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Abou Grahib et le "gang des barbares"

Publie le vendredi 24 février 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

Une fois refermée la parenthèse "libertaire" ouverte par l’affaire des caricatures, qui avait permis de taper un maximum sur les arabes et les musulmans, les corbeaux noirs de la censure reparaissent et se déchaînent contre la liberté d’expression. Le pretexte ? l’affaire Halimi. Certains clowns politiques (Julien Dray, le "socialiste" préferé de Sarko et l’innénarrable Raoult) en profitent pour dénoncer la liberté de publier certaines caricatures (quels caricatures ? lisez ci-dessous ...). On en rajoute une couche contre les musulmans et les immigrés. On désigne des bouc émissaires : Dieudonné serait responsable du meurtre tout comme Marilyn Manson était responsable de la boucherie de Colombine.

Je suggére ici une autre piste : celle-même que j’avais mise en avant il y a quelques jours : https://bellaciao.org/fr//?page=art... (mea culpa : j’avais alors moi-même exagéré la part d’antisémitisme avéré dans ce drame ..) : la barbarie d’Abou Grahib. Celle-ci a selon les premiers éléments de l’enquête servi de modèle aux tortures infiligées au jeune homme. Plus généralement, diffusées dans l’indifférence générale il y a quelques jours, ces images sont le témoignage d’une barbarie généralisée, banalisée et acceptée, engendrée par le capitalisme et l’impérialisme moderne. Ces pauvres crétins qui ont tué Ilan sont eux-même le digne produit de ce systéme barbare. Ci-dessous : une illustration de quelques pitreries politiciennes et un point de vue d’Ester Benbassa qui apporte un peu de lumière sur cette sombre affaire.

 http://permanent.nouvelobs.com/soci...

Dray : le meurtre d’Ilan, "c’est l’effet Dieudonné"

NOUVELOBS.COM | 23.02.06 | 15:59

Pour le porte-parole du Parti socialiste, le meurtre du jeune homme juif est un effet différé "de tout ce qu’a fait l’humoriste tout au long de ces années".

Le meurtre d’Ilan Halimi, le jeune homme juif torturé à mort dans une cité des Hauts-de-Seine, "c’est l’effet Dieudonné", a déclaré jeudi 23 février Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste.
"Il y a un antisémitisme qui s’est incrusté dans la société française. Il y a des personnages symboliques qui portent cela. Je le dis clairement : on a les effets différés aujourd’hui de tout ce qu’a fait Dieudonné tout au long de ces années. Il y a un effet Dieudonné", a affirmé Julien Dray lors de l’émission "Parlons-en", de LCP-Assemblée nationale/Journal du Dimanche.
Selon lui, il y a eu "un effet d’assimilation bête" de la part de "jeunes qui ont rigolé de cet humour (ndlr : celui de Dieudonné). On a ressorti les caricatures traditionnelles du nez crochu, des papillotes", a-t-il dénoncé.

Eric Raoult aussi

Pour Julien Dray, le meurtre d’Ilan Halimi est "un acte antisémite, anti-juif exactement, net, clair. Il n’y a pas besoin de tourner autour du pot. La base de l’antisémitisme dans l’histoire, c’est de dire que les juifs possèdent l’argent et qu’il sont solidaires entre eux".
Mais "je pense que dans les jours à venir, on va essayer de relativiser cela.
Les avocats, comme les familles, ont tout intérêt à ne pas assumer le fait que ce soit un acte antisémite parce que la condamnation sera plus sévère" si cela en est. "Il ne faut donc pas se fier aux déclarations qui vont venir maintenant (de la part) des familles des agresseurs et des agresseurs eux-mêmes", a-t-il ajouté.
Eric Raoult, député UMP et ancien ministre de la Ville, également invité à l’émission, a lui aussi dénoncé "l’effet Dieudonné" dans l’affaire Ilan Halimi.
"Ceux qui ont fait ça avaient une caricature en tête, celle d’avant-guerre", selon laquelle ’les Juifs ont de l’argent’" et sont donc des "proies possibles et rentables". "Comme le ministre de l’Intérieur (Nicolas Sarkozy) l’a souligné, c’est de l’antisémitisme par amalgame", a-t-il dit.

Dieudonné parle de "barbarie néolibérale"

De son côté, Dieudonné a affirmé mardi dans un communiqué que la "barbarie néolibérale" était "à l’origine du meurtre atroce d’Ilan Halimi".
"Le néolibéralisme qui a instauré le culte du profit comme valeur centrale de la société gangrène progressivement les classes les plus défavorisées", a assuré Dieudonné Mbala Mbala.
"Celles-ci voient s’amonceler les richesses dans les mains de quelques-uns de manière chaque jour plus indécentes, alors même qu’elles subissent une paupérisation croissante".
"Nous assistons impuissants à la dérive américaine de la société française, que le ministre de l’Intérieur se propose d’ailleurs d’aggraver", a affirmé celui qui est entré le 24 janvier dans la course à l’Elysée.
"La tentative de certains communautaristes d’exploiter ce drame odieux à des fins politiques et de stigmatisation de l’Autre est indécente et fait peu de cas de la mémoire de la jeune victime", selon lui.

 http://www.lemonde.fr/web/imprimer_...

Evitons l’emballement, par Esther Benbassa
LE MONDE | 24.02.06 | 13h55 • Mis à jour le 24.02.06 | 13h56

Le meurtre crapuleux d’Ilan Halimi par le "gang des barbares" et le manque de discrétion ou de prudence de la justice, retenant la circonstance aggravante d’antisémitisme quand l’enquête est encore loin de sa fin, ont remis à l’ordre du jour un problème d’antisémitisme qui ces derniers temps semblait pourtant connaître une véritable décrue. N’aurait-il pas été plus raisonnable d’attendre que l’instruction avance avant de braquer les feux de l’actualité sur le motif raciste, au risque de déstabiliser à nouveau en France les relations entre juifs et Arabes, entre juifs et musulmans et entre juifs et Noirs ?

L’affaire d’Outreau devrait nous avoir prévenus des écueils auxquels la justice peut se heurter. Il est à espérer, avec l’affaire Halimi, que nos juges garderont la tête froide. Et l’on devrait exiger la même attitude de nos politiques et des médias, dont certains appuient déjà la thèse du crime raciste. L’émoi de la communauté juive est compréhensible. L’événement réactive une sensibilité à l’antisémitisme entretenue dans les années 2000-2004. Y a-t-il lieu de suspecter la police d’avoir été tentée d’ignorer délibérément les mobiles antisémites du crime, pour éviter de s’aliéner l’opinion musulmane - lorsqu’on sait que cette dernière n’est guère épargnée depuis quelque temps ?

N’oublions pas les leçons de l’affaire du RER D et de cette jeune femme qui avait simulé avoir été victime d’une agression antisémite, ou de l’incendie du centre juif de la rue Popincourt, à tort présenté comme antisémite. Alors, aussi, on avait assisté à un emballement dont il avait ensuite fallu assumer les conséquences. Fortes de ces expériences, les institutions juives devraient avoir pour seule politique d’appeler la "rue juive", paniquée, au calme et à la pondération. Cette prudence serait d’autant plus à l’ordre du jour s’il s’avérait finalement qu’Ilan Halimi a été torturé à mort parce que juif.

La découverte, chez les parents de l’un des prévenus, de documents d’inspiration salafiste et d’autres émanant d’une ONG accusée par Israël de soutenir le terrorisme ne suffit certes pas à faire du rapt d’Ilan Halimi un acte à la fois antisémite et propalestinien. Quant aux photos envoyées à la famille par les ravisseurs et aux humiliations violentes qu’ils ont fait subir à leur victime, elles paraissent inspirées à la fois par les mises en scène élaborées par les preneurs d’otages en Irak et par les images de sévices infligés aux prisonniers irakiens dans les geôles américaines.

Tous ces éléments nous renvoient à l’impact des images sur de jeunes esprits désoeuvrés glanant leurs idées, si idées il y a, de tous côtés, et pas seulement du côté des terroristes arabes.

PLAISIR SADIQUE

Que la judéité d’Ilan ait pu jouer dans l’acharnement de ces délinquants n’est pas impossible. Mais croire qu’ils étaient mus par une idéologie antisémite articulée serait sans doute excessif. Eux aussi, comme pas mal de monde, étaient convaincus, à tort, que tous les juifs sont riches et qu’ils pourraient en tirer gros. Les préjugés de ce genre - avarice des Auvergnats, entêtement des Bretons, etc. - sont monnaie courante. Reste que l’enracinement, en cours dans certains milieux, de l’hostilité au juif comme métaphore de tout ce qui va mal n’est pas à négliger non plus. Elle fait hélas partie désormais du décor, le tout dans un climat d’amertume et de défiances intercommunautaires.

Toutefois, la terrible question qui se pose est de savoir ce qui a poussé ces jeunes, dans ce cas précis, à aller aussi loin dans la cruauté. Le plaisir sadique, la dimension ludique de l’horreur, l’absence totale de tabous ? Ou tout simplement rien ? Ce rien qui remplit le cerveau de ces voyous en manque de modèles positifs, d’encadrement, d’un minimum de règles et de normes. Le crime que l’on déplore aujourd’hui n’est pas seulement affaire de race, d’ethnie ou de religion. C’est d’abord nos sociétés qu’il interpelle, des sociétés capables de fabriquer de tels monstres sans empathie. La banalisation du mal par images interposées, des images qui à la fois éloignent ce mal de nous, le neutralisent et nous le rendent familier, contribue certainement à la formation de cette sorte de monstruosité d’un genre nouveau.

C’est un juif qui est mort. Mais n’importe qui d’entre nous, juif ou pas, aurait pu être à sa place. Il serait sage de contourner le piège de la communautarisation du calvaire d’Ilan Halimi. Celui-ci, victime d’un sort tragique et injuste, mérite certes de devenir un symbole. Mais celui qui nous exhortera à endiguer par tous les moyens cette inhumanité que génèrent nos systèmes et dont nous sommes les passifs spectateurs.

Esther Benbassa, historienne, est directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études.

ESTHER BENBASSA

Messages

  • En effet, merci pour cet article qui alerte sur les pièges du "communautarisme", épouvantable technique de manipulation : pendant que les "communautés" se tapent dessus, elles ne font pas de politique et ne se demandent pas ce que fait l’Assemblée Nationale (génial aujourd’hui : prévention de la délinquance dès 3 ans, car celle-ci serait héréditaire) et la Commission Européenne - que nous n’avons pas élue.

     Le rôle des media - et des V.I.P. - est-il de souffler sans preuve aucune sur le "communautarisme" destiné à diviser pour règner en faisant de cette affaire une histoire de haine raciale ?

     Interpréter, voire déguiser, ces actes horribles en "crime antisémite" ne risque-t-il pas d’évacuer d’autres questions très embarassantes, comme, toujours : comment grandit-on en banlieue ? Comment y gagne -t-on sa vie ? Quel espoir de construire une vie un tant soit peu paisible y a -t- on ? De connaître un jour le minimum de sécurité (à manger et un toit) ?

    Question qui se posent de plus en plus, d’ailleurs, pour TOUS les français, banlieusards ou pas.

    IL ARRANGERAIT DONC BIEN NOTRE POUVOIR POLITIQUE D’EVACUER CES QUESTIONS.

    Noute

    • il y a surtout et avant tout le role d’un lobby au service de la politique d’un Etat étranger !

      l’enquête avance et les faits se précisent :

      une partie de ce groupe, leur coup étant manqué (pas de rançon) ont voulu tuer ilan pour ne pas risquer d’être reconnus
      les" marques de tortures" sont en fait les marques de la tentative d’assasinat" in fine".

      pour l’instant on en est là.

    • Réponse à Anticolonialiste : Merci de ne pas confondre musulman-es et Arabes. Ca n’a rien à voir. L’islam s’est imposée partout par la force, y compris aux peuples arabes. Aujourd’hui encore bon nombre de personnes vivant en pays musulman se battent contre l’islam, contre le délit de blasphème, pour la liberté. Alors ne mélangeons pas l’islam (qui est un joug religieux) avec le fait d’être Arabe (qui est lié à un peuple).

      Le même type d’amalgames dangereux et colonialiste avait été fait du temps de la polémique sur le port de signes religieux dans les établissements scolaires.

    • Amalgamer "musulman-es" et Arabes revient à lutter contre l’émancipation des populations Arabes et d’origine arabe. Et plus particulièrement à lutter contre les combats progressistes qui existent dans les pays arabes en donnant raison aux mollahs qui prétendent que toute personne Arabe ou d’origine arabe est et doit être forcément musulmane.

    • Sauf que Ilan a été choisi parce que ces imbéciles pensaient que tous les juifs ont de l’argent, ça c’est un motif raciste car c’est un amalgame ! Deuxio, "les marques sur le corps ne sont pas des marques de tortures mais des tentatives d’assassinat", mais bon sang ! on peut tuer par tortures et c’est quoi pour vous être brûlé sur 80% du corps. C’est quoi ces types qui brûlent vif, pas des tortures ? C’est dingue ! Essayez de vous le faire à vous, vous verrez si ça fait mal !

    • Est-ce un laÎC ignorant qui parle ? Que connaissez-vous des Mollah ? A part l’image haineuse propagé par les tortionnaires et les terroristes états-uniens à l’oeuvre contre les Irakiens ? Que connaissez-vous de leur religion et des multiples courants qui l’animent ?

      Apparemment rien. Les "arabes" ne sont qu’une toute petite minorite du monde islamique. Ce sont bien les nations qui se sont et continuent de se présenter comme civilisé et supérieures qui ont inventé le racisme en tant qu’idéologie, la division de l’humanité en race supérieur et inférieur.

      Votre raisonnemnt est imbibé de cette vieille idéologie de civilisé qui n’a de cesse de vouloir régenter la vie des autres.

    • Les clichés antisémites ont pu jouer dans le choix de la victime de l’enlévement, mais ils ne sont pas le motif réel ni de l’enlévement (motif crapuleux financier), ni de l’atroce homicide qui a conclu la tentative avortée de libération. Théo Klein a raison : cet acte atroce ne reléve pas de la même logique que la profanation de Carpentras où seul jouait le motif raciste. J’ajouterais qu’il ne s’agit pas non plus ici de la même logique que celle des ratonnades organisées par les skinheads ou de l’assasinat il y a quelques années d’un comorien par des colleurs d’affiches du FN. Ceci dit tout ceci n’enlève rien à l’atrocité du crime.

    • Tu parles d’amalgames mais tu en fait aussi et tu répètes à l’envi ce que as entendu dire sans même te renseigner ou essayer de faire la part des choses ;
      Tu dis que l’islam s’est imposé partout par la force-idée communement admise depuis des siècles- force signifie guerre ,alors dis moi dans quel livre d’histoire as tu retrouvé que des armées musulmanes ont envahi l’Indonésie ,la Malaisie ,l’Inde ou l’Afrique ? Pourquoi -si ce que tu avances était avéré- ,n’ont ils pas converti toute l’Espagne ? cela leur aurait évité de s’en faire expulser 7 siècles plus tard....or or si tu connais cette période tu sais pertinemment que les autres religions ont prospéré en Andalousie,qu’il n’y a pas eu conversion forcée par quelque moyen que ce soit,ce en quoi les musulmans se conformaient à la sourate 2 ;256 du Coran" Point de contrainte en religion".S’il y a eu conversion de tous ces peuples ,c’est tout simplement parcequ’ils avaient des exemples de marchands arabes intègres ,droits et honnêtes et aussi parceque c’est une religion égalitaire et universelle qui ne fait de différence entre aucun être humain comme en témoigne ces phrases extraites du dernier sermon de Mohamed(psl) :

      "..Toute l’humanité descend de Adam et Eve. Un Arabe n’est pas supérieur à un non-Arabe et un non-Arabe n’est pas supérieur à un Arabe. Un blanc n’est pas supérieur à un noir et un noir n’est pas supérieur à un blanc - seulement par la piété et la bonne action. Sachez que chaque Musulman est le frère de chaque Musulman et que les Musulmans constituent une fraternité. Le bien d’autrui n’est pas légitime pour un Musulman excepté celui que son frère lui donne de plein gré. Alors, ne vous faites pas d’injustice à vous-mêmes. Souvenez-vous qu’un jour vous rencontrerez Dieu et répondrez pour vos actions en ce monde. Alors faites attention ! Ne vous égarez pas du chemin de la piété après mon départ..."

      C’est ainsi que le 1er converti fut un noir ,Bilal,affranchi de sa condition d’esclave par le Prophète et chargé par celui là même d’appeler à la prière, le 1er muezzin de l’Islam

      La religion repose sur la Foi et la Volonté et serait dénuée de sens si induite par la force. La force permet les conquêtes, pas les conversions.

      Tout ceci n’est pas inventé et pour preuve ,je te donne quelques citations que l’on se garde bien de publier parceque l’époque est à taper sur le musulman par tous les moyens....à charge pour toi d’approfondir afin de remettre en cause tous ces clichés qui ne font qu’entretenir la peur et le rejet.
      De Lacy O’Leary dans
      "Aux carrefours de l’Islam", Londres, 1923, p. 28 :

      "L’histoire est claire sur ce point : la légende des musulmans fanatiques s’abattant sur le monde imposant l’islam, à la pointe de l’épée, aux peuples vaincus, est un des plus fantastiques et absurdes mythes que les historiens ont pu répéter".

      Ou Thomas Carlyle dans "Hero and Hero worship"
      On Heroes Hero-worship and the Heroee in Histo ry, London, 1959, p.57

      2- "L’épée en vérité : mais d’où vient cette épée ? Toute nouvelle idée, à son origine, fait précisément partie des minorités. Dans la tête d’un seul homme, là, elle fait sa place. Un seul homme contre tous les hommes. Qu’il se soit servi d’une épée pour essayer de transmettre l’idée, ne le touchera pas. Vous devez avant tout avoir votre épée ! En somme, une idée se transmet elle-même, comme elle peut. A notre avis, la religion chrétienne n’a pas tant dédaigné faire usage des armes dès lors qu’elle a pu s’en procurer. La conversion des Saxons par Charlemagne ne se fit pas par des sermons" p.80

      Il y a eu guerre mais contre le peuple arabe ,indocile ,idolâtre et fétichiste...alors quelle épée pour les autre peuples ? je répondrai comme Carlyle"l’épée de l’intelligence !"

  • Bravo pour cette parole hors du troupeau bêlant des "politiquement corrects" !
    Pour info, Newropeans-Magazine a publié hier un édito qui va dans le même sens que votre papier :
    http://www.newropeans-magazine.org/...