ravages du capitalisme, seul le marxisme peut apporter des réponses claires et concrètes. Un marxisme repensé, adapté à son temps, un marxisme du 21éme siècle, enrichi par 160 ans de luttes. Sur la question de l’expression démocratique des masses populaires, le prolétariat, nous devons rompre avec le système actuel qui confisque au peuple sa parole au profit des seuls intérêts du capital. Notre société est toujours composée en deux classes aux intérêts antagonistes. Nous subissons depuis 1789 la dictature de la bourgeoisie. C’est aujourd’hui au prolétariat de s’approprier l’État, de proclamer une République Populaire, où les gens se gouvernent eux mêmes et non nul besoin de grands penseurs, de donneurs de leçons, de patrons, de hauts fonctionnaires où autres parasites du genre. Le peuple est apte à se gouverner seul. Les décisions pour diriger l’État, ne doivent pas venir d’en haut, mais d’en bas. Il est important de constituer des assemblées locales où la population prendrait toute sa place, décidant des grandes orientations politiques et choisissant elle même ses représentants qui siégeraient au sein d’instances régionales. Dans ces dernières, on appliquerait les décisions prises par la base et l’on désignerait dans chacune d’elle des délégués, proportionnellement au nombre d’habitants de chaque instance régionale, qui siégeraient alors dans un gouvernement national et désignerait entre eux le premier ministre qui serait alors le fer de lance de la politique décidée par la base, la masse populaire. Il faut évidement renouveler les délégués des instances locales fréquemment, peut être tous les deux ans. Idéalement, ces délégués ne vivent pas de leurs activités politique, il serait préférable en effet qu’ils exercent un autre emploi, à mi-temps, afin de ne jamais perdre pied avec le monde du travail, de plus ça éviterait que certains ne fassent de la politique uniquement pour s’acheter des véhicules neufs et de belles villas. La politique doit être l’affaire de tous et elle doit se faire aux yeux de tous. Il faut en finir avec la dictature bourgeoise et instaurer une réelle démocratie populaire. C’est à mon sens la seule démocratie digne de ce nom.

Damien Gautreau
Montpellier le 30/07/2009

Messages

  • Entièrement d’accord avec ton analyse ....Mais il faut changer très vite la façon de faire du militantisme politique pour initier une véritable démocratie populaire . Organiser l’horizontalité pour en finir avec la délégation de pouvoir et promouvoir l’autogestion partout ....C’est une véritable révolution dans les esprits et les comportements militants qu’il faut mettre en action pour éviter les grèves ponctuelles sans avenir et résultats , les élections jouées d’avance ou remises en cause comme le référendum . La crise du capitalisme dramatique que nous vivons aujourd’hui doit permettre à ces idées de prendre corps dans les masses populaires.Beaucoup de militants y sont prêts ....

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Damien est contre la démocratie bourgeoise et électorale . mais son édito sur son site ( http://pcfmno.blogspot.com/2009/05/le-7-juin-votons.html ) laisse perplexe ;

    Le dimanche 7 juin a lieu un scrutin électoral des plus importants. En effet nous allons élire les députés qui siégeront au parlement européen. C’est une élection à la proportionnelle et à un seul tour, autrement dit, chaque voie compte.

    • marrant ça, tu remets le lien que j’avais déjà publié plus haut !

    • Salut Damien,

      Voilà un article comme j’aimerais en lire souvent. Il participe avec pertinence sérieux et objectivité à la lutte idéologique que nous devrions développer face à la vaste entreprise d’emprise manipulatoire sur les mentalités et les esprits, menée par la bourgeoisie libérale.

      La démonstration, bien que condensée, démystifie déjà de manière très évidente et irréfutable la prétendue démocratie bourgeoise qui nous domine depuis 1789=>
      Période historique de mûrissement des conditions convergentes qui préparaient la chute d’une monarchie décadente pour mettre en place les bases industrielles et financières (banques) du système de profits privés capitalistes.

      Révolution dont les français sont si fiers, sans se douter le moins du monde que le mouvement populaire a été très vite récupéré à son avantage par la bourgeoisie naissante (un certain nombre de nobles se sont reconvertis dans l’industrie et les banques et la politique), pour établir les règles de leur domination manipulatrice sur la base de l’exploitation capitaliste sous la bannière honteusement bafouée du triptyque "LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE". Mais :

      LIBERTE => (pour qui et pourquoi faire ? aujourd’hui comme toujours c’est liberté pour les capitalistes d’exploiter à bon compte et de spéculer frauduleusement dans la plus grande impunité tout en imposant leur loi d’airain par un personnel politique interposé complice de droite ou social démocrate aménageur du système tout en défendant ouvertement le capitalisme comme seul système économique possible)

      EGALITE => (les uns sont plus égaux que d’autres, ni vu ni connu je t’embrouille)

      FRATERNITE =>(diviser pour régnier est la règle d’or des tenants du système capitaliste qui leur permet de conserver le pouvoir d’une façon ou d’une autre, avec la carte maitresse de la social-démocratie, experte en trahisons diverses des intérêts du prolétariat et en divisions internes et combats de chefs.

      Sans une grande campagne idéologique de démystification de l’idéologie dominante sur tous les points que tu as cités et notamment sur les dérives et l’échec du socialisme réel, qui n’ont pas fini de servir d’épouvantail et de raisons de méfiance envers les communistes qui n’ont pas su réagir à temps sur ces dérives, (propres à dénaturer le socialisme et ses promesses de souveraineté prolétarienne autogestionnaire), laissant la place à toutes les manipulations et les divisions, je ne vois pas comment une stratégie d’union réellement efficace, durable, saine et authentique pourrait voir le jour ; Et je ne vois pas comment les couches populaires qui ne votent pas aujourd’hui pourraient s’investir dans l’élaboration et la réalisation d’un projet valable et crédible de remise en cause réelle du système capitaliste.

      je suis d’accord aussi avec Bernard quand il dit :

      "Organiser l’horizontalité pour en finir avec la délégation de pouvoir et promouvoir l’autogestion partout ....C’est une véritable révolution dans les esprits et les comportements militants qu’il faut mettre en action pour éviter les grèves ponctuelles sans avenir et résultats , les élections jouées d’avance ou remises en cause comme le référendum . La crise du capitalisme dramatique que nous vivons aujourd’hui doit permettre à ces idées de prendre corps dans les masses populaires.Beaucoup de militants y sont prêts ...."

      Mais je pense aussi à une remise en question des luttes traditionnelles qui tournent en rond parce qu’elles laissent intactes les forces et les capacités d’exploitation capitaliste. Des luttes trop rodées que les capitalistes ont appris depuis longtemps à manipuler et à récupérer à leur profit encore et toujours pour durer en donnant d’une main pour reprendre de l’autre.

      Il serait judicieux de Susciter une réflexion sérieuse sur les vrais et les faux besoins, les habitudes de consommation (pour ceux qui en ont les moyens) ou de répondre aux offres pressantes de crédit,etc etc, toutes habitudes qui nous laissent à la merci du système en nourrissant éternellement son mécanisme prédateur et mortifère de ponction des masses populaires par tous les moyens.
      Il serait judicieux de réfléchir sans attendre à des pratiques quotidiennes nouvelles de rejet et de contournement du cadre de contrôle, de maîtrise et de conditionnement du prolétariat et des couches populaires par le système capitaliste, afin que ce dernier ait le moins de prise possible sur nous.

      Bien au delà de la révolution traditionnelle et traditionnellement décrite en langue de bois sclérosante au niveau de la créativité, cette crise du capitalisme à ce moment de l’histoire sociétale et humaine nous pousse de manière de plus en plus évidente à envisager une véritable révolution intérieure qui garantira l’avènement d’un nouveau paradigme où les querelles de chapelles comme mode de communication apparaîtront comme de l’infantilisme égotique et pitoyable et où nous saurons trouver les points de convergence susceptibles de créer les conditions d’un rassemblement majoritaire choisissant une voie anti capitaliste et des reconquêtes sociales majeures irréversibles.

      Si près de la moitié des citoyens se désintéressent de la politique et ne vont pas voter, ce n’est pas par débilité mentale mais parce que les pratiques habituelles de compromission, de régression sociale même sous gouvernement social démocrate avec un parti socialiste majoritaire pro-libéral les en a dégouttés.

      LE CAPITALISME NUIT GRAVEMENT A LA SANTE MENTALE, PHYSIQUE, PSYCHOLOGIQUE, et EMOTIONNELLE.

      Maguy

  • LES COMMUNISTES, LES PARTIS ET LES MOUVEMENTS

    de Roberto Ferrario

    Ce "travail" est une première esquisse d’une analyse plus approfondie et il peut même être considéré comme mon humble contribution pour le mouvement communiste. Naturellement, je ne prétends pas exposer des thèses définitives et sans fautes ou des vues impartiales mais j’essaie d’exprimer mon point de vue en restant ouvert à tous les débats.

    Un des points principaux de notre débat concerne la question des mouvements.

    Quelles différences y a-t-il entre les partis et les mouvements ?

    Quel rôle doivent avoir les communistes dans les mouvements ?

    Les militants confrontent leur idées sur ces questions et sur d’autres. Jusque dans les années soixante, la problématique concernant les mouvements était essentiellement limitée à ce qu’il faut faire dans les syndicats, car il n’y avait pas d’autres organisations ni d’autres mouvements de masse, hormis ceux qui étaient rigidement contrôlés par les partis. Les choses ont changé par la suite avec la naissance de mouvements de masse autonomes des partis, surgis sur des thèmes spécifiques ou expression de sujets sociaux différents de la classe ouvrière : des mouvements féministes, homosexuels, noirs, pour la paix, le logement, l’environnement, la consommation critique etc.…

    la suite ici : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=56059

  • Un petit aspect sur les droits démocratiques et les libertés.

    Je doute qu’il existe une démocratie "occidentale", ou qu’il existe un modèle "occidental", de même que je doute de l’engagement démocratique de la bourgeoisie.

    La bourgeoisie a lutté contre pratiquement toutes les conquêtes démocratiques, les libertés collectives et individuelles.

    Un peu d’histoire permet de relativiser cet amour de la démocratie de la part de la bourgeoisie et des bourgeois.

    Ils ont bien soutenu les partis fascistes en Europe et dans le monde, se sont longtemps battus pour conserver une démocratie censitaire, ont été crispées et opposés à chaque bataille de libération des hommes et des femmes, ont mené pendant très longtemps des batailles de censure, etc.

    A chaque fois qu’ils ont été contraints d’accepter des conquêtes faites contre leurs volontés ils se sont évertués à les cantonner et éviter qu’elles ne puissent mordre sur le pouvoir réel. Et des fois, quand les expressions démocratiques ont permis de porter des coalitions qui ont déclencher des poussées sociales ils ont été alors d’une immense violence.

    Le coup d’état récent au Honduras exprime bien cette violence du bras armé de la bourgeoisie (et formé par les USA). Renverser un gouvernement qui ne cassait pas des briques en enfer, simplement pour une question d’endiguement d’un mouvement de libération en Amérique latine.

    Quand les conquêtes vont trop loin la bourgeoisie montre de quel bois démocratique elle se chauffe.

    Les droits des femmes, des minorités, se sont heurtés et se heurtent toujours à l’opposition sourde de la bourgeoisie.

    C’est quand ils n’ont pu empêcher certains aspects qu’ils se sont mis du côté de ces conquêtes en faisant comme si celles-ci procédaient du capitalisme et de la bourgeoisie. Comme si c’étaient leurs conquêtes.

    Il est rigolo, ou triste, de voir par exemple toute la lie de la droite et l’extreme droite devenir de grands défenseurs des droits des femmes, .....ailleurs.

    Seule la gauche , celle qui ne s’est pas mise au service de la bourgeoisie peut se permettre de défendre les libertés démocratiques sans avoir à rougir.

    Mais ce qui fait le moteur des militants du communisme ou de la révolution, c’est bien une bataille pour la liberté des hommes et des femmes, collective et individuelle, de telle façon que les travailleurs, et l’ensemble de la population aient le maximum de pouvoir sur leur propre sort, leurs vies.

    Pendant plusieurs dizaines d"années des nomenclaturas proto-bourgeoises, soutenues par une partie du mouvement ouvrier international, ont brouillé les pistes sur les questions des conquêtes démocratiques, d’extension des droits et libertés, des batailles pour les droits des peuples opprimés, au point de faire croire que la volonté et le processus de libération sociale était opposé par nature aux conquêtes de libération, aux droits démocratiques, aux libertés...

    Ils ont fourni, ce faisant, à la bourgeoisie, notamment la bourgeoisie mal dénazifiée largement en Europe avant et pendant la guerre , de quoi apparaitre comme de bons démocrates...

    Nous savons qu’il n’en fut rien.

    Guerres coloniales, impérialistes, censures, fusillades contre des grévistes, attaques systématiques contre les libertés individuelles et collectives ont parsemé une énorme partie de l’histoire de la domination bourgeoise.

    La chute des régimes qui utilisaient toutes les méthodes de commandement de la bourgeoisie contre la classe ouvrière (au point qu’elles ont pu se transformer rapidement et presque d’un bloc en de modernes bourgeoisies aussi liberticides et rapaces que les autres) a permis à la bourgeoisie des vieux pays industriels de continuer de faire croire quelque temps que capitalisme = démocratie, une série de processus se sont produits dans les pays de l’Est, dont les derniers avatars se sont situés en Ukraine et en Géorgie , qui ont marqué la poursuite finissante de ce processus.

    Les coups de la crise capitaliste internationale et l’extreme voracité du capitalisme qui a rapidement dilapidé les avantages de l’ambiguïté qu’elle entretenait avec les libertés démocratiques, ont maintenant inversé la donne largement.

    L’énorme puissance du prolétariat (au sens moderne du mot) sur la planète a apporté et montré à de larges masses les limites du capitalisme et surtout mis à nu sa vêture démocratique.

    La nervosité du capitalisme dans le cadre de cette grande crise, et dans le cadre du démarrage de la grande crise écologique qui pourrait démarrer très tôt, s’exprime maintenant par des attaques de plus en plus violentes contre l’essentiel des droits et libertés , individuelles et collectives.

    Les lois spéciales donnant des pouvoirs de police immenses aux vieux états industriels (les soit-disant temples de la démocratie) se sont multipliées partout dans le monde , les libertés d’expression collectives et individuelles déjà bien limitées, se sont singulièrement réduites encore.

    Parallèlement la bourgeoisie se dotait de moyens énormes médiatiques, censitaires, pour submerger par le monopole qu’elle en avait, toutes les autres expressions.

    Mais il est évident maintenant que l’autoritarisme croit à grande vitesse.

    La bourgeoisie n’a jamais eu un culte de la démocratie, elle s’en est servit et s’en sert, soit comme une commodité propagandiste, soit quand elle en a été obligée.

    Le balancier qu’il lui avait permis de bénéficier à moindres frais d’une couverture démocratique s’inverse à grande vitesse. La bourgeoisie se muscle à grande vitesse.

    Et il nous faut saisir plus fortement le flambeau de la liberté contre la petite classe égoïste et violente, apeurée par les conséquences de sa voracité.

    Les conquêtes démocratiques et les libertés individuelles et collectives ne sont pas des conquêtes bourgeoises, ça on le sait puisqu’ils s’y sont opposés aux origines, presque systématiquement.

    Mais également les conquêtes démocratiques sont toujours un puissant mouvement libérateur et révolutionnaire, sur la planète entière.

    On ne saurait oublier de traiter les bourgeois d’ennemis des libertés à chaque fois que possible. Il est nécessaire de prévoir une propagande sur cet axe , entre autres aspects dont on n’a plus l’habitude.

    Parizot a dit que la liberté de penser s’arrêtait à la porte des entreprises (je n’ai pas la citation exacte), montrant en cela quel culte portait la bourgeoisie à ce qui sous-tend les plus élémentaires droits démocratiques.

    La dictature et le totalitarisme de la bourgeoisie s’exprime par cette pensée toute simple.

    Mais il montre le fossé entre l’espérance révolutionnaire qui est d’abord une espérance de libération pour la conquête de la liberté la plus essentielle qui soit :
    Le pouvoir individuel et collectif sur sa propre existence, du moment que celui-ci n’est pas un pouvoir d’oppression et d’exploitation sur d’autres.

    C’est un des aspects de cette discussion.
    Et je me contenterai bien, plutôt que d’être pour abattre la démocratie bourgeoise d’être pour renverser la bourgeoisie et d’y substituer une démocratie accomplie, celle du pouvoir des travailleurs.

    Il n’y a pas de démocratie bourgeoise, seulement un pouvoir de la bourgeoisie.

  • saluts revolutionaires,

    Je suis d’accord sur beaucoup de points que Damien nous à communiqué, mais je pense qu’il devrait participé à la prochaine réunion du NPA dans sa région en tant qu’invité. je pense qu’il sera agreablement surpris d’apprendre comment se débarrasser des cpitalistes et en mème temps de ce qu’il appelle la démocracie bourgeoise.